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fent, par exemple, de l'air dans l'eau, ne devroient-ils pas être entiérement dénaturés à leur paffage, enforte que les rayons rouges deviendroient plus rouges ou d'une couleur différente, & que les rayons violets deviendroient rouges, & même d'un rouge plus foncé que ne l'étoient les rayons rouges, avant que d'entrer dans l'eau ? Car foit la vîtesse des rayons violets=gʻ, celle des rayons rouges=g, m le rapport des finus pour les rayons rouges, & m' pour les rayons violets en paffant de l'air dans le milieu dont il s'agit; la vîteffe des rayons violets après leur entrée dans ce milieu fera , qui fera beaucoup plus grand que g; puifque dans la Théorie New

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g'

m'

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> m'; m' & m étant

des fractions qui ne different pas beaucoup l'une de

l'autre.

965. Seroit-ce pour cette raifon ou pour quelqu'autre semblable, que les Plongeurs voyent dans l'eau les objets de couleur rouge, du moins suivant ce qui est rapporté par M. Newton dans fon Optique, L. I. Part. II. Prop. X?

966. Ceux qui ont calculé la gradation de la lumiere, & fon affoiblissement à travers différens milieux, n'auroient-ils pas dû avoir égard (toujours en fuppofant la Théorie Newtonienne) à l'augmentation de vîtesse

qu'elle reçoit en paffant de l'air dans un milieu plus denfe? Il faut cependant remarquer que cette augmentation de vîtesse n'aura plus lieu, quand le rayon aura repaffé dans l'air, parce que dans ce nouveau paffage la vîtesse des rayons fouffrira une diminution égale à l'augmentation qu'elle avoit d'abord reçûe.

967. Cette augmentation de vîteffe de la lumiere n'a-t-elle pas lieu dans fon paffage à travers l'Atmofphere, & ne devroit-elle pas dénaturer la couleur des rayons, telle qu'elle eft au fortir du corps du Soleil ?

I I I.

968. Dans la Théorie Newtonienne, en fuppofant que a foit le rayon de la fphére d'activité du milieu réfringent fur les fur les rayons de lumiere, on trouve aisément qu'à des distances égales & très-petites x, en-deffus & endessous d'une surface plane, l'attraction exercée sur le rayon eft la même; la même vérité a encore fenfiblement lieu, lorsque la furface réfringente eft courbe, & d'un rayon considérablement plus grand que a, parce qu'alors cette furface peut être regardée comme fenfiblement plane par rapport à l'action du milieu fur la lumiere. Mais fi la furface réfringente a beaucoup de courbure, & que le rayon de cette surface soit comparable à a; alors il eft aifé de prouver que l'action du milieu ne fera plus la même à deux distances égales x au-deffus & au-deffous de cette furface; donc fi eft

la vîtesse du rayon, fa valeur Vgg + 2 ƒX dx après la 88+2fXdx réfraction ne fera-t-elle pas fort différente de ce qu'elle seroit, toutes chofes d'ailleurs égales, si la furface réfringente étoit plane, ou n'avoit pas une très-grande courbure?

969. Ce n'eft pas tout. Soit m a le rayon de la furface, le rayon de lumiere ceffera de décrire une courbe, lorsqu'il aura pénétré au-dedans de la surface courbe réfringente à une distance du centre de cette furface, égale à m a — a; & il fera aifé de montrer par la Théorie des Trajectoires, que le rapport du finus d'incidence au finus de réfraction fera celui de

I

(ma — a) V g g + 2 S X d x

I

g ma

à

Or fi la furface étoit plane,

ou n'avoit pas une très-grande courbure, ce rapport feroit

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deЛXdx. Ne peut-on pas conclure de-là que le rapport des finus, toutes chofes d'ailleurs égales, devroit être fort différent dans une surface réfringente plane, ou d'une courbure médiocre, & dans une furface réfringente, de même matiere, dont la courbure feroit fort grande? Et ne résulteroit-il pas de-là beaucoup de difficultés, (fuppofé que la Théorie Newtonienne fût vraie) à déterminer la loi de la réfraction dans les lentilles d'une grande courbure, ou, ce qui eft la même chofe, d'un très-petit foyer?

I V.

970. Si heft le finus d'incidence, on conçoit aifément que le finus de réfraction (quelqu'hypothèse qu'on admette fur la cause qui la produit ) peut être exprimé par la fuite indéfinie ha+hm a' + h" a", &c. a, a', a" étant des fonctions qui dépendent de la vîtesse & de la maffe du corpufcule de lumiere, & de la différence de denfité des deux milieux; & m, n, &c. des nombres pofitifs plus grands que l'unité. Cette formule peut fervir à faire connoître pourquoi les finus d'incidence & de réfraction font en raison fenfiblement conftante, lorfque h eft fort petit; car alors le finus de réfraction se réduit fenfiblement à ha; foit que la réfraction vienne de l'attraction du milieu, ou de fa réfiftance. Ce qui s'accorde avec ce que nous avons démontré d'ailleurs dans le Traité des Fluides, art. 277

971. Il paroît donc affez bien établi par la théorie que le rapport des finus d'incidence & de réfraction doit être conftant, lorsque ces angles font affez petits. Il n'en eft pas de même, lorfque ces angles font grands; l'expérience alors peut feule nous affurer de l'invariabilité de ce rapport. Mais les expériences qui ont servi à établir cette invariabilité, font-elles bien exactes, & affez nombreuses pour ne laiffer aucun fujet de doute? Et n'auroit-on pas été un peu trop prompt à regarder ce rapport conftant, comme une régle générale & indubitable? N'auroit-on pas été entraîné à cette affertion,

d'un côté par la Théorie Newtonienne, qui n'eft pas à l'abri de toute objection (comme il résulte du §. I. de ce Mémoire) de l'autre par l'accord qu'on a trouvé entre cette supposition & la théorie de la réfraction dans les lentilles; théorie dans laquelle on n'a prefque jamais égard qu'aux angles d'incidence très-petits, dans lesquels ce rapport conftant des finus paroît en effet devoir fe trouver? Ne feroit-il pas à défirer que l'expérience du rapport des finus fût faite très-exactement & à différentes reprises fur de fort grands angles, pour savoir si en effet ce rapport eft conftant dans tous les cas?

V.

de

pa

972. J'ai démontré dans l'Encyclopédie, au mot Emission, que fi d'un côté un corpufcule de lumiere (confidéré comme fphérique) partoit du Soleil avec la vîteffe V, & parcouroit uniformément un espace quelconque, & fi de l'autre la vîtesse V de ce même corpufcule paffoit fucceffivement à un nombre n reilles boules, répandues en ligne droite dans le même efpace; la différence des temps dans lefquels le mouvement parviendroit à l'extrêmité de cet efpace feroit nd -nx,d étant le diametre de chaque boule, & x l'espace que parcourt le point de contact de deux boules pendant le temps que leur reffort met à fe bander & à fe débander. J'ai tiré de-là, comme on le peut voir dans l'article cité de l'Encyclopédie, des confé

quences

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