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déjà signalées. Au reste, le goût que quelques collecteurs ont pour les pièces antiques fourrées a donné aux faussaires modernes l'idée d'imiter ces pièces, comme nous le verrons dans le Chapitre suivant. Les monnaies fausses antiques se trouvent donc falsifiées de nos jours, et il faut, pour reconnaître leur authenticité, la même habitude et les mêmes connaissances que pour juger de celle de toutes les autres monnaies et médailles antiques.

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CHAPITRE XV.

Monnaies et Médailles antiques fausses, falsifiées dans les temps modernes.

352. Les monnaies des peuples anciens ont exercé la cupidité des faux-monnayeurs de l'antiquité, qui se procuraient, par leurs fabrications illicites, la valeur des monnaies falsifiées qu'ils répandaient frauduleusement en grand nombre dans la circulation. Dans les temps modernes, ces mêmes monnaies et médailles antiques, qui ne sont plus que des objets de curiosité et d'étude, ont exercé encore et exercent toujours la cupidité de faussaires d'un autre genre. Ceux-ci, spéculant sur la curiosité des collecteurs peu instruits, cherchent à répandre, à des prix élevés, quelques pièces qu'ils ont fabriquées pour imiter des pièces antiques auxquelles leur rareté donne une valeur plus ou moins élevée.

Mon but, dans ce Chapitre, est de faire connaître

quelles sont les diverses espèces de pièces fausses, falsifiées dans les temps modernes, et d'exposer les principaux moyens de reconnaître ces falsifications. Les observations qui tendent à donner, autant que possible, une théorie sur ce point, conduisent au double but de reconnaître les pièces fausses, et de se convaincre de l'authenticité de celles qui sont vraiment antiques.

353. Il est hors de doute, au premier aspect, que la principale étude de ceux qui s'occupent de la Numismatique antique doit être de s'assurer de l'authenticité des pièces. Le collecteur plaçant dans ses tiroirs des monnaies et des médailles fausses, le savant s'appuyant sur ces pièces dans la discussion des points d'archéologie qu'il traite, sont à-la-fois, sans le savoir, et trompés et trompeurs. Il semblerait donc que les observations tendant à connaître l'authencité de ces monumens anciens eussent dû être constamment l'objet principal des recherches des Numismatistes. Mais il n'en a point été ainsi, Dès que, dans les temps modernes, les monnaies antiques furent recherchées, les faussaires ne manquèrent pas de les imiter. Les pièces fausses qu'ils répandirent furent presque toutes et pendant long-temps des imitations plus ou moins imparfaites de pièces antiques, ou des produits d'imagination plus ou moins éloignés du style des anciens monumens, et du cercle des choses possibles. Cependant ces pièces d'une fausseté évidente furent long-temps admises comme antiques par les écrivains numismatistes les plus renommés, et conséquemment par

les collecteurs. La principale cause des erreurs des écrivains de ces temps sous ce rapport vient de ce qu'ils étudiaient plutôt les livres que les monumens eux-mêmes, et qu'ils prenaient pour base de leurs assertions ce que les écrivains antérieurs avaient consigné dans leurs ouvrages. Du Choul, Le Pois, Goltzius, et d'autres auteurs du même temps ont publié comme antiques des pièces d'une fausseté évidente, et qui eussent été reconnues aisément si l'on eût voulu les soumettre aux moindres observations critiques. Il faut admettre que les écrivains, les collecteurs et les faussaires de ces temps de l'enfance de la Numismatique n'étaient pas beaucoup plus instruits les uns que les autres sur le point qui

nous occupe.

354. Avec le temps, les recherches prirent une direction plus raisonnée, les monnaies et médailles furent observées avec plus de soin, les imitations sans art ou invraisemblables furent rejetées, les collections s'épurèrent, le goût se forma. Mais en même temps que l'expérience et l'observation préservaient les collecteurs et les savans des tromperies grossières antérieurement admises, les faussaires suivaient aussi une marche égale de perfectionnement dans leurs travaux. Ils devenaient plus habiles, à mesure que les acheteurs devenaient plus difficiles. Dans le dernier siècle, ils abandonnèrent presque entièrement les diverses fabrications de médailles plus ou moins controuvées, de médailles qui n'étaient pas conformes à des pièces antiques. Depuis lors, les faussaires se sont bornés à chercher à imiter le plus

parfaitement possible des pièces d'une antiquité in. dubitable. Les plus habiles d'entre eux se sont livrés particulièrement, lorsqu'ils en ont eu le talent, au mode de fabrication le plus trompeur, mais aussi le plus difficile, celui de la gravure et de l'emploi des coins. Vers le commencement de ce siècle, il y avait quelques hommes fort habiles dans ce genre de travail. Les bords du Rhin et Rome virent frapper des pièces qui trompèrent beaucoup de collecteurs, et qui furent admises dans les cabinets dirigés avec le plus de soins.

355. Ces falsifications avaient eu plus principalement pour but jusqu'alors les monnaies et médailles Romaines qui étaient plus généralement recherchées par les collecteurs. Depuis la fin du dernier siècle, le goût des médailles Grecques s'étant beaucoup plus répandu, les faussaires commencèrent aussi à en multiplier des imitations; mais ceux qui cherchèrent à les falsifier par l'emploi de coins modernes trouvèrent d'abord de bien plus grandes difficultés à imiter le style des pièces Grecques, que celui des pièces de travail Romain.

Depuis le commencement du siècle présent et particulièrement depuis que la paix, succédant à de longues guerres, a facilité les voyages et les communications des peuples, le goût des médailles antiques a pris un grand accroissement. Les nombreux voyageurs qui ont parcouru l'Italie, la Sicile, la Grèce, et même l'Asie et l'Afrique, en recueillant ces monumens, ont encouragé les fouilles et les recherches. Des demandes constantes ont fait hausser les prix,

et les habitans des contrées même les moins civilisées ont cessé de détruire les monumens antiques, en reconnaissant qu'ils pouvaient facilement les vendre à des prix avantageux. Le goût des médailles Grecques s'est particulièrement répandu. Les faussaires n'ont pas manqué de redoubler d'études et d'essais pour tirer aussi parti de cette grande recherche de médailles antiques, et il faut avouer que, dans ces dernières années, ils ont fait de nouveaux et même d'étonnans progrès dans leur art perfide. Ce n'est plus seulement en Italie et en Allemagne que les falsifications sont pratiquées, c'est en Orient même que les artistes gravent des coins à l'imitation des monnaies antiques Grecques. Le choix des pièces qu'ils copient, la composition des variétés qu'ils imaginent sont dirigés avec beaucoup de discernement. Inspirés par les lieux qu'ils habitent et par la vue continuelle des modèles qu'ils cherchent à imiter, ces graveurs retrouvent, en partie, il le faut avouer, le style, la manière et l'originalité des artistes de l'antiquité. Lorsqu'ils savent joindre au talent aussi évident que déplorable, avec lequel leurs coins sont gravés, des mesures bien entendues pour le titre des métaux, leur couleur, la disposition des flans et la frappe, ils produisent des pièces d'une perfection désespérante. Tel est le point où l'on est arrivé maintenant.

356. Quel que soit le degré de perfection trompeuse et funeste auquel sont parvenus les contrefacteurs par le moyen de coins de travail moderne, on peut craindre qu'ils ne gravent à l'avenir des pièces

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