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GOUZIEN-GRAÉ

ana « jonchée », gг. Szó-oτpw-uz « litière », lat. sub-ster-n-ere, cymr. gwa-sarn « litière », etc. : préf. *wo- (*gw-) et rac. STER « joncher », sk. strnó-ti, gr. cóp-vo-u: et opó-vv5-ut, lat. ster-nō.

Gouzien, s. f., serein contamination de glisien par gouziza (rosée du coucher du soleil). - Conj.

Gouzifiad, s. m., épieu: dér. secondaire par rapport à cymr. gwyddif

« serpe », vbr. guedom, vir. fidba « faucille », gaul. latinisé vidu-bi-um (d'où fr. vouge), etc., composé très ancien de celt. *widu- « arbre » et de la rac. BHI. V. sous gwézen et bouc'hal.

Gouziza, vb., baisser, diminuer équivaut à un lat. subsidere, où le préf. sub- serait remplacé par son synonyme celt. *wo-. V. sous *ğır

et azéza.

Gouzouk, gouzoug, s. m., cou, gorge, cymr. gwddwf et gwddwg id. : dér. d'un radical signifiant «joug », soit celt. *ko-wed- ou *wo-wed-, le sens étant « endroit où se place le joug ». V. sous *ke-, *gur-, et 1 divez. Gouzoumen, s. f., variante de kouzoumen.

Gouzout, vb., savoir, corn. goth-vyth « tu sauras », cymr. (ancien, *quidbit > guibit > gwybydd « il saura », vir. ro-fet-ar « je sais » : soit donc un radical brittonique *grid- et préirlandais *fid-, qui équivalent à la rac. i.-e. WID, « voir, savoir », sk. véd-a « je sais » et véd-a « science », gr. Foïd-xolòx « je sais », Ƒò-εïv > lò-εïv « voir », Ƒeïò-os > eidos « apparence », etc., lat. vid-ère « voir », got. wait « je sais », ags. wât >ag. wot, al. (ich) weiss, vsl. vid-ėti «‹ voir » et vèd-è « je sais », etc.'. Gôz, s. f. taupe, corn. god, cymr. gwaddl, ir. fadh. — Étym. inc. Gra, s. m., affaire: abstrait des formes de conjugaison du vb. òber qui commencent par gr-, lesquelles toutes remontent à un vb. celt. *wer-ag-õ « je fais »; cf. corn. gura « fais » et gwrey « faire »2. V. le préf. sous 1 gour- et la rac. sous dont.

Graka, vb., råcler, coasser, caqueter. Onomatopée.

Grad, s. m., gré, bon vouloir. Empr. bas-lat. grátum.

Graé, s. m., grève. V. sous gròa et grouan3.

1. Sur la finale -out, voir sous bout et la note.

2. Au contraire, le cymr. guna « faire » parait se rattacher à gun « je sais », et par suite au lat. gnācus. V. sous gounid et cf. gri. Au surplus il a pu y avoir contamination de plusieurs synonymes.

3. Le celt. possédait plusieurs radicaux à gr- initial avec le sens de « gravier »; mais il n'est pas aisé d'entrevoir comment ils se comportaient entre eux. Ce qu'il y a de sûr, c'est que fr. gracier et similaires doivent procéder du gaulois.

Gragala. vb., piailler1. Onomatopée à finale française.

Grac'h, s. f., vieille femme, mbr. groach (pour *gwrach), cymr. gwrách, vir. frace, d'un celt. *wrakka sans autre équivalent'.

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Grac'hel, s. f., monceau, mbr. groachell, dér. secondaire par rapport à cymr. gwrych a haie » et vir. fraic « bouclier ». Étym. inc. Gré, s. m., troupe (de gros bétail), corn. et cymr. gre «haras », vir. graig >groigh, ir. et gael. greigh «haras » : d'un celt. *grag-i-, qui n'a point d'équivalent sûr en dehors du lat. grex (greg-is).

