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ron. Je proteste que personne n'admire Cicéron plus que je ne fais.Il em» bellit tout ce qu'il touche; il fait honneur à la parole; il fait des mots > ce qu'un autre n'en saurait faire; il a je ne sais combien de sortes d'es» prit. Il est même court et véhément toutes les fois qu'il veut l'être, » contre Catilina, contre Verrès, contre Antoine; mais on remarque » quelque parure dans son discours. L'art y est merveilleux, mais on » l'entrevoit. L'orateur, en pensant au salut de la république, ne s'oublie » pas, et ne se laisse point oublier. Démosthène paraît sortir de soi, et >> ne voir que la patrie. Il ne cherche point le beau, il le fait sans y pen»ser: il est au-dessus de l'admiration. Il se sert de la parole comme un » homme modeste de son habit pour se couvrir. Il tonne, il foudroie. » C'est un torrent qui entraine tout. On ne peut le critiquer, parce qu'on » est saisi. On pense aux choses qu'il dit, et non à ses paroles. On le » perd de vue : on n'est occupé que de Philippe qui envahit tout. Je suis » charmé de ces deux orateurs; mais j'avoue que je suis moins touché de » l'art infini et de la magnifique éloquence de Cicéron que de la rapide » simplicité de Démosthène ».

Démosthène et Cicéron sont deux grands orateurs; Quintilien et Fénélon, deux grandes autorités : qui oserait se rendre leur juge. Assurément, ce ne sera pas moi. Je crois même qu'il serait difficile de réduire en démonstration la préférence qu'on peut donner à l'orateur de Rome ou à celui d'Athènes. C'est ici que le goût raisonné n'a plus de mesure bien certaine, et qu'il faut s'en rapporter au goût senti. Quand le talent est dans un si haut degré de part et d'autre, on ne peut plus décider, on ne peut que choisir car enfin chacun peut suivre son penchant, pourvu qu'il ne le donne pas pour règle; et, loin de mettre, comme on fait trop souvent, la moindre humeur dans ces sortes de discussions, il faut seulement se réjouir qu'il y ait dans tous les arts, des hommes assez supérieurs pour qu'on ne puisse pas s'accorder sur le droit de primauté. Et qu'importe en effet qui soit le premier, pourvu qu'il faille encore admirer le second? Je les admire donc tous les deux; mais je demande qu'il me soit permis, sans offenser personne, d'aimer mieux Cicéron. Il me parait l'homme le plus naturellement éloquent qui ait existé; et je ne le considère ici que comme orateur; je laisse à part ses écrits philosophiques et ses lettres : j'en parlerai ailleurs; mais, n'eût-il laissé que ses harangues, je le préférerais à Démosthène, non que je mette rien au-dessus du plaidoyer pour la couronne de ce dernier, mais ses autres ouvrages ne me paraissent pas en général de la même hauteur; ils ont de plus une sorte d'uniformité de ton qui tient peut-être à celle des sujets; car il s'agit presque toujours de Philippe : Cicéron sait prendre tous les tons; et je ne saurais sans ingratitude refuser mon suffrage à celui qui me donne tous les plaisirs. Ce n'est pas qu'il me paraisse non plus sans défauts : il abuse quelquefois de la facilité qu'il a d'être abondant; il lui arrive de se répéter; mais ce n'est pas comme Sénèque, dont chaque répétition d'idée est un nouvel effort d'esprit : on pourrait dire de Cicéron qu'il déborde quelquefois parce qu'il est trop plein. Ses répétitions ne nous fatiguent point, parce qu'elles ne lui ont pas coûté. Il est toujours si naturel et si élégant, qu'on ne sait ce qu'il faudrait retrancher on sent seulement qu'il y a du trop. On a remarqué aussi qu'il affectionne certaines formes de construction ou d'harmonie qui reviennent souvent; qu'excellent dans la plaisanterie, il la pousse quelquefois jusqu'au jeu de mots : on abuse toujours un peu de ce dont on a beaucoup. Ces légères imperfections disparaissent dans la multitude des beautés; et, à tout prendre, Cicéron est à mes yeux le plus beau génie dont l'ancienne Rome puisse se glorifier.

