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d'une distribution parfaitement logique, qui, apportée chez nous quarante ans plus tard par ses élèves, amena la renaissance de notre gravure en relief.

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PETRARCA. Trionfi. Venezia 1497.

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En outre, il grava lui-même ses propres dessins, des animaux surtout, sa spécialité, et revint à la méthode des vieux maîtres qui, s'ils ne creusaient pas tous le bois de leur propre main, exécutaient du moins leurs dessins directement sur le bloc et en cernaient même, au besoin, les traits d'un coup de canif, laissant au praticien le soin

de les dégager, en abattant les parties inutiles du bois. Cette opération, extrêmement délicate, exigeait autant d'habileté que de temps; en effet, comme on se servait alors

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de blocs en bois de poirier coupé de fil, c'est-à-dire dans le sens longitudinal, le praticien s'exposait à rencontrer et à soulever la fibre du bois, et son travail devenait plus

La Bibliofilia, volume IV, dispensa 1"-2"

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alors que

particulièrement minutieux dans les tailles croisées « coupe » et «recoupe » les traits à cerner et les copeaux à faire sauter étaient d'une ténuité infinie. Thomas Bewick sut remédier à ces inconvénients, en substituant au poirier de fil le buis de bout, c'est-à-dire un bois d'une fibre plus serrée et coupé dans le sens horizontal, que l'on n'a pas cessé d'employer depuis lors. Il offrit plus de promptitude et de sûreté au travail des artistes, mais, par suite de la finesse extrême dont il était susceptible, il les poussa peu à peu à délaisser la gravure de traits au bénéfice de la gravure de teinte: c'est dans cette lutte entre le trait et la teinte que se résumera toute l'histoire du « bois » au XIXe siècle.

SONGE DU POLIPHILE. Ven. 1499.

II.

Le dix-neuvième siècle.

On divisera cette guerre de Cent-Ans comme l'autre en quatre périodes. La première, qui est celle des préparations, s'ouvre avec le siècle et va jusqu'aux environs de 1830 on la peut conter en dix lignes Mauvais débuts pour nous; tandis que, de l'autre côté du détroit, Nesbit, Wright, Clennel, Branston, les Thompson, et autres élèves de Th. Bewick, continuent la manière de leur maître, un seul artiste répond en France à l'appel de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, qui ouvre, en 1805, un concours entre les graveurs sur bois. Cinq ans après, pénurie plus complète encore: c'est un graveur en relief sur pierre, qui obtient la récompense! La réaction se dessine en 1817, quand, sur la demande de la maison Didot, Ch. Thompson vient ouvrir à Paris un cours de gravure sur bois: Brévière, Best et Porret, s'y perfectionnent, et voici la deuxième période.

Restauration complète, épanouissement parfait, surabondance de productions: c'est l'époque romantique, de 1830 aux alentours de 1860.

Sur les dessins de Tony Johannot, de Jean Gigoux, de Raffet, de Grandville, de

Charlet, d'Horace Vernet, de Devéria, de Gavarni, de Daumier, dessins exécutés précisément en vue d'une reproduction par la gravure au trait, Brévière, Best et Porret, le triumvirat des rénovateurs, et leurs élèves Cherrier, Andrew, Leloir, Hotelin, Régnier, enlèvent par milliers les vraies gravures de reproduction, traduisant en rigoureux facsimilés les vignettes qui leur servent de prototypes.

Et si nous voulons caractériser l'influence de chacun des trois rénovateurs principaux, nous dirons, avec M. Beraldi, que « si Brévière a été le premier à pratiquer de nouveau la gravure sur bois en France, si Best, avec ses associés et son atelier, représente

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l'immense développement industriel du bois par l'illustration des journaux, Porret, lui, est le premier qui ait gravé de jolis bois, obtenu un résultat artistique et dégagé une nouvelle formule d'illustration pour le livre » (1).

Le journal illustré, c'est La Mode (fondée en 1829 et dont le titre, dessiné par Johannot et gravé par Porret, est considéré comme le premier bois romantique), Le Magasin pittoresque (1833), L'Illustration (1846), Le Monde illustré (1857), etc.

Le livre illustré, c'est l'Histoire du roi de Bohème (dessins de Johannot, (1830), le Gil Blas (dessins de J. Gigoux, 1835), le Molière et le Don Quichotte (dessins de Johannot, 1835), le Gulliver (dessins de Grandville, 1835), le Paul et Virginie (édition Curmer, 1838), et combien d'autres encore !

En Allemagne, c'est l'Histoire de Frédéric le Grand (Leipzig, 1840) ce livre si curieux, dont les illustrations par Menzel, d'abord lourdement gravées en France dans les

(1) H. BERALDI, Les Graveurs du XIXe siècle, art. Porret.

ateliers A. B. L. (Andrew, Best, Leloir), s'allègent, se degagent, s'affinent, à mesure que le dessinateur se pénètre des nécessités du procédé et inculque au tailleurs de bois allemands l'art de suivre son trait sans broncher.

Dix ans plus tard, c'est encore la perfection, avec le Journal de l'expédition des Portes-de-Fer (Raffet, Decamps et Dauzats, gravés par Lavoignat, 1844); Lazarilles de Tormes, de Mendoza, et les Contes rémois de Chevigné (Meissonier del. et Lavoignat sculps.). Puis, Gustave Doré apparaît: la gravure sur bois va dévier. C'est la troisième période qui commence, le règne de la teinte, le triomphe de la gravure dite << d'interprétation ».

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Faire porter au seul Gustave Doré tout le poids de la faute commise alors serait évidemment exagéré du jour où un journal voulut reproduire, par la gravure sur bois, un tableau ou un dessin qui n'avaient pas été exécutés en vue d'une traduction par ce procédé, du

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