Déja cependant en bon (a) frere Peut t'être un jour de quelque utilit A tes vœux, à ta sûreté ? Prêter mes jours aux vents trompeurs, Hazarder ce que la fortune, Peut me promettre de faveurs 'Aller me bazaner le front (a) Je traite de frere Mr. le Baron de Chen Almand. Pour moi le plaisir d'obliger Pouroit me rendre un autre Alcide Oui, je le dis, la générosité Seroit ma vertu favorite s Ou ne bornoit pas dans la suite, Qu'un autre par son injustice, Pour contenter son avarice, Ami, je ne l'ambitionne, Que pour faire des Ducs et Pairs; Tel est, cher Baron, le sistéme Que mon bon cœur, ma raison même, Trop heureux (quoique mal limé ). De Tours, Par l'Abbé de l'Orient 7 Habitant imaginaire de la belle Rochelle, le 22. Novembre 1736. DOUTE proposé aux Sçavans, au sujet des Auteurs des Annales des Rois de France, connues sous le nom de saint Bertin. I SECONDE PARTIE L ne se présente point ici de Faits aussi positifs, que ceux sur lesquels sont apuyées les preuves que j'ai rapor tées, au sujet de l'Evêque Prudence. Aucun Auteur contemporain, pas même Flodoard, qui a fait un long Catalogue des Ecrits d'Hincmar, n'a dit, qu'il eut composé des Annales; mais peut-on conclure de son silence, qu'en effet Hincmar n'en a point écrit ? Cette conséquence ne seroit point juste ; il en résulte toutau plus, que Flodoard l'a ignoré, quoiqu'il ait eu connoissance de l'ouvrage, Comme je le dirai bientôt. 'Au deffaut de preuves démonstratives et parfaitement concluantes, si l'on vient à réunir les circonstances, les conjectures, les vraisemblances, si l'on réfléchit qu'il étoit plus instruit et plus capable qu'aucun autre de son siecle, de composer cette Histoire, dans laquelle il fait très-souvent le Rôle principal, tout cela conduit insensiblement à une conviction. et une persuasion intime, à laquelle on se livre sans peine, parce qu'elle paroît juste et raisonnable. La premiere observation que j'ai faite; c'est que les Annales furent connues à Rheims peu de temps après la mort d'Hincmar, ce qui se prouve par l'Histoire de Flodoard, dans laquelle le douziéme (Flod. l. 3.p. 319. Annal. Bert. an. 862. p. 213.) et le dix-septiéme (Flod. 1. 3. p. 399. Annal. Bert. an. 867. p. 228.) Chapitre de la vie d'Hincmar, ne sont que deux Extraits transcrits mot à mot des Annales; donc il en avoit vû un éxemplaire. Puisqu'il les a connuës, ces Annales, en un temps si voisin de la mort d'Hincmar, (car il pouvoit écrire trente ou quarante ans après lui)ne peuton pas présumer que l'Ouvrage a pris naissance, pour ainsi dire, à l'endroit où il a été trouvé d'abord, et qu'il a été composé par qu'un autre ? celui qui qui le pouvoit mieux Après tout, Hincmar n'est point tellement déguisé dans cet Ouvrage, qu'on ne puisse le reconnoître dès le premier instant auquel il entreprend de l'écrire. Il commence à l'année 861. là, il raporte précipitamment deux ou trois événemens, qui precéderent la mort de l'Evêque Prudence: quand il y est parvenu, sa plume devient moins rapide ; il s'arrête pour le considerer de tous les côtés; on sent qu'il est remué en cet endroit par quelque raison particuliere. Pour déveloper ce mystere, je suis obligé de reprendre la chose de plus haut. Le Synode de Quierzy, ( Act. Conc. Harduini, tom. 5. p. 18.) qui condamna Gottescale, n'arrêta point les disputes sur les points, qui avoient occasionné sa condamnation au contraire, elles n'en devinrent peut-être, que plus vives et plus échauffées. Alors Hincmar et Prudence n'étoient point entr'eux d'un sentiment contraire, Hincmar (Flod. l. 3. c. 21. p. 437.) consultoit l'Evêque de Troyes sur les dif ficultés qui lui survenoient en cette affaire, ce qui prouve qu'il estimoit sa doc trine et sa science. |