Immagini della pagina
PDF
ePub

AVIS DE L'ÉDITEUR.

La sacrée Congrégation de l'Index, à Rome, composée d'un cardinal-préfet, d'un grand nombre de cardinaux, de prélats, de consulteurs séculiers et réguliers, est chargée d'examiner les livres, d'indiquer (d'où lui vient le nom Index), de censurer ceux qui sont contraires à la foi, à la tradition, à la discipline de l'Eglise, aux bonnes mœurs, au gouvernement des Etats et à la paix de la société.

Cette matière est si importante, et généralement si peu connue, que nous croyons être agréable à nos lecteurs, en faisant précéder les bulles des Souverains-Pontifes Benoît XIV et Pie VI d'immortelle mémoire, de la traduction littérale du chapitre IX (page 44, etc.) de l'ouvrage italien en 2 vol. in-12, intitulé: Del Sommo Pontefice, e della Corte Romana (du Souverain-Pontife et de la Cour Romaine), par M. l'abbé André Tosi. Venise, chcz Andreola, 1800. pendant la tenue du Conclave où fut élu Pie VII.

¢

« Chap. IX. de la Congrégation de l'Index et de son Secrétaire. » Les affaires qui doivent occuper la Congrégation du St.-Office, étant aussi multipliées qu'importantes, le pape S. Pie V lui donna celle de l'Index pour son auxiliaire, et pour avoir la charge spéciale (1) d'exercer une partie

(1)

<< Cette autorité n'en est pas moins exercée égaleA

de la juridiction du S. Office, savoir: d'examiner et de prohiber les œuvres et livres infâmes.

Les Pontifes, dès les premiers siècles de l'Eglise, furent très-sagement en usage d'interdire ces livres scandaleux, qui pouvaient pervertir par les fausses ou obscènes doctrines la pieuse croyance et les mœurs des fidèles (1).

Quelques-uns des Pères du Concile de Trente furent choisis, pendant la dix-huitième session pour former un Index de tous les livres et de tous les auteurs qu'ils croiraient dangereux et nuisibles à la religion. Cet Index fut revu par Pie IV; examiné, d'après ses ordres, par de très-savants prélats, et approuvé ensuite par le même Souverain-Pontife, dans sa constitution: Dominici gregis, du 24 mars 1564.

» Ce même Index fut précédé de certaines Regles, prescrites par les Pères du saint Concile, et que l'on nomme Règles de l'Index. Elles contiennent plusieurs règlements à observer par les Evêques, les Inquisiteurs et les imprimeurs, relativement à la lecture, la révision et la vente des livres.

» Cette Congrégation de l'Index est composée du cardinal-préfet, d'autres cardinaux, de plusieurs

ment par la Congrégation du St.-Office, puisque l'on voit quelquefois, interdits par un décret particulier de cette Congrégation, des livres déjà prohibés par celle de l'Index.

(1) « Un décret du Concile Romain, tenu sous le pape Gélasse I., en 494, indique les livres que l'on doit recevoir, ceux qu'on peut lire, et ceux qu'il faut rejeter. Paul IV fit ensuite publier, en 1559, un Index des livres défendus, rédigé par l'Inquisiteur du St.-Office, par ordre de ce Souverain-Pontife; et Clément VIII en forma une liste nouvelle. »

consulteurs, du nombre desquels se trouve le maître du sacré palais, de l'ordre de S. Dominique, et du secrétaire, qui est aussi toujours du même ordre, et qui la convoque lorsqu'il en est besoin (1). Elle se réunit dans le palais apostolique au jour fixé. Les consulteurs ou les théologiens (2), auxquels on en avait donné la commission, ayant déjà examiné très-attentivement ces livres et les chefs d'accusation que le secrétaire leur a fait connaître précédemment, exposent publiquement les motifs et les résultats de leurs examens. On recueille les opinions des cardinaux, et le secrétaire réfère à Sa Sainteté la rédaction de leurs décision, pour obtenir l'approbation du Souverain-Pontife, et former le décret solennel sur la prohibition de tel ou tel livre, qui est ensuite inséré dans le catalogue de l'Index.

» Sixte V et Clément VIII ajoutèrent à l'autorité de cette Congrégation, afin qu'elle eût la faculté d'accorder à telle ou telle personne la permission de lire et de retenir les livres défendus (3). Ces permissions peuvent même être données pour

(1) En 1824, S. Em. le cardinal Castiglione, préfet. Le R. P. Bardani, dominicain, secrétaire.

(2) « Il y a des théologiens non compris dans les consulteurs de cette Congrégation ou de celle du S. Office, et qui, n'ayant point rang parini eux, ne s'y présentent que pour y rendre compte de l'examen qui leur en a été confié on les désigne sous le nom de Qualificateurs. (Voy. Wanespen, Jus Canonic. univers. Pars I, tit. XXII.)

(3) « Le pape Grégoire XV retira toutes les dispenses de lire les livres prohibés, et voulut qu'elles ne fussent plus accordées désormais que par la Congrégation du S. Office, conformément à sa constitution: Apostolatûs Officium.»

trois ans par le secrétaire lui-même, et renouvelées pour le même espace de temps. Il a coutume de les concéder tous les samedis, en inscrivant les noms du requérant, et en y apposant le sceau du cardinal-préfet de la Congrégation.

. Ceux qui désireraient en savoir davantage sur cette matière, peuvent consulter le savant Traité du P. Catalano: De secret. Congreg. indicis. »

Les livres qui ont été prohibés jusqu'aux dernières années de Pie VI, et sous le règne de Pie VII, se trouvent compris dans la collection présente, à laquelle nous avons même ajouté tous les ouvrages dont la censure est parvenue à notre connaissance, sous l'heureux gouvernement de l'Eglise universelle par N. T. S. Père le Pape Léon XII:

Turbato pacem feret, et nova gaudia,mundo.

(Santolius Victorinus de Innocentio XII.)

« IndietroContinua »