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APPENDICE,

Ou nouveaux Éclaircissemens sur l'Éloquence ancienne, sur l'érudition des quatorzième, quinzième et seizième siècles; sur le dialogue de Tacite, de Causis corruptæ Eloquentiæ; sur Démosthène et Cicéron, etc.

Lu aux Écoles normales en 1794.

LA discussion contradictoire met la vérité dans un nouveau jour. J'ai ·

promis de répondre à des objections que le temps ne m'avait pas permis de résoudre entièrement, et de vous montrer de nouveaux exemples de cette liberté à la fois décente et courageuse, qui est daus Démosthene le vrai modèle des orateurs républicains, ainsi que de la manière noble et franche dont il peut leur être permis de parler d'eux-mêmes, quand les circonstances les y obligent. Les bornes d'une séance ne m'avaient pas laissé les moyens de remplir ces différens objets, et vous allez d'abord retrouver le dernier dans ce qui me reste à traduire de la harangue sur la Chersonese, que je n'eus pas le loisir de vous lire toute entière. C'est à la fois un combat entre Démosthène et ses adversaires, auxquels il porte les derniers coups, et le résumé des mesures qu'il propose aux Athéniens, et qui furent toutes adoptées dans le décret qu'il rédigea.

« J'admire l'inconséquence de vos orateurs; ils ne vous permettent pas » de vous défendre quand on vous attaque; ils vous prescrivent de rester >> en repos, et ils ne s'y tiennent pas eux-mêmes quand on ne leur fait » aucun mal. J'entends d'ici le premier d'entre eux qui va monter à la >> tribune: - Vous ne voulez pas, me dit-il, prendre sur vous un décret >> en votre nom? Etes-vous donc si faible et si timide? -- Je n'ai pas du » moins leur audace importune et insolente; mais j'ose dire que j'ai plus » de courage que ces indignes ministres qui se mêlent de la chose pu> blique pour la perdre. Certes, il ne faut aucun courage pour prodiguer >> les accusations, les calomnies, la corruption, aux dépens de vos in» térêts. Ils savent se procurer auprès de vous un gage certain de leur sé» curité ; il leur suffit, pour ne courir aucun danger, de ne vous dire » jamais que ce qui peut vous flatter, et de ne se mêler en rien de ce qui » peut péricliter dans la république. Mais l'homme courageux, c'est celui » qui, pour la défendre, ose à tout moment contrarier vos erreurs ; qui ne cherche pas à vous plaire, mais à vous servir; qui ne craint pas de traiter devant vous les parties de l'administration les plus dépendantes des caprices de la fortune, et qui veut bien s'exposer à ce qu'un jour on lui en demande compte. Voilà le vrai citoyen, et non pas ces charD latans de popularité, qui, pour obtenir une faveur d'un jour, ont fait tomber les plus grands appuis de votre liberté. Je suis si loin de vouloir » me comparer à ceux qui m'apostrophent, si loin de les regarder comme dignes du nom de citoyens, que, s'ils me disaient : Qu'as-tu fait pour » la république? je ne citerais pas les navires que j'ai équipés, les sommes » que j'ai données pour les contributions, pour les jeux publics, pour la

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(1) On a cru devoir remettre ici ce morceau, comme un développement utile pour tout ce qui précède. Il fut la suite d'une conférence usitée aux Ecoles normales, et qui avait été interrompue.

