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de gouvernement et de limites. Ces états commencèrent à diverses époques, suivant leur position sociale et l'état des arts, à frapper des monnaies plus ou moins nombreuses, plus ou moins imparfaites. Avec le temps, le monnayage s'étendit, se perfectionna. Lors de la chute de l'Empire d'Orient, presque tous les peuples connus frappaient monnaie. Ces divers systèmes monétaires font partie de la Numismatique du moyen âge et moderne.

64. Il pourrait paraître plus convenable de ne pas diviser ainsi la Numismatique en ancienne et en moderne, et de faire du tout un seul corps de doctrine et de classification. Mais les temps anciens sont si différens, sous tant de rapports, de ceux du moyen âge et des époques modernes, que la Numismatique ancienne forme réellement une science totalement distincte. Les personnes qui l'étudient s'occupent en général très-peu des temps postérieurs.

65. On vient de voir quelles sont les limites chronologiques de la Numismatique ancienne en général. Celles de la Numismatique des États ou Provinces en particulier se trouvent établies par l'examen des monnaies de chaque État ou Province.

66. Quant aux limites géographiques, on les connaîtra aussi parfaitement par le tableau de tous les peuples qui ont frappé monnaie; ce tableau se trouve en tête de la nomenclature des pièces des Peuples, Villes et Rois.

62. On voit donc que le monnayage fut inventé dans le VII. siècle avant J.-C., et que la Numismatique ancienne se prolonge jusqu'au milieu du XVe siècle de l'ère chrétienne; ce qui donne en tout une durée de vingt et un siècles.

Mais il faut observer que la Numismatique ancienne ne se trouve prolongée jusqu'à la prise de Constantinople que pour ne pas séparer les dernières monnaies de l'Empire d'Orient de la série des monnaies Romaines des temps antérieurs. Les Empereurs d'Orient, en effet, étaient les successeurs d'Auguste, d'Antonin et de Constantin, et malgré la décadence de leur pouvoir, ils forment une succession non interrompue de souverains du même peuple, tout réduit et dégénéré qu'il devînt successivement. Ces monnaies furent conçues dans le même système que les précédentes et circulèrent constamment de préférence à toutes les autres. On a regardé d'ailleurs comme difficile de fixer, quant à l'Empire Romain, une époque quelconque où finirait la Numismatique ancienne, pour passer à celle des temps modernes. La série complète des monnaies de l'Empire Romain d'Occident et d'Orient a donc été comprise dans la Numismatique ancienne. On trouvera dans le Chapitre XVII des idées plus développées sur ce sujet, et quelques vues nouvelles qui peuvent mériter d'être méditées.

63. Pendant la durée de l'Empire d'Orient, les divers peuples de l'Europe furent conquis ou séparés de l'Empire Romain. Ils formèrent des états indépendans que l'on vit successivement changer de maîtres,

de gouvernement et de limites. Ces états commencèrent à diverses époques, suivant leur position sociale et l'état des arts, à frapper des monnaies plus ou moins nombreuses, plus ou moins imparfaites. Avec le temps, le monnayage s'étendit, se perfectionna. Lors de la chute de l'Empire d'Orient, presque tous les peuples connus frappaient monnaie. Ces divers systèmes monétaires font partie de la Numismatique du moyen âge et moderne.

64. Il pourrait paraître plus convenable de ne pas diviser ainsi la Numismatique en ancienne et en moderne, et de faire du tout un seul corps de doctrine et de classification. Mais les temps anciens sont si différens, sous tant de rapports, de ceux du moyen âge et des époques modernes, que la Numismatique ancienne forme réellement une science totalement distincte. Les personnes qui l'étudient s'occupent en général très-peu des temps postérieurs.

65. On vient de voir quelles sont les limites chronologiques de la Numismatique ancienne en général. Celles de la Numismatique des États ou Provinces en particulier se trouvent établies par l'examen des monnaies de chaque État ou Province.

66. Quant aux limites géographiques, on les connaîtra aussi parfaitement par le tableau de tous les peuples qui ont frappé monnaie; ce tableau se trouve en tête de la nomenclature des pièces des Peuples, Villes et Rois.

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Personnes préposées à la fabrication des Monnaies chez les Anciens.

67. On ne trouve, dans les écrivains anciens qui nous restent, aucune notion relativement aux magistrats ou officiers publics qui étaient chargés de la fabrication des monnaies chez les peuples Grecs. Les monnaies elles-mêmes et les autres monumens ne nous apprennent rien à cet égard. Il est hors de doute que les premiers magistrats des villes qui émettaient des monnaies donnaient à cet important objet les soins convenables. Les rapports de conformité que l'on reconnaît entre les monnaies de diverses contrées, conformité nécessitée par les relations commerciales, prouvent que le monnayage était dirigé avec les connaissances et l'exactitude nécessaires dans cette matière. Mais nous ne connaissons aucun fait positif relativement à ceux qui en étaient chargés. Une belle inscription qui se rapporte aux finances des Athéniens, et qui a été publiée par l'abbé Barthélemy, ne contient rien sur ce point.

68. On n'en sait pas davantage relativement aux ouvriers qui s'occupaient, chez les Grecs, des travaux du monnayage.

69. Quant aux artistes qui gravaient les coins des monnaies des peuples Grecs, nous ne trouvons non

plus dans les écrivains anciens aucun renseignement qui leur soit relatif, ainsi qu'on l'a déjà vu dans le Chapitre précédent. Le silence des écrivains sur ces artistes est d'autant plus étonnant que quelques auteurs, et Pline sur-tout, nous ont conservé les noms de plusieurs graveurs en pierres fines. Un très-grand nombre de monnaies Grecques offrent un travail admirable, quelques-unes sont de véritables chefsd'œuvre; il est hors de doute que, dans la plupart des villes, la gravure des coins était confiée aux plus habiles graveurs. Ces artistes auraient donc mérité d'être nommés et célébrés par les écrivains. Il semble l'on doit conclure de ce silence des auteurs et de la beauté des types monétaires, que les graveurs en pierres fines étaient toujours chargés de la gravure des coins des monnaies, et que ce dernier art n'a pas été mentionné par les écrivains, parce qu'il était considéré comme faisant partie de celui de la gravure en pierres fines. Le style des types des monnaies, et le système employé généralement dans la gravure des monnaies Grecques, comparés avec le travail des pierres gravées des mêmes peuples et des mêmes temps, viennent à l'appui de cette opinion.

que

Une objection peut être faite à cette idée, c'est que les artistes habiles qui plaçaient leurs noms sur un assez grand nombre de pierres gravées auraient pu les inscrire aussi sur les monnaies, tandis qu'on n'en trouve qu'un exemple sur celles de Cydonia de Crète; il a été cité au Chapitre précédent (52). La réponse à cette objection est facile, quand on pense au principe généralement admis dans l'antiquité re

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