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ment commencer à vivre; s'oublier soimême, c'est aborder l'infini, c'est traverser la mer comme l'amant de Sapho. L'humanité, comme un roc immobile, est assise sur sa base: elle à ses lois et ses destinées; elle est douée d'une force invincible; elle a perdu la crainte de ces ruines immenses, de ces cataclysmes universels sous lesquels certaines traditions veulent qu'elle ait été submergée dans l'enfance du temps; et il faut reléguer dans la vieille rhétorique les redondantes menaces sur des apparitions prochaines du courroux céleste et l'intervention de nouveaux Attila. L'humanité est, se sent être, veut être servie, et pour récompense promet à ses soldats, non la vie sauve à tous, mais une victoire générale.

L'homme est le sujet et la proie de deux grandes excitations, l'excitation de la nature et l'excitation de l'histoire. La nature, dans sa chaste immensité, exalte et purifie l'homme; mais quelquefois l'homme, par sa faiblesse personnelle, change les grandes impressions

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Buchez.

Plusieurs personnes, tant en France qu'en Allemagne, ont manifesté de l'étonnement, lorsqu'il nous est arrivé de dire, il y aura bientôt deux ans, que le moment était venu en France de travailler à une philosophie nationale: elles nous ont demandé si la science n'avait pas la généralité pour principal caractère, et si nous concevions une algèbre ou des mathématiques nationales. Déjà nous avons eu l'occasion quelque part de distin

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