>> rançon des prisonniers et autres choses semblables qui entrent dans les de» voirs de l'humanité: non; je dirais : J'ai fait tout ce que vous ne faites » pas, et n'ai rien fait de ce que vous faites. Je pourrais, comme tant d'au» tres, accuser, proscrire, corrompre ; mais ce n'est ni l'ambition ni la cu» pidité qui m'ont amené dans les affaires publiques. Quand je monte à >> cette tribune, Athéniens, ce n'est pas pour augmenter mon crédit auprès » de vous par des paroles complaisantes; c'est pour augmenter votre » puissance par des avis salutaires. C'est un témoignage que j'ai droit de » me rendre, et dont l'envie ne peut pas s'offenser. Je serais un mauvais » citoyen si je vous parlais de manière à devenir le premier parmi vous, >> tandis que vous seriez les derniers parmi les Grecs. J'ai pour principe » qu'il faut que l'état et ceux qui le gouvernent s'élèvent et s'agrandissent » ensemble et par les mêmes moyens; qu'il s'agit ici de vous dire, non » pas ce qu'il y a de plus favorable auprès de vous, car chacun y est assez >porté, mais ce qui vous est le plus utile; car, pour vous le conseiller il » faut de la sagesse, et de l'éloquence pour vous le persuader. N'ai-je » pas entendu un de ces hommes s'écrier: « Vos conseils sont excellens, » mais on n'a jamais de vous que des discours, et non pas des actions ». » Il se trompe : ce n'est pas à moi qu'il doit adresser cette parole, c'est » à vous. Quand l'orateur vous a montré le meilleur parti qu'il y ait à » prendre, il a fait tout ce qu'on doit exiger de lui. Lorsque Timothée » vous disait: Athéniens, vous délibérez, et les Thébains sont dans l'ile » d'Eubée ! Levez-vous, armez une flotte, montez sur vos vaisseaux: on » le crut; on suivit ses conseils : il avait bien parlé, vous agites bien, >> chacun fit son devoir, et l'Eubée fut sauvée. Mais si vous fussiez restés »oisifs, les paroles de Timothée et les affaires de la république étaient » également perdues.

» Je me résume, et je conclus qu'il faut ordonner des contributions, >> entretenir une armée dans la Chersonèse, y réformer les abus, s'il y » en a eu, ne rien détruire, et ne pas donner aux calomniateurs le plaisir >> de vous voir travailler vous-mêmes à votre ruine; qu'il faut envoyer » des ambassadeurs dans toutes les contrées de la Grèce, pour préparer, » discuter, hâter les mesures nécessaires au salut de la république ; mais » principalement, et avant tout, punir les traîtres salariés par vos enne» mis pour vous enchainer ici par leurs perfides manœuvres : leur châ>> timent fera détester leur exemple, et encouragera les bons citoyens. » Si vous prenez sérieusement ces résolutions, si l'exécution les suit sans » délai, vous avez toute espérance de réussir ; mais si vous vous con» tentez d'applaudir l'orateur sans rien faire de ce qu'il vous conseille, » je vous le déclare encore, il n'est pas en moi de vous sauver par mes >> paroles quand vous ne voulez pas vous sauver vous-mêmes ».

Je viens à présent à la distinction que m'a proposée un de mes collėgues (1), entre l'éloquence et l'art oratoire, distinction qui ne m'a point paru, je l'avoue, avoir l'importance qu'il semblait y mettre. On sait assez en effet que l'éloquence, considérée en elle-même, est une faculté naturelle, et que l'art oratoire est la théorie des moyens que l'étude et l'expérience ajoutent à cette faculté. Je me suis donc contenté d'indiquer, en commençant, cette différence suffisamment connue, et j'ai suivi d'ailleurs l'usage reçu, même dans le langage didactique, de dire indifféremment ou l'éloquence, ou l'art oratoire, parce qu'on sait qu'il s'agit ici de cette espèce d'éloquence qui fortifie les dons de la nature par le secours des préceptes.

(1) M. Garat.

Tome I.

27.

