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de ceux qui dirigeaient le monnayage, et peut-être des graveurs eux-mêmes. Il est à observer aussi que sur les pièces du beau temps de l'art, sur celles qui sont d'un travail soigné, ces petits types sont souvent des chefs-d'œuvre de finesse pour le travail; placés à côté de figures d'une dimension déjà si restreinte, ils rendent ce qu'ils doivent représenter, avec une justesse et une exactitude admirables. Rien de maigre, de maniéré, de petit, dans ces images que l'oeil peut à peine distinguer. On retrouve dans quelques-unes de ces figures, pour ainsi dire microscopiques, tout le grandiose de la belle sculpture Grecque, et ce sentiment vrai, simple et naturel, dont les monumens anciens nous offrent tant de modèles.

318. Quelques monnaies de diverses contrées et de diverses époques portent des contre-marques ou petites empreintes frappées sur les pièces après leur fabrication. Ces contre-marques représentent des types seuls, ou des légendes seules, ou tous les deux à-la-fois. Il en a été question dans le Chapitre précédent, relativement aux légendes. Je ne pourrais que répéter ici ce qui a été exposé dans ce Chapitre, et qui est entièrement applicable à toutes les contremarques, sur lesquelles nous avons trop peu de notions précises pour pouvoir établir à leur égard un système complet et raisonné d'interprétation. La plupart de ces empreintes se rapportent probablement à la valeur des monnaies ou à leur admission dans la circulation des lieux où elles n'avaient pas été frappées (292).

319. Ce qui vient d'être exposé peut suffire pour

donner des idées générales relativement à tous les aspects sous lesquels on doit considérer les types des monnaies et médailles des Peuples, Villes et Rois. Ces notions peuvent, en très-grande partie, s'appliquer aux monnaies Romaines. Il convient seulement d'ajouter à leur égard quelques mots pour faire connaître en quoi les monnaies et médailles de coin Romain diffèrent des autres sous le rapport des types.

Les types des As ou premières monnaies Romaines sont fort simples, et il s'en trouve toujours, dès l'origine, des deux côtés des pièces. Les monnaies Consulaires d'argent offrent une assez grande variété de types historiques et mythologiques. L'Avers présenté très-souvent la tête de Rome casquée; souvent aussi on y voit, au lieu d'une tête, une figure ou d'au tres sujets. Les Revers représentent très-fréquemment des chars à deux ou quatre chevaux. D'autres sujets variés y sont figurés. Sous les Empereurs, et dès J. César, la monnaie de coin Romain prit, quant aux types, une disposition régulière et uniforme. L'Avers porte toujours, sauf un très-petit nombre d'exceptions, la tête de l'Empereur ou d'un personnage de sa famille. Quelquefois, au lieu d'une tête on en trouve deux, ou trois, ou même quatre accolées ou affrontées. On voit sur les Revers des sujets la plupart du temps religieux ou allégoriques et relatifs aux événemens historiques, aux guerres, aux voyages, aux triomphes, aux libéralités, aux allocutions, aux apothéoses des Empereurs ou des personnages de leurs familles, aux qualités qu'on leur

attribuait, aux divinités qu'ils regardaient comme leur étant plus propices. On y trouve les images de presque toutes les divinités, beaucoup de détails relatifs aux cultes, des édifices, des animaux, et une grande quantité d'objets de divers genres. Quelquefois les Revers représentent aussi des têtes de personnages des familles Impériales.

320. On ne voit sur les monnaies et médailles de coin Romain qu'un très-petit nombre de ces petits types accessoires qui sont si fréquens sur les pièces des autres peuples. Les monnaies Impériales n'en offrent même presque point d'exemples.

321. On trouve sur les monnaies de coin Romain, principalement sur celles de bronze, et sur-tout sous les Empereurs, un assez grand nombre de contremarques. Elles sont presque toutes formées de lettres ou de monogrammes, sans types. On peut appliquer à ces contre-marques ce qui a été exposé relativement à celles qui se rencontrent sur les monnaies des Peuples, Villes et Rois (318).

322. On ne peut se dispenser de mentionner dans ce Chapitre les types représentant des sujets libres, qui se trouvent sur des pièces antiques, que l'on peut considérer comme ayant été des monnaies.

Quelques représentations de cette nature se trouvent en effet sur des pièces Autonomes d'argent, de fabrique, la plupart, des temps anciens, qui ont été long-temps attribuées à l'île de Lesbos, mais que l'on reconnaît maintenant comme ayant été frappées à Lete et à Orestae, de la Macédoine et dans l'île de Thasos. Elles offrent un assez grand nombre de

variétés et ne sont pas très-rares. La plupart de ces pièces sont gravées dans l'ancien style de l'art; le port des personnages, toujours à-peu-près le même, n'offre aucune affectation, aucune disposition qui puissent faire penser qu'on ait eu en vue de fixer l'imagination sur les sujets représentés par les types de ces pièces.

Les idées des peuples anciens à cet égard étaient différentes des nôtres; les monumens nous en fournissent beaucoup de preuves. Il paraît très-probable que les pièces en question étaient de véritables monnaies. Leur style, leur fabrication, leur poids, leur nombre ne permettent guère d'en douter, malgré tout ce que nous trouvons de repoussant à des images de cette nature placées légalement et publiquement sur les monnaies. Au reste, nous ne pouvons nous faire des idées complètes et exactes des principes et des usages des anciens sur ce sujet, qu'en entrant dans des détails divers que le peu d'étendue de cet ouvrage ne comporte pas, et qui sont d'ailleurs étrangers à notre but principal. Il faut se hâter aussi de dire que, parmi toutes les monnaies des Peuples, Villes et Rois, ces sortes de pièces n'ont été fabriquées que dans un bien petit nombre de lieux, et comparativement en petite quantité.

323. On connaît aussi des pièces Romaines de la même nature quant aux types, mais elles ont un tout autre caractère; elles n'étaient certainement pas des monnaies; c'étaient des jetons ou marques que l'on croit avoir été faites par ordre de Tibère, et pour servir dans l'île de Caprée lorsqu'il y fut retiré. Ces

pièces, ne pouvant pas être considérées comme monnaies, ne sont ici que rappelées, et il en a été question plus en détail dans le Chapitre V (91).

On a donné à ces pièces le nom de Spintriennes, mot dont l'étymologie indique le genre des sujets qui y sont représentés.

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324. Nous désignons sous ce nom les pièces antiques qui contiennent des erreurs ou des défauts causés les artistes et ouvriers monétaires, et propar venant soit de la gravure des coins, soit de la fabri- · cation.

L'imperfection de la plupart des procédés employés par les anciens dans le monnayage devait produire beaucoup de défauts dans leurs monnaies. Il faut avouer cependant que ces défauts sont en nombre bien moins grand qu'on ne devrait s'y attendre. Il faut dire aussi que dans les époques où le monnayage se maintint au point le plus parfait où il fut porté dans l'antiquité, ces erreurs monétaires sont fort rares. Elles se rencontrent le plus fréquemment, quant aux monnaies des Peuples, Villes et Rois, dans les derniers temps et parmi les ImpérialesGrecques, et quant aux monnaies Romaines dans les temps de la décadence de l'art, et à dater du règne de Gallien. Les divers ateliers monétaires qui furent

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