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sembla, dans une anse cachée du territoire d'Argos, de petits bâtimens sur lesquels il embarqua des soldats agiles, munis, pour la plupart, de boucliers, de frondes, de javelots et autres armes à l'usage des troupes légères. Longeant ensuite la côte, il prit terre à un promontoire voisin du camp ennemi, déboucha par des sentiers qui lui étaient connus, arriva durant la nuit à Pléies, et, trouvant endormies les sentinelles qui ne se croyaient menacées d'aucun prochain danger, il fit mettre le feu aux cabanes sur tous les points du camp. Plusieurs furent dévorées par l'incendie avant de soupçonner l'arrivée des ennemis, et ceux qui s'en étaient aperçus ne purent leur porter aucun secours. Tout périt par le fer et par la flamme, excepté quelques soldats qui échappèrent à ces deux redoutables fléaux, et allèrent se réfugier dans le grand camp sous Gythium. Les ennemis ainsi terrifiés, Philopomen alla sur-le-champ ravager la partie de la Laconie appelée Tripolis, jusqu'aux confins du territoire de Mégalopolis, et se retira avec une grande quantité de bestiaux et de prisonniers, avant que le tyran envoyât de Gythium des troupes pour protéger ces campagnes. Il rassembla ensuite son armée à Tégée, et y convoqua l'assemblée des Achéens et de leurs alliés. Dans cette assemblée, où se trouvèrent les principaux chefs des Épirotes et des Acarnaniens, il déclara que, ses derniers avantages ayant suffisamment relevé le courage de ses troupes, vengé l'affront qu'elles avaient essuyé sur mer, et jeté la terreur parmi les ennemis, son dessein était de marcher vers Lacédémone, seul moyen de contraindre l'ennemi à lever le siège de Gythium. It alla d'abord camper auprès de Caryes, sur le territoire ennemi; et, ce jour même, Gythium fut emportée. Philo

est decem millia passuum ab Lacedæmone) promovit. Et Nabis, recepto Gythio, cum expedito exercitu inde profectus, quum præter Lacedæmonem raptim duxisset, Pyrrhi (quæ vocant) castra occupavit : quem peti locum ab Achæis, non dubitabat : inde hostibus obcurrit. Obtinebant autem longo agmine propter angustias viæ prope quinque millia passuum: cogebatur agmen ab equitibus, et maxime a parte auxiliorum : quod existimabat Philopomen, tyrannum mercenariis militibus, quibus plurimum fideret, ab tergo suos adgressurum. Duæ res simul inopinatæ perculerunt eum : una, præoccupatus, quem petebat, locus: altera, quod primo agmini obcurrisse hostem cernebat, ubi, quum per loca confragosa iter esset, sine levis armaturæ præsidio signa ferri non videbat posse.

XXVIII. Erat autem Philopomen præcipuæ in ducendo agmine locisque capiendis solertiæ atque usus : nec belli tantum temporibus, sed etiam in расе, ad id maxime animum exercuerat. Ubi iter quopiam faceret, et ad difficilem transitu saltum venisset, contemplatus ab omni parte loci naturam, quum solus iret, secum ipse agitabat animo; quum comites haberet, ab iis quærebat : « Si hostis eo loco adparuisset, quid, si a fronte, quid, si ab latere hoc aut illo, quid, si ab tergo adori

pomen, qui l'ignorait, transporta son camp au pied du Barbosthène, montagne située à dix milles de Lacédémone. Nabis, de son côté, ne fut pas plus tôt maître de Gythium, qu'il en partit à la tête d'un corps de troupes légères, se porta en hâte au delà de Lacédémone, et s'y établit dans une position nommée le camp de Pyrrhus, dont il ne doutait pas que les Achéens n'eussent dessein de s'emparer. Ensuite il alla au devant des ennemis. Ceux-ci, resserrés par des défilés, formaient une colonne longue de cinq mille pas. La cavalerie et la plus grande partie des troupes auxiliaires fermaient la marche, Philopomen pensant bien que le tyran ferait attaquer son arrière-garde par les soldats mercenaires, qui avaient principalement sa confiance. Mais le général achéen se trouva tout à coup déconcerté par deux choses qu'il n'avait pas prévues. La première fut d'apercevoir l'ennemi occupant la position dont il avait dessein de s'emparer; la seconde, de voir la tête de sa colonne sur le point d'être attaquée dans un chemin fort inégal, où il ne lui était pas possible de faire un mouvement en avant sans le secours de ses troupes légères.

