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dans le milieu par 48° 6' latitude N. et par 153° 12′ 30′′ de longitude E. Motogo de Müller, Motofa, Motoua, Mutoua, Matona. Le 11 juillet, entre les îles Ikarma, Chirinkotan, Raukok, l'expédition de Krusenstern trouva la déclinaison de l'aiguille aimantée de 3o 12' à l'E. Le canal entre Mataua et Raschaua, appelé par Krusenstern détroit de la Nadiéjeda, possède 16 milles de largeur et offre l'un des meilleurs passages pour traverser la chaîne des Kouriles. Il y existe un fort courant portant à l'O. 1.

Raschaua s'étend au S. un peu vers l'O. de la précédente, elle est presque ronde et possède cinq lieues de circonférence. Elle est montagneuse et couverte de bois au milieu desquels vivent les animaux sauvages que recherchent les habitants pour le commerce des pelleteries. Les côtes de l'ile sont rocheuses et ses baies sablonneuses. Le milieu de l'île gît par 47° 47' latitude N. et 152° 57' longitude E. Schaschowa de Müller, Rassegu, Rashau, Raschoua, Rastoua, Renniketsia.

Ouschischir est composée de deux petites îles jointes ensemble par un récif de 1/4 de mille de longueur; chacune possède une longueur d'une demi-lieue dans une direction N. N. E. et S. S. O.; sur les côtes N. E. et S. E. de l'île se trouvent deux baies ouvertes; mais il n'y a nulle part de mouillage sûr, et comme partout les côtes sont profondément escarpées et hérissées de rochers, le débarquement est presque impossible. Le long de Raschaua et d'Ouschischir on ne trouve qu'une sorte de poisson que les habitants appellent sir-bock; il est de la grosseur et de la forme d'un gorbouscha, espèce de saumon, et de couleur rougeâtre; on le prend à l'hameçon entre les rochers 2. La pointe N. d'Ouschischir, d'après les observations faites à bord de la Diane, est située par 47° 35′ 15" de latitude N., la partie S. E. par 47° 33′ et 152° 45′ de longitude E. La pointe méridionale par 47° 32′ 40′′ N. et 152° 38′ 30′′ E. (?). Les marées y montent à plus de 12 pieds. La variation y était nulle en 1811.

De l'ile septentrionale d'Ouschischir s'étend une traînée de rochers qui court pendant 5 milles de longueur dans la direction de Raschaua. Deux de ces rochers, auxquels le capitaine Golownin donna le nom d'un des officiers de son vaisseau,

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2 GOLOWNIN. Histoire de sa captivité, etc.. t. Ier, p. 39.

Srednoï, sont séparés par un intervalle de 100 toises environ, mais unis néanmoins par un récif de petites roches; ils ont à peu près 200 toises de circonférence. Les deux îlots Srednoï gisent au S. O. et à 6 milles de l'extrémité S. de Raschaua, et au N. N. E. et à 3 milles 3/4 de la plus proche des îles Ouschischir; leur étendue E. et O. est de 1 mille. Le passage entre Raschaua et Srednoï, qui a été visité par Golownin, fut trouvé parfaitement sain et très-sûr 1. Utitir de Müller, Oosheesheer, Ussussyr, Ousi siri, Beroï d'Arrowsmith (47° 30' lat. N. et 152° 45′ long. E.)

Ketoi se trouve à 12 milles 12 au S. 34o O. d'Ouschischir. Le détroit entre ces deux îles est sain, bien que les courants y soient rapides; la mer s'y élève aussi à une grande hauteur. La Pérouse rencontra près de cette île un courant qui en deux jours l'emporta à 40 milles vers l'O. Ketoï, petite terre de 3 lieues de circonférence, est une ile fort accidentée; le pic qui la couronne est élevé, et ses derniers penchants viennent aboutir presque au rivage. On y trouve en abondance des renards blancs et ceux de la variété rouge à ventre noir; enfin, d'après Müller, elle produit des roseaux dont on fait des flèches. A 1 mille au large de la partie S. de Ketoï, les sondes marquent 35 brasses, et à 1/2 mille plus loin, on trouve 45 brasses, fond de roche. L'ile est à peu près abordable partout, excepté cependant du côté de l'O.; toutefois elle ne renferme aucun mouillage pour abriter des bâtiments un peu forts 2. L'extrémité méridionale git par 47° 17′ 30" de latitude N. et 152° 24' de longitude E. Kituy de Müller, Ketounaï, Keoli.

