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Studiosæ juventuti,

Ac maxime pauperibus,

Quorum gratia pauper ipse vixit,
Eternum sul desiderium reliquit.

POTHIER (Remi), curé de Bétheniville, et chanoine de l'église de Laon, naquit à Reims, en 1717, et mourut dans cette ville, le 23 juin 1812. A des idées très-originales, il joignait un caractère opiniâtre. Ergoteur intrépide, il était la terreur de tous les ecclésiastiques, qu'il traitait d'ignorants lorsqu'ils n'étaient pas de son sentiment. Les plus célèbres traducteurs de l'Ecriture sainte avaient, suivant lui, mal entendu et mal rendu la bible. Bossuet lui-même n'était pas épargné. Il se fit connaître par un ouvrage intitulé: Explication sur l'Apocalypse, dont il fit paraître le plan, en 1775. L'avocat-général Séguier dénonça aussitôt au parlement cet ouvrage, comme capable d'ébranler les empires; et dans son réquisitoire, il qualifie ce livre de chef-d'œuvre de l'extravagance humaine : le parlement ordonna qu'il serait lacéré et brûlé par la main de l'exécuteur de la HauteJustice. Pothier répondit au réquisitoire du magistrat, dans la préface de son livre, qu'il fit imprimer clandestinement à Douai, en 1773, 2 vol. in-12. Obligé de quitter la France pour se soustraire aux fureurs révolutionnaires, il le fit réimprimer à Liége, en 1793. L'ayant traduit en latin, il en donna une troisième édition dans cette langue, et une à Augsbourg, en 1797, 2 vol. Une quatrième parut dans la même ville, en 1798, en un gros vol. in-12. De cette dernière édition, Pothier fit un extrait, qu'il intitula : Les trois dernières plaies dans lesquelles la colère de Dieu est consommée, in-12 de 177 pag. Dans cet ouvrage, qui fut traduit en entier en allemand, Pothier prétend que saint Jean a prédit tout ce qui est arrivé, et ce qui doit arriver à l'Eglise, depuis Jésus-Christ, jusqu'au règne de l'antechrist, et que ce règne n'est pas éloigné il regardait Bonaparte comme son précurseur. En 1802, il fit imprimer à Augsbourg, en latin, une explication des psaumes de David; et il se proposait de donner aussi l'explication de toutes les prophéties. En 1809, il livra au public une petite brochure intitulée : Eclaircissement sur le prét, l'usure et le trafic de l'argent; cet opuscule, où il combat l'opinion commune des théologiens, lui attira quelques disgraces. En 1810 et en 1812, Pothier fit imprimer à Reims, sans nom d'auteur ni d'imprimeur, deux autres brochures contre les quatre articles de l'église gallicane: ces deux ouvrages furent dénoncés au ministère public; et le gouvernement ombrageux de ce temps-là en fit saisir tous les exemplaires qui se trouvaient chez la sœur de l'auteur.

POTHIN (saint), 1er évêque de Lyon, était disciple de saint Polycarpe, qui l'envoya dans les Gaules. Il a pu l'être aussi de saint Jean, puisqu'il avait 15 ans quand cet apôtre mourut. Pothin était âgé de 90 ans, lorsqu'une persécution cruelle s'éleva sous l'empire de ce doucereux Marc-Aurèle, que nos philosophistes nous donnent comme un modèle de bienfaisance, l'an 177 de Jésus-Christ. Il fut conduit devant les magistrats de Lyon, à la vue d'une multitude de païens qui criaient contre lui. Le gouTOME VII.

verneur lui demanda alors quel était le Dieu des chrétiens Vous le connaîtrez, répondit saint Pothin, si vous en êtes digne. Cette réponse irrita le tyran. On le maltraita cruellement, et on le traîna en prison, où il mourut deux jours après. Saint Irénée fut son successeur. Voy. les Actes de son martyre dans la Lettre des églises de Vienne et de Lyon aux fidèles d'Asie et de Phrygie, qu'on trouve en grande partie dans l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, lib. 5. C'est un des plus précieux monuments des premiers siècles de l'Eglise.

