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An. 570. fe. D'où il fuit qu'il faut néceffairement com→ avant JC prendre le piedestal dans la hauteur marquée

NABUC

35.

par Daniel. Il y avoit auffi d'autres Idoles & plufieurs vafes facrez dans ce Temple, tous d'or maffif. Ceux dont Diodore fait expreffément mention contenoient 5030. talens, ce qui joint aux mille talens de la ftatue ci-deffus mentionnez, monte au delà de vingt & un millions de Livres Sterling. left d'ailleurs aifé de s'imaginer y avoit encore une

fois autant en richefies & en utenfiles non fpecifiez, qui montoient à une fomme immenfe. Car c'étoit l'amas de plus deux mille ans, ce Temple ayant auffi long-tems fubfifté. Tout cela fut enlevé par Xerxès, loríqu'il détruifit ce Temple. Peut-être fut-ce pour se dédomma-ger par ce butin des grandes dépenfes qu'il avoit faites dans fon expedition de Gréce, & que ce fut là le principal motif qui le porta à ren¬ verfer ce magnifique ouvrage. Alexandre à fon retour à Babylone de fon expedition des Indes (o) forma le deffein de le rebâtir, & d'abord il emploia dix-mille hommes pour nettoier la place, & en écarter les ruines; mais ce Prince étant venu à mourir deux mois après, que l'ouvrage étoit à peine commencé, l'entreprise ceffa. Si ce Prince eût vêcu plus long-tems, &(p) qu'il eût fait de Babylone le fiége de fon Empire, comme on a cru qu'il en avoit l'intention,

(0) STRABO Lib. XVI. p. 738. JOSEPHUS contra Apionem Lib. I. p. 1048. ARRIANUS de Expeditione Alexandri Lib. III. 127. & VII. p. 296.

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(p) STRABO Lib. XV. p. 731.

(9) DIODOR. SIC. Lib. II. p. 68. PHILOSTRATUSTM Lib. I. cap. XVIII.

tention, il eût porté la gloire de cette Ville auffi An. 570. loin que Nabuchodonofor eut jamais deffein de avant ].C. NABUC la porter, & elle auroit encore été la Reine de 35. POrient.

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Près du Temple () & au même côté oriental du fleuve, étoit fitué le vieux Palais des Rois de Babylone, qui avoit quatre milles de circuit. Tout vis-à-vis de l'autre côté du fleuve (99) étoit placé le nouveau Palais (r) qui étoit l'ouvrage de Nabuchodonofor. Il étoit quatre fois auffi grand que l'autre (s) aiant huit milles de tour. Il étoit entouré de trois murailles & bien fortifié à la manière de ces tems-là. Mais ce qu'il y avoit de plus remarquable, c'étoient ces jardins fufpendus fi renommez parmi les Grecs. Ils contenoient (†) un quarré de quatre plethres, c'est-à-dire, de quatre-cens pieds de chaque côté. Il étoient élevez & formoient plufieurs larges terraffes pofées en amphitheatre, dont la plus haute égaloit la hauteur des murs de la Ville. On montoit d'une terraffe à l'autre par un efcalier large de dix pieds. La maffe entière étoit foutenue par de grandes voutes bâties l'une fur l'autre,& fortifiée d'une muraille de vingt-deux pieds d'épaiffeur, qui l'entouroit de toutes parts. Sur le fommet de ces voutes on avoit pofé de grandes pierres plates de feize pieds de long & de quatre de large. On avoit mis par deffus une

(99) Ibidem. p. 68.

cou

(7) BEROSUS apnd JOSEPHUM Lib. X. cap. 11.
(s) DIODORUS Lib. II. HERODOTUS Lib. I. c. 181.
(t) DIODORUS SIC. Lib. II. p. 70. STRABO Lib. XVI.

An. 570. couche de rofeaux enduits d'une grande quanavant J.C. tité de bitume, fur laquelle il y avoit deux rangs NABUC. de briques liez fortement ensemble avec du

35.

mortier. Tout cela étoit couvert de plaques

de ploinb, & fur cette dernière couche étoit pofée la terre du jardin. Ces plateformes avoient été ainfi conftruites, afin que l'humidité de la terre ne perçât point en bas & ne s'écoulât pas au travers des voutes. La terre qu'on y avoit jettée avoit tant de profondeur, que les plus grands arbres pouvoient y prendre racine. Auffi toutes les terraffes en étoient-elles couvertes, comme auffi de toute forte de plantes ou de fleurs propres à embellir un lieu de plaifance. Sur la plus haute terraffe il y avoit une machine, par le moien de laquelle on tiroit en haut l'eau de la rivière & on en arrofoit tout le jardin. Amytis femme de Nabuchodonofor aiant été élevée dans la Médie, dont Aftyage fon pere étoit Roi, s'étoit beaucoup pluë aux montagnes & aux forêts de ce païs-là; & comme elle fouhaittoit d'avoir quelque chofe de femblable à Babylone, Nabuchodonofor pour lui complaire fit conftruire ce monftrueux édifi

ce.

