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TITE-LIVE.

HISTOIRE DE ROME

DEPUIS SA FONDATION.

LIVRE XXXVIII.

I. PENDANT

ENDANT qu'on faisait la guerre en Asie, l'Étolie était loin d'être exempte de troubles; les Athamanes en étaient les auteurs. Depuis l'expulsion d'Amynandre, l'Athamanie était gouvernée par des lieutenans de Philippe, dont la domination superbe et tyrannique avait fait regretter l'ancien souverain. Amynandre, alors réfugié en Étolie, reçut de ses sujets des lettres qui lui apprenaient la situation de l'Athamanie, et qui lui firent concevoir l'espoir de recouvrer son royaume. Il envoya des affidés avertir les principaux habitans, que, dès qu'il pourrait compter assez sur le bon esprit de la population, il se rendrait à Argithée, capitale de l'Athamanie, avec un secours fourni les Étoliens et accompagné des magistrats composant le conseil de la nation, ainsi que du préteur Nicandre. Lorsqu'il vit ses sujets prêts à le seconder en tout point, il les informa du jour où il devait entrer dans l'Athamanie avec une armée. Les conjurés, qui devaient agir contre les garnisons macédo niennes, n'étaient d'abord que quatre : ils s'en adjoigni

par

Macedonum præsidium : hi senos sibi adjutores ad rem gerendam adsumserunt: deinde, paucitate parum freti, quæ celandæ rei, quam agendæ, aptior erat, parem priori numerum adjecerunt. Ita duo et quinquaginta facti, quadrifariam se diviserunt: pars una Heracleam, altera Tetraphyliam petit, ubi custodia regiæ pecuniæ esse solita erat, tertia Theudoriam, quarta Argitheam. Ita inter omnes convenit, ut primo quieti, velut ad privatam rem agendam venissent, in foro obversarentur : die certa multitudinem omnem convocarent ad præsidia Macedonum arcibus expellenda. Ubi ea dies advenit, et Amynander cum mille Ætolis in finibus erat, ex composito quatuor simul locis præsidia Macedonum expulsa, literæque in alias urbes passim dimissæ, ut vindicarent sese ab inpotenti dominatione Philippi et restituerent in patrium ac legitimum regnum. Undique Macedones expelluntur. Theium oppidum, literis a Zenone præfecto præsidii interceptis, et arce ab regiis occupata, paucos dies obsidentibus restitit : deinde id quoque traditum Amynandro est, et omnis Athamania in potestate erat, præter Athenæum castellum, finibus Macedoniæ subjectum.

II. Philippus, audita defectione Athamaniæ, cum sex millibus armatorum profectus, ingenti celeritate Gomphos pervenit. Ibi relicta majore parte exercitus,

rent chacun six autres pour l'exécution de leur projet ; ensuite, peu confians dans leur petit nombre, plus propre à tenir secret le projet qu'à l'exécuter, ils doublerent ce nombre. Se trouvant de la sorte cinquante-deux, ils se partagèrent en quatre bandes. La première gagna Héraclée, la seconde Tétraphylie, où était ordinairement gardé le trésor royal, la troisième Theudorie, la quatrième Argithée. Ils étaient convenus tous que d'abord ils resteraient dans l'inaction, et paraîtraient dans la place publique comme occupés uniquement d'affaires personnelles, mais qu'à certain jour ils rassembleraient tous les habitans pour chasser des citadelles les garnisons macédoniennes. Au jour convenu, Amynandre paraît sur les frontières avec mille Étoliens; et les conjurés, agissant de concert, expulsent simultanément des quatre places les garnisons macédoniennes, puis envoient dans les autres villes des circulaires par lesquelles ils invitent les habitans à s'affranchir de la domination tyrannique de Philippe, et à rétablir leur roi légitime sur le trône de ses pères. Les Macédoniens sont chassés de toutes parts. La ville de Theium seule, Zénon, commandant de la garnison, ayant intercepté la lettre adressée à ses habitans, et les troupes royales s'étant jetées dans la citadelle, soutint un siège de quelques jours, au bout desquels elle se rendit à Amynandre, qui se trouva maître alors de l'Athamanie entière, à l'exception du fort d'Athénée, situé sur les confins de la Macédoine.