POTIER (Nicolas), seigneur de Blancmesnil, président au parlement de Paris, d'une noble et ancienne famille, naquit en 1541 dans cette ville. N'ayant pu sortir de Paris lorsque cette capitale se déclara pour la ligue catholique contre la protestante, il fut arrêté prisonnier au Louvre, avec ceux qui semblaient favoriser la première. La faction des Seize lui fit faire son procès dans les formes, parce qu'il entretenait une correspondance secrète avec les protestants. Il aurait subi le même sort que le président Brisson, si le duc de Mayenne ne fût allé le délivrer de sa prison. « Monseigneur, lui dit Blancmesnil en se jetant à ses pieds, je vous ai obligation de la vie; mais j'ose vous demander un plus grand bienfait c'est de me permettre de me retirer auprès de mon légitime roi, ne pouvant vous servir comme mon maître. » Le duc, touché de cette fermeté, le laissa aller vers Henri IV. Il mourut en 1635, âgé de 94 ans. Louis POTIER, Son frère puîné, seigneur de Gesvres, secrétaire d'état, s'acquit la confiance de Henri III, qui voulut l'avoir auprès de lui après la journée des Barricades, en 1588. Il ne fut pas moins attaché à Henri IV et à Louis XIII, auxquels il rendit de grands services durant les guerres civiles. Il mourut en 1630, laissant René POTIER, comte de Tresmes en Valais, capitaine des gardes du corps, gouverneur de Chalons, etc., dont la terre de Tresmes fut érigée en duché-pairie, l'an 1648, sous le nom de Gesvres.

POTIER (Charles), acteur comique, né à Paris en 1775, d'une ancienne famille de robe. Destiné à l'état militaire, il sortit de l'école au commencement de la révolution; mais ce fut comme simple soldat que la réquisition de 1793 l'envoya servir aux frontières. Réformé pour cause de santé, il revint à Paris, et entraîné vers la scène, par un penchant irrésistible il débuta successivement sur plusieurs théâtres secondaires où il ne tarda pas à être connu avantageusement. Toutefois ce fut en province que son talent prit un plus grand essor. Sa réputation le fit rappeler, en 1809, à Paris, où il débuta au théâtre des Variétés d'une manière qui lui mérita l'accueil le plus flatteur. La vérité de sa pantomime, son débit naturel, plein d'esprit et de verve, la flexibilité de son talent qui savait nuancer les caractères les plus opposés firent, pendant plusieurs années, la fortune de ce théâtre. Quelques discussions d'intérêt le déterminèrent en 1817, à passer à la Porte-SaintMartin; mais il revint en 1822 aux Variétés. Potier est mort à Paris le 20 mai 1838. On peut le mettre au rang des plus habiles et des plus grands acteurs comiques de son époque. Dans un genre où devaient se rétrécir ses idées, il sut allier l'esprit au

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naturel, et passer tour à tour de la charge à la vérité, du comique au sentiment avec une souplesse admirable.

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POTIER des Laurières (Laurent), l'un des mathématiciens qui ont perdu leur temps à chercher la solution du problème de la quadrature du cercle, et qui se sont flattés de l'avoir découverte. Né au Mans vers 1740, il embrassa l'état ecclésiastique, et après avoir rempli quelque temps différentes fonctions subalternes, fut nommé curé de Périgué, gros bourg au diocèse de Poitiers. Dans les loisirs que lui laissait l'exercice du ministère, il continuait d'étudier les mathématiques, et de chercher l'explication de problèmes que les vrais savants ont depuis longtemps déclarés sans solution raisonnable; mais son entêtement ou la vanité l'aveuglait au point qu'il se flattait d'y parvenir. Il avait plus de 50 ans, quand il se hasarda de publier la Nouvelle découverte sur le mouvement continuel de la mer, 1798, in-8. Cet ouvrage, qu'il reproduisit sous le titre de Nouvelle découverte sur le flux et le reflux de la mer (1806), fut à peine remarqué. Ce mauvais succès ne l'empêcha pas de donner son Identité géométrique du cercle et du carré, qui, selon lui, devait reculer les bornes de l'esprit humain. Il en adressa des exemplaires à l'institut, au ministre de l'intérieur et aux principales autorités, réclamant pour prix de cette chimérique découverte une récompense de 150,000 francs; l'institut ne daigna pas même lui répondre; mais il est probable que ce curé mathématicien n'était pas encore désabusé lorsqu'il mourut en 1810.

