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cédé du moulage employé par les anciens, et dans les détails qui viennent d'être donnés.

388. Pièces fausses de coin moderne. Ce sont les pièces frappées au moyen de coins gravés dans les temps modernes, soit conformes aux pièces antiques, soit seulement imitées, soit imaginaires. Ce genre de falsification a été employé peu après que les médailles antiques furent recherchées et étudiées; mais il faut distinguer à cet égard les diverses époques, parce que cette méthode n'a pas été partiellement abandonnée comme celle des retouches à l'outil, mais qu'elle a été constamment employée et qu'elle l'est encore aujourd'hui.

Les premiers faussaires qui fabriquèrent des pièces de coin moderne ne mirent pas à ce travail les soins, le discernement, ni le goût nécessaires. Nous avons vu, au reste, dans le commencement de ce Chapitre, que les connaissances des auteurs et des collecteurs étaient telles qu'il fallait peu d'habileté pour les tromper (353). Les pièces frappées au moyen de coins modernes furent donc presque toutes fort éloignées du véritable style antique et un grand nombre furent des pièces imaginaires. Dans les détails de la frappe même, on négligeait tous les soins qui auraient pu donner à ces pièces les apparences matérielles de l'authenticité. Il fut fabriqué, à ces époques, une grande quantité de ces sortes de pièces de tous les peuples Grecs et des Romains, en tous métaux, et principalement en argent et en cuivre. C'est surtout en Italie que furent faites ces falsifi

cations.

de

389. Il faut cependant distinguer, parmi les pièces dont nous parlons, un assez grand nombre d'entre elles qui se font remarquer par un goût d'imitation de l'antique assez senti, et par un véritable talent d'exécution. Ces pièces ont valu à leurs auteurs une célébrité qui les a fait sortir de la classe des faussaires, et les a fait considérer plutôt comme imitateurs. Cette opinion s'est d'autant plus accréditée, qu'on trouve un grand nombre d'épreuves des ouvrages ces graveurs, frappées sans aucune recherche de vétusté. On pourrait même croire, à ces apparences, que toutes les pièces qu'ils frappèrent le furent ainsi, et que les faussaires s'emparaient de ces pièces, frappées comme modernes, pour les défigurer par des travaux à l'outil et des patines fausses. Cette opinion, cependant, ne peut guère être admise en thèse générale, et il paraît au contraire probable que les coins des graveurs dont il s'agit furent employés à-la-fois pour des fabrications d'une fausseté préméditée, et pour des épreuves ordinaires d'un travail moderne. Peut-être aussi celles-ci ont-elles succédé aux premières, lorsque la fausseté de ces pièces, bien reconnue, rendit inutile leur multiplication en fabrique imitée de l'antique.

Les graveurs qui ont produit les pièces dont il vient d'être question sont les deux artistes surnommés les Padouans, Michel Dervieux de Florence dit le Parmesan, Carteron de Hollande, et Cogornier de Lyon. On a peu de détails historiques sur ces divers artistes.

39o. Toutes ces tentatives, plus ou moins heu

reuses, plus ou moins adroites, dans l'art de graver des coins à l'imitation de ceux des anciens, ont été suivies d'autres travaux de la même nature, dans lesquels on s'est successivement rapproché du style et de la manière des graveurs de l'antiquité. Dans le siècle dernier, les falsifications frappées étaient devenues très trompeuses; on peut citer parmi leurs auteurs les nommés Weber de Florence, et Galli de Rome. Mais, depuis, quelques fabricateurs ont été plus loin encore. Il faut indiquer ici le nommé Becker, habitant les bords du Rhin, qui, au reste, a publié lui-même des catalogues de ses coins. Ce graveur, et quelques autres, ont acquis une très grande habileté dans ce genre d'imitation. Ils ont réussi également bien pour les pièces Romaines, et, ce qui était plus difficile, pour les Grecques. Le goût des médailles antiques s'étant fort répandu, les voyageurs qui parcourent les contrées baignées par la Méditerranée les ayant recherchées, le prix s'en est élevé, les habitans de ces contrées en ont fait un commerce avantageux, et les faussaires ont redoublé d'efforts pour atteindre à plus de perfection. Ils n'ont que trop bien réussi. Ces fabrications ont été continuées non-seulement en Italie et dans les contrées où elles avaient précédemment lieu, mais aussi dans le Levant. Quelques artistes habitant en Grèce s'y sont livrés et ont produit des imitations d'une grande vérité. On doit citer entre autres un nommé Caprara de Smyrne, établi depuis à Scyros. Les considérations générales, qui ont été exposées, au commen cement de ce Chapitre, s'appliquent entièrement à ce

