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le plus méridional est passablement haut; mais celui qui surmonte la pointe assez élevée est d'une très-grande hauteur. Je l'ai nommé pic Fuss. Il est par 50° 15' 10" N. et 155° 10' 30" à l'E. Depuis le cap Vasilieff, la côte se prolonge jusqu'au N. E. q. N. sur une étendue de 19 milles jusqu'à une pointe de terre assez haute, dont l'extrémité se termine en une langue de terre aplatie. La côte, d'abord plate comme la pointe S., s'élève ensuite graduellement et va former une chaine de montagnes de hauteur médiocre, sur lesquelles on apercevait encore de la neige, qui ne fond pas, puisque sous ce rude climat l'été ne dure que pendant les mois de juillet et d'août. Quoique l'aspect de la côte S. E. de l'ile soit généralement montagneux, il s'y trouve cependant des vallées qui paraissent être très-susceptibles de culture; mais on n'en découvre nulle part aucune trace. Rien n'indique non plus qu'elle soit habitée.

La pointe S. E. et une autre située par 50° 19′ 10′′ N. et 155° 46' à l'E. forment une grande baie qui s'enfonce à plus de 5 milles dans les terres. Nous y aperçùmes, le long de la côte escarpée, une ouverture profonde dans laquelle se trouve peutêtre un bon port. Depuis la pointe septentrionale de ceite baie, la côte se dirige au N. 48° E. jusqu'à la pointe orientale qui est par 50° 28′ N. et 156° 9'. On la reconnaît à une haute montagne qui en est voisine. Une autre montagne plus haute se trouve dans la même direction, mais un peu plus au N. Toute celle côte est montagneuse, et le rivage en est escarpé. Sa direction est au N. N. E., depuis la pointe orientale jusqu'à la plus septentrionale. Paromushur, Paromouschir.

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Choumtchou et Paromouchir sont très-sujettes aux tremblements de terre et aux inondations. En 1737 et en novembre 1742, Krachenninikow, qui se trouvait alors au Kamtschatka entendit parler de violentes commotions souterraines dans ces iles, et Steller 2 cite aussi de semblables révolutions.

Chirinki gît au S. O. de Paromouchir par 50° 10' de latitude N. et 154° 58′ de longitude à l'E. Elle est à peu près aussi longue que large. Ses côtes, qui présentent quelques découpures, n'offrent aucun abri, ce qui empêche cette île d'être plus fréquentée. Elle est surtout remarquable pour le navigateur par

1 KRUSENSTERN. Voyage autour du monde. etc., t. II. p. 254. 258STELLER. Beschreibung von dem lande Kamtschatka; Frankfurt und Leipzig, 1774. in-8°.

une montagne d'une grande hauteur ayant tout à fait la forme d'une ruche d'abeilles 1. Schirinki, Siringhi.

Mankanrouchi repose à 34 kilomètres au S. O. de la dernière île. Elle est couverte de broussailles et mal arrosée, mais elle abonde en renards rouges, et une multitude de phoques sont pris sur ses rives. Cette île, plus grande que la précédente, présente plusieurs baies dans la partie septentrionale. Kukumiwa de Müller, Monkauruski, Mankanrouschi, Makan Kur Assey, Makarourou.

Au S. O. de Mankanrouchi et à 8 milles de distance, est situé le rocher Avos, par 49° 47′ de latitude N., et par 154° 10′ de longitude orientale, découvert le 23 octobre 1806 par le lieutenant Chwostoff, de la marine russe, commandant la Junon, bâtiment de la Compagnie américaine. Il est entouré d'un récif à fleur d'eau très-dangereux et peu reconnaissable au loin, car le capitaine de la Junon le prit de prime abord pour sa conserve, séparé qu'il en était depuis plusieurs jours, et du nom de laquelle il appela ce rocher 2.

Onekotan s'étend au S. de Paromouchir, dont elle est séparée par un détroit de 19 milles de largeur, fort prisé des navigateurs de ces mers pour sa sûreté; aussi tous les bâtiments allant d'Okhotsk au Kamtschatka ou en Amérique et au retour choisissent-ils de préférence ce canal 3. Cette île, très-vaste, possède dans une direction N. E. q. N. et S. O. q. S. une longueur de 28 milles. Sa largeur est à quelque chose près de la moitié de sa longueur. On y remarque dans l'intérieur plusieurs hautes montagnes volcaniques. Sa côte occidentale, plus sinueuse, offre plusieurs caps importants; la pointe S. O.. nommée par le capitaine Krusenstern cap Krenitzin, git, d'après les observations faites à bord de la Nadiéjeda, par 49° 19' de latitude N. et 154° 44′ de longitude E., et l'extrémité S. E. de l'ile, qui forme encore un promontoire, repose à 2 milles à peu près plus au S. Les productions d'Onekotan sont entiè

A. H. PALMER. Memoir geographical, polit., and commerc. on the present state, product. resources, and capabilities for commerce, of Siberia, Mandchuria and the asiatic islands of the Northern Pacific ocean; NewYork, 1848, broch. in-8°, p. 47.