* POTOCKI (Stanislas-Félix, comte), né à Cracovie en 1750, d'une des plus anciennes et des plus illustres familles de Pologne, embrassa le parti de la Saxe, à l'époque des troubles qui désolèrent son pays. Il s'exila ensuite volontairement dans la Gallicie, fit bâtir plusieurs villages dans les déserts de l'Ukraine dont il cherchait à civiliser les habitants, puis fut rappelé par ses compatriotes et devint un moment l'idole du peuple; mais sa fidélité ayant été, non sans motif, soupçonnée à la cour, il la quilla de nouveau et alla chercher un emploi dans l'armée russe; il seconda même les vues de la Russie, qui voulait tenir la Pologne dans l'abaissement. En mai 1792, il publia, de concert avec Rezwuski et Braniski, le fameux manifeste de Targowitz, auquel Stanislas - Auguste accéda et qui amena le partage de la Pologne. Plusieurs écrivains prétendent que Potocki fut trompé sur le résultat de ses démarches qui n'avaient pour but que d'obtenir la protection de la Russie, et qu'il quitta l'armée russe avec le double regret de voir son pays opprimé, et d'avoir combattu dans les rangs de ses oppresseurs. Quoi qu'il en soit, lors de la révolution qui éclata en 1794, à Varsovie, il fut déclaré traître à la patrie; condamné à mort et ses biens confisqués. Potocki, retiré alors en Amérique, fut indigné d'un pareil jugement, et se croyant quitte envers ses compatriotes, redemanda du service à la Russie. L'impératrice Catherine le nomma lieutenant-général, et il revint en Europe jouir des bienfaits dont son souverain se plut à le combler. Il mourut en juillet 1805, à peine âgé de 55 ans.

POTOCKI (Ignace, comte ), grand-maréchal de Lithuanie, cousin du précédent, né en 1751, fut employé de bonne heure dans les affaires et se montra disposé à ranimer la culture des lettres dans sa patrie. Nommé membre de la commission de l'instruction publique, il réorganisa l'enseignement dans les colléges, traduisit lui-même en polonais la Logique de Condillac, et fit voyager à ses frais plusieurs savants. Lors de l'envahissement de la Pologne par les Russes, il fut obligé de se réfugier en Saxe: la victoire de Praçlawice, remportée par Kosciusko, lui permit de revenir à Varsovie; il fut chargé d'organiser un nouveau gouvernement, et se conserva le ministère des affaires étrangères. Mais ce triomphe fut de courte durée fait prisonnier au sac de Varsovie, il fut détenu dans la forteresse de Schlusselbourg jusqu'à la mort de l'impératrice Catherine II. Il vécut ensuite en Gallicie dans la plus grande retraite; à l'approche des Français en 1808, il fut arrêté de nouveau; mais après une détention de quelques mois à Cracovie, il obtint la permission de retourner dans ses terres, où il mourut en 1809.

* POTOCK! (Jean, comte), historien polonais, né vers 1750, après d'excellentes études, perfectionna son éducation par les voyages. En 1784 il visita la Turquie et l'Egypte; ce fut alors qu'il grava sur les pyramides du Caire ce vers de Delille :

Leur masse indestructible a fatigué le temps.

Il fit partie, en 1805, de la grande ambassade russe à la Chine, et en rapporta de nombreux matériaux qu'il s'occupait de mettre en ordre, lorsqu'il mourut en Ukraine à la fin de 1815. Ses principaux ouvrages sont : Voyage en Egypte, Paris, 1788, in-12; Essai sur l'histoire universelle et Recherches sur celle de Sarmatie, Varsovie, 1789, in-4, ou 2 vol. in-8; Chroniques, mémoires et recherches pour servir à l'histoire de tous les peuples Slaves, Varsovie, 1793, in-4; Voyage en Basse-Saxe, 1795, in-4; Fragments historiques et géographiques sur la Scythie, la Sarmatie et les Slaves, Brunswick, 1795, 4 vol. in-4; Histoire primitive des peuples de la Russie, Saint-Pétersbourg, 1802, in-4; Atlas archéologique, 1803, in- fol.; Voyage en Russie et dans le Caucase, publié par Klaproth, Paris, 1850, 2 vol. in-8.

