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contredit, des recueils périodiques consacrés à la géographie; aujourd'hui elle ne possède plus que d'assez pâles écrits, tels que les Annali universali di statistica, economia publica, storia e viaggi, etc., la Biblioteca italiana de Milan, et l'Antologia de Florence, où M. Graaberg de Hemsoe insérait · parfois d'intéressans articles, mais qui a été supprimée.

Enfin nous mentionnerons, pour les États-Unis, le North American Review de Philadelphie et le Nile's weekly Register de Boston, comme s'occupant aussi quelquefois de matières géographiques.

Les ouvrages détachés sur lesquels nous allons maintenant jeter un regard sont trop nombreux pour que nous puissions en donner ici une analyse même superficielle. Signaler les plus importans à l'attention du lecteur, afin de lui indiquer les sources où il peut s'adresser pour chacune des parties de la science, est tout ce que nous nous sommes proposé de faire.

La géographie universelle doit d'abord attirer notre attention. Nous avons à citer une nouvelle édition, revue par M. Huot, du Précis de Malte-Brun, le seul encore des ouvrages de cette nature qui ait le privilége d'obtenir une lecture suivie, parce qu'il est le seul où la géographie soit traitée avec une supériorité littéraire réelle. Quelquefois, il est vrai, le fond manque à la forme, car Malte-Brun n'a jamais été un géographe véritablement profond, et bien qu'il échangeât graduellement ce qu'il avait de charlatanisme contre une érudition plus vraie, il se borna toujours à une étude superficielle des sources géographiques, adoptant volontiers les travaux faits, les résultats trouvés, et se contentant de les parer de son style et de les coordonner avec esprit. M. Huot n'a pas dû songer à refaire un livre dont il n'est que l'éditeur, et n'a pu que le mettre au niveau des connaissances actuelles.

Le premier volume de l'Erdkunde du docteur Ritter va, dit-on, être traduit en français. Un second, qui traite de l'Asie, a paru. L'érudition de M. Ritter est profonde et complète, mais non entièrement exempte de ces écarts où sont trop souvent entraînés les esprits aventureux de sa patrie. N'est-ce pas, par exemple, une singulière aberration que de baser une description des peuples et des états de la terre sur une hypothèse d'émersion successive des élévations culminantes, des plateaux et des terrasses, en descendant par étages jusqu'aux plaines inférieures? Ni les peuples ni les états ne sont certainement ainsi rangés à la surface du globe.

Le système des bassins de Buache était meilleur, et malgré l'extension outrée qu'il lui a donnée, il est resté la base la plus rationnelle de la géographie physique et politique comparée. M. Denaix a entrepris d'en assujétir le développement à une loi de corrélation constante entre l'ensemble du globe et chacune des régions naturelles que circonscrivent les lignes de

partage des eaux courantes. Il n'a encore publié du texte de son nouveau cours de géographie générale qu'une introduction, où il se borne à l'exposition de cette loi. Des cartes d'une exécution généralement supérieure à ce qu'offre la géographie marchande, doivent, dans la pensée de M. Denaix, constituer la partie principale de ses publications; mais un texte est nécessaire à leur intelligence, malgré les annotations nombreuses dont elles sont accompagnées.

L'Allemagne est la patrie des travaux de longue haleine; nous n'avons parmi nous pour la géographie rien d'analogue aux deux vastes collections suivantes : l'une, publiée à Weimar de 1829 à 1832 sous le titre de Wollstandige handbuch der neuesten erdbeschreibung (manuel de géographie moderne), par Hassel, Cannabich, Ukert, Guths-Muths, Froebel, Gaspari et Kries, qui forme 23 énormes volumes in-8° d'une impression compacte; l'autre, intitulée Allgemeine erdkunde (géographie universelle), qui paraît à Vienne, et qui aura trente volumes dont douze ont déjà paru. Les rédacteurs sont Cannabich, Niegebaur, Sommer, de Schluben, Wimmer, etc. Toutes deux ne sont autre chose que des magasins de géographie et de statistique.

M. A. Balbi, qui ne prétend point à l'immense érudition de Ritter, ni à la brillante diction de Malte-Brun, a voulu rassembler en un seul volume les notions les plus complètes et les plus récentes sur les diverses parties du globe. C'est surtout dans les communications directes des notabilités de la science que M. A. Balbi a cherché pour chaque contrée les matériaux de son ouvrage, et s'il n'a pas toujours rencontré juste dans le choix de ses autorités, inconvénient inséparable des travaux de compilation, son Abrégé de géographie n'en possède pas moins le très grand mérite d'être au niveau de la science.

