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solent) contraheretur certamen, nox intervenit. Postero die adparebat pugnandum pro aquatoribus circa rivum esse, nocte in valle a conspectu hostium aversa: quantam multitudinem locus occulere poterat, condidit, cætra

torum.

XXIX. Luce orta, Cretensium levis armatura et tarentini equites super torrentem prælium commiserunt. Telemnastus Cretensis popularibus suis, equitibus Lycortas Megalopolitanus præerat. Cretenses et hostium auxiliares, equitumque idem genus Tarentini, præsidio aquatoribus erant. Aliquamdiu dubium prœlium fuit, ut eodem ex parte utraque hominum genere, et armis paribus. Procedente certamine, et numero vicere tyranni auxiliares, et quia ita præceptum a Philopomene præfectis erat, ut, modico edito prœlio, in fugam inclinarent, hostemque ad insidiarum locum pertraherent. Effuse secuti fugientes per convallem, plerique et vulnerati, et interfecti sunt, priusquam occultum hostem viderent. Cætrati ita, quantum latitudo vallis patiebatur, instructi sederant, ut facile per intervalla ordinum fugientes suos acciperent. Consurgunt deinde ipsi integri, recentes, instructi: et in hostes inordinatos, effusos, labore etiam et vulneribus fessos, inpetum faciunt. Nec dubia victoria fuit : extemplo terga dedit tyranni miles:

dans le même courant sous l'escorte de troupes légères, et la nuit survint avant qu'il s'engageât entre eux aucune de ces escarmouches que la proximité des camps a coutume d'occasioner. Mais, comme il était évident que le lendemain la même circonstance amènerait des combats sur le bord du torrent, le général achéen fit embusquer la nuit, dans un vallon, autant de troupes légères que le lieu pouvait en dérober à la vue de l'ennemi.

XXIX. Dès le point du jour, les Crétois légèrement armés et les cavaliers tarentins engagèrent le combat près du torrent. Télemnaste de Crète commandait ses compatriotes, et les cavaliers avaient pour chef le Mégalopolitain Lycortas. Ceux que l'ennemi envoyait puiser de l'eau étaient aussi escortés par des auxiliaires crétois et par des cavaliers tarentins. Le succès fut quelque temps douteux, comme il devait l'être entre des soldats de même origine et de même arme. A la fin, les auxiliaires du tyran dûrent l'avantage à la supériorité du nombre, et surtout à l'ordre que Philopomen avait donné aux chefs de son détachement de lâcher pied après un faible engagement, et d'attirer leurs adversaires jusqu'à l'embuscade. Les soldats de Nabis s'abandonnent sans précaution à la poursuite des fuyards; mais, une fois engagés dans la vallée, la plupart sont blessés ou tués, avant même d'avoir aperçu l'ennemi embusqué. Les Achéens avaient laissé, autant que le permettait la largeur de la vallée, des intervalles entre leurs rangs, pour faciliter la fuite simulée de leurs compagnons. Ce corps intact, frais, disposé pour le combat, se montre soudain, et fond sur les ennemis en désordre, débandés, épuisés de fatigue et couverts de blessures. La victoire ne fut pas douteuse. Les troupes du tyran tournèrent

et haud paullo concitatiore cursu, quam secutus erat, fugiens, ad castra est compulsus: multi casi captique in ea fuga sunt. Et in castris quoque foret trepidatum, ni Philopomen receptui cani jussisset; loca magis confragosa, et, quacumque temere processisset, iniqua, quam hostem, metuens. Inde et ex fortuna pugnæ, et ex ingenio ducis conjectans, in quo tum is pavore esset, unum de auxiliaribus specie transfugæ mittit ad eum, qui pro comperto adferret : Achæos statuisse postero die ad Eurotam amnem, qui prope ipsis adfluit monibus, progredi, ut intercluderent iter; ne aut tyrannus, quum vellet, receptum ad urbem haberet; aut commeatus ab urbe in castra portarentur: simul etiam tentaturus, si quorum animi sollicitari ad defectionem a tyranno possent. Non tam fidem dictis perfuga fecit, quam perculso metu relinquendi castra caussam probabilem præbuit. Postero die Pythagoram cum auxiliaribus et equitatu stationem agere pro vallo jussit ipse, tamquam in aciem cum robore exercitus egressus, signa ocius ferri ad urbem jussit.

