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chantant et en dansant. Au reste, suivant Sulpice Sévère (1), cette superstition était générale dans les Gaules, non seulement à l'égard d'Herthum ou Cybèle, mais encore à l'égard de tous les Dieux indistinctement. Cependant cette question étant étrangère à la matière que nous traitons, nous ne nous y arrêterons pas.

Hornegeldum.

(En Flamand, hoorengeld; en Français, cornage.)

Hornegeldum est un impôt qu'on met sur les bœufs (2). On appelle ce droit cornage, cornagium (3), parceque les bœufs sont des bêtes à cornes. Le mot Hornegeldum est formé du vieux Saxon horn, corne, et geld, tribut.

Hova, Houva, Hovia, Hoffata, etc.

C'est l'habitation d'un cultivateur avec une étendue de terrain (4). En Tudesque, Hoeve, Hof (métairie, jardin, etc.), d'où le mot Hova est dérivé.

(1) Sulpicius Severus, de Vita B. Martini, n. 9, pag. 502, edit. Lugd. Batav. 1654. Hæc Gallorum rusticis consuetudo, simulacra dæmonum candido tecta velamine, misera per agros suos circumferre dementia.

(2) Rastallus, apud Du Cange, tom. III, pag. 1190, habet: Quietum esse de quadam consuetudine exacta pro tallagio per totam terram, sicut de quacumque bestia cornuta. Monastic. Anglic., tom. I, pag. 192 (976); tom. II, pag. 17 (812). Sint quieti de....hornegeldis, etc.

(3) Charta Henrici III Regis Angl., in Monastic. Anglic., pag. 1032. Et sint quieti et homines servientes sui.... de geldo.... et cornagio, etc. Charta Theobaldi Comitis Franciæ Senescalli, et Aalidis uxoris, in Histor. Blesensi, pag. 301. Nec cornagium ultra capient. -Testament. Manuscript. Humberti D. Bellyoci Conestab. Franciæ, mens. Julii ann. 1248. Et concessi hominibus et burgensib.... pro cornatgio, etc.

....

(4) Bollandus, in Act. Sanctar., Martii, tom. III, n. 22, pag. 633, in Charta 796. Ego Theganbaldus .... tradidi partem hæreditatis meæ Liudgero illam hovam integram.... juxta formam hovæ plenæ. — Idem, ibidem, in Charta 797. Oodhelmus tradidi....tertiam partem hæreditatis meæ.... in pago Hisloi, in villa quæ nuncupatur Oceani, Hova una dicitur Huleri, Hova altera: et in eodem pago, Hova tertia,... et sexta pars Hovæ quarte, etc. Charta anni 1308, apud

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Hovawarth, chien qui garde la métairie, et dont il est fait mention dans les lois des Bavarois (1), est composé de hova, hoeve ou hof, et wart, gardien. De là est venu wardia ou guardia (2), garde. Hova est quelquefois confondu avec huba, hoba, hobunna (3).

Isarnodorum.

L'ancien Biographe anonyme de S. Oyend, Auteur du sixième siècle (4),

Miræum, Oper. Diplomat., tom. II, cap. 118, pag. 1012. In Hova nostra apud Eechove præfata perpetuo assignamus: eandem Hovam ad hoc specialiter onerantes et obligantes. Chronicon Montis S. Agnetis, cap. 26. Damnum magnum habuimus in hovia nostra ex inundatione aquarum. Charta Henrici Imperat., ann. IIII, in Metropol. Salisburg., tom. II. pag. 549. Unam hoffatam ad Vindberch.... unam hoffatam in loco qui dicitur Alburg, etc.

(1) Leges Bajuvarior., apud Lindenbr., tit. 19, cap. 9, pag. 436. Si autem canem, qui curtem Domini sui defendit, quem hovawarth dicunt, occiderit, etc.

(2) Lindenbrogus, in Glossar., pag. 1412. Hova sive hof, curtis, aula; et wart, custos. Inde wardia sive guardia, custodia. Specul. Saxonic., L. 3, art. 51. (3) Vide Du Cange, tom. III, pag. 1241 et 1242.

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(4) Acta Sanct. Ordin. S. Bened., tom. I, pag. 570. Sanctus Eugendus.. nempe est haud longe a vico, cui vetusta paganitas ob celebritatem clausuramque fortissimam superstitiosissimi templi, Gallica lingua, Isarnodori, id est, ferrei ostii, indidit nomen. Surius, ad 1 Januarii, legit isarndorum, et Bollandus, mense Januarii, pag. So, isarnodorum.

