Mémoires sur la Vendée: comprenant les mémoires inédits d'un ancien administrateur militaire des armées républicaines, et ceux de Madame de Sapinaud

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Baudouin frères, 1823 - 347 pagine
 

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Pagina 96 - ... des barriques au fond desquelles on plaçait des pierres larges et solides; on les avait creusées auparavant; une espèce de pilon, qu'un homme faisait tourner au milieu, réduisait en farine le blé qu'on y mettait; mais on ne pouvait en moudre que deux boisseaux par jour. Les femmes rivalisaient avec les hommes pour le travail, et employaient des pelles de bois pour écraser le blé : c'était leur principale occupation pendant le jour; le soir elles endormaient leurs enfants, et, après les...
Pagina 41 - J'étais près d'arriver, lorsque j'entendis crier : « Rembarre, rembarre! il ya sept bleus cachés dans les genêts ! » Je vis en même temps une vingtaine d'hommes et autant de femmes qui cherchaient dans la pièce de genêt par où j'allais passer. Une d'elles me reconnut; elle me dit que ma fille était partie la veille avec son mari. La douleur me saisit à cette nouvelle, et je tombai défaillante; ces bonnes gens me transportèrent à la Mourière , et me mirent au lit. Sur les six heures,...
Pagina 96 - ... qui , du sein de leurs retraites obscures, venaient dévorer les victimes éparses des combats. Enfin , j'aperçus dans le lointain et dans la direction de la route que je tenais , une colonne de feu qui grossissait à mesure que j'avançais. C'était Mortagne qui brûlait. Qu'on se fasse une idée, si...
Pagina 49 - L'aînée de ces demoiselles voulut parler à ces tigres et les prier de donner un siège à sa mère qui était très-fatiguée. « Elle se reposera sur la paille, » lui répondit un de ces patriotes. Cette cruelle réponse fit ouvrir les yeux à ces infortunées. « Mes filles, leur dit la mère, on nous mène au martyre. » En effet, le lendemain on les conduisit à Angers, où elles périrent sur l'échafaud. Au moment où elles montaient sur la fatale charrette, un citoyen propos'a à la plus...
Pagina 139 - Brigands, et tu ne l'as pas fait! Va, tu n'es qu'un Brigand toi-même et tu périras.» Aussitôt, il fait appeler quatre fusiliers qui le saisissent; il leur donne son mot. Cet infortuné pâlit et veut balbutier quelques paroles pour sa défense; on l'emmène dans le jardin contigu à la maison du général; on le fusille, on le dépouille, on l'enterre. Pendant ce temps-là, le général continuait son déjeuner.
Pagina 20 - Je cherchais vainement à lui ôter ce triste pressentiment. « Ma sœur, me dit-il, ne croyez pas que la mort me fasse trembler, j'ai fait le sacrifice de ma vie le jour où j'ai pris les armes ; je suis lancé, c'est fini : je reculerai le plus que je pourrai l'instant fatal, mais je suis sûr que je ne tarderai pas à périr; je ne regrette que de ne pouvoir être utile, avant de mourir, à ces braves paysans qui m'ont suivi.
Pagina 117 - Salut, fraternité, joie, santé, persévérance et » célérité dans les mesures révolutionnaires, ça » ira. » La poste part , et des brigands attendent notre » jugement pour monter à la guillotine; en voilà » quatre cents , depuis quinze jours , que nous y » faisons monter.
Pagina 223 - Boisgroleau et Chollet. Il vint ensuite prendre le commandement de la ville de Mortagne où il entretint des relations importantes avec toutes les armées, et sauva l'artillerie à l'arrivée des Mayençais. Dans la campagne d'outre-Loire il commanda comme chef divisionnaire, et après la fatale retraite du Mans, se procura une faible nacelle à Ancenis où il repassa la Loire avec Henri de La Rochejaquelein, Stofflet, Vaugiraud et la Ville-Beangé.
Pagina 96 - Je fus surpris parla nuit ; mais loin que ses sombres voiles vinssent me dérober les ravages de la guerre, le reflet des incendies, qui éclairait ma marche incertaine, me les reproduisait avec plus d'horreur. Au bêlement des troupeaux...
Pagina 114 - Mes camarades , dit-il , je ne vous dissimule» rai pas le danger qui nous menace; mais s'il » est grand, votre courage ne l'est pas moins. Ce» pendant s'il y en avait parmi vous qui désespé» rassent de la chose publique , qu'ils se portent » à ma gauche , je ne veux pas les conduire au » combat ; que ceux au contraire qui ont confiance » dans les ressources de leur général , s'élancent »> vers ma droite , je les sauverai tous. » Sa harangue fut couverte d'acclamations , et tous jurèrent...

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