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une considération qui peut être indiquée comme décisive, et c'est la plus importante de toutes celles qui se rapportent à cette matière, c'est l'absence des lettres S. C. sur la presque totalité de ces pièces. On a vu, Chap. II (33 et suiv.), que la fabrication de la monnaie Romaine de cuivre dépendait du Sénat et qu'en conséquence toute cette monnaie portait ces deux lettres. Puisqu'elles ne se trouvent pas sur les pièces de dimension supérieure à la première forme nommée Grand-bronze, on peut en conclure que ces pièces n'étaient pas ordonnées par le Sénat, et conséquemment n'étaient pas des monnaies, mais de véritables médailles.

87. Les médaillons formés de deux métaux sont évidemment dans le même cas, et leur fabrique recherchée en est une preuve suffisante.

Les soins apportés à la gravure et à la fabrication de la plupart de ces grandes pièces fortifient encore l'opinion qui les considère comme des médailles. Leur rareté, je le répète, est un argument d'un grand poids; car nous pouvons citer les médaillons de bronze de Trajan-Dèce, qui portent les lettres S. C. et peuvent conséquemment, jusqu'à un certain point, être considérés comme ayant été monnaies. Ces médaillons sont communs.

88. Quant au but pour lequel ces pièces étaient frappées chez les Romains, et quan aux usages aux quels elles étaient destinées, nous sommes, comme pour les médaillons Grecs, dans l'impossibilité de rien avancer de positif. Plusieurs de ces médaillons ont pu servir pour les distributions d'argent ou libéralités

des Empereurs, pour les jeux et pour divers usages religieux et civils. L'absence de tout témoignage clair et positif nous laisse dans une incertitude complète. Les types et les légendes de ces pièces ne fournissent que peu de lumières sur ce point, et ces types sont quelquefois même plus simples que ceux des monnaies des mêmes princes.

Ces considérations doivent être terminées par les détails qui se rapportent à quelques autres pièces de nature particulière, qui, sans aucun doute, ne peuvent pas avoir été des monnaies.

89. Les plus remarquables de ces pièces sont celles que l'on nomme médaillons Contorniates. Ce nom moderne leur a été donné probablement à cause d'un cercle creux, placé au bord de toutes ces pièces. Elles sont en bronze seulement, de divers diamètres, mais ordinairement de celui des médaillons, et de peu d'épaisseur. Le rond creux, d'où ces pièces paraissent avoir pris leur nom, règne près des bords. Le travail a très-peu de relief. Ces pièces représentent à l'avers la tête d'un souverain ou d'un personnage illustre Grec ou Romain, et au revers un sujet de diverse nature, assez fréquemment relatif aux jeux du cirque ou scéniques, aux courses, aux chasses, ou à des particularités mythologiques. On remarque, dans le champ, des monogrammes en relief ou en creux, qui paraissent ajoutés après coup. Les légendes sont Grecques ou Latines. L'aspect de ces pièces est entièrement différent de celui de toutes les autres monnaies et médailles de l'antiquité. Ces pièces sont en

général rares et les plus grands cabinets en renferment peu.

Divers auteurs se sont efforcés de fixer l'âge de ces pièces et leur but. Quelques-uns d'entre eux ont attribué beaucoup de ces médailles aux époques respectives dans lesquelles vivaient les personnages qu'elles représentent. Cette opinion n'est pas soutenable, car les Contorniates offrent les traits de personnages qui ont vécu à des époques et dans des contrées fort différentes; il n'y a point de rapport de travail entre ces pièces et celles fabriquées réellement dans les temps où vivaient les personnages qui y sont représentés; tandis qu'au contraire les Contorniates sont évidemment tous de la même époque ou du moins ont été fabriqués à peu d'intervalle les uns des autres. L'opinion la plus vraisemblable est que ces pièces ont été faites à Constantinople, depuis que cette ville devint la capitale de l'Empire, jusqu'au règne de Placide Valentinien III. Quant au but dans lequel ces pièces ont pu être fabriquées, on ne sait rien de positif; il est probable qu'elles étaient destinées à servir de tessères ou marques pour divers genres d'utilité dans les jeux et autres cérémonies publiques.

90. Il existe encore d'autres pièces de diverses espèces avec ou sans inscription, sans relations de fabrique entre elles ou sans rapports avec les séries connues, en cuivre ou en plomb, qui ne peuvent pas avoir été des monnaies, et doivent être considérées comme des tessères, des jetons, ou des marques

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ayant été employés à divers usages ou services soit publics, soit particuliers.

91. Nous terminerons ces indications, en parlant d'une autre nature de pièces qui représentent des sujets libres, et ne peuvent pas être considérées comme ayant été des monnaies. On verra, Chap. XII (322) qu'il existe des pièces Grecques de cette espèce fabriquées dans la Macédoine, qui ont très-probablement été des monnaies. Mais il s'agit ici de pièces Romaines ayant eu certainement une autre destination, et que l'on doit considérer comme ayant été médailles. On leur a donné le nom de Spintriennes, mot dont l'étymologie indique l'espèce des sujets figurés sur ces pièces. Il n'en existe qu'en cuivre, d'un module un peu supérieur au Petit-bronze. Elles portent toutes d'un côté un numéro et de l'autre un sujet; on en connaît environ cinquante différentes; cependant elles sont rares. Tout, dans l'aspect de ces pièces, indique qu'elles n'ont pas pu être des monnaies, mais bien des jetons ou tessères qui servaient dans quelques réunions dissolues. Les sujets variés qu'elles représentent, bien éloignés du caractère que l'on remarque sur les pièces frappées en Macédoine, et qui sera signalé au Chapitre XII, attestent que leur objet était de fixer l'attention sur ces représentations. On pense que ces pièces, qui appartiennent à une seule époque, ont été fabriquées dans les dernières années du règne de Tibère et par les ordres de ce prince débauché, alors retiré à Caprée; et de fait on en a trouvé plusieurs dans cette île (323).

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CHAPITRE VI.

Fabrication des Monnaies et Médailles antiques.

92. Les anciens ont connu et pratiqué deux procédés la fabrication des monnaies: elles ont pour été ou moulées ou frappées. Un grand nombre de pièces de quelques contrées, qui ont été sans aucun doute frappées, conservent sur leurs bords des traces de moulage. Ces traces indiquent que les flans de ces pièces ont été moulés avant d'être soumis à l'opération de la frappe. Il convient d'examiner quels sont les renseignemens que nous fournissent les auteurs et les monumens sur chacun de ces deux modes de fabrication, et d'indiquer dans quels pays et à quelles époques ils furent particulièrement employés.

93. Le titre donné chez les Romains aux Triumvirs monétaires, Auro, Argento, Aeri, Flando, Feriundo, ainsi que diverses inscriptions antiques, attestent que le procédé de la fusion était employé, dans le monnayage, non-seulement pour fondre les métaux, mais encore pour les former en monnaies. Ces renseignemens sont confirmés par l'existence de moules de terre cuite, qui servaient à couler des 'monnaies, et qui ont été trouvés en assez grand nombre. Ces moules, dont il va être bientôt ques

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