XXX. Philopomen, postquam citatum agmen per angustam et proclivem viam duci raptim vidit, equitatum omnem et Cretensium auxiliares in stationem hostium,

incontinent le dos, s'enfuirent à leur tour, et furent repoussées vers leur camp avec autant de précipitation qu'elles venaient d'en mettre elles-mêmes dans leur poursuite. Durant cette fuite, beaucoup furent tués, beaucoup furent faits prisonniers. L'épouvante se fût aussi répandue dans le camp, si Philopomen, qui craignait bien moins l'ennemi que les dangers auxquels il courait risque de s'exposer dans ces lieux âpres, de quelque côté qu'il hasardât de s'avancer, n'eût fait sonner la retraite. Connaissant assez à quel ennemi il avait affaire, pour ne pas douter de la terreur que lui causait la fâcheuse issue du combat, il charge un de ses soldats auxiliaires d'aller le trouver comme transfuge, et de lui annoncer comme chose certaine : que l'intention des Achéens était de s'avancer le lendemain jusqu'aux bords de l'Eurotas, qui coule près des murs mêmes de Lacédémone, pour lui fermer le chemin de la ville, lorsqu'il lui prendrait envie d'y rentrer; d'empêcher que des convois ne fussent envoyés de la ville au camp; et, en même temps, de tâcher d'exciter les habitans à se soulever. Le récit du transfuge, sans inspirer beaucoup de confiance au tyran, lui fournit au moins, dans la frayeur dont il était saisi, un prétexte spécieux d'abandonner son camp. Le lendemain, il chargea Pythagore d'en garder les retranchemens avec les troupes auxiliaires et la cavalerie. Quant à lui-même, il sortit avec l'élite de son armée, comme pour se mettre en bataille, et prit promptement la route de Lacédémone.

XXX. Philopomen, voyant cette troupe défiler précipitamment en suivant un chemin étroit sur une pente rapide, envoya toute sa cavalerie et ses auxiliaires de Crète contre le corps ennemi préposé à la garde du

quæ pro castris erat, emittit. Illi, ubi hostes adesse, et a suis se desertos viderunt, primo in castra recipere se conati sunt: deinde, postquam instructa acies tota Achæorum admovebatur, metu ne cum ipsis castris caperentur, sequi suorum agmen aliquantum prægressum insistunt. Extemplo cætrati Achæorum in castra inpetum faciunt, et diripiunt : ceteri ad persequendos hostes ire pergunt. Erat iter tale, per quod vix tranquillum ab hostili metu agmen expediri posset. Ut vero ad postremos prælium ortum est, clamorque terribilis a tergo paventium ad prima signa est perlatus, pro se quisque, armis abjectis, in circumjectas itineri silvas diffugiunt, momentoque temporis strage armorum septa via est, maxime hastis; quæ, pleræque adversæ cadentes, velut vallo objecto iter inpediebant. Philopomen, utcumque possent, instare et persequi auxiliaribus jussis (utique enim equitibus haud facilem futuram fugam), ipse gravius agmen via patentiore ad Eurotam amnem deduxit : ibi castris sub occasum solis positis, levem armaturam, quam ad persequendum reliquerat hostem, opperiebatur: qui ubi prima vigilia venerunt, nunciantes, tyrannum cum paucis ad urbem penetrasse, ceteram multitudinem inermem toto sparsam vagari saltu, corpora curare eos jubet ipse ex cetera copia militum (qui, quia priores in castra venerant, refecti

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