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fyriens, aux progrès defquels les Egyptiens par- An. 670. tagez alors entre divers Souverains & en guer- MANASavant J.C. re même les uns contre les autres ne purent SE' 29. s'oppofer. Mais Pfammitique s'étant emparé de toute la Monarchie, & y aiant remis toutes chofes fur l'ancien pied, revolution qui arriva environ sept ans après la captivité de Manaffé, il crut qu'il étoit tems de pourvoir aux frontiè res de fon Roiaume & de les mettre en fûreté contre un voifin, dont la puiffance augmentoit de jour en jour. Il entra pour cet effet à la tête d'une Armée dans la Palestine. Mais il s'y trouva d'abord arrêté par Afdod une des premieres Villes du païs, & fi forte que ce ne fut qu'après un blocus (e) de vingt-neuf ans qu'il J'en rendit maître.

Cette place étoit anciennement (f) une des cinq Villes capitales des Philiftins. Les Egyptiens s'en étant emparez la fortifiererent fi-bien, qu'elle devint la plus forte barrière de leur païs de ce côté-là; enforte que Sennacherib n'avoit pu entrer en Egypte, qu'il n'eût premièrement emporté cette place par Tartan (g) l'un de fes Généraux. Lorfqu'il en fut en poffeffion & qu'il en confidera l'importance, il la rendit fi forte, que malgré fa fatale retraite d'Egypte & la deftruction totale de fon Armée dans la Judée, les Affyriens n'avoient pas laiffé de confer ver cette place jufques alors; & ce ne fut qu'a→ près ce long & ennuieux fiége, dont je viens de parler, qu'elle revint aux Egyptiens. Mais cette place leur fut de fort peu d'ufage dans la

(f) I. Sam. VI. 17.

fuite,

An. 670. fuite, cette longue guerre l'aiant tellement deavant JC folée qu'elle n'étoit plus que l'ombre de ce qu'elMANAS le avoit été. Et c'eft par rapport au déplorable

3x' 29.

état où cette Ville fe trouvoit reduite, que Je-> remie (b) parle du refte d'Afdod.

Cette guerre ne fe borna pas au fiége de cette place. Pendant qu'une partie de l'Armée Egyptienne y étoit occupée, le refte faifoit la guerre dans les autres quartiers de la Palestine, ce qui continua plufieurs années. Cette irruption des Egyptiens obligea Manaffé (¿) de fortifier de nouveau Jerufalem, & d'affurer fes Villes frontières par de fortes garnifons. Devenu vaffal des Affyriens depuis fon rétablissement fur le trône, il fe trouvoit engagé à tenir leur parti dans cette guerre contre les Egyptiens fes anciens Alliez. Il eft même vraisemblable que pour mettre ce Prince plus en état de fe défendre & fe l'attacher encore davantage, les Affyriens dans cette conjoncture mirent fous fa domination tout le pais de Canaän; c'est-à-dire, tout ce qui avoit été autrefcis poffedé par les Rois de Samarie, outre ce qui lui appartenoit en qualité de Roi de Juda. Il est certain que Jofias fon petit-fils poffeda tous ces païs generalement. Or on ne voit pas comment il feroit venu à la poffeffion de tous ces Etats, fi on ne fuppofe qu'ils avoient été donnez à Manaffé dans cette occafion pour le tenir dans la dépendance des Rois des Affyriens, & qu'ils avoient paffé entre les mains de fon fils & de fon petit

(h) Jeremie XXV. 20.
(i) II. Chron. XXXII. 14,
(k) Canon PTOLEM.

(1) Judith. I,

fils

fils aux mêmes conditions. Auffi fut-ce pour An. 670. avoir voulu fatisfaire à cet engagement que le avant J.C. MANASbon & pieux Jofias perdit la vie, comme nous se' 29.* ́ le verrons dans la fuite.

MANAS

L'an trente-unième de Manaffé Efarhaddon An. 668. finit fes jours, après avoir regné fort heureuse-avant J.C. ment trente-neuf ans fur les Affyriens & treize SE L. fur les Babyloniens. Il eut pour fucceffeur Saofduchin (k) fon fils. C'est le Nabuchodonofor (1) dont il eft parlé dans le Livre de Judith.

MANAS.

Au commencement de la douzième année An. 656. de fon regne, qui étoit la quarante-troifième de avant J.C. Manaffé, (m) il défit en bataille rangée, dans SE' 43. la plaine de Ragau Dejocès Roi des Médes, appellé dans le Livre de Judith (n) Arphaxad. Il le pourfuivit jufques dans les montagnes voifines où il s'étoit retiré, & l'y aiant atteint il le tailla en piéces avec toute fon Armée. Après quoi pouffant fa pointe & profitant de fa bonne fortune, il fe rendit maître de plufieurs Villes de la Médie, & entre autres (0) d'Ecbatane le fiége Royal de l'Empire des Médes; & après l'avoir miferablement pillée & ravagée il retourna triomphant à Ninive, où lui & fon Armée pafferent fix-vingt jours dans les feftins & dans toutes fortes de divertissemens.

