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fondées sur des témoignages certains. On peut conjecturer que des peuples peu avancés dans la pratique des arts et des procédés monétaires, comme les Gaulois, ont frappé de telles monnaies, faute de pouvoir mieux faire; mais quels motifs donner aux monnaies d'electrum de belle fabrique, à la vérité, frappées en Sicile, dans le même temps qu'on en frappait en or très-pur dans cette contrée?

149. Les Romains ne fabriquèrent de monnaies d'or que long-temps après que le monnayage eut été introduit chez eux, après même qu'ils eurent admis l'argent. Il paraît certain que ce fut en l'an 206 avant J.-C. (548 de Rome) que les premières pièces d'or furent frappées à Rome (58). Pendant toute la durée du Gouvernement républicain, les monnaies d'or de coin Romain furent rares. Dès que J.-César et ensuite Auguste se furent emparés du pouvoir, la monnaie d'or devint plus commune et fut fabriquée postérieurement, sous certains règnes, en très-grande quantité. La suite des monnaies d'or des Empereurs offre, de puis J.-César jusqu'à la chute de l'Empire d'Orient, une série qui n'a que peu de lacunes, excepté pour les temps de troubles, les règnes éphémères et quelquesunes des époques du Bas-Empire. Toutes les monnaies de coin Romain en or, frappées pendant ce long espace de temps, sont de l'or le plus pur, sauf aussi quelques exceptions dans le Bas-Empire. On a cité un passage de Lampride, qui dit, dans la Vie d'Alexandre Sévère, qu'il fut frappé de ce prince des monnaies en electrum. Comme aucune de ces pièces ne nous est connue, et que cet exemple serait unique depuis

les premières monnaies d'or frappées à Rome jusqu'à une époque postérieure de plusieurs siècles à Alexandre Sévère, il est hors de doute que cette assertion est une erreur de Lampride ou une altération de ce passage dans les anciens manuscrits de cet auteur. Ainsi les monumens doivent rectifier quelquefois les textes des écrivains. Les seuls exemples de monnaie d'or altéré, dans la série des Empereurs, se trouvent dans les temps du Bas-Empire et particulièrement sous les les Comnene. Zonaras dit que, sous Alexis Ier. Comnène, qui régna en 1081, il fut frappé des monnaies composées d'or et de cuivre en parties égales. Il existe aussi, en or altéré, des pièces des Rois goths, en Italie; elles doivent être mentionnées ici, puisque les monnaies de ces princes sont classées parmi celles qui forment la suite des Empereurs.

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150. Argent. Les peuples anciens se sont servis en général, pour la fabrication des monnaies, d'argent d'un titre très-pur, principalement dans l'origine du monnayage, et lorsque ce métal commença à être employé. Les notions générales qui viennent d'être exposées relativement à l'or, s'appliquent en grande partie à l'argent. Ce métal fut altéré dans les monnaies de diverses contrées et de diverses époques par des mélanges de cuivre, de plomb ou d'autres substances métalliques, mais seulement plusieurs siècles après l'établissement du monnayage. Ces altérations forment des exceptions dans la Numismatique des anciens, puisque l'argent fut en général employé fort pur; mais elles sont plus nombreuses que celles qui eurent lieu pour la monnaie

d'or. L'argent fut altéré à divers titres, et on arriva successivement, dans quelques époques, à frapper des monnaies prétendues d'argent, dans lesquelles il ne restait plus que l'apparence de ce métal.

