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camp. A l'approche des Achéens, le premier mouvement de ces soldats, qui se voyaient abandonnés de leurs compagnons, fut d'essayer de se mettre à l'abri derrière les retranchemens; mais bientôt la vue de l'armée entière, s'avançant en ordre de bataille, leur fit craindre d'être enlevés avec le camp même, et prendre le parti de suivre les leurs, qui étaient déjà à une certaine distance. Aussitôt les troupes légères des Achéens se jettent dans le camp et le pillent; le reste de l'armée, sans s'arrêter, se met à la poursuite des ennemis. Les Lacédémoniens étaient engagés dans une route si difficile, qu'ils auraient eu de la peine à s'en tirer, même quand ils n'auraient eu rien à craindre de la part de l'ennemi. A peine les Achéens furent-ils aux mains avec l'arrièregarde, que la frayeur lui fit pousser d'épouvantables cris, qui parvinrent jusqu'à la tête de la colonne : bientôt chacun, jetant ses armes, s'enfuit dans les bois d'alentour; et en un moment la route fut couverte d'un amas confus d'armes de toute espèce, surtout de piques qui, tombant la plupart la pointe la première, formaient une espèce de palissade qui barrait le chemin. Philopomen n'en ordonna pas moins aux auxiliaires de poursuivre vivement les fuyards, dont la cavalerie surtout pouvait difficilement leur échapper. Quant à lui, il prit une route plus large, par où il conduisit le gros de l'armée jusqu'aux bords de l'Eurotas. Il y campa vers le coucher du soleil, pour attendre les troupes légères qu'il avait laissées à la poursuite de l'ennemi. Elles arrivèrent durant la première veille, annonçant que le tyran, suivi d'un petit nombre de soldats, avait trouvé moyen de s'enfuir jusque dans Lacédémone, et que le reste de son monde, dispersé et sans armes, errait dans les bois. Philopoemen leur

et cibo sumto, et modica quiete erant) delectos, nihil præter gladios secum ferentes, extemplo educit, et duarum portarum itineribus, quæ Pheras, quæque Barbosthenem ferunt, eos instruxit; qua ex fuga recepturos sese hostes credebat. Nec eum opinio fefellit : nam Lacedæmonii, quoad lucis superfuit quidquam, deviis callibus medio saltu se recipiebant. Primo vespere ut lumina in castris hostium conspexere, e regione eorum occultis semitis se tenuerunt: ubi ea sunt prægressi, jam tutum rati, in patentes vias descenderunt: ibi excepti ab insidente hoste passim ita multi casi captique sunt, ut vix quarta pars de toto exercitu evaserit. Philopomen, incluso tyranno in urbem, insequentes dies prope triginta vastandis agris Laconum absumsit, debilitatisque ac prope fractis tyranni viribus, domum rediit, æquantibus eum gloria rerum Achæis imperatori romano, et, quod ad laconicum bellum adtineret, præferentibus etiam.

XXXI. Dum inter Achæos et tyrannum bellum erat, legati Romanorum circumire sociorum urbes, solliciti, ne Ætoli partis alicujus animos ad Antiochum avertissent: minimum operæ in Achæis adeundis consumserunt; quos, quia Nabidi infesti erant, ad cetera quoque satis fidos censebant esse. Athenas primum, inde Chal

ordonne de prendre de la nourriture et du repos. Ensuite il choisit les plus dispos d'entre ceux qui, arrivés les premiers au camp, avaient mangé et s'étaient un peu reposés, ne leur laisse d'autres armes que leurs épées, et les poste incontinent sur les routes conduisant des deux portes de Lacédémone à Phères et à Barbosthène, par lesquelles il se doutait bien que les fuyards se dirigeraient pour rentrer dans la ville. L'évènement justifia sa prévision. En effet, tant que le jour dura, les Lacédémoniens suivirent à travers les bois des sentiers détournés. Dès que le soir fut venu, et qu'ils aperçurent des feux dans le camp ennemi, ils le côtoyèrent par des sentiers inconnus en suivant les hauteurs. Lorsqu'ils l'eurent dépassé, croyant n'avoir plus rien à craindre, ils descendirent dans les chemins de plaine. Là, tombant au milieu des soldats embusqués, ils laissèrent un si grand nombre de morts et de prisonniers, qu'à peine resta-t-il à Nabis un quart de son armée. Philopomen, tenant le tyran enfermé dans la ville, passa les trente jours suivans à ravager les terres de la Laconie, et après avoir grandement affaibli et presque anéanti les forces du tyran, il s'en retourna dans son pays, couvert aux yeux des Achéens d'une gloire égale à celle du général romain, et même supérieure en ce qui regardait la guerre de Lacédémone.