A côté des gros volumes il en peut être cité de petits; ainsi M, Alexandre Barbié du Bocage n'a pas dédaigné de faire pour la Bibliothèque populaire un Traité élémentaire de géographie générale. Malheureusement l'éditeur a voulu avoir deux volumes; M. Barbié n'en avait fait qu'un, et une main étrangère est venue dilater son ouvrage; en outre l'éditeur y a ajouté des avertissemens à sa façon, véritables solécismes de science, et voilà comment la géographie est enseignée au peuple. Cependant l'intention était bonne, et elle a produit en même temps un petit atlas en douze planches qui ne coûte que dix sous, et qui vaut beaucoup mieux que les cartes communes du commerce.

A la suite des traités généraux viennent se placer naturellement les dictionnaires géographiques; ce sont presque toujours de simples entreprises de librairie, où figurent, il est vrai, quelques noms distingués, mais qui

sont abandonnées presque en entier à des faiseurs anonymes dont le savoir et le talent sont plus que suspects. Pour que de tels livres pussent inspirer de la confiance, il faudrait que chaque article portât l'indication précise des sources où il a été puisé; autrement il suffit qu'un seul soit mauvais pour qu'on soit en droit de se méfier de tous.

Ces réflexions nous sont suggérées par le Dictionnaire géographique universel rédigé par une société de géographes, publié chez Kilian et Piquet, en dix volumes doubles; il contient d'excellens articles et d'autres qui sont mauvais; à quel signe le lecteur peu instruit distinguera-t-il les uns des autres? Sans être meilleur peut-être, le Dictionnaire classique et universel de géographie moderne de M. Hyacinthe Langlois, dont une nouvelle édition est annoncée, offre du moins, dans un cadre beaucoup plus restreint (cinq volumes grand in-8°.), une sorte de garantie de ses articles, puisque tous contiennent l'indication des sources où ils ont été puisés. A ces deux dictionnaires nous ajouterons, pour l'étranger, le Nuovo dizionario geografico universale, publié à Venise par une société de gens de lettres, et qui doit avoir dix-neuf volumes, dont ouze ont été déjà livrés au public. Les encyclopédies sont de véritables dictionnaires, soit qu'elles procèdent par traités spéciaux, soit qu'elles adoptent la marche alphabétique en confondant toutes les matières. Parmi les premiers se place la célèbre Encyclo pédie méthodique commencée par Panckoucke, il y a quarante ans, et qui a été récemment terminée. Ce grand travail a subi le sort de toutes les entreprises de ce genre; si l'on en excepte le dernier volume de géographie physique par MM. Desmarest, Bory Saint-Vincent, Huot, etc., tout le reste a vieilli et est aujourd'hui bien arrriéré.

Les encyclopédies de la seconde espèce se sont prodigieusement multipliées depuis quelque temps, et nous ne pouvons citer que les plus répandues, telles que, parmi nous, l'Encyclopédie pittoresque à deux sous, à laquelle appartient le premier rang, l'Encyclopédie des gens du monde, le Dictionnaire de la conversation et de la lecture, l'Encyclopédie des connaissances utiles, etc.; en Angleterre, British Cyclopedia, Penny Cyclopedia, Cabinet Cyclopedia du docteur Lardner, l'Edinburgh cabinet library, etc. Tous ces ouvrages, où la géographie occupe une place distinguée, présentent en général le même mélange de bon et de mauvais que nous avons signalé en parlant des dictionnaires.

Les recueils généraux de voyages sont un des moyens les plus efficaces de propager le goût des lectures géographiques, et l'on se rappelle les services qu'ont rendus celui publié par l'abbé Prévost et l'abrégé qu'en donna La Harpe. Parmi ceux de notre époque, il en est un hors de ligne, commencé par M. Walckenaer, sous le titre de Nouvelle histoire des TOME II. SUPPLÉMENT. 52

Voyages, et qui contient un grand nombre de relations peu connues, enrichies de notes excellentes. Malheureusement cet ouvrage semble arrêté au vingt-deuxième volume, qui nous laisse sur la côte austro-orientale de l'Afrique.

Dix-neuf volumes d'une Bibliothèque universelle des Voyages, par M. Albert Montémont, ont paru; et M. d'Urville a entrepris, sous la forme d'un Voyage pittoresque autour du Monde, une publication qui se rapproche beaucoup de cette classe d'ouvrages.

L'Allemagne et l'Italie ont aussi leurs publications de ce genre, et plus volumineuses que les nôtres; il a déjà été livré au-delà de soixante volumes de la Neue Biblioteck des wichtigsten Reisebeschreibung, etc. (Nouvelle Bibliothèque des principales relations de voyages), qui s'imprime à Weimar, et cent quarante d'un ouvrage analogue qui se publie à Venise sous le titre de Raccolta dei Viaggi piu interesanti eseguiti nelle varie parti del mondo.

