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cymr. troi trwy drwy, vir. tria (>ir. triall et gael. triall « voyage »), d'un celt. *trei, qui se rattache à une rac. TERÄ « traverser », cf. sk. tir-á-s et lat. tr-ans' « au delà ». Dréan, s. m., épine, arête (pl. drein), corn. drain > draen, vir. draigen, ir. et gael. droigheann « ronce » soit un celt. *drag-ino-, qu'on peut rapprocher du gr. p-x-- « rude »; mais cf. aussi répy-vo- « rameau » et lit. drig-ne-s « ronces ».

Dréd, s. m., variante de tréd, et cf. drask.

Dreinek, s. m., bar: dér. du pl. de dréan (plein d'arêtes).
Dreist, prép., au delà: dér. secondaire de dré.

draen, cymr.

Dreizen, s. f., variante de drézen sous l'influence du pl. de dréan. Dremm, s. f., visage, cymr. drem, cf. gr. depy-μó-< « regard » et déρy-μ¤ << aspect» soit un celt. *driksmā < *dṛk-smā, dér. de la très commune rac. DERK « voir »2, vir. derc « voir », con-derc-ar « on voit », drech « visage », etc., gr. dépx-s-tat « il voit » et dé-dog-esk. da-dárç-a «< il vit », got. ga-tarh-jan « rendre remarquable », vhal. zorah-t « clair », etc. Dremvél, dremwél, s. m., horizon exactement « ce qu'on voit (embrasse) d'un regard ». V. sous dremm et 1 gwél.

Drén, s. m., variante de dréan. V. ce mot.

1 Dréô, adj., gai, un peu ivre, cymr. dryw « roitelet », cf. ir. dreán et gael. dreathan-donn« roitelet » d'un celt. *driwo- <*dr-wo-, dér. d'une rac. DHERÄ « bondir », cf. gr. Oop-siv Opo-axw -Oop-s.

2 Dréô, s. m., coqueluche, mbr. dreau, cymr. trew « éternuement »>, ir. trioch >triugh, gael. triuthach « coqueluche » se rattache, par chute de s initial, à la même rac. que stréfia. V. ce mot.

Dréok, s. m., ivraie, mbr. dréaucq, cymr. drewg « pavot blanc » dér. de 1 dreo (herbe folle ou enivrante), tout comme fr. icr-aie de iore. 1 Drézen, s. f., ronce, crémaillère, corn. dreis, cymr. drysien, vbr. drissi pl., vir. driss, ir. et gael. dris « ronce » soit un celt. *dresso- ou *dressi-, pour *drep-s-, qui coïncide par métathèse avec l'al. tref-s > trespe «ivraie », mais n'a point d'autre équivalent connu.

2 Drézen, s. f., variante de trézen. V. ce mot.

Driked, s. m., loquet: contamination possible de kliked et de dorikel « guichet » diminutif de dor. V. ces deux mots.

Drouk, droug: adj., mauvais; s. m., mal; corn. drog, cymr. drwg, ir.

1. D'où aussi en fr. tres-> très et tré- (tré-passer).

2. Mieux reconnaissable dans le composé vbr, er-derh « évident ».

et gael. droch id.: soit un celt. *druk-o- (et *drukko-) <i.-e. * dhruk-o-, cf. ags. dryg-e> ag. dry, al. trock-en « desséché »'.

Drouzivez, s. m., déroute: syncopé avec mutation douce pour droug-dives << mauvaise issue ». V. sous drouk et 1 divez.

Drujal, vb., badiner: dér. d'empr. fr. ancien druge, « jeu, risée, moquerie » (en Poitou, Basse-Normandie et Haute-Bretagne).

Drûz, adj., onctueux: exactement « épais ». Empr. fr. ancien (nominatif) drus « dru »>. Loth.