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Mon collègue avait remarqué, et avec raison, qu'il y avait des ouvrages où l'éloquence se trouvait sans l'art oratoire, et d'autres où était l'art oratoire sans l'éloquence. Il en résulte seulement que le talent naturel se manifeste quelquefois sans le secours de l'art, et que l'art ne donne pas le talent. Mais il faut convenir aussi que le talent sans culture ne produit guère que quelques morceaux épars et imparfaits, et que la réunion de l'un et de l'autre peut seule faire éclore les chefs-d'œuvre, qui sont ici l'objet de nos études; c'est encore une vérité reconnue.

J'avais dit que la grande éloquence, celle que les anciens appelaient par excellence l'éloquence des orateurs, eloquentiam oratoriam, celle qui se signale dans les assemblées politiques et dans les tribunaux, n'avait pu fleurir parmi nous, comme à Rome et dans Athènes, avant l'époque de notre révolution; mais j'avais rappelé en même temps les beaux élans que l'esprit de liberté avait produits, depuis trente ans, sous la plume de nos célèbres écrivains, et j'avais remarqué spécialement l'influence qu'eut sur l'esprit public l'éloquence du panégyrique, lorsque l'Académie française mit au concours l'éloge des grands hommes. Si je n'ai pas insisté làdessus autant que l'a fait ensuite mon collègue, c'est que plusieurs raisons de circonstance m'engageaient à passer rapidement sur ce genre de mérite, qui me paraissait aujourd'hui fort oublié ; et d'ailleurs je l'avais développé plus d'une fois dans mes écrits, lorsque j'ai cru devoir défendre l'Académie française contre des détracteurs ignorans ou envieux, et montrer qu'il entrait dans leurs reproches, non-seulement de l'injustice, mais même de l'ingratitude, comme peu de temps auparavant, dans le sein de cette même Académie, j'avais relevé les abus de son institution. Ces faits sont publics, et ils déposeront, au besoin, de l'invariable égalité de mes principes; mais aujourd'hui qu'il n'y a plus d'Académie, j'avais cru ne pas devoir même prononcer un nom qui avait été long-temps un titre de proscription, et qui est encore un texte d'injures pour des aboyeurs forcenés, qui ne la nomment jamais qu'avec une horreur stupide ou un mépris fort ridicule. Je ne passerai pas mon temps à les réfuter; mais j'observerai seulement, comme une vérité générale, dont on profitera si l'on veut, que, si la nature du gouvernement conseille ou même prescrit l'abolition des sociétés littéraires dont les formes ne paraissent plus convenables, quoique le fond n'en soit pas vicieux, on n'est pas obligé de fouler aux pieds ce qu'on a cru devoir abattre; que l'équité, la première des lois, défend d'oublier et de méconnaître ce qui a été utile dans un temps, et a cessé de l'être; qu'on ne détruit pas le mérite en l'oubliant, et qu'on n'étouffe pas la vérité en la forçant au silence; car l'oppression est passagère, et la vérité est éternelle. L'histoire ira plus loin sans doute, quand elle peindra de sa main indépendante et incorruptible ce qu'ont été, sous tous les rapports, et spécialement sous celui du patriotisme, les gens de lettres de l'Académie, et leurs calomniateurs, et leurs assassins; mais ici j'en ai dit assez, et ce n'est pas devant vous qu'il est besoin de plaider la cause des talens et du génie.

Quant à ce qu'ajoutait mon collègue, de Thomas en particulier, qu'en réclamant les droits de l'homme, il avait parlé comme du haut d'une tribune; ce qui pourrait se dire de même de Rousseau et de Rayna! : de l'un, quand il n'est pas sophiste; de l'autre, quand il n'est pas déclamateur; et ce qu'on pourrait dire encore de plusieurs écrivains de nos jours, éloquemment patriotes; j'observerai que leur composition, modifiée et limitée par la nature des objets qu'ils ont traités, était plutôt celle de moralistes éloquens que de véritables orateurs, si nous ne donnons ce titre, avec les anciens, qu'à ceux qui se signalent dans la lice brillante et périlleuse des délibérations et des jugemens publics; qui soutiennent des

combats corps à corps, et, après avoir terrassé leurs adversaires, entrainent les hommes rassemblés, à la suite de leurs triomphes.