Quant aux atlas généraux, celui de Brué est toujours le meilleur de tous et restera long-temps au premier rang, car des hommes consciencieux et infatigables sont de rares phénomènes dans la géographie marchande, d'autant plus rares qu'une mort prématurée est presque toujours le fruit d'un tel dévouement à l'étude et au travail; c'est là ce qui a tué Brué à l'âge de quarante-six ans !

L'atlas de MM. Lapie père et fils, celui de M. Dufour, ont aussi leur mérite; mais on y sent davantage la compilation, ainsi que dans l'estimable Hand-Atlas de Stieler (à Gotha), et surtout dans le grand atlas universel lithographié, de Van der Maelen et Ode. Nous ne dirons rien de ceux de Berthe, Vivien, Arrowsmith, etc., etc.

Aux atlas il faut joindre les globes, auxquels nous n'attachons néanmoins qu'une très-médiocre importance. On peut citer comme les mieux construits, ceux de Sotzmann et Wieland, en Allemagne; d'Adams, Wright et Jump, en Angleterre; de Coven, en Hollande; d'Akermann, en Suède. En France, nous avons, outre ceux de Poirson et de Lapie, qui ont vieilli, celui de Dufour, qui est plus récent, et surtout celui de Tardieu, de 18 pouces de diamètre, imprimé sur peau de chevreau, et se gonflant par l'insufflation. M. Benoît, de Troyes, a construit sur un système analogue des globes en papier parchemin, lithographiés par Desmadryl, de trois pieds et demi de diamètre, et cependant à portée des moin dres fortunes. M. Kummer, de Berlin, pensant que les globes sont faits surtout pour parler aux yeux, a imaginé d'y exprimer les reliefs généraux du terrain et de les peindre en couleurs naturelles, procédé qu'il a étendu à des cartes particulières et à des plans chorographiques, tels que ceux de

la Suisse, du Harz, etc. Dans ce dernier développement, M. Kummer n'a fait que renouveler les essais de Lartigue, calqués eux-mêmes sur des ouvrages du même genre, exécutés par les Vénitiens, tels que la carterelief de l'isthme de Corinthe qui existe à Paris au dépôt géographique du département des Affaires étrangères et qui date de 1697. Un de nos graveurs de cartes, M. Caplin, a tenté à son tour des peintures chorographiques imitatives des reliefs; mais les pièces de ce genre sont plutôt des objets de curiosité que des élémens réels de progrès pour la science, et nous ne pouvons guère le féliciter de ses essais.

Les travaux d'ensemble sur la géographie des anciens occupent une place trop importante dans la géographie générale, pour que nous les passions sous silence. En Angleterre, une nouvelle édition a paru du Geographical system of Herodotus examined and explained, de l'illustre Rennel, dont sa patrie peut se glorifier comme nous de d'Anville. En Allemagne, terre classique des études historiques, Ukert continue la publication commencée, il y a seize ans, de sa Geographie der Griechen nud Roemer, depuis les temps les plus reculés jusqu'à celui de Ptolémée. Parmi nous, M. de La Renaudière a donné un Aperçu de la Géographie ancienne, résumé de travaux consciencieux et étendus, que domine un peu trop, peut-être, une prédilection marquée pour ceux des Allemands, prédilection que justifient, au surplus, les noms d'Ukert, de Woss, de Mannert, de Bredow, de Reichard. M. de La Renaudière a résumé dans cet ouvrage les débats encore pendans de l'école de Gosselin et de l'école historique sur la géographie mathématique des Grecs, question intéressante et trop négligée dans les études ordinaires, et qu'il a su mettre à la portée de tous les lecteurs.

Bien que nous n'ayons pas l'intention de rappeler ici les ouvrages spécialement destinés à l'éducation, nous ferons une exception, en faveur d'un travail qui mérite d'être placé hors de ligne l'Atlas de géographie historique, dressé pour servir à l'intelligence de l'histoire ancienne, par M. Poulain de Bossay, professeur d'histoire dans l'un des colléges royaux de Paris. Ce recueil de douze petites cartes d'une exécution plus soignée que ne le sont d'ordinaire les ouvrages de cette nature, est surtout remarquable par les détails neufs qu'il contient. Il constitue la première partie d'un travail qui comprendra successivement l'histoire romaine, celle du moyen âge et l'histoire moderne.

Nous allons maintenant jeter un coup-d'œil rapide sur les diverses parties du monde, et passer en revue les travaux géographiques qui ont été exécutés en dernier lieu sur chacune d'elles.

L'Europe est trop bien connue pour qu'il soit nécessaire de signaler les

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