Dû, adj., noir, mbr. duff, corn. duw > du, cymr. dub> du, vbr. du-glas « bleu foncé » (sous 1 glas), vir. dub, ir. et gael. dubh, gaul. n. pr. Dub-i-sle Doubs » soit un celt. *doub-o- < i.-e. *dhoubh-ó-, de même rac. que gr. top-λó- « aveugle », ag. dumb « muet », al. dumm <«<imbécile », ags. deaf ag. deaf al. taub « sourd »".

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Dubé, s. m., pigeon domestique. Emprunt germanique d'époque et d'origine inconnues (ags. dufe>ag. dove, hollandais duif)".

Dudi, s. m., plaisir. Empr. fr. ancien altéré déduit (cf. diduel).

Duhont, adv., là-bas : exactement « [de] ce côté là » (tù-hont).

Dûl, s. m., poignée, poupée de filasse, vir. dual, « boucle de cheveux, tressage» soit un celt. *dok-lo- (altéré en br.), apparenté au got. tag-l << poil» et au sk. daç-a « frange », sans autre équivalent. Duman, adv., par ici. V. sous tù et man, et cf. duhont.

E

1 É, variante, devant voyelle, de la particule verbale éc'h ou éz.

2 É, prép., variante de 1 en avec perte de la nasale ".

1 Éal, s. m., ange, mbr. ael, corn. ail (voc.) > eal > èl (mais cymr. angel id.). Empr. bas-lat. altéré *agelus, pour angelus empr. gr. yyedos.

1. Le sk. drúh « être malfaisant » = al. trug tromperie >> est plus voisin comme sens, mais ne concorde pas pour les consonnes, sauf toutefois la possibilité de l'alternance gh kh étudiée par M. Meillet, Mém. Soc. Ling., X, p. 277.

2. Le « fleuve noir »; cf. le Dourdu, près Morlaix.

3. Cf. la note sous dall.

4. Le plus voisin serait mhal. tūbe > al. taube. Mais on ne voit pas trop comment le mot aurait voyagé si loin.

5. M. Whitley Stokes donne en outre un cymr. dull « pli », dull-io « plier », qui n'existe plus dans ce sens.

6. On ne donnera les composés par é initial qu'autant qu'ils ne sont pas décomposables à première vue. Il est bien entendu qu'il faut parfois les chercher sous l'initiale muée, quoique la mutation ne soit pas régulière : ainsi éverr « bientôt », sous berr, etc.

2 Éal (T.), s. m., poulain, cymr. ael et vir. ál, « couvée, portée» d'un celt. *aglo pour *pag-lo-, cf. lat. pro-pag-ō « postérité », sans autre équivalent connu. V. aussi sous ala.

Éan, s. m., variante de éhan. V. ce mot.

Éar, s. m., air (aussi ér). Empr. fr. air.

Éaz, adj., variante de aez. Empr. fr. aise.

Ébarz, adv., prép., dedans, dans. V. sous 2 é et abarz.

Ébat, s, m., divertissement. Empr. fr. ébat.

Ébén, l'autre (en parlant d'une femme, cf. égilé), corn. yben (des deux genres): exactement *he ben «la femme (la compagne) d'elle »', d'un mot perdu en br., corn. ben-en « femme », cymr. bun et ben-yw, vir. ben, ir. et gael. bean « épouse », celt. *ben-ā, sk. gná, gr. yʊvý (béot. ẞxvá), vsl. žena, got. qinō et qēn-s, ag. queen «‹ reine », etc.

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Ébeûl, s. m., poulain, corn. et cymr. ebol id. : soit un britton. *ep-alo- dér. de #ep-o- « cheval », gaul. *epos dans Epo-redia, Epona (déesse des charretiers), Us-ip-etes et autres n. pr.; celui-ci à son tour représentant un celt. *ek-wo-> vir. ech « cheval », identique à sk. áç-va, gr. x-Fo>innos, lat. equu-s, got. aihwa, lit. aszva « jument ».

