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ancêtres avaient tâché d'établir, il y a près de deux cent cinquante ans, et qu'ils seraient parvenus, sans doute, à réaliser dans la célèbre Pacification de Gand, en 1576, s'ils n'avaient été contrariés par l'astuce de quelques hommes impolitiques et fougueux(1), qui, à cette époque, exerçaient

(1) Jean Van Hembyze, d'une famille distinguée, premier Echevin de la ville de Gand, homme ambitieux, inconsidéré, perfide et d'un caractère violent; il protégea ardemment les Iconoclastes, et persécuta d'une manière atroce le Clergé et les Catholiques; c'est lui sur-tout qui fut cause que la célèbre Pacification de Gand de 1576 ne put avoir son effet. Le fougueux Petrus Dathenus, Ministre de la Religion réformée, fourbe et aussi mauvais politique qu'Hembyze, lui servait d'instrument principal pour exécuter ses détestables menées. Septuagénaire, il épousa, le 3 ou 4 décembre 1583, dans un des temples réformés (l'Eglise des Dominicains), Mademoiselle . . . . . ., d'une famille noble, âgée de près de trente ans. Accusé de plusieurs crimes d'état, il eut la tête tranchée par les siens le 4 août 1584. Il mourut détesté autant des Réformés que des Catholiques. Quelques Auteurs prétendent même qu'il n'avait aucune religion: ce qui paraît sûr, c'est que Kimedont ou Kimedontius, Ministre de l'Eglise réformée, l'assista sur l'échafaut. Voilà le portrait de Jean Van Hembyze, tracé d'après le rapport de plusieurs Historiens et de quelques Manuscrits dignes de foi. Voyez notre second Supplément, pag. 196, sur-tout

note 2.

une grande influence sur la Capitale de la Flandre. Deux peuples, ayant la même langue, les mêmes mœurs, le même amour de la liberté et de l'indépendance, viennent d'être réunis; ou, pour mieux dire, séparés long-temps par la force des circonstances et par les vicissitudes du sort, ils sont de nouveau rapprochés pour former à jamais une seule nation. La Belgique sait apprécier le bonheur d'avoir obtenu pour chef suprême un Prince, qui, avant de régner, a montré qu'il savait gouverner, et qu'il voulait rendre heureux le peuple confié à ses soins. Elevée à la Royauté, Votre Majesté va faire servir à notre félicité tous les attributs et toutes les prérogatives de la puissance Royale. Sire, vous êtes devenu notre père, notre protecteur; vous

serez aussi le régénérateur de notre patrie. Nous sommes assurés de trouver en vous toutes les qualités de celui de vos prédécesseurs dont la mémoire est la plus chère aux Belges, de PHILIPPE - LE-Bon, qui a gouverné ces pays avec tant de gloire. Jamais les Provinces - Unies ne se sont trouvées dans un état plus florissant qu'au temps de ce Souverain bien-aimé. Ses finances étaient dans le meilleur ordre; vivant en paix avec ses voisins, et respecté des autres Monarques, il tenait une cour magnifique, où les Sciences et les Arts jouissaient de la protection la plus noble et la plus éclatante. Le commerce, en général, avait de grands succès; les manufactures étaient parvenues à un point de perfection jusqu'alors sans exemple. En

un mot, ces belles contrées étaient arrivées au plus haut degré d'abondance et de prospérité. PHILIPPE-LE-BON avait mérité cet honorable surnom par son caractère aimable et doux, par les précieuses qualités du cœur; dès le commencement de votre administration provisoire, les Belges vous ont décerné, Sire, ce même titre, le plus glorieux de tous, le plus digne d'être ambitionné par un Prince éclairé. Quel bien ne devons-nous pas attendre d'un BON Roi?

Permettez, Prince auguste, que je vous présente mes hommages comme au protecteur des Sciences et des Lettres, et qu'en ma qualité de Membre de plusieurs Académies de Hollande, et surtout de

l'Institut Hollandais, j'aie l'honneur de vous dédier un Ouvrage sur l'ancienneté et l'étendue de notre langue commune, que Jules-César trouva établie dans les Gaules, quand il y porta ses armes victorieuses.

Je suis, avec le plus profond respect,

SIRE,

De Votre Majesté,

Le très-humble et très-obéissant Serviteur

et fidèle Sujet,

M.-J. DE BAST.

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