Simouchir est une des trois grandes îles des Kouriles septentrionales; elle a une longueur de 27 milles du N. E. au S. O. sur une largeur d'environ 5 à 6 milles. Elle est séparée au N. de Ketoï par le canal de la Diane, ainsi appelé par le capitaine Krusenstern du nom du navire du capitaine Golownin. Il existe dans ce canal un courant portant vers l'O. Au S. de Simouchir nous trouvons le canal de la Boussole, qui nous rappelle un navigateur non moins célèbre, l'infortuné La Pérouse, qui, au milieu des admirables travaux de son voyage, a pu consacrer

◄ Krusenstern. Mémoire sur une carte des Kouriles, p. 139; Mémoires hydrographiques, t. II. p. 195.

2 Mémoire sur une carte des iles Kouriles. ANNALES DES VOYAGES, p. 161.

avec fruit quelque temps à la reconnaissance de ces contrées lointaines et isolées du monde, physiquement et morale

ment.

L'ile de Simouchir est montueuse et possède de hauts sommets qui portent tous des traces des éruptions volcaniques qui en ont bouleversé le sol. Les bois que l'on y trouve, des pins rabougris, des aunes, des camarines, sont en grande quantité et très-valables, et cette ile possède aussi toutes les espèces animales des Kouriles. En beaucoup de lieux, la terre est couverte de hautes herbes et de mousses, végétation prédominante dans une région où l'intempérie des saisons, donne à toutes les plantes un caractère rachitique, de dégénérescence, qui quelquefois nous fait croire à des espèces différentes, alors que nous n'avons sous les yeux que des modifications amenées par des climatologies différentes.

A la pointe N. de Simouchir existe un port visité par le capitaine Broughton. Il n'est accessible qu'aux petits bâtiments, à cause d'un récif qui en barre l'entrée et sur lequel il n'y a pas plus de 2 fathoms d'eau (3 65); mais au-delà on trouve un spacieux bassin où la sonde ne rencontre le fond qu'à 5 et 7 fathoms (9 14 et 12m 80). « Le pic Prevost, ainsi nommé par La Pérouse, et l'entrée du port se relèvent l'un par l'autre N. 29° E. et S. 29° O. A 2 milles au large de la pointe du N. E., on trouve 60 brasses d'eau, fond de beau sable gris, et à 1 mille plus loin vers l'E., 100 brasses, fond de sable et de gravier 2.

Le port Broughton a été le siége d'un établissement russe, dont la fondation n'a pas dû suivre de beaucoup l'époque de la soumission à l'empire russe des Kouriles du Nord. Dans l'expédition de Cook, on nous parle d'un certain Ismyloff qui se rendit en mai 1771 sur une des Kouriles appelée Mareckan (Simouchir), où l'on rencontre un havre et un établissement russe 3. Enfin l'expédition de Broughton, octobre 1796, y trouva des croix érigées en différents lieux et les armes moscovites sculptées et pein'es sur plusieurs objets. Aujourd'hui l'île de Simouchir est un des principaux centres du commerce des

1 BROUGHTON. A voyage of discovery to the North Pacific Ocean, 17951798; London, 1804, in-4o, p. 124-125.

Annales des voyages, t. VII, p. 162.

3 Cook. Troisième voyage autour du monde, in 4o, t. IV, p. 216.

pelleteries, et la Compagnie russe américaine y opère d'impor

tantes transactions 1.

Les côtes de cette ile, malgré leur grande étendue, offrent peu de mouillages; néanmoins elles sont saines et on pourra toujours, sans crainte, en approcher à la distance de 1 mille. La latitude de la pointe N. de Simouchir est suivant les observations de La Pérouse de 47° 16' N.; suivant Broughton, de 47° 8' N. Celle de Golownin 47° 13' est moyenne.

D'après les relèvements faits à bord de la Nadiéjeda, la longitude de cette même pointe serait de 152o 5'.

Celle du pic Prevost situé au S. 44° O. de la pointe N. est sur la carte de Krusenstern de 151° 52' 57". Le capitaine Broughton marque 151° 36'; sur la carte de La Pérouse il se trouve placé par 150° 46′ du méridien de Paris, soit 153° 12′ 12′′ de Greenwich; mais en tenant compte de l'erreur de 1° 9′ 42′′ du chronomètre no 19 le jour de l'observation (28 août 1787), la vraie position se trouve être 152° 2' 30" longitude E., ce qui diffère de quelques minutes de celle déterminée par la Nadiéjeda. La latitude de la pointe Sud de Simouchir est, d'après les observations de La Pérouse et de Golownin, 46° 50' N.

