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certitude qui, pour exister, ne peut se passer ni de foi, ni d'espérance.

Si vous portez dans l'ordre moral les exigences de l'ordre géométrique, vous le détruisez tout entier, et vous douterez de tout, parce que vous serez dans l'impuissance de rien affirmer mathématique

ment.

C'est ne pas consentir à la nature et à la grandeur de l'humanité que de n'accorder le nom de vérité qu'aux choses qui se démontrent, se mesurent et se pèsent. Au surplus, l'humanité elle-même proteste par ses actes contre cette opinion, car elle ne vit pas seulement de raisonnement et de démonstration; elle vit surtout par l'intelligence et par la foi.

L'union de l'intelligence et de la foi constitue les grands systèmes métaphysi

ques et religieux qui, d'époque en époque, ont servi d'appui aux destinées de l'humanité. La conception, la divination, le désir et la foi concourent à former la vérité morale qui nourrit le genre humain.

Reprocher à l'idéalisme d'être destitué de la certitude mathématique, est d'un esprit peu scientifique. La religion et la philosophie sont en dehors des formules logiques par lesquelles nous nombrons et mesurons les choses.

L'intelligence humaine dont la loi est l'unité, et qui dans son essence est égale à l'intelligence divine, se développe à travers les temps; et le mode de ce développement est à la fois logique et passionné, inégal et nécessaire. L'intelligence humaine est complète dans chaque siècle et dans chaque nation; seulement parmi

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ses aptitudes quelques-unes peuvent être supérieures ou médiocres dans un point du temps ou de l'espace. Mais l'ensemble du travail humain s'accomplit sous une loi nécessaire de progrès et de triomphe l'humanité ne marche pas au néant, mais à la gloire. Nous nous attachons à l'histoire, parce qu'elle nous présente à côté des malheurs et des vices de l'homme ses prospérités et ses grandeurs, parce que comédie finit toujours par y devenir héroïque, parce que l'action, si compliquée qu'elle soit par les mauvais instincts et les passions comiques, aboutit toujours à une leçon. Nous sommes dévoués à la cause de l'idéalisme et de la philosophie, parce que nous croyons à l'unité de la pensée humaine, qu'elle s'appelle religion ou métaphysique, qu'elle se développe dans Memphis ou en Judée, à Alexandrie ou dans Athènes, à Berlin ou à Paris. Unité dans le point de départ et dans le

dénoûment; variété laborieuse et passionnée dans la course qui sépare et confondra les deux termes, voilà notre plus ferme croyance, et nous disons avec l'Evangéliste de Pathmos: Ut omnes unum sint, que l'humanité soit une et revienne triomphante dans le sein de Dieu.

Ces convictions animent ces études d'histoire et de philosophie. Pour mieux les répandre nous avons choisi des formes et des occasions qui nous semblaient heureuses.

Un prêtre illustre jette-t-il avec éclat un cri d'indépendance et de liberté ? Nous le félicitons de sa hardiesse et de son génie, au nom de l'esprit nouveau. Ses écrits appartiennent trop au mouvement du siècle, pour n'être pas remarqués par la cause philosophique; et, plus heureux que les

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penseurs du dernier siècle, nous pouvons témoigner à un membre du sacerdoce notre admiration et notre respect.

L'examen de l'ouvrage posthume de Benjamin Constant nous permet de dire notre pensée sur le passage du polythéisme au christianisme. La morale de Bentham nous amène à pressentir un avenir social, où le droit, le bonheur et l'immortalité seront d'égales vérités.

La publication d'une Encyclopédie populaire et nouvelle nous a provoqué, pour ainsi dire, à tracer la théorie de souveraineté du peuple et de l'esprit humain.

Le culte voué par nous à l'histoire n'est-il pas plus sensible et plus manifeste le soin que nous avons pris d'étudier, à part l'historien des traditions, Hérodote;

par

l'historien grave et artiste par excellence,

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