POTOCKI (Stanislas, comte), publiciste, littérateur et homme d'état, né en 1757 à Varsovie, se consacra de bonne heure aux affaires publiques, et trois fois élu nonce dans les diètes de 1776, de 1786 et de 1788, y donna des preuves d'un ardent patriotisme. Il fut un de ceux qui contribuèrent le plus à la fameuse constitution du 3 mai 1791. Après le second partage de la Pologne, il se rendit à Carlsbad pour y rétablir sa santé; mais il y fut arrêté par ordre du gouvernement autrichien, et envoyé dans la forteresse de Josephstadt. Après une captivité de huit mois, il obtint sa liberté; et dès lors éloigné des emplois publics, il ne s'occupa plus que des arts, des sciences et de la littérature. A l'organisation du grand duché de Varsovie, il fut créé sénateur palatin, et chef du conseil d'état et des ministres. Plus tard nommé ministre des cultes et de l'instruction publique, il justifia ce choix par les

nombreux établissements dont il dota la Pologne, université, observatoire, jardin botanique, cabinet d'histoire naturelle, bibliothèque, etc., tout fut organisé par ses soins et le tout sur des bases solides. En 1818 il fut nommé président du sénat. Il mourut trois ans après, le 24 septembre 1821, emportant les regrets universels. Il avait formé dans son palais de Willanow, près de Varsovie, une magnifique collection de tableaux, de vases étrusques, d'estampes, etc. Outre un assez grand nombre d'opuscules académiques, on a de lui: Le Winkelman polonais, précédé d'un Discours sur l'art chez les anciens, 1815, 4 vol. in-8; ce n'est point une simple traduction de Winkelman; De l'éloquence et du style, 1815, 4 vol. in-8; Voyage à Ciemnogrod, roman satirique, en 4 vol. et les Eloges de quelques grands hommes contemporains et des braves Polonais tués à la bataille de Raszyn en 1809. Il a laissé manuscrits des ouvrages relatifs à la politique, à l'instruction publique et à la discipline ecclésiastique.

POTON. Voy. Saintrailles.

POTT (Jean-Henri), habile chimiste allemand, né en 1692 à Halberstadt, mort le 20 mars 1777, recula les bornes de la science qu'il cultivait. On a de lui De sulphuribus metallorum, 1758, in-4; Observationes circa sal, Berlin, 1739 et 1741, 2 vol. in-4. Ces ouvrages sont très-estimés, à cause d'un grand nombre d'observations nouvelles. C'est à lui que la Prusse doit la découverte d'une terre, aux environs de Berlin, propre à faire la pâte des porcelaines.

POTT (Percival), habile chirurgien anglais, naquit à Londres en 1713, fut élève du célèbre Nousse, chirurgien en chef de l'hôpital de Saint-Barthélemy, et fut lui-même attaché à cet hôpital jusqu'en 1787. Il s'appliqua à écarter les anciennes pratiques barbares, qu'il remplaça par d'autres moins douloureuses ou plus promptes, et il eut la satisfaction de voir adopter sa nouvelle méthode. Une chute de cheval qu'il fit en 1756, et dans laquelle il se fracassa une jambe, lui donna le loisir de composer le plan pour son Traité des hernies. Ses leçons étaient très-suivies, et on remarquait en lui beaucoup de précision dans les idées, de pureté dans le style, et de grâce dans les expressions. La société royale de Londres l'admit parmi ses membres en 1764, et il mourut au mois de décembre 1788, âgé de 75 ans. Ses principaux ouvrages sont un Mémoire sur les tumeurs qui ramollissent les os, dans les Transactions philosophiques, 1741, no 459; Traité des hernies, 1756-1763, in-8; Mémoire sur une espèce de hernie particulière dans les enfants nouveau-nés, qui se présente quelquefois dans les adultes, 1756, in-8; Observations sur la fistule lacrymale, 1758, in-8; Observations sur les blessures et les contusions de la téle, 1760; avec des additions, 1768; Remarques pratiques sur l'hydrocèle; Méthode pour guérir l'hydrocèle à l'aide d'un séton, 1772, in-8; Observations sur la cataracte, le polype du nez, le cancer du scrotum, et sur différentes especes de hernies, etc. etc. Les OEuvres chirurgicales de Pott, recueillies et publiées par lui en un vol. in-4, ont été réimprimées avec la vie de l'auteur, Londres, 1790, 3 vol. in-8;

elles avaient été trad. en français par Lemoine, 1777, 3 vol. in-8. Pott était doué d'un jugement sain, et avait une grande dextérité de la main. Tons ses ouvrages sont écrits d'un style correct et élégant.