Ébiou, prép., auprès de, au dessus de, mbr. hebiou, cymr. heibio « outre », vir. sceo «‹et » : soit « à la suite de », dér. celt. du même radical que hep. V. ce mot.

Ebr (V.), s. m., ciel, corn. ebron id. variante dialectale de oabren. V. sous oabl et koabr.

Ébrel, s. m., avril, corn. ebral, cymr. ebrill. Empr. lat. Aprīlis Aprilis. Ék, s. m., pointe: mot rare, mais d'origine fort ancienne, formé comme le lat. ac-iê-s«< pointe » sur l'universelle rac. AK «< aigu», cf. sk. aç-rá « coin », gr. x-po- « pointu », lat. ac-u-s « aiguille », ac-ütu-s, ac-er, vsl. ostrů« aigu», etc., etc. V. aussi akr, diék, ibil, higolen, etc. Ékan, ékant, s. m., encan. Empr. fr. ancien, avec chute de la nasalisation, encant lat. in quantum.

Ékenver, ékéver, prép., envers exactement « en opposition à, en regard de ». V. sous 2 é et 2 kéfer.

*

1. L'explication par he penn« une tête de lui » ou « d'elle » (son ou sa pareille) se heurte à l'objection que, dans le second sens, qui justement est le sens breton, on devrait avoir *he fenn. D'autre part, l'extension de sens en cornique est bien plus aisément concevable que la restriction de sens en breton. Le radical de ce mot se

retrouve en outre dans l'initiale, à fonction féminine, du br. bizourc'h et du fr. biche.

*Eks-, prép., hors de, de1: correspond à l'i.-e. *ek-s> gr. Ez et i, lat. ecet ex, lit. iss, vsl. izŭ et iz- id.; apparaît en br. sous les formes ac'h-, ec'h-, ez-2, cùz, etc.

Éd, s. m., blé, mbr. it > id, corn. yd, cymr. ith> yd, vir. ith, et cf. vbr.

it-lánn gael. iodh-lann « champ de blé»: d'un celt. *itu- pour *pi-tu-, dér. de rac. PEI « nourrir », sk. pi-tú et zd pi-tu « aliment », lit. pētūs repas de midi », vir. i-th-im « je mange » et gael. ith « manger ›› (sans rapport avec ag. to eat, etc.), vsl. pi-t-ati « nourrir ». Édrô, adj., volage, étourdi: semble, malgré mbr. hedro, une traduction par calembour de fr. étourdi), compris comme « en tour », c'est-à-dire << faisant des tours ». V. sous 2 é et trô, et cf, kildró.

Éeûn, adj., droit, juste, mbr. effn, vbr. eunt3, cymr. iawn, vir. fír-ián id. : d'un celt. *iano- pour *ip-ano-, qui ne se retrouve avec certitude qu'en germanique (got. ib-n-s « plane », ag. even, al. eben).

Éfreiz, s. m., effroi. Empr. fr. ancien esfreis.

Égét, que, corn. eges id. : paraît une dérivation déaspirée de hag'. Égilé, l'autre (en parlant d'un homme, cf. ébén), cymr. y gilydd > gilydd, vir. a chéle id. : exactement *he kile « le compagnon de lui », locution formée d'un mot perdu en br. cymr. cilydd, vir. céle « compagnon »), soit un celt. *kei-lyó-, rac. KEI « aller». V. sous 1 kiz.

Égin, s. m., germe, bourgeon, cymr. egin id. et egino « germer » d'un celt. *ak-ino- « pointe », rac. AK. V. sous ék.

Éginad, s. m., étrenne : soit «< commencement, prémices », cf. cymr. eginad << germination », dér. du précédent 3.

Égiz, comme. V. sous 2 é et 2 kiz (en guise de).

Égras, s. m., sauvageon, verjus cf. cymr. egroes « églantier » (bas-lat. *acr-estius), fr. ancien egresse et br. amgroaz.