Le temple dont nous parlons a donné son nom à un village que l'on a bâti tout autour, et qui subsiste encore dans le Bugey sous le nom d'Isarnore. On y voit quelques restes d'un Temple : les plus considérables consistent en trois colonnes de marbre qui sont encore debout: deux ont trente-cinq pieds de hauteur, et treize de grosseur; l'autre, sur la même circonférence, n'a que vingt-cinq pieds de hauteur. L'architrave du Temple est aussi en son entier dans la basse-cour du Curé; sur cette architrave est gravée l'inscription suivante :

MERCVRIO
SACRVM

LVCIVS TVTELLVS ET SVI

V. S. L. M.

Voyez la Religion des Gaulois, tom. I, L. 2, chap. 20, pag. 374 et 375.

nous a laissé le passage suivant: S. Oyend naquit, dit-il (dans les déserts du Mont-Jou, Diocèse de Lyon), non loin d'un endroit appelé dans la langue Gauloise Isarnodori, c'est-à-dire, porte de fer. Un temple ancien et célèbre 'dont l'entrée était impénétrable, et où les payens exerçaient les plus abominables superstitions, lui avait donné ce nom. Porte de fer signifie en Tudesque yzeren-doore ou yzeren-deure; yzer veut dire fer, et doore ou deure est une porte. N'est-ce pas là une preuve que la langue Gauloise fut la Teutone? N'est-ce pas peut-être aussi de ce mot Dorum ou Durum (Deure, porte,) que l'on a formé Batavodurum, la clef de l'île des Bataves, et le nom de plusieurs autres villes qui ont cette même terminaison?

Landridderes (1).

Lantwere, Landweri, ou Lantuveri.

Land ou lant, en langue Teutone (2), terre, pays, contrée, province, etc. Ce mot est commun aux Belges, aux Goths, aux Anglo-Saxons, aux Germains, et presqu'à tous les peuples Septentrionaux.

Werra ou guerra indique, en basse Latinité, une guerre, soit publique, soit particulière; ce mot signifie aussi une querelle, contestation, sédition, etc. Werra se trouve clairement en ce sens dans les Capitulaires de Charles-le-Chauve (3);

(1) Voyez l'article de Lantwere, dans les Notes.

(2) Aimoinus Monachus Floriacensis, L. 2, cap. 13, apud Bouquet, Recueil des Histor. de France, tom. III, pag. 53 et 54. Profecti Langobardi de Gollanda pervenerunt in Rugiland, quæ Latine Rugorum patria dicitur, nam land, lingua Germanorum, patria dicitur verbo Latinorum. Paulus Warnefridus, Diaconus Aquilegiensis, de Gestis Longobardor., L. 1, cap. 19, pag. 164, tom. XIII, Maxima Bibliot. Patr. Tunc Langobardi de suis regionibus egressi, venerunt in Rugiland, quae Latino eloquio Rugorum patria dicitur.

(3) Capitular. Caroli Calvi, tit. 27, cap. 15, tom. II, pag. 120. Vel rixas et dissensiones seu seditiones, quas vulgus werras nominat, debeamus commovere. Ibidem, tit. 52, cap. 19, pag. 265. Si werra in regno surrexerit, etc.

-

et guerra, dans plusieurs monumens du moyen âge (1). Il faut chercher l'étymologie du mot wer, dans weren, défendre. Wer ne signifie proprement qu'une guerre défensive; mais l'usage l'applique tant à une guerre offensive que défensive, dit Wachterus (2). Les Belges ne se servent presque plus du mot werre, ni les Allemands du mot wer; cependant les derniers le prennent souvent dans une autre signification (3).

Les Capitulaires de Charles-le-Chauve, en 847 (4), parlent en termes exprès du Lantweri, comme d'un moyen établi pour repousser l'ennemi. Sirmond (5), d'après Sicama (6) dans ses Commentaires sur les Lois des Frisons, ne doute pas que ce mot n'indique un mouvement général de guerre. Baluze (7) rapporte une note ajoutée aux anciens extraits des Capitulaires, consignés dans

(1) Leges Edwardi Confessor., cap. 12, habent: Parentibus occisi fiat emendatio, vel guerra eorum portetur. Domnizo, L. 2, de Vita Mathil., cap. 16.

Finis adest guerræ, requiem rogat ut sibi præstet.

....

Jam

In Aresto ann. 1296, in Regesto Parlam. B., fol. 114. Durante guerra mota sit guerra.... Omnes alice guerræ cessant, donec guerra Regis fuerit finita.... Durante guerra Regis, etc.