POTTER (Christophe), né en 1591, fut élevé à Oxford. Il devint chapelain du roi Charles Ier, doyen de Worcester, et vice-chancelier de l'université d'Oxford. Dans sa jeunesse, il fut puritain zélé. Dans un âge plus avancé, il s'attacha au parti du roi et fut maltraité dans les troubles qui agitaient l'Angleterre. On a de cet auteur quelques Traités sur la prédestination et sur la grâce. On ne doit point s'attendre à y trouver de la justesse ni de l'orthodoxie. Il a aussi traduit de l'italien en anglais, et publié l'Histoire du différend du Pape Paul V avec les Vénitiens. Il mourut en 1646.

POTTER (François), curé de Kilmanton en Angleterre. Son goût pour la peinture et les mécaniques allait jusqu'à la passion. Une machine pour l'eau, qu'il présenta à la société royale de Londres, lui valut l'honneur d'être admis au nombre de ses membres. Potter mourut aveugle en 1678. On a de lui plusieurs ouvrages, parmi lesquels on distingue l'Explication du nombre 666 de la Bête de l'Apocalypse, chap. 13. Il pousse le fanatisme jusqu'à prétendre trouver dans le nombre de la bête, Rome, le pape, les cardinaux et toute la hiérarchie de l'Eglise catholique. Ce livre, imprimé à Oxford, 1642, in-4, a été traduit en latin, Amsterdam, 1677, in-8.

POTTER (Jean), né à Wakefield, dans le comté d'York, en 1674, se rendit très-habile dans la langue grecque, fut nommé à l'archevêché de Cantorbéry et mourut en 1745. On a de lui: Archæologia græca, sive antiquitatum Græciæ corpus absolutissimum : cet ouvrage, ordinairement en anglais, a été publié à Oxford et a eu au moins treize éditions jusqu'en 1713. Les meilleures en anglais sont de 1699, 2 vol. in-8, Edimbourg, 1813, 1824, aussi en 2 vol. in-8, revues et corrigées par G. Dunbard, en latin; de Leyde, 1702, in-fol. et dans Gronovius; de Venise, 1734, 2 vol. in-4; une Edition de saint Clément d'Alexandrie avec des annotations, Oxford, 1736, 2 vol. in-fol.; une Edition de Lycophron, 1702; des Ouvrages théologiques, Oxford, 1753, 3 vol. in-8.

* POTTER (Robert), théologien anglican, né vers 1721, fit ses études à Cambridge, au collége d'Emmanuel, et y prit le degré de maître-ès-arts. Il obtint, en 1788, la cure de Lowesteft, au comté de Suffolk, et fut ensuite nommé à un canonicat de Norwich. Il paraît qu'il s'occupa beaucoup plus de littérature que de théologie; du moins on ne trouve cité de lui aucun ouvrage du dernier genre; mais il acquit de la célébrité par ses Traductions, en anglais, de Sophocle, d'Euripide et d'Eschyle. Il mourut le 9 août 1804, dans la 83° année de son âge. POTTER (Paul), peintre. Voy. POTER.

POTTIER (François), né à Loches en Touraine, fut élevé au séminaire du Saint-Esprit, à Paris. II partit, vers la fin de 1753, pour les missions de la Chine. Après qu'il eut travaillé plusieurs années dans la province du Sse.-Tchouan, souffrant crue!

lement pour la foi, mais ne cessant de prêcher, de catéchiser, de courir partout, dans l'espoir d'augmenter le nombre des chrétiens; il fut nommé vicaire apostolique de cette province, sous le titre d'évêque d'Agathopolis. Il fut sacré, en 1769, par l'évêque, vicaire apostolique de Chen-Si. A dater de cette époque, la mission du Sse.-Tchouan devint plus florissante, le clergé national y prit des accroissements plus sensibles, et l'Evangile y multiplia ses conquêtes. Pottier mourut le 28 septembre 1792. On peut voir son éloge dans une lettre de M. de Saint-Martin, évêque de Caradre, qui fut son successeur au vicariat du Sse.-Tchouan. Voy. SAINTMARTIN (Jean-Didier de). On peut voir des détails étendus sur les travaux de ce prélat, dans les Nouvelles lettres édifiantes, Paris, 1818, tom. 1, 2, 3; cet ouvrage renferme même plusieurs lettres du courageux missionnaire.

