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alors établis dans les provinces pour frapper des monnaies de coin Romain, ne mirent pas à cette fabrication les soins convenables, et les causes qui amenèrent la dégénération de toutes les parties de l'art monétaire produisirent aussi des erreurs dans la gravure des coins, des coins, et dans la fabrication des pièces.

Les erreurs faites dans la gravure des coins se trouvent le plus souvent dans les légendes. Ces erreurs sont de diverses natures, et il est à propos d'indiquer les principales.

325. Lettres transposées. On trouve assez fréquemment des lettres transposées; exemples: sur une monnaie de Néron, IANVM CLVSTI pour IANVM CLVSIT; sur une monnaie de Valérien, LERIGIO pour RELIGIO.

326. Lettres retournées. Cette erreur se présente rarement dans les monnaies des bons temps du monnayage; exemple: sur une petite monnaie d'argent d'Athènes: A pour AOE. Il y a beaucoup d'exemples de ce genre de faute dans les monnaies latines des bas-temps.

Il ne peut être ici question des écritures rétrograde et boustrophédon, qui n'étaient point fautives, et dont il a été parlé au Chap. XI (294 à 297).

327. Lettres changées. Les lettres changées se voient assez souvent; exemple: sur une monnaie d'argent de Commode, IVNONI SISPITAE pour SOSPITAE.

328. Lettres changées et transposées. Ces erreurs se rencontrent; exemple: sur une monnaie de grand

bronze d'Alexandre Sévère, PMRTI PACIFERP MARTI PACIFERO.

pour

329. Lettres inutiles ajoutées. On trouve assez fréquemment ces sortes de fautes; exemples: OPITIMVS pour OPTIMVS; SAECVLLVM pour SAECV

LVM.

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330. Lettres omises. Il y a aussi quelquefois des lettres oubliées; exemple: sur un médaillon de bronze de Faustine la mère, AEERNITAS pour AETERNITAS.

331. Mots mal orthographiés. Ces sortes d'erreurs se voient quelquefois; exemples: sur un Denier de Marc-Antoine, LEG. XVIII. LYBICAE pour LIBYCAE; sur les monnaies de Césarée de Cappadoce, ΥΠΑΤΟΥ ΤΡΙΤΟΥ ou ΤΕΤΑΡΤΟΥ pour ΥΠΑΤΟΥ ΤΡΙTON OU TETPAKIE; mais il ne faut pas perdre de vue que dans les bas-temps l'orthographe se dénatura, et que beaucoup de mots furent alors écrits d'une manière différente de celle qui était suivie antérieurement, lorsque la langue était plus purement orthographiée.

332. Noms altérés. Les noms propres sont quelquefois extrêmement altérés sur certaines monnaies Impériales-Romaines, en petit nombre, il est vrai. On a souvent peine à reconnaître les noms inscrits sur ces pièces. Il en a résulté que divers auteurs, ont cru découvrir des personnages inconnus jusqu'à eux, et dont les écrivains ne font pas mention, et qu'ils se sont efforcés d'établir la réalité de l'existence de ces personnages, en se fondant sur un petit nombre de monnaies et souvent même sur une seule,

portant des légendes qui n'étaient en réalité que des altérations de noms bien connus. De là les Empereurs Britius, Recunius, Aulenanus, et autres, Oriuna, prétendue femme de Carausius, personnages créés par l'imagination fertile de quelques antiquaires. Pour nous borner à cette dernière invention, la pièce qui y a donné lieu est une monnaie de Carausius, portant au Revers une tête de femme représentant la Fortune, avec cette légende altérée : ORIVNA AVGVSTA pour FORTVNA AVGVSTA (1).

:

333. Légendes transposées. Il y a quelques exemples rares de ces sortes d'erreurs ainsi les noms d'un empereur sont placés autour de la tête d'un 'autre personnage de sa famille, ou bien l'on voit autour de la tête d'un Empereur d'autres noms que les siens; la légende d'un Revers ne se trouve point relative au type, et a été placée par erreur au lieu de celle qui devait être employée, etc.

334. Chiffres erronés. Les erreurs dans les chiffres sont fréquentes: ainsi les indications des consulats, des tribunats se rencontrent très-souvent fautives; exemple: on lit sur une pièce, COS. XIII. DES. VIIII, tandis qu'il est évident qu'il faut COS. VIII. DES. VIIII (Consul pour la huitième fois, désigné pour la neuvième). Il serait superflu de rapporter d'autres exemples de ces sortes de fautes.

Telles sont les diverses natures d'erreurs faites

() Voyez Histoire des Empereurs, par Beauvais, t. I,

p. 170,

dans la gravure des coins, relativement aux légendes. Quelques autres fautes de gravure ont été commises, mais elles tiennent à l'art; les indiquer serait sortir du but de cet ouvrage, et des détails isolés à cet égard seraient incomplets et sans utilité.

Les fautes commises dans la fabrication des monnaies sont aussi de diverses natures, et il est à propos d'en désigner les principales.

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335. Coins mal employés. Ces erreurs monétaires se trouvent quelquefois. Dans les monnaies des Peuples, Villes et Rois, les fautes de cette nature sont assez difficilement reconnues, par la grande variété d'espèces de types qui se trouvent souvent réunies sans règles bien fixes; mais dans les monnaies de coin Romain, ces sortes de fautes sont aisément aperçues, à cause de la régularité du système monétaire Romain à cet égard. Ainsi on voit quelquefois un Revers connu pour appartenir à une pièce d'un Empereur, placé au Revers d'une pièce de sa femme, ou le contraire. Le même changement a lieu du père au fils, ou du fils au père. On trouve quelques exemples de pièces représentant le même coin sur leurs deux côtés, Avers et Revers. Quelques autres irrégularités de semblable nature se rencontrent.

336. Types doublés. Les fautes de cette nature résultent de ce que le flan a coulé entre les coins après avoir reçu les premiers coups, de sorte que l'on voit sur la pièce les empreintes doubles, de façons plus ou moins irrégulières. Il n'y a pas beaucoup d'exemples de ce genre d'erreurs monétaires parmi les monnaies des Peuples, Villes et Rois;

mais on en trouve davantage dans les monnaies

Romaines.

337. Il ne doit pas être question ici des pièces. frappées avec d'autres pièces antérieurement émises, en place de flans, et sur lesquelles on aperçoit des traces des types primitifs. Ces traces ne constituent pas réellement des erreurs monétaires; elles sont les résultats, souvent inévitables, de ce genre de fabrication. Il a été question, dans le Chapitre VI, de cette nature de monnaies, nommées pièces refrappées (128).

338. Pièces incuses. Cette faute monétaire avait lieu lorsque, après avoir frappé une pièce, au lieu de l'ôter, on la laissait sur le coin inférieur, en plaçant sur elle le nouveau flan. Il en résultait que ce nouveau flan, étant frappé, représentait d'un côté, en relief, le sujet du coin supérieur, et de l'autre, en creux, le même sujet produit par la pièce précédemment frappée. On trouve peu de ces sortes de pièces dans les monnaies des Peuples, Villes et Rois; mais elles sont assez communes dans celles de coin Romain, particulièrement dans les Consulaires d'argent (121.)

339. Il ne faut pas confondre ces pièces incuses, résultats d'erreurs monétaires, avec celles qui ont été frappées exprès, d'un côté en relief et de l'autre en creux, au moyen de deux coins différens. Ces pièces sont des premiers temps du monnayage et appartiennent à la Grande-Grèce. Il en a été ques tion au Chapitre VI, et l'on y a vu qu'il convient, pour les distinguer des pièces dont il s'agit ici, de

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