Grék, grég, s. f., épouse, mbr. gruec (pour *gurek), corn. gurehic « de femme » gurèg> gwrec, cymr. gwraig « femme » soit les dérivés d'un celt. *wrakī, qui rappelle de très loin le lat. virgō. Cf. grac'h. Grégon, s. m., prune sauvage: métathèse de gwr initial en mbr. groegonn, lequel paraît se rattacher à un radical celt. voisin de celui qui sans doute désignait autrefois, non seulement la bruyère (cf. brük), mais diverses autres espèces de la flore des landes, vir. froech et gael. fraoch « bruyère », ir. frach-án « airelles », etc. Grec'h, s. m., ciron, mbr. gruech (pour *gwrech), cymr. pl. gwraint, vir. frigit frigde, gael. fride, etc.: dér. d'un radical *wrig-<i.-e. *wrgh-, qui est largement représenté en germanique, ag. to wrigg-le « tordre », al. ringen (<*wringan), et cf. ag. wrong, exactement « tordu » ppe passé, d'où « faux », etc.

Grémil, s. m., saxifrage. Empr. fr. grémil'.

Grén, adj., vif, dispos, mbr. grezn, et cf. vir. greimm et cymr. grym « vigueur supposent respectivement *gred-no- et gred-smen-, dér. celt. d'une rac. qui est peut-être la même que celle de sk. grdh-ya-ti «< il s'efforce» (? cf. plutôt Uhlenbeck s. v.), lat. grad-ior « je marche », grad-u-s et gres-su-s « pas », got. grid-s id., etc. '.

Greûn, s. m., grain, graine, corn. gron-en, cymr. grawn, vir. grán, gael. gràinne, etc.: identique au lat. grã-nu-m, soit par emprunt, soit parce que le celt. *gra-no- est comme lui le ppe passé d'une rac. signifiant «<broyer, triturer», cf. sk. jir-ná « fragile », got. kaúrn, ag. corn, al. korn, etc. Gréüz, adj., faisable. V. le radical sous gra.

1. On ne peut s'empêcher de songer au lat. graculus « geai ».

2. Faut-il couper *wr-akkā, syncopé de *wir-akka, et celui-ci dér. de *wir- (qu'on trouvera sous gouréd) comme lat. cir-agō parait dépendre de vir « homme »? Cf. aussi grék.

3. Ce n'est pas la même plante, mais l'emprunt n'en est pas moins évident. 4. Au point de vue de l'évolution sémantique on peut comparer kréńc.

Grî, s. m., couture (et gria vb. « coudre »), mbr. gruy et gruyat, vbr. gruiam « je couds » : originairement, sans doute,« je fais, je fabrique »>, se rattachant au même radical que gra'. V. ce mot.

1 Grigoǹs, s. m., pomme sauvage: contaminé de grégon et de grigonsa'. 2 Grigoǹs, s. m., cartilage: abstrait de grigonsa3.

Grigoǹsa, vb., grincer des dents. Empr. fr. avec onomatopées et contaminations multiples: grigner (des dents), grincer, grignoter, gringotter << fredonner », etc.

Griñol, s. f., grenier, coffre à grains. Empr. bas-lat. *yraniária, altéré par dissimilation, et le pl. nt. pris pour un fm. sg.

Grisiaz, adj., grave, atroce, violent, fougueux : dér. de l'empr. fr. ancien gries pour griefs, cas-sujet de grief « grave » < lat. gravis. Grisien, s. f., racine, mbr. gruizyenn (pour *gwriz-), corn. grueiten, cymr. gwreiddyn id. : soit un celt. *wrid-yo-, dér. de même rac. qu'un autre celt. *wrid-mā (vir. frém « racine », ir. fréamh, gael. freumh), gr. *Fplò-yx > piz, lat. rādīx (= cymr. gwraidd), got. waúrt-s, ag. wort (dont ag. root est la métathèse), al. wurz plante» et wurz-el <<< racine », etc. Gristila, vb., variante de kristila, et cf. gourrisia. Si ce type est le plus

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ancien, on y reconnaîtra une simple onomatopée; cf. fr. « le grésillement du feu » et lat. gracillare « glousser ».

Griziļ, s. m., grésil. Empr. fr. Cf. aussi grizilon, « grelot, menotte » (objet qui grésille, cliquète, fr. ancien gresillons « menottes », etc.).

Grôa, s. m., grève, cf. cymr. gro « cailloux ». V. sous grae et grouan. Groac'hen (V.), s. f., ride: dér. de groac'h. V. sous grac'h.

Grôel (V.), s. m., gruau. Empr. fr. ancien gruel.

Groéz, s. f., variante de grouez. V. ce mot.

Groc'h (V.), s. m., grotte. Empr. bas-lat. *crupta (crypta), d'où aussi fr. grotte. Le br. hors de Vannes serait *groz.

Gromm, s. f., gourmette. Empr. fr. à métathèse gourme.