POUCHARD (Julien) naquit en 1656, près de Domfront, en basse Normandie. Il étudia la philosophie, l'histoire, les antiquités, et possédait l'hébreu, le grec et le latin. Il fut reçu, en 1701, à l'académie des inscriptions et belles-lettres, et il obtint, en 1704, la chaire de langue grecque au collége royal. 11 mourut l'année suivante à l'âge de 49 ans. On a de lui: Discours sur l'antiquité des Egyptiens; un autre sur les libéralités du peuple romain. On les trouve dans les Mémoires de l'académie. Il a laissé en manuscrit une Histoire univer– selle, depuis la création du monde jusqu'à la mort de Cléopâtre. Il aurait mieux valu dire jusqu'au règne d'Auguste.

POUFFIER (Hector-Bernard), né à Dijon en 1658, suivit le barreau, et fut doyen du parlement de sa ville natale. Il fonda par son testament (imprimé en 1736) l'académie de Dijon, et lui légua des fonds nécessaires pour les prix et les exercices. Il mourut en 1752.

POUGATSCHEW. Voy. PUGATSchew.

* POUGENS (Marie-Charles-Joseph de), littérateur, né à Paris le 15 août 1755, fut, dès son enfance, entouré des maîtres les plus habiles et fit de rapides progrès dans les arts. Destiné à la diplomatie à 19 ans, il fut emvoyé à Rome avec des lettres de recommandation pour le cardinal de Bernis, qui l'accueillit avec bienveillance. Mais la diplomatie avait peu d'attraits pour lui, et il profita de son séjour à Rome pour se perfectionner dans la peinture; il se fit même recevoir à l'académie de Saint-Luc sur la présentation d'un tableau, ayant pour sujet un Marchand d'esclaves. Ce fut à la même époque qu'il conçut l'idée de son Trésor des origines de la langue française, et d'un Dictionnaire sur le plan de celui que Johnson a exécuté pour la langue anglaise. Mais au milieu de ses travaux, il fut attaqué de la petite vérole, et, après de longues souffrances, perdit la vue à 24 ans. Il supporta ce malheur avec résignation; ne pouvant plus désormais vivre pour le monde, il résolut de ne vivre que pour la science, et continua de se livrer à l'étude avec une ardeur presque incroyable. De retour en France, il fut chargé d'une mission en Angleterre, et tout en continuant ses recherches au British-Muséum, contribua très efficacement au

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traité de commerce de 1786. La révolution lui enleva sa fortune; il soutint cette nouvelle perte avec le même courage qu'il avait fait celle de sa vue, et cherchant une ressource dans les lettres, vécut quelque temps du produit de ses ouvrages. Ses traductions du Voyage en Allemagne, de Forster (voy. ce nom, ш, 588), de John-White, à la Nouvelle Galles, etc., furent bien accueillies. Admis à l'institut (classe d'hist. et de littérat.) en 1799, il fonda vers le même temps une maison de librairie et de commission qui, malgré une faillite considérable qu'il eut à essuyer, lui laissa au bout de quelques années d'assez beaux bénéfices. Ayant épousé en 1805 une demoiselle anglaise, il quitta le commerce et vint habiter Vauxbuin, près Soissons; il y vécut entouré de ses amis, dictant et écoutant des lectures quinze heures par jour, et s'occupant sans cesse de ses écrits. A la restauration il fut présenté au roi qui le reçut avec distinction. Pougens monrut le 19 décembre 1833, dans un âge très-avancé. Il a eu pour successeur à l'acad. des inscriptions M. Victor Leclerc. Ses ouvrages sont très-nombreux; mais la plupart sont maintenant oubliés; on doit donc se contenter de rappeler ici les titres de ceux qui peuvent encore être consultés utilement. Vocabulaire de nouveaux privatifs français, Paris, 1794, 2 part. in-8; Essai sur les antiquités du Nord et les anciennes langues septentrionales, Paris, 1799, in−8; Doutes et conjectures sur la déesse Nehalennia, révérée en Zélande, Paris, 1810, in-8; Trésor des origines ou dictionnaire grammatical et raisonné de la langue française (specimen), Paris, 1819, gr. in-4; Archéologie française, ou Vocabulaire de mots anciens tombés en désuétude, Paris, 1821-1825, 2 vol. in-8; Bibliothèque française, ouvrage périodique, 1800-1805, 52 vol. in-12; il fut l'éditeur des Lettres originales de Rousseau à Mme (de Luxembourg), de Malesherbes et d'Alembert, Paris, an 8, in-12.