(2) Wachterus, in Glossar., tom. 11, pag. 1867. Verbo Wer. Vi etymologia est bellum défensivum; sed usus ad omnes belli motus transtulit.

(3) Wer, qui, homme, armes, lieu fortiñé, etc. Vide Wachterum, verbo Wer, pag. 1864 et sequent.

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(4) Capitular. Reg. Francor., tit. 9, cap. 5, tom. II, pag. 44. Et volumus cujuscunque nostrum homo, in cujuscunque Regno sit, cum seniore suo in hostem vel aliis suis utilitatibus pergat; nisi talis Regni invasio, quam Lantweri dicunt, quod absit acciderit, ut omnis populus istius Regni ad eam repellendam communiter pergat. (5) Sirmondus, in Notis ad Capitular., tom. II, pag. 762. Vox hæc ( Lantweri) in usu etiamnum Alamannis, qua regionis fines significant, sive hinc originem arcessas quod in fines incurratur, sive aliud etymum fingas, dubium non est publicum et communem belli motum designari.

(6) Sicama, ad Legem Frisionum, tit. 18. Lantweri, terræ defensionem interpretatur. Vide Du Cange, tom. IV, pag. 50.

(7) Baluzius, in Notis ad Capitular., tom. II, pag. 1264: in calce Codicis Sancti Remigii Remensis habentur excerpta antiqua ex Libro Capitulorum Domni Karoli et Domni Hludovici Imperatorum, inter quæ legitur ista adnotatio: Et quia in hostem, aut propter terram defendendam aut propter terram adquirendam itur, de Lantweri, id est de patriæ defensione, etc.

un Manuscrit de l'Abbaye de S. Remi de Reims, où le mot Lantweri est interprété défense de la patrie.

Je cite ici avec plaisir le fragment d'un ancien Diplome où il est encore parlé du Lantwere. M. Heye-Schouteet m'a communiqué une Chartre originale de Philippe d'Alsace, provenant du dépôt de la célèbre Abbaye de S. Bertin, établie à S. Omer; ce morceau date de l'an 1190, et regarde la ville de Poperingue. Il y est dit entre autres : Villam etiam de Poperinghem, quam predecessor meus, nobilis Comes Arnulphus predicte ecclesie Sti. Bertini in eleemosinam dedit eidem ecclesie, confirmo in perpetuum possidendam. Sciendum tamen, quod in predicta villa de Poperinghem debet Comes habere equites qui Landridderes (1) vocantur in auxilium suum ad expeditionem suam secundum preteriti temporis morem et patrie consuetudinem .... illi etiam qui in predicta villa ad Banwerc (2) sunt constituti, debent Comiti tantum utlandes Banwerc et Lantwere.

(1) Des Cavaliers établis pour parcourir le pays, espèce de Gendarmes. Ce mot est composé du mot Teuton land, pays, et ridder, cavalier.

(2) Banwerc; corvées ou ouvrages auxquels on était obligé après la publication. Ce mot est composé du Tudesque ban, publication, et werc, ouvrage. Une Chartre de Baudouin VII, à la Hache, Comte de Flandre, de l'an 1119, conservée dans le Cartulaire de l'Abbaye de S. Bertin, dit: De terris vero, quas S. Bertinus habet, que banwerc debent, concessi, ut de unaquaque terra duo solidi singulis annis ab Abbate Comiti persolvantur. Une autre du même Prince: Illi vero qui in predicta villa ad banwere constituti sunt, debent Comiti tantum uthlandes, banwerc, et landwere, etc. Dans une autre de Thierri d'Alsace, Comte de Flandre, de 1147, qui se trouve au même Cartulaire: Homines etiam Sancti de Comitatu suo in Broburg, nullum opus, quod banwerc vocant, operari debent, nisi ubi homines mei ex communi indictu operantur. Une notice du mème Cartulaire, à l'an 1159, nous apprend: Dabit Waltero d'Ekas et successoribus suis infra Pentecosten et S. Johannis pro banwerc, 4 solidos.

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La Chartre de Philippe d'Alsace, de l'an 1190, citée ci-dessus, se trouve aussi dans la Collection de Miræus (Oper. Diplomat., tom. II, pag. 1333), mais incorrectement. Il est cependant évidemment faux que cet homme laborieux et érudit se soit permis de tronquer presque toutes les Chartres les plus curieuses et les plus saillantes, comme un ignorant l'a supposé dans une prétendue Topographie de la ville de Gand, pag. 9. J'en appelle ici au Lecteur impartial qui est particu

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