Ce rocher est marqué sur la carte publiée, en 1802, par le Dépôt des cartes de l'état-major russe, sous le nom de Magetshadack, ou île des Lions Marins. KRUSENSTERN. Mémoires hydrographiques, t. II, p. 192.

3 KRUSENSTERN. Mémoires hydrographiques. t. II, p.

193.

rement les mêmes que celles des iles voisines. Anakutan, Muschu de Müller.

Caramokotan est située au S. O. q. S. et à 8 milles d'Onekotan. Le canal qui sépare ces deux îles est sain, mais les courants y sont si violents que par un temps faible ou par un calme le passage en devient dangereux. L'ile possède une forme ronde, son diamètre est de 7 milles; elle se reconnaît très-bien de la mer par un pic très-haut qui s'élève dans son milieu et qui repose par 49° 8' de latitude N. et 154° 39′ 10′′ de longitude E. Elle parait habitée, et abonde en renards, en phoques et en loutres. Araumakutan de Müller, Charamokotan; Kotan (Kharamo Kotan). Dans le voisinage, la déclinaison de l'aiguille (2 juin 1805) était de 5° 1' à l'E. Plus au N. les capitaines King et Sarytcheff avaient trouvé précédemment la déclinaison entre 4 et 5° à l'E. Les observations de la veille de la Nadiéjeda ne l'avaient portée que de 1o 27' à l'E. 1.

Chiyaskotan est la suivante, et repose au S. O. q. O. de la précédente. Le détroit qui les sépare est large, ouvert, mais les courants y sont très-rapides2. Sa longueur, dans une direction N. N. E. et S. S. O. est de 6 lieues, et son milieu est situé par 48° 52′ N. et 154° 8' E. Elle est allongée et étroite; à sa partie septentrionale on trouve une montagne. Il existe à la partie S. O. une ouverture profonde qui doit aboutir à un

1 Voyage autour du monde, t. II, p. 126.

* Entre Kharamonkotan et Chiachkotan, le détroit est de 8 milles de largeur; les côtes sont sûres, mais les courants y sont si forts, que, par un vent faible, le passage pourrait être dangereux. KRUSENSTERN. Voyage autour du monde; trad. française, t. II, p. 126. Cette description, si l'on se reporte à la carte du voyage de Krusenstern, semble évidemment s'appliquer au détroit, entre Onekotan et Caramokotan, car la distance entre Caramokotan et Chiyaskotan n'est pas de 8 milles, mais un peu plus du double de cette longueur. Il y a donc là une erreur de traduction, mais que nous n'avons pu vérifier faute de pouvoir consulter l'édition russe. Puisque nous en sommes sur ce chapitre, nous ferons remarquer, dans l'édition française du voyage de Krusenstern, une discordance fâcheuse qui, bien probablement, se trouve aussi dans l'ouvrage original. Au tome II, page 122, Moussir est décrite comme élevée et de peu d'étendue; et dans le même volume, page 173, il est dit : « Moussir est une île petite et basse que l'on ne peut apercevoir de loin Nous comprenons parfaitement que l'on puisse tomber dans des erreurs; mais, dans des ouvrages aussi sérieux que ceux qui ont rapport à la science nautique, de telles contradictions devraient être inconnues.

mouillage quelconque, mais plus ou moins bon. Schis-Kotan, Shyashkotan, Siyas Kotan, Assi-Kar1 (ou Assi-Kotan, pays de la nuit) des habitants de Yeso.

Ikarma est différemment placée sur toutes les cartes des Kouriles. Suivant la carte du géodésiste russe Gilaeff (dont les relevés ont été faits en 1790), déposée à l'amirauté russe, et d'autres anciennes cartes russes, elle repose au N. de Chiyaskotan. Dans la carte du voyage de l'amiral Sarytscheff, cele de l'état-major russe, elle est située au S. Bien que l'amiral Krusenstern, d'après ces premières autorités, ait placé Ikarma au N. de Chiyaskotan, nous pensons que l'on doit lui assigner une position plus à l'O. de cette dernière île, car Müller, Krachenninikow, Pallas, Steller, qui sont des autorités que l'on ne doit pas dédaigner, s'accordent pour la décrire dans cette situation. Ikarma n'est qu'un rocher volcanique de peu d'étendue. Emarka de Müller, Ikarina (Yekarma), Ekarma.