Un autre objet m'a paru aussi mériter quelque attention; c'est celui où nous sommes restés à la fin de la séance, et qui regardait le règne de l'érudition. Mon collègue a prétendu qu'il avait plus contribué à étouffer le génie qu'à le développer. Cette opinion parait plausible à quelques égards: il est sûr que la culture assidue des langues grecque et latine a dû conduire à une sorte de prédilection pour ces mêmes langues, et le latin en particulier devint celle de la plupart des écrivains de l'Europe. Allemands, Français, Espagnols, tous écrivirent en latin. Mon collegue a cru y voir une des causes principales qui ont retardé les progrès du génie : j'avoue que cette opinion n'est pas la mienne. Voici les objections que je voulais lui faire, que la réflexion n'a fait que confirmer, et dont vous jugerez. D'abord, il y a un fait remarquable, c'est que le Dante, Boccace et Pétrarque, ceux qui, parmi les Italiens, donnèrent les premiers l'essor à leur talent, dans leur propre langue, avaient beaucoup écrit en latin; et c'est même en latin que Pétrarque a composé le plus grand nombre de ses écrits. Il est donc à présumer que l'étude des langues anciennes, bien loin d'étouffer leur talent, n'a servi qu'à le développer. On sait qu'ils florissaient tous trois au quatorzième siècle, au temps de la prise de Constantinople, lorsque tout ce qui restait des lettres anciennes reflua vers l'Italie. Petrarque fut même un des modernes qui s'occupa le plus laborieusement de la recherche des anciens manuscrits, et à qui l'on ait, en ce genre, le plus d'obligation. Maintenant, si Bemho, Sadolet, Sannazar, Ange-Politien, Pontanus et autres, ne furent guère que des humanistes latins; et s'ils n'ont eu de réputation qu'à ce titre, n'est-il pas extrêmement probable que le génie a manqué à leur science, puisqu'avec les mêmes moyens que ie Dante, Boccace et Pétrarque, ils n'ont pas eu les mêmes succes? On en peut dire autant de Muret, notre plus fameux latiniste, et de ceux qui l'ont suivi.

Si nous passons aux Anglais, les querelles de religion et les troubles politiques paraitront avoir retardé chez eux la littérature et la langue, sans qu'on puisse s'en prendre à la culture des langues anciennes, qui n'a fleuri chez eux qu'au moment où le génie national prenait l'essor; et ce génie même ne s'est poli que par un commerce plus habituel avec les anciens et avec nous, au temps de Charles II.

Chez les Espagnols, Lope de Vega, Cervantes, ce dernier surtout, n'étaient rien moins qu'étrangers à l'érudition.

Pour ce qui regarde les Allemands, une disposition d'esprit particulière, qui les attache exclusivement aux sciences, a dû les détourner long-temps des lettres et des arts de l'imagination, et depuis qu'ils s'y sont essayés, on convient que leurs progrès y ont été médiocres.

Pour ce qui nous concerne, Amyot et Montaigne, qui n'attendirent pas pour écrire que leur langue fût formée, et qui imprimèrent à leurs écrits un caractère que le temps n'a pu effacer, étaient des hommes très-versés dans la littérature ancienne. Les écrits de Montaigne sont enrichis partout, et même chargés des dépouilles des anciens; et Amyot ne s'est immortalisé qu'en traduisant un historien grec, précisément à la même époque où Ronsard s'efforçait si ridiculement de transporter en français le grec et le latin. La vogue passagère de ce poëte put égarer un moment ceux qui au→ raient peut-être été capables de contribuer aux progrès de leur propre langue; mais cette contagion fut de peu d'effet et de peu de durée, puisqu'un moment après, Malberbe découvrit notre rhythme poétique : d'où il suit que Malherbe eut assez de génie pour bien sentir celui de sa langue',

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