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sances et de gloire, telles furent les causes qui contribuèrent à porter alors jusqu'au sublime la pratique des beaux-arts. L'absence de tout système de convention, de tout modèle à suivre, pour ainsi dire, préserva les artistes des fausses routes; et l'examen seul de la nature leur apprit à être simples et admirables comme elle.

L'art de graver les pierres et les monnaies fit les mêmes progrès que les autres, et l'on trouve dans les monnaies de cette époque des preuves nombreuses du point de perfection où étaient parvenus les artistes. Elles sont d'autant plus précieuses, que, parmi les monumens de la sculpture ancienne, ceux que l'on peut attribuer bien positivement à cette époque ne sont pas nombreux.

52. TROISIÈME ÉPOQUE. Monnaies frappées depuis l'avènement de Philippe 11 jusqu'au temps du renversement de la République Romaine sous l'Empereur Auguste. Philippe II ayant été roi en l'an 359 avant J.-C., et l'Empereur Auguste ayant été maître souverain de l'Empire Romain en l'année de Rome 724, trente ans avant J.-C., la durée de cette époque ést de plus de trois siècles.

Ce temps est celui où fleurirent les beaux-arts, alors parvenus à leur apogée chez les peuples Grecs. Métal. On employa l'or, l'argent et le cuivre pendant cette époque.

Légendes. Les inscriptions devinrent plus étendues, à cause des additions que l'on fit aux noms des Peuples et des Villes; on inscrivit sur les monnaies les noms des magistrats, des personnages que

l'on voulait honorer, des divinités, etc., et les indications des années, des monogrammes, etc., etc., etc.

Forme des caractères. Il faut encore, pour cette époque, renvoyer à la Paléographie. On doit cependant observer que la perfection dans les arts produisit aussi des lettres de plus belles formes, mieux placées et plus exactement gravées.

Fabrique. De nouveaux progrès dans la fabrication des monnaies antiques caractérisent cette époque. On y trouve plus de régularité, d'exactitude et d'uniformité. Cette fabrication atteignit alors le plus haut degré de perfection auquel elle soit parvenue.

Ce point où fut porté l'art du monnayage chez les anciens, quant à la partie mécanique, était encore éloigné, sous certains rapports, du degré de perfection auquel cet art a été élevé par les modernes, surtout dans ces dernières années. La différence la plus notable est que les anciens n'ont pas connu l'usage de la virole. Aussi toutes les pièces frappées dans l'antiquité sont-elles plus ou moins imparfaites sous le rapport de l'exacte rotondité et de la concordance des deux coins; ce qui leur donne une apparence d'imperfection aux yeux du commun des hommes, habitués qu'ils sont à la régularité de nos monnaies actuelles.

Les moyens mécaniques connus et employés dans l'antiquité étaient fort simples et bien éloignés de ceux qui ont été découverts dans les temps modernes. Il y a une grande différence entre le simple marteau, avec lequel les anciens frappaient les monnaies, et les balanciers de nos jours. Cette considé

ration rend plus remarquables les résultats obtenus par les anciens avec des procédés imparfaits. Quant à la gravure des types, une grande différence se trouve entre les monnaies antiques et celles des temps modernes, c'est le haut relief des unes comparé au travail entièrement plat de celles-ci. Ce travail de haut-relief était préféré par les artistes, comme leur donnant plus de ressources pour la perfection de leurs ouvrages; d'un autre côté, la rareté des métaux précieux et celle du numéraire circulant étaient telles, que l'on n'avait pas senti la nécessité d'une fabrication de monnaies plates qui pussent s'empiler et être plus facilement comptées par quantités considérables. Ces circonstances ont servi à l'avancement de l'art de la gravure et à nous en conserver de si nombreux monumens; car, avec un travail de bas-relief, les artistes anciens n'auraient pas produit des ouvrages si parfaits. Dans les temps modernes, les moyens mécaniques, perfectionnés, ont rendu les monnaies entièrement exactes et uniformes, et la nécessité d'en compter de grandes quantités en les empilant a porté à leur donner peu de relief.

