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les lire, de façon que sur les pièces mêmes, ces légendes se trouvaient en contre-partie. Cette opinion ne peut pas être admise par plusieurs motifs: d'abord, les monnaies des diverses Villes, sur lesquelles on trouve des légendes rétrogrades, en offrent un assez grand nombre d'exemples, ce qui ne se serait pas répété si c'eût été une erreur monétaire; en second lieu, quelques monnaies portent d'un côté une légende rétrograde, et de l'autre une légende en ordre régulier, entre autres une pièce de la ville de Buxentum ou Pixus de Lucanie, sur laquelle on lit en caractères anciens, d'un côté : пYZOE et de l'autre 30N1913 pour EIPINO; enfin, et ce dernier argument est décisif, on trouve sur quelques monnaies le nom de la ville figuré d'un côté en écriture régulière, et de l'autre en écriture rétrogade, et je citerai à cet égard des monnaies de la ville de Posidonia-Pæstum de Lucanie qui portent d'un côté : поmei (lisez пozei), et de l'autre : MON (POUR DON).

On trouve aussi quelques exemples d'une seule lettre placée dans une légende en ordre rétrograde, comme, par exemple: A pour AOE. Il est probable que cette disposition-ci provient d'erreurs moné

taires.

295. On ne trouve point de légendes en écriture rétrograde dans les monnaies et médailles Romaines.

296. L'écriture boustrophédon consiste en qu'une partie de l'inscription est placée dans l'ordre régulier de gauche à droite, et l'autre partie en ordre rétrograde de droite à gauche. Ce mode d'écriture paraît avoir été en usage en Grèce dans les temps

anciens non-seulement pour les monnaies, mais aussi pour les marbres. On croit que les lois de Solon avaient été ainsi écrites (1). Pausanias parle de cette écriture en décrivant le monument de Cypselius (2).

L'étymologie du mot Boustrophédon indique que cette écriture fait des conversions comme les boeufs qui labourent, et que les lignes se trouvent placées comme les sillons de la charrue. On connaît très-peu de marbres anciens qui offrent ce genre d'écriture; mais les exemples en sont assez fréquens sur les monnaies Autonomes de quelques Villes, monnaies frappées dans les premiers temps du monnayage. Je citerai pour exemples:

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297. Il ne se trouve point de légendes en écriture boustrophédon dans les monnaies et médailles Romaines.

298. Lettres isolées. On voit sur quelques pièces Grecques des lettres, soit seules, soit au nombre de deux ou trois, qui indiquent en abréviation les noms des Peuples, Villes ou Rois qui les ont fait

(') Harpocration. (2) L. V, c. 17.

frapper. Dans ce cas, ces lettres forment l'inscription principale des pièces sur lesquelles elles se trouvent, et elles sont quelquefois en caractères qui remplissent une grande partie du champ. Ce mode d'indication des noms des Villes et Princes n'est pas trèsfréquent. Il en a été question au commencement de ce Chapitre, au paragraphe où nous avons parlé de la nature des inscriptions (286).

Mais, outre ces abréviations de noms, on voit sur la plupart des monnaies antiques, avec les légendes principales, des lettres isolées, soit seules, soit au nombre de deux ou trois, placées irrégulièrement dans le champ. Elles sont fréquentes sur les monnaies des Peuples, Villes et Rois. Ces lettres indiquent quelquefois des dates : il est alors d'autant plus utile et d'autant plus possible de les expliquer, que la discussion des époques qui se rattachent aux diverses ères des anciens, conduit souvent à des résultats historiques et chronologiques aussi certains qu'in

téressans.

Il est à propos de donner ici, à ce sujet, la nomenclature des lettres numérales des Grecs.

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100. 200. 300. 400. 500. 600. 700. 800, goo.

Lorsque les lettres isolées n'indiquent pas des

nombres, mais sont des abréviations dont les explications sont claires et positives, on doit admettre ces explications. Mais toutes les interprétations qui ne portent pas le caractère de la certitude doivent être écartées, dans une matière où nous avons si peu de clartés pour nous guider.

299. Si nous passons aux monnaies Romaines, nous voyons qu'il se trouve aussi de ces lettres isolées sur les monnaies Consulaires; elles disparaissent presque entièrement sous les premiers Empereurs. On les retrouve à l'époque des deux Philippe et elles sont fréquentes dans le Bas-Empire. Ces lettres sur les monnaies Romaines n'indiquent pas d'époques, et leur interprétation est plus difficile encore que pour les monnaies des Peuples, Villes et Rois.

300. Monogrammes. Les monogrammes sont des caractères formés de la réunion de deux ou plusieurs lettres. Les observations qui viennent d'être faites sur les lettres isolées s'appliquent aussi aux monogrammes. Quelquefois, dans les médailles Grecques, ils indiquent les noms des Peuples, Villes ou Rois qui ont fait frapper les pièces, et alors ils sont l'inscription principale. Ce mode n'est pas commun; on en a fait mention au commencement de ce Chapitre (286), comme ayant rapport à la nature même des inscriptions. Mais ordinairement les monogrammes sont accessoires, et ils sont placés dans le champ irrégulièrement. On en voit un très-grand nombre sur les monnaies Grecques. Il s'en trouve quelquefois plus d'un sur la même pièce. Fréquemment ils indiquent des noms de Villes sur les monnaies des Rois.

Les monnaies Romaines en portent très-rarement. L'interprétation des monogrammes offre plus de difficultés encore que celle des lettres isolées, et les explications de ces signes ne doivent être accueillies que lorsqu'elles sont évidentes. Quelques auteurs se sont efforcés vainement d'interpréter tous ces signes, dont quelques-uns, sans doute, peuvent être expliqués, mais dont la plupart se rapportent à des circonstances sur lesquelles nous ne pouvons avoir aucune notion. On a réuni dans quelques ouvrages des séries de monogrammes. La plus nombreuse série est celle qu'a donnée M. Mionnet (1); elle s'élève 'à environ deux mille.

301. Langues. Les langues qui se trouvent employées dans tout le système numismatique des anciens, sont les suivantes :

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(1) Description de médailles antiques Grecques et Romaines, etc., Pl. I à XV. Idem, Supplément, planches.

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