XXXI. Pendant ces hostilités entre les Achéens et le tyran, les ambassadeurs romains parcouraient les villes des alliés, de peur que les Étoliens n'entraînassent quelques-uns d'entre eux dans le parti d'Antiochus. Ils eurent très-peu d'efforts à faire auprès des Achéens, dont la haine pour Nabis paraissait répondre suffisamment. Ils allèrent d'abord à Athènes, ensuite à Chalcis, puis en

cidem, inde in Thessaliam iere: adlocutique concilio frequenti Thessalos, Demetriadem iter flexere : eo Magnetum concilium indictum est. Adcuratior ibi habenda oratio fuit, quod pars principum alienati a Romanis, totique Antiochi et Ætolorum erant : quia, quum reddi filium obsidem Philippo adlatum esset, stipendiumque inpositum remitti, inter cetera vana adlatum erat, Demetriadem quoque ei reddituros Romanos esse. Id ne fieret, Eurylochus princeps Magnetum, factionisque ejus quidam, omnia novari Ætolorum Antiochique adventu malebant. Adversus eos ita disserendum erat, ne, timorem vanum iis demendo, spes incisa Philippum abalienaret in quo plus ad omnia momenti, quam in Magnetibus, esset. Illa tantum commemorata, « quum totam Græciam beneficio libertatis obnoxiam Romanis esse, tum eam civitatem præcipue. Ibi enim non præsidium modo Macedonum fuisse, sed regiam exædificatam, ut præsens semper in oculis habendus esset dominus. Ceterum nequidquam ea facta, si Etoli Antiochum in Philippi regiam adducerent, et novus et incognitus pro vetere et experto habendus rex esset. »> Magnetarchen summum magistratum vocant: is tum Eurylochus erat ac potestate ea fretus, negavit dissimulandum sibi et Magnetibus esse, quæ fama vulgata de reddenda Demetriade Philippo foret : id ne fieret, omnia et co

Thessalie, haranguèrent les Thessaliens dans une assemblée nombreuse, et prirent la route de Démétriade, où les Magnètes étaient convoqués. Là, il leur fallut peser plus attentivement leurs paroles, parce qu'une partie des principaux de la nation étaient indisposés contre les Romains, et tout-à-fait portés pour Antiochus et les Étoliens. La cause de cette aliénation des esprits était la nouvelle que les Romains renvoyaient à Philippe le fils qu'il leur avait donné en otage, le tenaient quitte de la contribution qu'ils avaient exigée d'abord, et le bruit aussi peu fondé qu'ils allaient jusqu'à lui rendre Démétriade. Cette restitution blessait à tel point Euryloque, le premier des Magnètes, et quelques-uns de ses partisans, qu'ils préféraient, au risque d'une révolution totale, l'arrivée d'Antiochus et des Étoliens. Il s'agissait de les combattre avec assez d'adresse pour dissiper leurs vaines appréhensions, et pour ne pas s'aliéner Philippe en détruisant ses espérances; car l'alliance de ce prince était, sous tous les rapports, bien plus importante que celle des Magnètes. On se borna donc à leur représenter « que, si la Grèce entière était redevable aux Romains du bienfait de la liberté, ils avaient surtout des droits à la reconnaissance de cette ville. En effet, elle avait eu dans ses murs, non-seulement une garnison composée de Macédoniens, mais une demeure royale, dont la vue rappelait sans cesse aux habitans la dépendance d'un maître. Ce qu'on avait fait pour elle, au surplus, devait être compté pour rien, si les Étoliens amenaient Antiochus dans le palais de Philippe, et si, de la domination d'un ancien roi que du moins elle avait été à même de juger, il lui fallait passer sous celle d'un nouveau qui lui était inconnu.» Euryloque, qui était alors magnétarque,

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