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POUGET (François-Aimé), prêtre de l'Oratoire, docteur de Sorbonne et abbé de Chambon, naquit à Montpellier, le 28 août 1666. Il fut fait vicaire de la paroisse de Saint-Roch à Paris en 1692, et ce fut en celte qualité qu'il eut part à la conversion du célèbre La Fontaine, dont il donna une relation curieuse et détaillée, dans une Lettre publiée par le père Desmolets. Pouget avait fait sa licence avec Colbert, évêque de Montpellier, qui le mit à la tète de son séminaire. Après avoir rempli avec zèle les fonctions attachées à cette place, il alla mourir à Paris dans la maison de Saint-Magloire, le 14 avril 1723, à 57 ans. Il avait fait dans cette ville des Conférences publiques sur les cas de conscience, et fut choisi par le cardinal de Noailles pour être membre de la commission chargée de travailler à la réforme de la liturgie de Paris. Son principal ouvrage est le livre connu sous le nom de Catéchisme de Montpellier, dont l'édition la plus recherchée est celle de Paris, 1702, in-4, ou 5 vol. in-12. Il a été traduit en italien, en espagnol et en anglais. Ponget avait lui-même traduit cet ouvrage en latin, et il voulait le publier avec les passages entiers qui ne sont que cités dans l'original français; la mort l'empêcha d'exécuter ce dessein. Le père Desmolets, son confrère, acheva ce travail,

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et le mit au jour en 1725, sous le titre d'Institutiones catholicæ, 2 vol. in-fol., Louvain, 1774, également in-fol. et en 14 vol. in-8. Cet ouvrage solide peut tenir lieu d'une théologie entière. Il y a peu de productions de ce genre où les dogmes de la religion, la morale chrétienne, les sacrements, les prières, les cérémonies et les usages de l'Eglise soient exposés d'une manière plus claire et avec une simplicité plus élégante. Il y a cependant quelques endroits qui ont essuyé des difficultés, et qui firent condamner l'ouvrage à Rome en 1721. L'auteur cite toujours en preuve de ce qu'il avance, les livres saints, les conciles et les Pères; mais l'on remarque dans quelques citations, non-seulement une prédilection qui semble tenir à l'esprit de parti, mais encore des applications qui ne tiennent pas au sens littéral, ce qui est cependant essentiel dans un catéchisme. Charancy, successeur de Colbert, le fit imprimer avec des corrections qui firent disparaître ce qui se ressentait des préventions de l'auteur, et paraissait favoriser les opinions condamnées par l'Eglise, et c'est de cette édition qu'il faut entendre les éloges que les catholiques ont fait de l'ouvrage. On doit encore au père Pouget: Instruction chrétienne sur les devoirs des chevaliers de Malte, 1712, in-12. Il ne fut guère que l'éditeur et le réviseur de cet ouvrage. Il a eu part au Bréviaire de Narbonne.

POUILLARD (Jacques-Gabriel), sacristain de la chapelle royale des Tuileries, mort à Paris le 8 octobre 1823, était né à Aix en Provence, en 1751. Il embrassa de bonne heure l'état ecclésiastique; mais entraîné par son goût vers la peinture et les antiquités, il prit des leçons de dessin et étudia les éléments de l'archéologie; mais, sincèrement altaché à ses devoirs de religion, il prit en 1780 l'habit du Mont-Carmel, dans la maison d'Aix. Après y avoir passé quelques années, il sollicita de ses supérieurs la permission d'aller à Rome. Il s'y attacha à l'étude des médailles et des autres monuments antiques; l'histoire religieuse du moyen âge devint ensuite l'objet particulier de ses travaux. Il remplissait en même temps les fonctions de sacristain de l'église de Saint-Martin-desMonts, et lorsque les Français y établirent un hôpital, il en devint l'aumônier, place dans laquelle il montra beaucoup de zèle pour ses malheureux compatriotes. Plus tard le cardinal Fesch l'appela à Paris pour le mettre à la tête de sa riche galerie de tableaux, et d'une bibliothèque religieuse qu'il se proposait de former; mais avant que Pouillard vint occuper cette place, le cardinal l'envoya remplir les fonctions de directeur dans un séminaire qu'il avait fondé dans le Bugey. En 1814, le cardinal de Talleyrand, devenu grand-aumônier, lui donna la place de sacristain du château des Tuileries. On a de ce savant archéologue des Dissertations dans le Magasin encyclopédique de Millin, Sur une inscription trouvée à Rome, dans le jardin de Saint-Martin-des- Monts, 1806; sur le sceau de la basoche de Dijon, 1809; sur une question de chronologie, 1809; sur un ancien as romain, 1809; sur un vase chrétien de terre cuite, trouvé à Paris, 1810; sur une médaille de Siris et sur les médailles incuses, 1815; Dissertazione sopra l'anteriorita del