qui concerne le genre de fabrication au moyen de coins modernes, puisque cette méthode est la seule qui soit maintenant employée avec apparence de succès, attendu la perspicacité acquise par les connaisseurs, et l'habileté des faussaires.

391. Ceux-ci ne se bornent pas au talent d'imitation qu'ils savent employer dans la gravure des coins; ils mettent le plus grand discernement dans le choix des pièces qu'ils copient ou qu'ils imitent, dans la préparation des métaux, dans la disposition des flans, dans l'exécution de la frappe, dans l'imitation des accidens qu'elle entraînait, comme les fentes des pièces et autres défauts de fabrication. Ce sont sur-tout les pièces d'or et d'argent que ces habiles faussaires imitent. Les pièces qu'ils fabriquent ne sont que trop semblables à celles qui sont véritablement antiques; elles trompent souvent des connaisseurs éclairés, et des collections formées et dirigées avec beaucoup de soins, de connaissances et d'habileté, ne sont pas exemptes d'en avoir reçu quelques-unes. Nous renvoyons de nouveau aux notions générales exposées au commencement de ce Chapitre sur ce sujet.

392. Le talent de reconnaître ce genre de fausseté s'acquiert avec d'autant plus de difficulté qu'il n'y a dans les pièces de cette espèce aucun indice matériel de leur fabrication récente, puisqu'elles sont en général en or et en argent, et conséquemment sans patine. Ce n'est que par le sentiment de l'art, le goût du style, l'appréciation du travail, que l'on peut se former une opinion juste. Dans ces sortes

de pièces, les légendes, les chiffres, les monogrammes, qui sont d'un si grand secours dans les autres de falsification ou dans ceux pratiqués jadis genres par le même moyen, ne se trouvent pas plus utiles que les autres parties, tant ces habiles faussaires savent imiter les divers styles des légendes. L'effet général des pièces sur-tout doit être examiné. Cette habileté, cet art de reconnaître la fausseté de pièces aussi bien imitées, ne s'acquièrent que par une longue habitude et par les moyens généraux qui ont été déjà indiqués dans ce Chapitre.

393. Pièces fausses moulées sur des pièces de coin moderne. Ces pièces sont celles que l'on fabrique, au moyen du moulage, sur des pièces de coin moderne, comme nous l'avons vu à l'article des pièces fausses moulées sur des pièces antiques (383). Ce genre de falsification n'est pas commun, puisque ceux qui pratiquent ces moulages doivent préférer les pièces antiques à de fausses pièces de coin moderne, quelque belles que soient ces dernières. Cependant il a été quelquefois employé. Les détails de ce travail sont les mêmes que ceux qui ont été décrits à l'article des pièces fausses moulées sur des pièces antiques. Il en est aussi de même des moyens de reconnaître la fausseté de ces pièces. Nous renvoyons à cet article sur tous ces points.

394. Tels sont les principales considérations qui doivent être exposées sur les monnaies et médailles antiques fausses, dans un ouvrage de la nature de celui-ci. Un travail qui serait plus étendu permettrait d'entrer dans une foule d'autres éclaircissemens

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