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cinq livres suivans les précep-
tes de l'invention et de la dis-
position. Un des caractères parti-
culiers de la rhétorique de Quin-
tilien, est d'être écrite avec art et
avec élégance. On y voit une
grande richesse de pensées, d'ex-
pressions, d'images, et surtout
de comparaisons, qu'une imagi-
nation vive et ornée lui fournit à
propos. On y souhaiterait seule-
ment plus de précision et plus de
profondeur. Quintilien parle; mais
il ne creuse pas assez son sujet.
Ses Institutions demeurèrent in-
connues jusqu'en 1415. Elles fu-
rent trouvées par le Pogge, dans
l'abbaye de St-Gall, et non point
dans la boutique d'un épicier alle-
mand, comme quelques-uns l'ont
écrit c'est chez les moines qu'on
a trouvé, à la renaissance des
lettres, les anciens ouvrages que
quelques savans croyaient perdus;
et c'est à eux qu'on en doit la con-
servation, comme celle des scien-

ces,

autres Déclamations imprimées sous le nom de Quintilien l'orateur; mais Vossius pense qu'elles ne sont ni de lui ni de son grandpère. Il les attribue au jeune Posthume, qui prit, dit-on, le nom de César et d'Auguste dans les Gaules, avec Posthume son père, l'an 266 de Jésus-Christ. Elles ont été traduites en français, in-4°, par Jean Nicole, père de l'auteur des Essais de morale. On a réuni les Institutions du petit-fils et les Déclamations de l'aïeul, dans l'édition cum notis variorum, 1665, 2 vol. in-8°; et dans celle du savant et prolixe commentateur Burman, 1724, 4 vol. in-4°, moins estimée que l'autre.

QUINTILIUS-VARUS. Voyez

VARUS.

QUINTILIUS - VARUS, gouverneur de Syrie, présida à l'assemblée qu'Hérode convoqua pour juger son fils Antipater, accusé de l'avoir voulu tuer. Il conseilla de le tenir en prison jusqu'à ce qu'Auguste en eût connaissance; il empêcha Sabinus, gouverneur de Judée, de s'emparer des trésors d'Hérode et apaisa par sa sagesse une sédition que la méchanceté de ce gouverneur avait excitée.

dans des temps de barbarie et d'ignorance. C'est la justice qui leur a été rendue par des philosophes de ce siècle, leurs forcenés ennemis. L'abbé Gédoyn a traduit en français les Institutions, Paris, 4 vol. in-12; excellente traduction, mais défigurée par l'ortho- QUINTILLI (Jean-Paul), cégraphe du nouvel éditeur. Les sa- lèbre avocat, naquit à Rome le vans recherchent deux éditions 1er octobre 1632. Il étudia la phides Institutions, données à Rome losophie, les belles-lettres, le en 1470, in-folio; l'une par Co- droit civil et canon, et était doué manus, qui est la plus estimée; d'une si vive éloquence, que quand et l'autre par l'évêque d'Aleria.-il plaidait, la salle du tribunal Il ne faut pas confondre cet éloquent rhéteur avec QUINTILIEN, son aïeul. C'est de ce dernier qu'il nous reste 145 Déclamations. Ugolin de Parme publia les 136 premières dans le 15° siècle, Venise, 1481 et 1482, in-fol. Les g autres furent publiées en 1565, par Pierre Ayrauld, et ensuite par Pierre Pithou, en 1580. Il y a encore 19

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était pleine des personnes les plus distinguées, qui y accouraient pour l'entendre. Croyant que Venise était un lieu plus propre à y exercer ses talens oratoires, il s'y rendit, obtint un accueil favorable au barreau, et se concilia l'estime générale. Rappelé à Rome pour des affaires de famille, il fut nommé auditeur général et secré

taire intime du prince Jean-Baptiste Louis. Il mourut en 1705, et a laissé : 1° plusieurs volumes sur la Jurisprudence. 2o Dissertazione, ou Dissertation médicophysique sur le décès d'une dame qu'on croyait morte par l'effet d'un poison, Rome, 1693. 3 Des Oratorios, etc., etc.

QUINTILLUS (Marcus Aurelius Claudius) était frère de l'empereur Claude II; il crut que cette qualité lui donnait des droits à l'empire. Il se revêtit de la pourpre à la fin de mai 270. Aurélien avait été proclamé Auguste par l'armée qui était à Sirmich. Quintillus, désespérant de se soutenir contre ses armes victorieuses, se fit ouvrir les veines dans un bain à Aquilée, après avoir régné environ 17 jours. Ce prince était recommandable par sa modération, son affabilité, et par son exactitude à maintenir la discipline militaire; mais il n'avait pas assez de fermeté et de hardiesse pour soutenir le poids de l'empire.