Style de l'art. Pendant cette époque où l'on vit fleurir les beaux-arts, la gravure des monnaies se maintint dans le degré de perfection auquel elle était parvenue. Les mêmes Les mêmes genres de mérite que l'on trouve dans les monumens de la sculpture et du dessin de ce temps brillent sur les monnaies, dont le travail était, sans aucun doute, confié dans beaucoup de villes aux plus habiles artistes. Les monnaies de ce temps que l'on peut citer comme des chefs-d'œuvre

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de l'art sont en si grand nombre, que les indiquer serait sortir des bornes de cet ouvrage. La quantité de pièces, qui, sans être de ce haut point de perfection, offrent cependant un travail remarquable, prouve combien était grand le nombre d'artistes habiles qui s'occupaient de la gravure des coins. On a regardé comme extraordinaire, d'après ces considérations, que les écrivains anciens ne nous aient pas conservé les noms de quelques graveurs de monnaies. Il est probable que la gravure des coins était pratiquée par les artistes qui gravaient les pierres fines, et que ce dernier art était considéré comme comprenant l'autre. En effet, pourquoi Pline, qui rapporte les noms des plus habiles graveurs en pierres fines, n'aurait-il pas cité aussi les graveurs en médailles, puisque un si grand nombre de ces pièces sont des chefs-d'œuvre de gravure? On ne voit sur les monnaies antiques le nom d'aucun graveur, sauf une seule exception authentique qui se trouve sur une monnaie de Cydonia de Crète, portant: NEYANTOE EПOEI (pour EПOIEI) (fait par Nevantus). Cette absence du nom des graveurs sur les monnaies s'explique au reste fort bien par l'importance que l'on attribuait au droit d'y inscrire les indications de la souveraineté. Peut-être, au reste, quelques-uns des monogrammes qui se trouvent sur les monnaies Grecques sont-ils les initiales des noms des artistes qui les ont gravées. Nous n'avons sur ce point aucun renseignement, même probable.

Il est nécessaire de remarquer ici que, dans cette époque, que l'on peut nommer l'âge d'or des beaux

arts, ce n'est pas seulement en Grèce, et dans les autres contrées où la culture des arts avait marché d'un pas égal, comme la Grande-Grèce et la Sicile, qu'il fut frappé des monnaies d'un beau travail. Des pays dont le peu d'aptitude aux sciences et aux arts était passé en proverbe, comme la Béotie et l'Arcadie; des contrées nommées barbares par les Grecs, comme la Thrace et la Bithynie; des villes lointaines, comme Cyrène et Marseille, eurent des monnaies dont la perfection est égale à celle des peuples Grecs les plus renommés dans la pratique des arts libéraux.

53. QUATRIÈME ÉPOQUE.- Monnaies frappées depuis le temps d'Auguste jusqu'à l'Empereur Hadrien. Auguste ayant été maître souverain de l'Empire Romain en l'an 724 de Rome, trente ans avant J.-C. et Hadrien étant devenu Empereur en l'an 117 de J.-C., la durée de cette époque est d'environ cent cinquante ans.

La décadence des arts, la diminution des prérogatives et de l'importance des peuples Grecs commencèrent à se faire sentir pendant cette époque. Le nombre des monnaies Autonomes diminua à mesure que s'établit l'usage de frapper des monnaies aux effigies Impériales. Un grand nombre de Villes perdirent ou abandonnèrent le droit de frapper monnaie, comme on l'a vu, Chapitre II (26). Il résulte de ces causes que le nombre des monnaies d'âge incertain est très-restreint pour ces temps.

Métal. Les monnaies de cuivre devinrent alors beaucoup plus nombreuses que les autres, l'argent ne fut plus guère employé que pour les monnaies

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