bacio de piedi de' sommi Pontefici, all' introduzione della croce sulle loro scarpe, Rome, 1807, in-4. Il a laissé manuscrits: un Voyage littéraire dans l'intérieur de Rome; un Mémoire sur l'état des arts en Provence, au temps du roi René; une Instruction chrétienne à l'usage des soldats; un Traité des droits spirituels du grand aumónier de France, etc. Son compatriote Emeric-David lui a consacré une notice dans le Moniteur du 25 août 1823.

POUILLY (Jean-Simon). Voy. Levesque.
POULAIN. Voy. POULLAIN et SAINT-FOIX.

* POULARD (Thomas-Just), évêque constitutionnel, né à Dieppe en 1754, vint en 1772 à Paris, au séminaire des Trente-Trois, où il acheva ses études. Il ne tarda pas à se faire connaitre par son talent comme prédicateur; et quoique pourvu d'une cure au diosèce de Lisieux, il n'en continua pas moins de suivre à Paris la carrière de la chaire. Ayant en 1791 prêté le serment exigé des ecclésiastiques, il fut nommé vicaire épiscopal de Seez. Forcé de cesser ses fonctions à la fermeture des églises en 1793, il les reprit après la terreur et devint curé d'Aubervilliers près de Paris. Il assista au concile national de 1797 comme député de la Haute-Marne, et fut un des signataires de l'adresse de ce prétendu concile de France à tous les ecclésiastiques, dont le but était d'opérer une réunion entre les membres du clergé. En suivant les formes constitutionnelles, il fut sacré le 14 juin 1800, évèque de Saône-etLoire, et tint à Châlons un synode pour arriver aux moyens de réorganiser son diocèse. Il assista au concile national de 1801, donna sa démission quand elle lui fut demandée, et vécut depuis à Paris dans la retraite. Quoique lié avec Grégoire (voy. ce nom), dont il partageait les principes et qu'il dut aider dans ses publications, on n'entendit parler de lui ni sous l'empire ni sous la restauration. En 1850, peu avant la révolution, il publia : Moyen de nationaliser le clergé de France. ( Voy. sur cet ouvrage l'Ami de la religion, t. 66, n° 10 et 131.) Vers le même temps, il prêta son ministère épiscopal pour les actes les plus irréguliers et les plus condamnables ainsi, il conféra les ordres sacrés à plusieurs jeunes gens, sans examen, sans préparation, sans dispense. Il en ordonna deux avant la révolution de juillet; et l'année suivante trois dans la chapelle de Châtel, dont l'un était l'abbé Auzou, qui depuis a eu le bonheur de reconnaître ses erreurs; il n'en fut pas de même de Poulard. Il mourut le 9 mars 1835 en persévérant dans ses vieux principes. Comme il avait refusé le ministère du curé de sa paroisse qui s'était présenté deux fois chez lui, son corps fut porté directement au cimetière, sans prière, et sans que rien servît à indiquer le caractère ecclésiastique dont il avait été revêtu. On lui attribue des Ephémérides religieuses pour servir à l'histoire ecclésiastique de la fin du XVIe siècle et du commencement du xixe, ainsi qu'un ouvrage intitulé: Sur l'état actuel de la religion en France.

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POULIN (Amable-Fidèle), théologien, né vers 1740 au Bief-du-Fourg, bailliage de Salins, fit de bonnes études, et embrassa l'état ecclésiastique. Après avoir professé quelque temps la philosophie,

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