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avait dans l'univers qu'un seul Esprit qui était Dieu; qu'on ne doit pas punir les méchans; qu'on peut professer toutes sortes de religions; enfin, qu'on peut, sans péché, se laisser aller à toutes ses passions. Cet impie factieux et turbulent fut brûlé à Tournay en 1530; mais la mort du maître n'empêcha pas les disciples de se répandre en France, en Hollande et dans les pays voisins.

QUINTIN. Voyez MESSIS.

QUINTINIE (Jean de la), naquit près de Poitiers en 1626. Après son cours de philosophie, il prit quelques leçons de droit, et vint à Paris se faire recevoir avocat. Quoiqu'il eût peu de temps dont il pût disposer; il en trouvait néanmoins suffisamment pour satisfaire la passion qu'il avait pour l'agriculture. Il lut Columelle, Varron, Virgile, et tous les autres auteurs anciens et modernes qui ont traité de cette matière. Il augmenta ses connaissances sur le jardinage dans un voyage qu'il fit en Italie. De retour à Paris, la Quintinie se livra tout entier à l'agriculture, et fit un grand nombre d'expériences curieuses et utiles. On dit communément qu'il a prouvé le premier, qu'un arbre transplanté ne prend nourriture que par les racines qu'il a poussées depuis qu'il est replanté, et nullement par les petites racines qu'on lui a laissées, qu'on appelle loin de conserver ces anciennes ordinairement le chevelu: qu'ainsi, petites racines, quand on transplante l'arbre, comme on faisait autrefois avec grand soin, il faut les couper. Cependant Roger de Schabol a prétendu prouver tout le contraire, et soutient que le chevelu est nécessaire. La manière vivace dont nous voyons repren

dre des plantes, sans aucunes de ces petites racines (1), est favorable à l'assertion de la Quintinie. C'est lui aussi qui a donné la méthode de bien tailler les arbres, pour les contraindre à donner du fruit, à le donner aux endroits où l'on veut qu'il vienne, et même à le répandre également sur toutes leurs branches. La Quintinie fait de vains efforts pour détruire le sentiment qui attribue de l'influence à la lune, autrefois généralement reconnue, puis rejetée comme une qualité occulte, aujourd'hui rétablie par les écrivains les plus célèbres (2). Il se déclare aussi contre la circulation de la sève dans les plantes; et ce qu'il disserte là-dessus, prouve peut-être qu'il était meilleur cultivateur que bon physicien. La Quintinie mourut à Paris vers 1700. Louis XIV avait créé en sa faveur la place de directeur général des jardins potagers et fruitiers des maisons royales. On a de lui un livre intitulé: Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, Paris, 1725, 2 vol. in-4°: et plusieurs Lettres sur la même matière.

(1) Même des bois secs et des tronçons d'arbres, dans certaines espèces, comme l'olivier. Virgile a dit, et il a dit vrai:

Quin etiam caudicibus sectis, mirabile dictu! Truditur e sicco radix oleagina ligno.

(2) On peut voir le Dict. encyclop., art. AsTROLOGIE, où les influences sont reconnues et expliquées autant que la matière le comporte. M. de Lalande observe que si la lune soulève deux fois par jour les eaux de l'Océan, elle doit

QUINTUS-CALABER. Voyez

CALABER.

QUIQUERAN DE BEAUJEU (Pierre de), d'une ancienne maison de Provence. Après avoir appris la rhétorique et la poésie à Paris, il fit un voyage en Italie, où il s'appliqua à la musique. De retour à Paris, il étudia les mathématiques, l'histoire naturelle, la botanique et les belles-lettres. Sa naissance, soutenue par la réputation que lui avaient faite ses talens, lui mérita l'évêché de Senez, à l'âge de 18 ans. Il n'en jouit pas long-temps, étant mort à Paris en 1550, à 24 ans, Quiqueran fut le premier évêque nommé après le concordat de Léon X et de François I. On a de lui: 1° un Éloge de la Provence, en vers latins, sous ce titre : De laudibus Provinciæ. On en a une version française, in-8°, par Pierre de Vini de Claret, archidiacre d'Arles. 2° Un Poëme latin sur le passage d'Annibal dans les Gaules. Ces deux ouvrages offrent des images heureuses et de l'esprit; mais on voit que son génie n'avait pas encore acquis sa maturité. Ils ont été recueillis à Paris, en 1551, in-fol.