Les autres ouvrages attribuez à ce Monarque par (u) Berofe & (w) par Abydene, font les digues de l'Euphrate, les canaux & le lac artificiel

(a) Apud JOSEPHUM Antiq. Lib. X. Apionem Lib. I. p. 1045.

1. & contra

cap. 11.

(w) Apud EUSEBIUM Prep. Evang. Lib. IX. c. 41. (x) STRABO Lib. XVI. p. 740. PLINIUS Lib. V. cap. XXVI. ARRIANUS de Expeditione Alexandri Lib. VII. p. 302. Q. CURTIUS Lib. V. cap. I.

(y) ABYDENUS apud EUSEB. Prep, Evang. Lib. IX,

NABUC.

tificiel destinez à le décharger d'une partie de An. 570. fes eaux dans les tems de fes cruës. Car (x) à avant.C. l'approche de l'été le Soleil venant à fondre les 35. neiges des montagnes d'Armenie, il en naît dans les mois de Juin, Juillet & Août, un grand débordement d'eaux, qui fe jettant dans l'Euphrate lui font franchir fes bords dans cette faifon, de la même manière que le Nil fe déborde en Egypte. Comme la Ville & le païs en fouffroient beaucoup de dommage, (y) Nabuchodonofor, pour y remedier, fit tirer fort haut audeffus de la Ville au côté oriental du fleuve deux canaux artificiels pour détourner ces eaux débordées dans le Tygre, avant qu'elles fuffent parvenues à Babylone. Le plus (z) éloigné de ces canaux étoit celui qui fe déchargeoit dans le Tygre près de Seleucie; l'autre qui couloit entre le premier & Babylone, s'alloit rendre dans le même fleuve vis-à-vis d'Apamée. Ce dernier étant fort grand & navigable pour les plus grands Vaiffeaux (a) fut pour cette raifon appellé en Chaldéen Nabarmalcha, c'est-à-dire, la rivière royale. On dit qu'il fut fait par(b)Gobaris ou Gobrias, qui étant Gouverneur de la Province eut l'inspection de cet ouvrage, & qui femble avoir été le même que celui que nous verrons dans la fuite, pour un affront qu'il reçut des Babyloniens, abandonner leur parti &

fe

(z) PTOL. Lib. V. cap. XVIII. PLINIUS Lib. V. cap. XXVI.

(a) ABYDENUS ibid. PTOL. ibid. PLIN. Lib. VI. cap. XXVI. POLYBIUS Lib. V. AMMIANUS MARCELLINUS Lib. XXIV. STRABO Lib. XVI. p. 747. ISIDORUS Cha. racenus de Stathmis Parthicis.

An. 570. fe jetter dans celui de Cyrus. Nabuchodonofor avant J.C. NABUC. ne s'en tint pas là. Pour mettre le païs encore 35. plus en fûreté (c) contre les inondations, il fit

conftruire une prodigieufe digue de brique cimentée de bitume des deux côtez du fleuve pour le retenir dans fon lit, (d) laquelle s'étendoit depuis la tête des canaux artificiels, jufques à la Ville & un peu au-deffous. Mais ce qu'il y avoit de plus merveilleux dans cet ouvrage, étoit dans la Ville même. Car (e) Nabuchodonofor y bâtit de châque côté de la rivière pour lui fervir de quai, une grande muraille de brique & de bitume, de la même épaiffeur que les murs de la Ville. Il y mit des portes d'airain vis-à-vis de toutes les rues qui coupoient le fleuve, avec des defcentes qui y conduifoient, & dont les habitans avoient accoûtumé de fe fervir pour paffer en bateau d'un bord à l'autre, n'aiant pas d'autre moyen de traverser le fleuve, avant que le pont, dont nous avons parlé, eût été conftruit. Ces portes étoient ouvertes pendant le jour, mais la nuit on les tenoit fermées. Ce prodigieux (f) ouvrage s'étendoit le long des deux côtez de l'Euphrate cent-foixante ftades ou vingt milles Anglois. Ainfi il faloit qu'il eût été commencé deux milles & demi au-deffus de la Ville, & qu'il eût été pouffé deux milles & demi au-deffous Car au travers de la Ville il n'avoit que quinze milles

(c) ABYDENUS ibid.

(d) HERODOTUS Lib. I. c. 186.

(e) BEROSUS apud JOSEPHUM Antiq. Lib. X. c. II. (f) DIODORUS Lib. II. p. 68.

()ABYDENUS ibid. HERODOTUS Lib. I. c. 185. DiaEORUS ibid.

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