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le Bas-Empire, les monnaies de bronze offrent encore une plus grande confusion de modules, ainsi que de poids.

Sous les Empereurs, et depuis Hadrien seulement on frappa à Rome un assez grand nombre de pièces de cuivre de diamètre plus considérable que celui de la monnaie de la première grandeur ou Grandbronze. Ces pièces sont communément nommées, suivant l'usage ordinaire, Médaillons Latins de bronze. Plusieurs de ces Médaillons sont d'un beau travail, et aussi recommandables par leurs sujets et leur rareté, que par leur dimension. Il est plus que probable que la plupart de ces grandes pièces n'étaient pas des monnaies, comme nous l'avons dit plusieurs fois, et comme le prouvent les détails qui ont été donnés à ce sujet dans le Chapitre V (85 et suiv.). Plus tard, et à partir de Constantin, furent frappées des pièces d'un grand diamètre et de peu d'épaisseur, auxquelles on a donné le nom de Médaillons Contorniates. Il a été question, dans le même Chapitre (89), de ces pièces, qui n'étaient certainement pas des monnaies.

284. Plusieurs auteurs ont adopté un mode d'indication du diamètre des pièces, au moyen duquel ce diamètre se trouve assez précisément désigné. C'est une échelle de cercles concentriques trèsrapprochés, depuis le plus petit diamètre jusqu'au plus grand, qui se rencontre dans les pièces antiques. Chacun de ces cercles porte un numéro indicateur du module qu'il désigne, et ce numéro est rappelé dans les descriptions des pièces. Cette

méthode, quoique utile, a cependant deux inconvéniens qui l'empêchent d'être générale et la rendent inexacte. D'abord, chaque auteur adopte un modèle différent pour cette échelle. En second lieu, les auteurs, après avoir indiqué les numéros des diamètres sur l'échelle qui leur a servi de base, font graver cette même échelle sur le cuivre qui sert à tirer les épreuves destinées à leurs ouvrages. Le retrait plus ou moins grand que fait le papier en séchant, réduit d'autant les divers cercles de l'échelle, et ceux-ci ne se trouvent plus alors de la même grandeur que ceux tracés sur le cuivre et qui ont servi de base à l'indication des numéros désignant les modules des pièces.

Cette échelle de cercles concentriques pourrait devenir générale et de toute exactitude, en la basant toujours sur l'une des mesures de longueur connues. On pourrait adopter pour cela la mesure métrique française, et tracer les cercles de millimètre en millimètre. Par ce moyen, l'échelle pourrait toujours être vérifiée. Mais il faudrait pour cela que les Numismatistes des diverses contrées fussent d'accord, et quoique ce point ne soit pas bien important, les amourspropres nationaux s'opposeront peut-être long-temps à une telle convention. Si cependant des mesures méritent d'être généralement adoptées, ce sont les nôtres, puisqu'elles ont été établies sur des bases prises dans la nature elle-même, et d'après des calculs dressés par des savans de diverses nations, réunis pour cette opération importante.

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CHAPITRE XI.

Inscriptions des Monnaies et Médailles antiques.

285. Les inscriptions ou légendes qui se trouvent sur les monnaies et médailles antiques sont une des parties les plus intéressantes de la Numismatique et celle de toutes, d'où l'on tire le plus de secours pour les recherches qui sont le but de cette science. Ce sont les inscriptions numismatiques qui fournissent particulièrement tant d'éclaircissemens sur la mythologie, la chronologie, l'histoire, les cultes divers et la géographie. Sans elles, on ne connaîtrait pas les noms des personnages de l'antiquité dont les monnaies nous ont conservé les traits, car les marbres qui les représentent aussi sont presque toujours privés d'inscriptions, et n'ont pu être reconnus qu'à l'aide des légendes numismatiques.

Je vais exposer les points les plus importans sous lesquels on peut considérer les inscriptions en ellesmêmes, en resserrant cet examen dans les bornes voulues par la nature de cet ouvrage. La Numismatique tout entière, pour ainsi dire, se trouve dans les légendes des monnaies et des médailles; il ne doit donc être question ici que des légendes ou inscriptions en *elles-mêmes, sous le point de vue matériel, et abstraction faite de leurs significations.

286. Origine, progrès, nature des inscriptions. Dans les premiers temps, où le monnayage fut pra

tiqué, le but de cette invention aurait dû porter à placer sur les monnaies des indications de leurs valeurs ou de leurs poids. C'est ce qui n'eut cependant pas lieu chez les inventeurs du monnayage, ni chez aucun des Peuples de l'antiquité, les Romains exceptés. Le peu de monnaies Grecques sur lesquelles on trouve des indications de leurs valeurs légales sont bien postérieures aux premiers temps du monnayage. Dans l'origine, donc, les inscriptions placées sur les monnaies Grecques furent très-courtes et consistèrent presque toujours dans le nom seul du Peuple ou de la Ville, souvent même par abréviation. Ces indications abrégées, qui sont quelquefois d'une seule lettre ou de deux ou trois, ou bien qui sont disposées en monogrammes, causent des incertitudes sur les attributions à donner aux pièces, lorsque les types ou la fabrique n'aident pas dans cette

détermination. Il en est résulté souvent des erreurs dans les noms qui étaient attribués à ces sortes de pièces. Il est même permis de penser que quelques attributions hasardées ont encore lieu quelquefois. Un assez grand nombre de monnaies de ces premiers temps ne portent même aucune légende ni entière ni abrégée, ce qui laisse souvent des doutes sur les lieux auxquels on les doit attribuer, lorsque les types ne suffisent pas pour fournir des indices certains à cet égard. Mais les types adoptés par certaines Villes suffisaient alors, à la vérité, sans l'indication des noms de ces Villes, pour faire reconnaître leurs monnaies. Quelques Villes avaient aussi adopté des types faisant allusion à leurs noms, et qui ne laissaient au

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cune incertitude et pouvaient dispenser de l'inscription de ces noms, comme Cardia, un coeur; Rhodus, une rose, etc. Ces types sont ceux qu'on a nommés Types parlans et que nous avons déjà cités (188).

Peu à peu les légendes devinrent plus générales, plus complètes, et moins abrégées. Des noms de divinités, de demi-dieux, des titres, des noms de magistrats, des indications géographiques relatives à la situation des Villes, et d'autres indications diverses parurent dans les légendes des monnaies. Les Princes y firent placer leurs noms et les titres qu'ils prenaient. On a même beaucoup d'exemples de pièces portant les noms de deux nations ou Villes différentes, et même plus, en signe d'alliance. Des lettres isolées, des inonogrammes, ou lettres réunies, furent placés dans le champ des pièces : leurs significations sont encore presque toutes à expliquer. Lorsque les villes Grecques furent obligées de placer sur leurs monnaies les effigies Impériales, les inscriptions portèrent tous les titres que l'adulation ne manquait pas de donner aux maîtres du monde. Les modules plus grands que précédemment, qui furent alors adoptés, fournirent le moyen de placer sur les pièces des légendes plus étendues que dans les temps antérieurs: aussi les inscriptions de ces époques offrent de nouvelles indications relatives aux cérémonies, aux jeux, aux époques, aux sites et aux divisions géographiques. Plus on s'éloigna de la simplicité des premières mœurs, plus les légendes des monnaies Grecques portèrent de traces d'adulation, de vanité, et de faste dans les titres et les distinctions.

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