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B 5306,1,52

Pierce fund

AVANT-PROPOS.

Il y a quelques années, je formai le projet de recueillir des matériaux pour une histoire de l'Imprimerie royale, dans laquelle j'étais alors employé comme correcteur. Je me mis au travail avec toute l'ardeur dont je suis capable; mais au bout de peu de temps je m'aperçus que je faisais fausse route en me renfermant dans le cercle étroit des faits historiques; car, pour un établissement de ce genre, ils ne devaient pas être assez abondants pour former la matière d'un livre. Il me parut alors que la véritable histoire de l'Imprimerie royale c'était la liste des ouvrages qu'elle a publiés, et qui ont enrichi toutes les branches des connaissances humaines. Je résolus donc de rédiger le catalogue des livres imprimés dans cet établissement depuis son origine. Je ne me rebutai pas en présence des difficultés que devait rencontrer un semblable travail; mais, comme il devait être long, je me munis de patience, et, suivant mon usage, je me mis à la besogne sans me préoccuper du temps qu'il me faudrait pour atteindre mon but. Pendant que j'étais occupé à ce rude labeur, il surgit un événement qui faillit anéantir l'établissement mème objet de mes recherches. Deux mois après la révolution de février, il fut question de supprimer l'Imprimerie royale, devenue nationale. Je crus devoir pour un instant faire trêve à mes études rétrospectives, et venir défendre à ma

A

manière un établissement que les hommes les plus compétents ont soutenu depuis bientôt un siècle. Mettant de côté tout amour-propre d'auteur, je rédigeai rapidement, et je publiai avec une hâte excessive, dont se ressent malheureusement mon travail, une Notice historique sur l'Imprimerie nationale1.

Ce petit volume, d'un prix fort bas, était destiné, dans ma pensée, à populariser l'établissement en le faisant connaître. Il parut au commencement du mois de mai 1848, avec une dédicace à Béranger, l'ex-apprenti typographe de Péronne.

Béranger m'adressa à cette occasion une lettre bienveillante et spirituelle, qu'on me pardonnera de reproduire ici. Faisant allusion au titre d'Imprimerie du Gouvernement, que j'avais proposé, dans mon petit livre, de donner à l'Imprimerie ci-devant royale, comme plus rationnel et moins sujet aux changements que celui d'Imprimerie nationale 2, il m'écrivait :

Mon cher monsieur, je vous dois des remerciments pour le fruit et le plaisir que j'ai retirés de la lecture de votre petit volume, sans compter que vous m'y donnez une place qui m'associe presque à la

1 In-32 de deux feuilles d'impression (128 pages), Paris, imprimerie DondeyDupré, 1848; avec une gravure représentant la statue de Gutenberg par David (d'Angers).

* En effet, depuis 70 ans cette imprimerie a changé au moins seize fois de nom. Voici une nomenclature, probablement incomplète, de ses différentes dénominations imprimerie royale (1640-1790), — du Louvre (1791), — nationale exécutive du Louvre (1792), — nationale du Louvre (1793),— nationale (1794), — de la République (1795-1804), impériale (1804-1814), — royale (1814), impériale (1815), royale (1815-1830), du Gouvernement (1830), royale (1830-1848), - du Gouvernement (1848), nationale (1848-1852), — impériale (1852). Je ferai remarquer que dans toutes les crises politiques elle reprend pour un jour au moins son véritable nom d'Imprimerie du Gouvernement.

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