Ces rejouiffances finies, Nabuchodonofor(p) affembla fes. Officiers & fes principaux Miniftres, pour rechercher quels des peuples tributaires ne l'avoient pas accompagné dans cette guerre. Il les avoit tous fommez de l'y fui

(m) Judith. I. 6. (n) Ibid vf. I.

vre

An. 656.

avant .C. Vre; & trouvant qu'aucun des peuples occidenMANAS- taux de fon Empire n'avoit deferé à fes ordres, S' 43. il chargea Holopherne le Général de fes Armées de fe mettre en campagne, pour le venger de

An. 655.

MANAS

SE' 44.

ces rebelles.

En execution de ces ordres ce Général, l'anavant .C. née fuivante, marcha du côté d'Occident, à la tête d'une Armée de fix-vingt mille hommes de pied & de douze-mille chevaux. Il ravagea & extermina un grand nombre de Nations qui fe trouverent fur fon paffage, jufques à ce qu'enfin étant entré dans la Judée, & aiant mis le fiége devant Bethulie, il y périt avec toutes fes troupes, comme on le trouve amplement détaillé dans le Livre de Judith.

Qu'Arphaxad dont il eft parlé dans ce Livre foit Dejocès, & Nabuchodonofor Saofduchin, c'eft ce qui paroit, de ce que cet Arphaxad y eft defigné par un caractère, qui de l'aveu de tous les Auteurs convient à ce Roi des Médes, d'avoir * fondé (9) Ecbatane, & de ce que le commencement de l'an douzième de Saofduchin tombe précisement dans la dernière de Dėjocès, où, felon cette Hiftoire, la bataille de Ragau fut donnée. Il y a diverfes circonftances dans cette Hiftoire, qui ne permettent pas qu'on la rapporte à aucun autre tems. Car elle arriva, pendant que (r) Ninive étoit la capitale de l'Empire Affyrien : que (s) les Perfes, les Syriens, les Phéniciens, les Ciliciens &

les

* [MR. PRIDEAUX a dir ci-deffus, page 47. & 48 que Dejocès n'étoit pas le fondateur d'Ecbatane, quoiqu'il Feût réparée & aggrandie, & qu'il regna 53. ans avec gloire. L'Hiftoire ne dit pas qu'il ait été défait par les Affyriens; mais elle affure qu'il laiffa un Royaume floris

fant

les Egyptiens lui étoient foumis : que l'Empire An. 655.. des Médes (t) fubfiftoit, & qu'il n'y avoit pas MANAS avant J.C. encore long-tems qu'Ecbatane avoit été fon-SE 44dée circonftances dont aucune ne peut être appliquée à aucun tems qui ait fuivi la captivité de Juda, où quelques-uns placent cette Hiftoire. Car avant ce tems-là, Ninive avoit été détruite long-tems auparavant; l'Empire des Affyriens avoit été détruit auffi bien que celui des Médes ; & les Perfes au lieu d'être fujets des Affyriens les avoient eux-mêmes asfujettis, & avoient étendu leur domination fur tous les autres peuples d'Orient, depuis l'Hel lefpont jufqu'au fleuve Indus. Car c'eft jufqueslà qu'ils avoient porté les bornes de leur Empire, avant le retour & le rétablissement des Juifs dans leur patrie. Il faut donc remonter beaucoup plus haut que les tems qui ont fuivi la captivité, pour trouver un théatre propre pour les événemens & les circonftances décrits dans ce Livre, & il n'en eft point qui s'accorde mieux avec l'Hiftoire tant facrée que prophane, que l'intervalle de tems que je lui ai affigné.

Le Livre de Judith avoit été écrit originairement (w) en Caldaïque, par quelque Juif de Babylone. C'eft fur cet Original, que nous n'avons plus, que Saint Jerôme, à la prière de Paule & d'Euftochium, fit la verfion Latine qu'il nous a donnée de ce Livre, & qui fe trouve dans le Texte de la Vulgate. Ce Pere

y

fant à fon fils Phraortes. Ce dernier, fuivant HERODOTE, fut tué en bataille rangée par un Roid'Assyrie, l'an 635. avant J. C.]

(9) Judith. 1. 2. (r) Ibid. vf. 5. (s) Ibid. vf. 7--10. t) Judith. I. 1. 2.

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