Chirinkotan git à 8 lieues à l'O. de l'extrémité méridionale de Chiyaskotan. C'est une île petite, ronde, et sa circonférence n'atteint pas au delà de 7 milles de développement. Ses côtes sont hautes et rocheuses. Mushachu de Müller, Tchirenkotan, Tschimkutan.

Les Embûches forment un petit groupe composé de quatre ilots dont nous devons la reconnaissance au capitaine Krusenstern. L'un de ces îlots est très-bas; aussi ne le trouve-t-on sur aucune carte, avant la campagne du célèbre navigateur russe. Elles sont situées par 48° 35' latitude N. et 153° 44' longitude E., à peu près à 15 milles au S. E. q. E. de Chirinkotan. A cet endroit, les courants portent avec beaucoup de violence vers le N. O. et rendent la mer fort houleuse. Près des Embûches, par 48° 10' de latitude et 155° 25′ 30′′ de longitude, l'expédition Krusenstern reconnut l'existence d'un courant au S. O.S., et dont la force était de 1 mille par heure.

Rankok est petite, montueuse, couronnée par un pic vo'

1 RINSIFEÏ raconte la visite à Chiyaskotan des habitants de Yeso. « On y trouve, dit-il, des saumons en grand nombre; ils remontent par troupes avec le flux dans les fleuves et se poussent l'un l'autre. Qnand vient le reflux, les habitants les prennent sans filets et simplement à la main. ・ Aperçu des trois royaumes, p. 199.

1 Krusentern, dans son Voyage autour du monde, parle à la fois de Moussir et de Raukok; dans son mémoire sur la carte des Kouriles, il annonce que cette

canique qui en couvre toute l'étendue et auquel on doit attribuer la formation de l'île. Le rivage comblé par des éruptions continuelles ne présente plus, un peu au brge, que des hautsfonds et des bancs sur lesquels les vagues de la mer viennent se briser continuellement. La pointe di S. O. se distingue par une colline isolée sur le rivage, et l'extrémité N. O. par une sorte de terrasse escarpée qui se termine par une pointe basse. Le débarquement est fort difficile à cause de la violence des lames qui viennent se briser sur les côtes. Une multitude d'oiseaux de mer volaient autour de cette ile et paraissaient en être les seuls habitants1. Le pic de l'ile est situé par 48° 16' 20" de latitude N. et par 153° 15' de longitude E.

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Krachenninikow dit, d'après les rapports des naturels, que les Japonais tirent de cette île de la mine dont ils chargent de gros vaisseaux; mais il est très-probable qu'il y a quelque erreur dans la désignation de l'ile à laquelle il attribue cette production minéralogique. Schokæki de Müller, Rachkoke, Raikoké, Rakko aki.

Mataua est séparée de la précédente par le détroit de Golownin, appelé ainsi par le capitaine Ricord. D'après ce marin, il aurait 10 milles de largeur; suivant les mesures de Krusenstern, ce ne serait que 8 milles; les courants y sont forts et portent vers l'O. Cette ile, dans sa direction du N. au S. possède un peu plus de 7 milles de longueur; dans la partie N. se trouvent plusieurs riches vallées et plaines habitables. Environ cent des habitants payent tribut à la Russie 3. Le point le plus important de l'ile est le pic Sarytscheff, nommé ainsi par Krusenstern en souvenir de l'amiral russe de ce nom, situé

dernière île doit être désormais effacée, et enfin. dans son Atlas du Pacifique, il établit le nom de Raukok à la place de celui de Moussir. Ainsi, du Moussir des Ainos, qui veut dire ile, et s'applique à des points sans importance, à des îlots, c'est-à-dire bien certainement ici aux Embûches, on a fait une île à part et qui, n'existant pas, s'est toujours trouvée confondue avec Raukok. De là, on le comprend facilement, des erreurs sans nombre. Il suffit, du reste, de jeter un coup d'œil sur les cartes japonaises des Kouriles, pour reconnaitre la véritable acception de Moussir (ou Moussiya, dans la carte de Klaproth), qui s'y trouve répété plusieurs fois, et toujours se rapportant à des points peu remarquables, à des roches, à des îlots.

1 KRUSENSTERN. Voyage autour du monde, t. II,
Description du Kamtschatka, t. ler, p. 75.
3 L. PALMER. Mem. geograph., p. 48.

P. 122.

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