II. Philippe, à la nouvelle du soulèvement de l'Athamanie, partit avec six mille hommes, se rendit en grande hâte à Gomphos, où il laissa la plus grande partie de ses soldats, qui n'eût pu supporter l'extrême rapidité de sa

(neque enim ad tanta itinera subfecissent) cum duobus millibus Athenæum, quod unum a præsidio suo retentum fuerat, pervenit. Inde, proximis tentatis, quum facile animadvertisset cetera hostilia esse, Gomphos regressus, omnibus copiis simul in Athamaniam rediit. Zenonem inde, cum mille peditibus præmissum, Ethopiam occupare jubet, opportune Argithea inminentem: quem ubi teneri a suis locum vidit, ipse circa templum Jovis Acræi posuit castra. Ibi unum diem fœda tempestate retentus, postero die ducere ad Argitheam intendit. Euntibus extemplo adparuere Athamanes, in tumulos inminentes viæ discurrentes: ad quorum conspectum constitere prima signa, totoque agmine pavor et trepidatio erat : et pro se quisque, quidnam futurum esset, cogitare, si in valles subjectas rupibus agmen foret demissum. Hæc tumultuatio regem, cupientem, si se sequerentur, raptim evadere angustias, revocare primos, et eadem, qua venerat, via referre coegit signa. Athamanes primo ex intervallo quieti sequebantur : postquam Ætoli se conjunxerunt, hos, ut ab tergo agmini instarent, reliquerunt; ipsi a lateribus se circumfuderunt; quidam, per notos calles brevior via prægressi, transitus insedere: tantumque tumultus Macedonibus est injectum, ut fugæ magis effusæ, quam itineris ordinati modo, multis armis virisque relictis, flumen tra

marche, et arriva avec deux mille hommes à Athénée, seule place que les siens eussent conservée. Quelques tentatives dans les environs lui ayant fait aisément comprendre que les dispositions de tout le reste du pays étaient hostiles, il revint à Gomphos. Rentré dans l'Athamanie à la tête de toutes ses troupes, il charge Zénon de prendre les devants avec mille fantassins, et de s'emparer d'Éthopie, hauteur dominant Argithée. Dès qu'il sait les siens maîtres de cette position, il vient lui-même camper auprès du temple de Jupiter Acréus. S'étant trouvé retenu en cet endroit un jour entier par un orage affreux, il marche le lendemain sur Argithée. Chemin faisant, on aperçoit bientôt les Athamanes postés sur les hauteurs qui dominaient la route. A cette vue, l'avant-garde s'arrête, la frayeur et le tumulte se répandent dans tout le corps d'armée, et chacun envisage le danger que court la colonne, si elle s'engage dans ces vallées commandées par des rochers. Ce désordre détermina le roi, qui désirait, s'il se voyait poursuivi, sortir promptement de ces défilés, à faire rétrograder l'avant-garde et à rebrousser chemin. D'abord les Athamanes suivirent lentement et à une certaine distance. Lorsque les Étoliens les eurent joints, ils leur laissèrent le soin de charger l'arrière-garde; pour eux, ils se répandirent sur les flancs. Quelques-uns, à la faveur des sentiers qui leur étaient connus, prirent l'avance et fermèrent les passages; et les Macédoniens furent mis dans un tel désordre, que leur retraite se changea en une fuite précipitée, et qu'ils repassèrent le fleuve, laissant derrière eux beaucoup d'armes et de soldats. Là s'arrêta la poursuite. Ensuite les Macédoniens revinrent à Gomphos sans être inquiétés, et de Gomphos repassèrent en Macédoine. Les Athamanes et les Étoliens

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