Gronch (C.), s. m.. menton, groin. Empr. fr. popul. ou argot.

Groñoni, vb., friser, crépeler: dér. d'empr. fr. ancien grenon et gregnon, «moustache, favoris ». - Conj. Thomas.

1. Comme le fait présumer, de son côté, l'n du cymr. gwni « couture » et gwnio << coudre >>.

2. Fruit acre qui agace les dents.

3. Viande qu'on ronge, qu'on grignote autour des os?

ANNALES

DE

BRETAGNE

PUBLIÉES PAR LA FACULTÉ DES LETTRES DE RENNES

AVEC LA

Collaboration de MM. les Archivistes

Des cinq Départements de Bretagne

SOMMAIRE

Pages

Ad. Orain.

Chansons populaires recueillies dans l'Ille-et-Vilaine...... Léon Maître. Le pillage des Bureaux d'enregistrement en 1793 dans la Loire-Inférieure..

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E. Dupont.

La condition des paysans dans la sénéchaussée de Rennes et

leurs vœux à la veille de la Révolution (suite)......

F. Duine. Les traditions populaires du pays de Dol: Souvenirs historiques
Douglas Hyde. - Contes irlandais: La Cane rouge....

Ch. Bellier-Dumaine. L'administration du duché de Bretagne sous le règne de Jean V (1399-1442) (suite)....

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F. Vallée. Les airs des Gwerziou de Luzel retrouvés et phonographiés... 130 J. Loth. Recherches dialectales bretonnes : Remarques aux noms propres de Plogoff.... Comptes rendus. Fled Brierend, par Georges Henderson. The Welsh people, par John Rhys and David Brynmor Jones. Saint Gildas de Ruis, par Marius Sepet. Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, par René Kerviler. Correspondance de Le Coz, évêque constitutionnel d'Ille-etVilaine, par le P. Roussel. Le pouvoir absolu et l'esprit provincial; le duc d'Aiguillon et La Chalotais, par Barthélemy Pocquet....... Chronique de la Faculté. Baccalauréat. Bibliothèque bretonne-armoricaine. moderne, par Victor Henry (suile).

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Adresser tout ce qui concerne la rédaction, ainsi que les réclamations, à M. G. DOTTIN,

professeur-adjoint à

l'Université,

10, rue du Thabor, Rennes.

Le Recueil publié par la Faculté des lettres, Annales de Bretagne, entre dans sa seizième année, à partir du mois de novembre 1900.

Les Annales de Bretagne ont publié pendant les années 1886-1898 environ deux cents mémoires se rapportant : 1o A l'histoire et à la géographie de la Bretagne;

2o A la langue et au folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons armoricains;

3o A l'étude des parlers romans de la Haute-Bretagne.

De ces articles un grand nombre ont l'étendue d'un livre; plusieurs ont été tirés à part.

Outre les articles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes-rendus des ouvrages intéressant la Bretagne et une bibliographie des articles de revues relatifs à la Bretagne.

Aux Annales de Bretagne sont annexées :

1o La Chronique de la Faculté des lettres de Rennes contenant la bibliographie classique et des sujets de devoirs ;

2o La Bibliothèque bretonne-armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne, dont deux volumes, le Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, de PIERRE DE CHALONS, réédité par J. Loth, et la Très Ancienne Coutume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL, ont déjà paru.

A chaque fascicule des Annales de Bretagne sont joints la Chronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d'un volume de la Bibliothèque bretonne-armoricaine.

Les numéros, au nombre de quatre par an, paraissent le 10 novembre, le 10 janvier, le 10 avril et le 10 juillet.

Le prix d'abonnement est de 10 fr. pour la France; 12 fr. 50 pour l'Etranger. A cette somme s'ajoute une surtaxe de 0 fr. 50 pour frais de recouvrement, quand le recouvrement est opéré par la poste.

Les demandes d'abonnement doivent être adressées au Secrétariat de la Faculté des lettres, ou à MM. Plihon et Hervé, libraires, rue Motte-Fablet, 5, à Rennes.

Pour le montant des abonnements, le meilleur mode de payement est l'envoi d'un mandat postal de 10 fr. à l'adresse de M. le Secrétaire de la Faculté des lettres.

La collection des douze premières années est en vente pour les abonnés au prix de 75 fr.; pour le public 100 fr.

S'adresser au Secrétariat de la Faculté des lettres.

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