QUIQUERAN DE BEAUJEU (PaulAntoine de), de la même famille, chevalier de Malte, combattit souvent avec succès contre les Turcs. Mais, au mois de janvier 1660, une tempête l'ayant obligé de relâcher dans un fort mauvais port de l'Ar

bien avoir d'autres effets encore. « Je voudrais, chipel, il y fut investi par 30 ga

» ajoute-t-il. que les médecins consultassent » au moins l'expérience à cet égard, et qu'ils >> examinassent si les crises et les paroxysmes » des maladies n'ont pas quelque correspon« dance avec les situations de la lune par rap»port à l'équateur, aux sysygées et aux ap» sydes. Plusieurs médecins habiles m'en ont » paru persuades, et c'était pour les engager à » s'en occuper, que je donnai pendant quel»ques années, dans la Gazette de médecine, » les détails des circonstances astronomiques » dont on doit tenir compte. » Abrege d'AsIronomie, à Paris, 1774. Derham, daus sa Theologie astronomique, p. 150, établit les influences d'une manière plus positive encore.

lères de Rhodes, que le capitanpacha Mazamamet commandait en personne. Il en soutint le feu pendant un jour entier, et n'y succomba qu'après avoir épuisé ses munitions et perdu les trois quarts de son équipage. Il était chargé de fers, quand une seconde tempête, plus violente que la pre

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mière, mit la flotte victorieuse en tel danger, que Mazamamet se vit réduit à implorer le secours du chevalier. Quiqueran la sauva par l'habileté de sa manoeuvre. Le capitan, touché de reconnaissance pour ce service, voulut le sauver à son tour. Pour réussir plus facilement, il le confondit avec les plus vils esclaves. Mais le grand visir, qui le reconnut au portrait qu'on lui en avait fait, le fit mettre au château des Sept-Tours, sans espérance de rançon ni d'échange. Louis XIV le redemanda en vain, et les Vénitiens ne purent le faire comprendre dans le traité de Candie. Il fut délivré par la hardiesse et le zèle ingénieux de son neveu, Jacques de Quique ran, et mourut commandant de Bordeaux. Son autre neveu, Honoré de QUIQUERAN de Beaujeu, frère de Jacques, naquit à Arles en 1655, entra dans la congrégation de l'Oratoire, fut envoyé dans les missions du Poitou et du pays d'Aunis, après la révocation de l'édit de Nantes, et devint évêque d'Oleron en 1705, et peu de temps après de Castres. Louis XIV étant mort en 1715 dans le temps de l'assemblée générale du clergé, l'évêque de Castres fut choisi pour prononcer à Saint-Denis l'Oraison funèbre de ce monarque: il s'en acquitta avec succès. Ce prélat mourut à Arles, où il était allé pour voir sa famille, en 1736, à 81 ans. On a un vol. in-4° des Mandemens, des Lettres et des Instructions pastorales qu'il publia sur l'établissement de son séminaire, sur les maladies contagieuses de Provence et de Languedoc, sur l'incendie de Castres, et sur quelques objets qui décèlent son attachement aux nouveaux disciples de saint Augustin. Colbertet Soanen eurent en lui un ami zélé.

QUIRIN (saint), évêque de Sciscia, ville de la Pannonie, aujourd'hui Sisseg, souffrit la mort pour la foi à Sabaria, le 4 juin 303 ou 304. Saint Jérôme et Fortunat en parlent avec de grands éloges: Prudence a composé une Hymne en son honneur. Dom Ruinart a publié les Actes authentiques de son martyre.

QUIRINALIS (Claudius), ancien rhéteur, né à Arles, s'appliqua avec tant de succès à l'étude des belles-lettres, qu'il ne tarda pas à se trouver en état de les enseigner aux autres, et de s'acquérir beaucoup de réputation dans cette profession. On croit qu'il commença à l'exercer dans la ville de Marseille, et qu'il fut, dans le 1" siècle de l'Eglise, un de ces illustres rhéteurs qui contribuèrent à rendre si célèbres les écoles de cette ville. Mais, selon saint Jérôme, il quitta dans la suite les Gaules, et passa à Rome, où il professa publiquement la rhétorique avec une grande réputation.