Éhan, s. m., repos, pause (aussi éan), mbr. ehanaff « s'arrêter >> soit un radical celt. *eks-san- (cf. vir. cum-san-ad « repos », de la même rac. avec un autre préf.), rac. SAN, « accomplir, achever », sk. san-ó-ti « il acquiert », gr. żvów « j'accomplis ». Cf. *eks- et *ke-.

1. Cymr. ch-, vir. éss- et as-, gaul. ex- (cf. aoun).

2. Phonétiquement et en principe, le groupe ks donne h entre voyelles et s > devant consonne. V. ces préfixes.

3. Le t surajouté sous une influence inconnue.

4. Comme cymr. nogyt « que ne » de nog. Mais, à raison de l'homophome partielle et de leur sens vague de conjonction, les deux mots égét et écit (mbr. éguit) se sont parfois confondus. Loth.

5. L'expression remonte-t-elle à l'époque où l'année commençait avec le printemps?

Éc'h, particule verbale, variante de és.

Ec'h-, préf., une des formes bretonnes de eks-.

Éc'hoaz, s. m., sieste du bétail, cymr. echwydd « repos »: soit un celt. *eks-sed-o- id. V. sous *eks- et cf. aé.

Éc'hon, adj., vaste, cymr. ehang id. : soit « exempt d'étroitesse ». V. sous *eks- (négatif par exclusion) et *eng > enk.

Eil, autre, cymr. aill, vir. aile, celt. *al-yó- (cf., pour la forme, sk. an-yá), gr. λ-λo-s, lat. al-iu-s, got. al-ji-s, etc. V. sous all'.

Eil-, particule verbale qui indique la répétition de l'action (eil-zimizi « se remarier» identique au précédent.

Eiz, huit, corn. eath, cymr. wyth, vir. ocht n-, ir. et gael. ochd: d'un celt. *okton, sk. aṣṭaú, gr. ztó, lat. octō, got. ahtau, ags. eaht > ag. eight, al. acht, lit. asztůni, etc.

Éjenn, s. m., bœuf, mbr. eugenn, corn. odion, cymr. eidion « bête bovine » : exactement richesse » [mobilière]', dér. brittonique d'un emprunt ags. ead richesse » (vhal. ōd). Conj.

El; dans le, variante de enn devant l. Cf. al.

Él, s. m., contracté de 1 éal. V. ce mot.

Élaz, s. m., foie, gésier, cf. corn. glas « estomac » et vir. eclas « jabot » : très obscur; semble en tout cas contenir le mot glass, visible dans la juxtaposition cymr. afu glas « foie vert » (la vésicule du fiel). V. sous aü et 1 glas.

Elbik, s. m., émulation abstrait de l'empr. fr. ancien (argot ou patois) alebiqueux, «pointilleux, querelleur ». Ern.

Élestr, s. m., iris, glaïeul, cymr. et vbr. elestr, ir. elestareleastar id.:
abstrait de l'empr. bas-lat. alestrāre « humecter ». — Conj. Ern. et Stokes'.
Elf, s. m., palette de moulin, planche: abstrait de mbr. alcéen > elven id.
Empr. bas-lat. alvennus > fr. auvent. Conj. Loth. V. sous élo.
Elfen, s. f., élément, cymr. elfen. Empr. lat. elementum.

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1. La différence entre all et eil tient à deux types d'accentuation divergents, respectivement *al-yo- et al-yó-.

2. Le cymr. et le br. supposent une forme brittonique *okti. Le corn. a subi l'influence de l'ags.

3. Le bétail est naturellement la richesse par excellence. Le vocalisme brittonique suppose que l'emprunt a eu lieu à un moment où l'ags. ne prononçait pas encore cad, mais à peu près *aud, soit au début même de l'invasion des Saxons en Grande-Bretagne.

4. La plante se plaît dans les lieux bien arrosés. Mais les formes ir. et gael. soileastar et seilisdeir sont embarrassantes.

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