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287. Chez les Romains, les premières monnaies offrirent ce qu'on ne trouve pas sur celles des peuples Grecs, les indications des valeurs et des poids. Du reste, les légendes de ces premières monnaies furent simples. Bientôt, lorsque la monnaie d'argent fut introduite, les légendes, laissées sans doute à la disposition des Triumvirs monétaires, portèrent des indications relatives à des personnages de leurs familles. Beaucoup de légendes des monnaies Consulaires se trouvent ainsi être historiques, parce que les personnages qu'elles rappelaient avaient figuré antérieurement dans les événemens qui s'étaient passés à Rome ou dans les guerres soutenues par la République. Après l'établissement du gouvernement Impérial, les monnaies représentèrent les images des Empereurs ou des personnages de leurs familles. Les légendes portèrent alors à l'Avers les noms et titres des personnages; celles du Revers des pièces furent relatives à leurs conquêtes, à leurs voyages, aux qualités qu'on leur reconnaissait, aux honneurs qui leur étaient décernés, aux divinités auxquelles ils professaient plus de dévotion, aux louanges qu'ils accordaient au peuple ou aux armées, à des dispositions de munificence ou d'administration, aux jeux publics, et à une foule d'autres circonstances historiques ou locales. Les légendes des monnaies Romaines eurent beaucoup plus de fixité, de clarté et d'uniformité que celles des monnaies des Peuples, Villes et Rois. Si nous y trouvons un nombre infiniment moins grand de notions à recueillir, au moins elles nous offrent moins de doutes à dissiper, moins d'énigmes à ex

pliquer, moins de mystères à éclaircir. Dans les temps du Bas-Empire, les légendes devinrent irrégulières, bizarres, et quelquefois d'une interprétation difficile; elles se ressentirent enfin, comme toutes les autres parties constitutives des monnaies, de la décadence successive de l'art monétaire.

288. C'est ici le lieu de rappeler l'espèce de monnaies déjà citées (186) sous le nom de monnaies restituées ou restitutions, du mot RESTITVIT, qu'on lit sur ces pièces copiées sur des pièces antérieures, pour renouveler la mémoire de personnages que voulaient honorer les Empereurs qui les ont émises. Telles sont, par exemple, les diverses monnaies Consulaires restituées par Trajan, et différentes pièces de ce genre que Gallien fit frapper, et qui, sans être précisément toutes des copies de pièces antérieures, rappellent les consécrations de plusieurs de ses prédécesseurs.

289. Disposition des inscriptions. Dans les monnaies des Peuples, Villes et Rois, les inscriptions sont placées de façons fort différentes. Elles sont en lignes courbes suivant la rondeur de la pièce, ou en lignes droites, placées dans un sens ou dans l'autre; quelquefois un mot est divisé en deux, ou trois, ou quatre parties on voit, mais rarement, des noms dont le commencement est sur le premier côté de la pièce et la fin sur le Revers; quand les légendes sont longues les lignes sont doublées; les inscriptions se trouvent quelquefois inscrites sur des parties des types, comme sur un casque, un diadème, un autel, un bouclier, etc.; souvent un côté est sans inscriptions. Les noms des Peuples et des Villes sont indiqués en

général par le nominatif ou par le génitif. Le nom des habitans d'une Ville est souvent inscrit pour celui de la Ville même. Telles sont les principales dispositions des légendes dans les monnaies Autonomes des Peuples, Villes et Rois. Lorsque l'on frappa des Impériales-Grecques et des Coloniales, les dispositions des légendes se rapprochèrent de celles usitées dans les monnaies Romaines dont nous allons parler. Ces pièces portèrent à l'Avers les noms du personnage, et au Revers des légendes disposées plus ordinairement en lignes courbes suivant la rondeur de la pièce.

