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Et pofuis dexteram

fisam fuper me: dicens: Noli timere, ego fum primus, & noviffimus;

18. Et vivus,& fui mortuus; & ecce fum vivens in facula faculorum, & habeo claves mortis, & inferni.

19. Scribe ergo qua vidifti, & que funt, &que que oportet fieri poft bac.

20. Sacramentum feptem ftellarum, quas vidifti in dextera meg, &feptem candelabra aurea: feptem ftellae, Angeli funt feptem Ecclefiarum:& candelabra feptem, feptem Ecclefia funt.

mais il mit fur moi fa
main droite, & me dit:
Ne craignez point, je Ifa. 41. 4.
fuis le premier, & le der- 44. 6. 48.

nier,

12.

12.

18. Et celui qui vis. Inf. 12. Car j'ai été mort, mais maintenant je fuis vivant dans les fiecles des fiecles, & j'ai les clefs de la mort & de l'enfer,

19. Ecrivez donc les chofes que vous avez vûes, & celles qui font, & celles qui doivent arriver enfuite.

20. Voici le myftere
des fept étoiles que vous

avez vûës dans ma main
droite, & des fept chande-
liers d'or. Les fept étoi-
les font les fept Anges'
des fept Eglifes: & les
fept chandeliers font les
fept Eglifes.

vs. 20. i. ¿. Les Evêques de ces fept Eglifes.

SENS LITTERAL ET SPIRITUEL

★. 1. jusqu'au 9.

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Apocalypse ou la revelation de JESUS-CHRIST qu'il a neque de Dieu fon Pere, pour découvrir à ses ferviteurs les chofes qui doivent arriver bien-tât» &.c.

Le nom d'Apocalypfe, qui fait le titre & le fujet de ce livre faint, eft tout grec, & fignifie

A 3.

Res

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ceux-là font heureux qui lifent & qui écoutent les paroles de cette prophetie, & plus heureux enco. re ceux qui gardent les chofes qui y font écrites. Quoique cela s'adreffe aux fidelles dans toute la fuite des fiecles, néanmoins ces avis regardent principalement les Chrétiens de ces premiers. tems de l'Eglife, qui avoient befoin de cet écrit pour fe fortifier contre les maux dont ils étoient menacés: ils devoient donc le lire avec attention, & comme il eft dit de la fainte Vierge, en conferver dans leur cœur toutes les paroles. N'étoit-ce pas pour eux une grande confolation d'y fentir la force qui devoit leur être infpirée dans les perfecutions qu'on leur feroit, & d'y découvrir la gloire dont ils devoient être recom penfes fur la terre & dans le Ciel? N'y voyoientils pas laruine de leurs perfecuteurs évidemment marquée? Quelques-uns même pouvoient en remarquer par les évenemens les mysteres revelés; ce qui fait voir que ce livre facré leur devoit être d'un grand ufage: c'est pourquoi il ajoûte pour raifon, que le tems eft proche, c'est-à-dire, le tems de la tentation & des grandes perfecutions qui alloient arriver; qu'ainfi il étoit tems qu'ils s'y préparaffent par la meditation de ces oracles, où ils devoient trouver une manne cachée dont leur ame feroit nourrie & fortifiée.

fean aux fept Eglifes qui font en Afie, &c.. Le Saint Apôtre qui étoit relegué dans l'île de Patmos, adreffe en forme d'Epître cette Revela-. tion de la part de JES US-CHRIST aux fept Eglifes d'Afie qui font nommées au verfet 1. lefquelles ont été les dépofitaires de ces myfteres pour les communiquer à toutes les autres Eglifes. Il les adreffe plutôt à celles là qu'à d'autres, parcequ'el'es compofoient, pour ainfi dire, le département où il exerçoit fes fonctions apoftoliques, quoique Saint Paul eût fondé la plûpart

des

des Eglifes d'Afie, & qu'il eût déja établi Timothée Evêque d'Ephese avant que Saint Jean les gouvernât toutes. Il les falue de la maniere que les difciples de JESUS-CHRIST l'avoient Jean. 20. appris de lui-même, & qui étoit familiere aux 19.26. Hebreux, en fouhaitant la paix; mais depuis que JESUS-CHRIST a donné la grace auffibien que la vraie paix, les Apôtres dans leurs Epitres aux fidelles joignent l'un & l'autre pour leur fouhaiter la faveur de Dieu & toutes fortes de biens fpirituels de la part de celui qui eft, qui était, & qui fera; c'est-à-dire de la part de Dieu, dont l'éternité & l'immutabilité elt marquée par toutes ces differences de tems, comme il paroît verfet 8. je fuis le commencement & la fin. Et l'on peut dire même veritablement de Dieu, par rapport aux tems qui font les differens états de notre vie, qu'il a été dans les fieeles paffés, qu'il fera dans les fiecles à venir, & qu'il eft dans le préfent; qu'il a été, parcequ'il ne s'eft Dieu ne fût; écoulé un moment que pas qu'il fera, parcequ'il ne finira jamais ; & qu'il eft, parcequ'il ne ceffe jamais d'être. Mais fon Auguft. éternité & fon immutabilité font bien mieux tract. 99% marquées par le préfent, puisqu'il declare lui- in Joan. même que fon nom eft Celui qui eft, comme étant le feul être veritable & immuable. Sur quoi l'on peut voir ce qui a été dit dans l'explication de l'Exode ch. 3. 14. Au lieu de ce mot, qui fera, notre Vulgate porte, qui doit venir, ce que plufieurs rapportent au jugement dernier; mais les autres croient qu'il ne marque autre chofe que la difference du tems-futur.