XXVIII. Philopomen était surtout habile dans l'art de diriger la marche d'une armée et de prendre les meilleures positions. Cet art, il l'avait étudié avec une extrême application, pendant la paix comme pendant la guerre. Lorsqu'il faisait seul quelque voyage, un passage difficile se trouvait-il sur sa route, il examinait de toutes parts la nature du lieu, et calculait en lui-même les moyens d'en surmonter les obstacles. S'il était accompagné, il demandait à ceux qui étaient avec lui « quel parti l'on devrait prendre, dans le cas où l'ennemi vien- . drait à paraître en ce lieu, et à les attaquer, soit de

retur, capiendum consilii foret? Posse instructos recta acie, posse inconditum agmen, et tantummodo aptum viæ, obcurrere. Quem locum ipse capturus esset, » cogitando aut quærendo exsequebatur; « aut quod armatis, aut quo genere armorum (plurimum enim interesse) usurus; quo inpedimenta, quo sarcinas, quo turbam inermem rejiceret; quanto ea, aut quali præsidio custodiret; et utrum pergere, qua cœpisset ire via, an eam, qua venisset, repetere melius esset; castris quoque quem locum caperet, quantum munimento amplecteretur loci, qua opportuna aquatio, qua pabuli lignorumque copia esset qua postero die castra moventi tutum maxime iter, quæ forma agminis foret. » His curis cogitationibusque ita ab ineunte ætate animum agitaverat, ut nulla ei nova in tali re cogitatio esset. Et tum omnium primum agmen constituit: dein cretenses auxiliares, et, quos Tarentinos vocabant, equites, binos secum trahentes equos, ad prima signa misit: et, jussis equitibus subsequi, super torrentem, unde aquari possent, rupem occupavit. Eo inpedimenta omnia et calonum turbam conjectam armatis circumdedit, et pro natura loci castra communivit : tabernacula statuere in aspretis et inæquabili solo difficile erat. Hostes quingentos passus aberant : ex eodem rivo utrimque cum præsidio levis armaturæ aquati sunt: et, priusquam ( qualia in propinquis castris

front, soit sur l'un ou l'autre flanc, soit en queue? On pouvait le rencontrer formé en ordre de bataille, on pouvait le rencontrer s'avançant confusément, et ne songeant à autre chose qu'à sa marche. » Ses propres réflexions ou les idées qu'on lui suggérait le conduisaient à déterminer «quelle position il prendrait, de quel nombre de soldats et surtout de quelle arme il ferait usage, en quel lieu il placerait les bagages et les valets d'armée, de quelle force et de quelle sorte de troupes devrait être le détachement auquel il en confierait la garde; s'il lui serait plus avantageux de continuer à se porter en avant, ou d'opérer un mouvement rétrograde; quel emplacement il choisirait pour son camp, quelle étendue il donnerait à son enceinte; en quels endroits il pourrait se procurer facilement de l'eau, du fourrage, du bois; comment, le lendemain, il assurerait sa retraite et disposerait sa marche.» Ces soins et ces pensées avaient tellement occupé son esprit depuis sa première jeunesse, qu'il n'y avait, en fait de tactique, rien de nouveau pour lui. Dans la situation où il se trouvait, il fit d'abord faire halte à ses troupes; ensuite il donna ordre aux auxiliaires crétois, et aux cavaliers appelés Tarentins, qui menaient chacun deux chevaux, de se porter à la tête de l'armée; puis, ordonnant à sa cavalerie de le suivre, il alla occuper un rocher dominant un torrent qui pouvait fournir de l'eau à ses soldats. Il y plaça ensuite tous les bagages et les valets d'armée, les couvrit d'un détachement, et se retrancha aussi bien que le permettait la nature de ce lieu, où il était difficile de dresser des tentes, à cause des aspérités et des inégalités du sol. Les ennemis n'étaient éloignés que de cinq cents pas. Les deux partis allèrent puiser de l'eau

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