Elle est désignée sur la carte de Krusenstern sous le nom de cap Rollin qui était le nom d'un des chirurgiens de l'expédition de La Pérouse. Mareekan, Tsimo siri, Khimutir, Shimutir, Semussyr.

Entre l'ile de Simouchir et Ouroup existe un large détroit qui renferme seulement dans sa partie méridionale quelques petites îles, reconnues tour à tour par La Pérouse, Broughton, Golownin. Elles sont au nombre de trois, et sont de formation volcanique. Le passage entre elles est parfaitement sain. QuatreFrères, Hummock Islands.

La plus septentrionale est l'ile Broughton, ainsi appelée par Golownin; ce n'est qu'un rocher nu et élevé; sa position est très diversement marquée; Broughton lui assigne 46° 47' et 46° 55' de latitude, les cartes anglaises 46° 34', Golownin la place par 46° 42' 30" N. La Pérouse donne à la plus N. des QuatreFrères une longitude de 151° 32', soit en déduisant 1° 9' 42", erreur du chronomètre le jour de l'observation (28 août 1787)

Lors de l'expédition du capitaine Lutké, en 1827, il était question de fonder sur l'ile de Simouchir un établissement destiné à être le principal de la section des Kouriles. Voyage autour du monde, en 1827-1829, trad. française; Paris, 1855, in-8°, t. 1er, p. 183.

ANN. MAR. 186.

T. XVI.

7

150° 22' 18" de longitude à l'E.; Broughton marque 149° 58', et Golownin 150° 28' 30" E. Round-Island, Makaururu.

Les deux-Torpoï ou Tschirpoï (Tschirpo oi, Cheerpuy, Tschirpui) gisent dans la direction du N. N. E. au S. S. Ö. à lieue l'une de l'autre ; la plus septentrionale de ces deux iles se distingue par trois mamelons pointus. Elle renferme aussi une petite baie assez bien abritée contre les vents du S. au N. O., passant par l'O., mais ouverte aux vents du N. E. à l'E. et au S. E. 1. De la pointe N. de cette île s'étend vers l'E. un récif de 12 mille d'étendue, qui ressemble beaucoup à une digue; à son extrémité se trouve un rocher élevé 2. Le Torpoï méridional est un volcan éteint. Golownin d'après ses observations donne à ces îles les positions suivantes :

Torpoï Nord (Rebuntsiriboi, Heuvel Eiland) 46° 32′ 45′′ latitude N. et 150° 37' 10" longitude E.;

Torpoï Sud (Hummock Island, Sadle Island, Jargetsiriboi), 46° 29' 15" latitude N. et 150° 33' 50" longitude E. 3.

L'ile d'Ouroup est la plus méridionale des Kouriles russes; sa superficie suivant Siebold est de 12,275 milles carrés (de 15 au degré) ou 67,000 hectares. Sur la carte de l'amiral Krusenstern elle est marquée plus étendue. Sa largeur varie beaucoup; au milieu de l'ile, elle est de 7 milles marins (sur la carte de Kruseustern, c'est une largeur d'un peu plus du double), tandis qu'aux extrémités elle est très-minime. Elle possède environ 48 milles marins de longueur (sur la carte de Krusenstern 52 milles). L'ile est accidentée, principalement dans sa partie occidentale et renferme plusieurs montagnes élevées, desquelles prennent naissance de minces cours d'eau dont l'influence bienfaisante se fait sentir sur toutes les productions végétales de l'ile, qui sont bien supérieures à celles des Kouriles septentrionales. On croit d'après le dire des indigènes qu'Ouroup contiendrait beaucoup de richesses minéralogiques. Elle renferme abondamment toutes les espèces animales qui fournis sent les pelleteries les plus précieuses, aussi depuis bien des années la compagnie russe américaine a-t-elle entretenu avec Ouroup des relations suivies. Dès les premières chasses qui furent faites, les animaux furent poursuivis et pris avec tant

↑ Mémoire sur une carte des Kouriles, p. 165.

KRUSENSTERN. Mélanges hydrographiques, p. 197.

- Nous conservons l'orthographe de Siebold, en lui faisant subir toutefois les changements qu'exige la prononciation française par rapport au hollandais.

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