QUIRINI ou QUERINI (AngeMarie), noble vénitien, né en 1680, avec un esprit vif, entra de bonne heure dans l'ordre de SaintBenoît. Il fit profession, le 1er janvier 1698, dans l'abbaye des Bénédictins de Florence, et s'appliqua aux sciences avec une application infatigable. Cependant en 1709 ses études furent quelque temps traversées par une idée importune: il s'imaginait qu'il avait la pierre. Il en fut détrompé par une diète sévère qui, en guérissant son imagination, affaiblit excessivement ses forces pour les rétablir, il prit le parti de voyager et de visiter les savans. Il parcourut l'Allemagne, la Hollande l'Angleterre et la France, et fit connaissance avec plusieurs hommes distingués. De retour à Rome,

il fut nommé en 1723 archevêque de Corfou, et s'attira par une conduite vraiment épiscopale, nonseulement la vénération de ses ouailles, mais encore la vénération des Grecs schismatiques. Honoré du chapeau de cardinal en 1727, il répara avec magnificence l'église de Saint-Marc, qui était son titre. L'église cathédrale de Brescia, dont il avait été fait évêque en 1726, est devenue par ses soins une des plus magnifiques d'Italie. Toute l'Europe sait combien il a contribué à la construction de l'église catholique de Berlin. Il augmenta la bibliothèque du Vatican par la donation de la sienne, qui était choisie, et si nombreuse, qu'il fallut, pour la placer, construire une nouvelle salle. Il acheta un grand nombre de livres, qu'il donna de même à la ville de Brescia, pour en faire une bibliothèque publique, et à l'entretien de laquelle il assigna des fonds suffisans. On s'étonnera peut-être de toutes ces libéralités; mais il avait beaucoup de revenus, et peu de besoins. Cet illustre prélat mourut subitement d'apoplexie à Brescia en 1765, à 75 ans. Lebeau fit, en 1756, son éloge à l'académie des inscriptions et belles-lettres, dont le cardinal était correspondant. Ses principaux ouvrages sont: 1o Primordia Corcyræ, ex antiquissimis monumentis illustrata: ouvrage plein d'érudition et de critique, dont la meilleure édition est celle de Brescia en 1738, in-4°. 2° Une Édition des ouvrages de quelques saints évêques de Brescia, qu'il publia en 1738, in-folio, sous ce titre : Veterum Brixiæ episcoporum, sancti Philastrii et sancti Gaudentii opera: nec non beati Ramperti et venerabilis Aldemani opuscula, etc. 3° Specimen variæ

litteraturæ, quæ in urbe Brixia ejusque ditione paulo post typographic incunabula florebat, etc., 1739, in-4°. 4° La Relation de ses voyages elle renferme des anecdotes curieuses et intéressantes. 5° Une Edition des livres de l'office divin, à l'usage de l'église grecque. 6° Une de l'Enchiridion Græcorum. 7 Gesta et epistolæ Francisci Barbari. 8° Un recueil de ses Lettres, en dix livres. 9° La Vie du pape Paul II, contre Platine, Rome, 1740, in-4°. 10° Une Edition des lettres du cardinal Polus. 11° Quatre Instructions pastorales. 12° Un Abrégé de sa Vie jusqu'à l'année 1740, Brescia 1749, in-8°. 13° Étant bibliothécaire de Vatican, il procura la nouvelle Edition des œuvres de saint Ephrem, 1742, 6 tom. in-fol., en grec, en syriaque et en latin. 14° Une Harangue: De mosaicæ historiæ præstantia, pleine d'idées justes, et bien propre à apprécier la narration de Moïse.

QUIRINUS ( Publius Sulpitius), consul romain, natif de Lanuvium, rendit de grands services à sa patrie sous l'empire d'Auguste. Après son consulat, il commanda une armée dans la Cilicie, où il soumit les Hémonades, et mérita, par ses victoires sur ce peuple, l'honneur du triomphe. Auguste envoya Quirinus pour gouverner en Syrie, environ dix ans après la naissance de J.C., ce qui forme une difficulté dans le passage de saint Luc, qui dit que ce fut sous Quirinus ou Cyrinus, que se fit le dénombrement qui obligea la sainte Vierge et Joseph d'aller à Bethléem pour s'y faire inscrire. Il est certain cependant que Quirinus ne fut nommé au gouvernement de Syrie que dix ans après la naissance de J.-C., qui vint au monde au

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