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151. On a donné aux matières d'argent altéré les noms de polin et billon. Les écrivains ont adopté l'une ou l'autre de ces dénominations, soit indifféremment, soit en cherchant à trouver des différences entre la qualité des alliages qui formaient les matières ainsi qualifiées. On a voulu quelquefois faire une distinction entre le potin et le billon et établir que la première de ces matières ne doit d'argent, tandis que le billon en contient une faible partie. Ces discussions ne conduisent à aucun résultat important, puisque ces dénominations sont modernes, qu'elles ont été employées, la plupart du temps, indifféremment par les écrivains, et qu'il serait difficile de faire l'application exacte de chacune d'elles, si l'on établissait une distinction précise entre la composition de ces deux matières. Il suffit de savoir ici que l'argent fut altéré à divers degrés dans différentes contrées et à différentes époques, et que l'on désigne les pièces frappées ainsi les noms de monnaies de potin ou de billon, en observant, toutefois, que le nom de potin est plus généralement appliqué aux Impériales-Grecques, et celui de billon aux monnaies Romaines.

par

152. On alla plus loin encore, et, à certaines époques, le titre des pièces d'argent fut successivement réduit au point que ces monnaies ne furent plus faites que de cuivre recouvert d'une légère couche

d'argent ou mème de métal blanc, qui a disparu dans la plupart de ces pièces par le frottement et le temps. On a donné à ces monnaies le nom de pièces saucées (127). Cette dénomination n'est pas entièrement exacte, en ce qu'elle semble indiquer que ces mon. naies auraient été teintes après leur fabrication, tandis que la couche de métal blanc a été certainement appliquée avant la frappe.

Nous allons maintenant indiquer quelles furent les contrées et les époques où l'argent fut employé à l'état de pureté, ou bien avec des altérations, en traitant d'abord ce qui concerne les monnaies des Peuples, Villes et Rois, et ensuite ce qui se rapporte aux monnaies de coin Romain.

153. Les Peuples anciens, les Romains exceptés, frappèrent des monnaies d'argent dès l'origine du monnayage. Les premières monnaies émises en grand nombre furent même de ce métal, l'or n'ayant été employé d'abord qu'en petite quantité, et la fabrication du cuivre n'ayant eu lieu que postérieurement Chapitre III (50 et 51). L'argent fut employé par la presque totalité des Villes et des Rois, et quelquefois en quantités extrêmement considérables. Ce métal servit à la fabrication des monnaies Autonomes jusqu'au temps où les Peuples perdirent, par la conquête des Romains, le droit de frapper leurs propres monnaies, ou cessèrent de se servir de ce droit. Postérieurement, quelques Villes, mais en petit nombre, frappèrent des Impériales-Grecques en argent; mais cet usage se perdit avant celui de frapper ces sortes de monnaies en cuivre. Le titre de l'argent

employé dans les monnaies des Peuples, Villes et Rois est en général très-pur, et sur-tout dans l'origine du monnayage. Démosthènes rapporte que Solon avait pensé que beaucoup de Villes mettaient du plomb ou du cuivre dans les monnaies d'argent qu'elles faisaient frapper, afin de les altérer par ce mélange frauduleux (1). L'examen des monnaies d'argent de cette époque est tout-à-fait contraire à cette assertion, et il n'en a pas été trouvé qui puisse l'appuyer. Il est possible que l'orateur ait fait allusion aux monnaies fourrées, dont il sera question au Chapitre XIV (350). La pureté de l'argent fut long-temps conservée dans les monnaies des Peuples, Villes et Rois. Voici les principales exceptions qui doivent être indiquées, et elles ne commencèrent guère à avoir lieu que dans le III. siècle avant J.-C. Les derniers Rois de Syrie furent les premiers à donner cet exemple, qui ne se rencontre pas ailleurs dans les monnaies Autonomes. Les Impériales-Grecques de l'Asie-Mineure, de la Syrie et de l'Égypte en fournirent ensuite de nouveaux et de nombreux exemples. Depuis Trajan, les monnaies Impériales-Grecques d'argent altéré se multiplièrent dans les contrées de l'Orient où l'on frappait encore des pièces de ce métal. La ville d'Antioche et l'Égypte doivent être particulièrement citées, et les monnaies d'argent de cette dernière contrée furent sur-tout émises à des titres très-bas. Sous le règne de l'Empereur Claude, la valeur du métal s'y trouve réduite presque à rien.

(') Adv. Timocrat., p. 305.

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