290. Chez les Romains, les monnaies primitives eurent des légendes disposées avec assez de régularité, soit dans le champ, soit à l'exergue. Les pièces des Familles offrent aussi des dispositions régulières de légendes soit en lignes concentriques suivant la rondeur de la pièce, soit à l'exergue. On voit fréquemment des mots placés sous les chevaux traînant les chars, qui y sont représentés. Du temps de l'Empire, les dispositions des légendes devinrent plus régulières encore. A l'Avers comme au Revers, elles sont formées en lignes concentriques suivant la rondeur de la pièce. L'exergue du Revers est ordinairement rempli par une légende séparée. Les lettres S. C. (Senatus-Consulto) inscrites sur toutes les monnaies de cuivre sont placées à l'exergue ou dans le champ. Plus tard, quelques lettres isolées furent placées dans diverses parties des Revers. Dans les bas-temps, les dispositions des légendes devinrent irrégulières et vicieuses comme tout ce qui tenait à l'art monétaire.

291. Quelques monnaies et médailles antiques

portent des légendes, ou lettres isolées, en caractères

incus.

292. Il nous reste à exposer quelques considérations relativement aux contre-marques frappées sur les monnaies après leur fabrication, et dont on trouve des exemples dans certaines contrées et à quelques époques. Ces contre-marques portent des légendes seules, ou des types seuls ou l'un et l'autre à-la-fois. Ces petites empreintes de diverses formes et fort variées sont ordinairement seules sur chaque pièce, mais quelquefois cependant elles s'y trouvent au nombre de deux et même de trois. Elles déforment les types et légendes originaires des pièces du côté où elles sont placées, et même aussi du côté opposé, à cause de la pression nécessaire pour les frapper. Les légendes ainsi contre-marquées sont composées ordinairement de peu de lettres et d'abréviations. Nous n'avons pas assez de lumières à cet égard pour pouvoir donner un système d'explication de ces empreintes ainsi ajoutées aux monnaies. On pense que la plupart des contre-marques servaient à changer la valeur des monnaies ou à admettre dans la circulation d'une Ville des monnaies étrangères (129). Beaucoup d'auteurs ont réuni des recueils de contre-marques, et ont donné des explications plus ou moins satisfaisantes d'une partie de ces légendes et de ces types ainsi ajoutés. Les bornes de cet ouvrage ne permettent pas de s'étendre davantage sur ce point. Les contremarques qui se trouvent sur les monnaies des Peuples, Villes et Rois représentent en général des têtes, des attributs, des instrumens divers, et rare

ment des légendes. Ces contre-marques sont assez communes sur des monnaies de certaines contrées. Les contre-marques qui se trouvent sur les monnaies de coin Romain portent en général des inscriptions et des monogrammes et peu de types. On en voit trèsrarement sur les Consulaires, mais un assez grand nombre sur les monnaies des Empereurs, en cuivre.

293. Arrangement des lettres dans les mots. Presque toutes les légendes des monnaies antiques sont inscrites régulièrement de gauche à droite; quelques pièces, cependant, offrent des exemples de deux autres méthodes. Ce sont les inscriptions en écriture rétrograde et en écriture boustrophédon.

294. L'écriture rétrograde consiste en ce que les lettres sont placées de droite à gauche. Cette manière d'inscrire les légendes se voit plus particulièrement sur quelques-unes des monnaies Autonomes des Peuples et Villes des premiers temps du monnayage, et principalement dans les Villes de la Grande-Grèce et de la Sicile. La plupart des monnaies Étrusques, Osques, Samnites portent aussi des légendes rétrogrades, Le nombre des pièces sur lesquelles les noms des Villes sont ainsi inscrits est assez grand. Je citerai pour exemples: NOIAMYX pour KYMAION, Cuma de Campanie; A¶MI pour IMEPA, Himera de Sicile; ATM pour META, Metapuntum de Lucanie. C'est la contre-partie, la contre-épreuve de l'écriture régulière. Aussi quelques auteurs ont-ils avancé que ces légendes ainsi figurées avaient été produites par l'inadvertance des graveurs, qui portaient sur les coins les légendes telles qu'on devait

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