Saint Jean ne falue pas feulement les Eglifes à qui il écrit de la part de Dieu tout-puiffant, mais auffi de la part des fept Efprits qui font devant fon trône, & de la part de JESUS-CHRIST, Les Peres & les Interprêtes font partagés fur le ΑΣ

fens

Hebr. I.

Revelation, mais une revelation prophetique des mysteres qui regardent l'Eglife & la Religion de JESUS-CHRIST; & c'eft en ce fens que Saint Jerôme dit que ce mot eft particulier à l'Ecritu re; que ce font les Septante qui s'en font fervis les premiers, ne fe trouvant nulle part dans les écrits des auteurs profanes. Cette revelation qui eft appellée par excellence l'Apocalypse, a des caracteres qui la relevent de beaucoup au-deffus des autres propheties Dieu qui a parlé aux hommes par fes Prophetes dans l'ancien Testament, nous a parlé dans le nouveau par fon propre Fils, qui étant Dieu, égal en tout à fon Pere, s'eft rendu femblable à nous pour se faire nôtre Do&teur, & nous poffedons dans l'Evangile comme un precieux trefor, les inftructions qu'il a données à fes difciples pendant fa vie mortelle; mais après fa refurrection il nous a donné cette excellente prophetie, qu'on peu appeller l'Evangile de JESUS-CHRIST reffufcité, où il nous inftruit fous des énigmes myfterieufes, des évenemens les plus memorables qui devoient éclater dans fon Eglife bien-tôt après, & dans la fuite des fiecles. Mais comme il n'enfeigne plus d'une maniere vifible, il s'eft fervi de fon difciple bienaime, qui avoit puifé dans fon fein les verités les plus fublimes & la connoiffance des mysteres les plus cachés pour découvrir aux fidelles ces obfcurités myfterieufes renfermées dans l'Apocalypfe, & pour établir fa divinité dans la fuite contre les Cerinthiens & les Ebionites par des paroles fi élevées, quelles l'ont fait paffer pour un aigle entre les autres Evangeliftes. Car il n'a écrit fon Evangile qu'après qu'il eft revenu de fon exil de Patmos; ainfi quand il dit que celui qui a écrit l'Apocalypfe eft le même qui a publié la parole le Dieu, & qu'il a rendu témoignage de tout ce qu'il a vú de JESUS-CHRIST, il mar

que

que ce qu'il a fait dans la Judée & dans l'Afie, où il avoit publie & confirmé par fes miracles la foi & la doctrine de JESUS-CHRIST, & tout ce qu'il en avoit vû de fes propres yeux, comme il l'explique lui-même au commencement de fa premiere Epître.

1 Joan.

lib. 8.

C'est donc JESUS-CHRIST qui ayant reçû comme homme au moment de fa conception tous les trefors de la fcience & de la fageile, a reçû auffi la connoiffance de tout ce qui devoit fe paffer dans fon Eglife, qui l'a revelé dans son tems par le miniftere de fes Anges à Saint Jean qu'il à choisi pour recueillir cette prophetie, & l'envoyer aux Eglifes. Que fice Saint Apôtre en a découvert le myftere à quelques uns de fes difciples; fi même les faints Peres ont conjecturé le Hieron. dénouement de ces énigmes, ils n'ont ofé le de- proam in clarer ouvertement, parceque la deftinée de l'em- comm. in pire Romain y étoit renfermée, afin de ne point Exec. Ep. aigrir les infidelles contre les Chrétiens, & ne ad Aug. point, expofer l'Eglife à de nouvelles perfecu- 26. tions. Il ne faut donc pas s'étonner fi cette prophetie eft demeurée voilee, fur tout avant la chute de l'empire Romain, qui en étoit le principal évenement. Mais quelque enveloppé de figures que foit ce livre divin, JESUS-CHRIST l'auroit point donné & recommandé à son Eglife, & n'auroit point ordonné à Saint Jean de le publier à fes fidelles ferviteurs, s'il n'avoit dû fervir à leur édification. En effet, il n'y a point de livre dans l'Ecriture qui falle voir plus fentiblement le neant de la creature, & le fouverain pouvoir de Dieu fur les hommes; ce que les bonnes ames y trouvent de clair les remplit de confolation; ce qu'il y a d'obfcur leur imprime une fainte frayeur, qui leur fait recevoir avec un profond refpect ce qu'elles n'entendent pas. AinSaint Jean a grande raifon de s'écrier, que

A 4

ne

ceux

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