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conservation extraordinaire, et que l'on nomme communément pièces à fleur de coin, ont un prix encore plus considérable.

Il reste, pour terminer ce Chapitre, à faire con- . naître quelles ont été et quelles sont les collections numismatiques les plus remarquables.

428. On trouve dans les auteurs anciens quelques passages qui prouvent que des quantités considérables de monnaies étrangères étaient quelquefois portées dans les triomphes, chez les Romains, non-seulement comme valeur métallique, mais aussi comme trophées relatifs aux arts et à l'histoire des peuples vaincus. Quelques autres indications de la même nature doivent faire penser que, dans l'antiquité, quelques personnages recueillaient des séries de monnaies comme objets de curiosité. Cette opinion peut encore être appuyée par un petit nombre de découvertes qui se sont trouvées composées de pièces formant des espèces de suites ou de temps différens en relations ensemble, et de conservation assez égale.

Ces notions sont fort incertaines. Passons aux temps modernes.

429. Le célèbre Pétrarque paraît être un des premiers qui se soient occupés des monnaies antiques lors de la renaissance des Lettres. Il en forma une collection; les Médicis, Mathias Corvinus, roi de Hongrie, Alphonse, roi d'Aragon, en réunirent aussi. Ange Politien dans ses Miscellanea, imprimés en 1490, cite des médailles de la collection des Médicis. Quelques particuliers suivirent bientôt ces

exemples. Grollier, trésorier de France et d'Italie dans le seizième siècle, eut de nombreuses suites de monnaies antiques. Cromwell rassembla aussi une belle suite de médailles.

Il serait trop long et hors des bornes de cet ouvrage d'entrer dans des détails sur les collections célèbres qui se sont formées depuis le quinzième siècle. Celles des Gouvernemens ont été en général conservées, et plusieurs se sont successivement enrichies. Quant à celles des particuliers, elles ont été vendues et disséminées, souvent même peu de temps après leur formation, ou léguées à des établissemens publics. Les enfans ont rarement les mêmes goûts que leurs pères: de là naît la continuelle dispersion de tant de cabinets. Les substitutions ont conservé pendant d'assez longs intervalles des collections d'objets d'arts dans quelques grandes familles; mais depuis long-temps la plupart de ces collections avaient été altérées, lorsqu'elles ont été presque totalement disséminées par suite de la révolution.

430. Quant aux collections actuelles, il serait intéressant d'en présenter le tableau; mais pour être complet, il devrait être plus étendu que ne le comporte un livre élémentaire. Il serait d'ailleurs assez difficile d'obtenir des renseignemens exacts sur tous les cabinets existans. Les catalogues de ceux qui ont eu ou ont encore de la célébrité ont été imprimés, et on les trouvera cités dans le Chapitre XX.

Quelques particuliers possèdent des collections nombreuses et remarquables; plusieurs amateurs n'ont que des choix plus ou moins précieux; un

grand nombre de collecteurs enfin réunissent des séries spéciales plus ou moins intéressantes. Quant aux collections publiques, il en existe dans presque toutes les capitales de l'Europe, dans d'autres villes et dans beaucoup d'établissemens scientifiques ou d'instruction publique. Tous les Gouvernemens montrent une généreuse émulation pour l'augmentation de leurs collections numismatiques. Nous citerons particulièrement les cabinets de Paris, de Londres, de Vienne, de Munich, de Berlin, de Milan, de Florence et de Rome.

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CHAPITRE XIX.

Rareté et valeurs actuelles des Monnaies et Médailles antiques.

431. La première cause de la rareté plus ou moins grande des monnaies ou médailles antiques est évidemment le nombre plus ou moins considérable qui en a été fabriqué. Il est évident aussi que les monnaies d'un personnage qui n'a tenu le pouvoir que pendant peu de jours doivent être plus rares que celles d'un Empereur dont le règne a duré plusieurs années. La quantité des pièces qui ont été découvertes influe sans doute aussi sur la rareté; mais ces découvertes ont lieu généralement en raison du nombre de pièces qui ont été en circulation.

432. Dès que l'on en a formé des collections numismatiques, les observations relatives aux degrés de

rareté des pièces ont été faites, et les collecteurs ont suivi ces indications, soit pour se diriger dans leurs achats, soit pour se rendre compte du mérite de leurs séries. L'esprit humain est tellement organisé, que nous attachons, en général, aux objets de la même nature des valeurs d'affection d'autant plus grandes, que ces objets sont plus ou moins rares, abstraction faite de leurs autres genres d'intérêt et de mérite.

La rareté des monnaies et médailles devait donc servir de base pour en fixer les valeurs et les prix. Cette seconde nature de déterminations avait ellemême des points de départ différens, résultant du nombre des acheteurs, de leurs richesses et de diverses circonstances momentanées.

Pendant long-temps, les notions sur la rareté et la valeur des monnaies et médailles antiques furent peu déterminées ; aucun écrivain n'avait encore établi de base sur ce point, le nombre des collecteurs n'étant pas très-considérable, les catalogues n'ayant pas encore fait connaître ces collections dans leurs détails.

Mais avant d'aller plus loin, il est nécessaire de fixer le sens précis de l'indication de la rareté des monumens numismatiques.

433. L'expression rareté d'une pièce s'entend de la pièce elle-même, dans le sens absolu et général, abstraction faite des circonstances qui peuvent influer sur le mérite de telle ou telle épreuve de cette pièce, circonstances résultant de la fabrication de l'épreuve et sur-tout de sa conservation. On peut dire, sans doute, et l'on dit souvent, en voyant une pièce à

fleur de coin, que cette pièce est rare quand elle est dans un tel état de conservation; mais cette indication n'est pas relative à la pièce même, elle n'a rapport qu'à l'état dans lequel se trouve l'épreuve qu'on a sous les yeux. En d'autres termes, une pièce commune peut être d'une conservation très-rare.

434. L'état de conservation des pièces influe infiniment sur leur mérite, sur l'intérêt qu'elles inspirent, sur la valeur que les collecteurs attachent à leur possession, et conséquemment sur leur prix. Ce genre de mérite, indépendamment de celui de la rareté, comme nous venons de le voir, constitue un élément de l'estimation du prix de chaque épreuve en elle-même, combiné avec les considérations sur la rareté.

435. Mais, comme il faut un point de départ fixe pour les estimations des valeurs des pièces, il a été admis que l'on supposerait toujours aux pièces estimées une belle conservation, laissant à part les degrés de conservation extraordinaire qui ajoutent une valeur supérieure aux épreuves qui ont cet avantage.

436. Il faut encore faire observer que les degrés de rareté ou les prix qui ont été affectés aux pièces s'entendent de toutes les pièces qui portent les types désignés dans l'indication. Nous avons vu, dans le Chapitre VI, combien est grande la quantité des types et des variétés de types que l'on connaît et qui se découvrent tous les jours, et l'immensité des répétitions des pièces identiques, mais de coins différens. Il est donc nécessaire de considérer les indications de rareté ou de valeur comme relatives à toutes

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