Fragmenta ex Muratorio decerpta. I. NI IORRERE QVIT PRAETER NA DEEVNTIBVS ET QVI RELI de Maswic a publiée en Hollande en Virgile. Cet ancien grammairien n'a pas coutume de rapporter d'aussi longs passages du grand nombre d'auteurs qu'il cite. Les trois feuillets ou six pages envoyées par Schott à Juste-Lipse, étaient quelques restes d'un manuscrit de l'historien même, échappés à l'injure des temps. L'exemplaire de Schott passa entre les mains de Janus-vander-Does, fort connu dans la littérature sous le nom de Douza, gen 2. IN S CONVERTERENT DERANS SOLITA A FVLI tilhomme de Leyde, et premier bourg-mestre de la ville. Comme il travaillait alors à rassembler plusieurs fragments de Salluste, extraits des anciens grammairiens, et à les éclaircir par d'assez longues notes, il joignit à la suite de son édition des fragments, imprimée à Anvers en 1580, trois pages de ces lambeaux, qu'il reconnut sans difficulté pour être de Salluste, et pour faire partie de la révolte des gladiateurs. S'il y avait même quelque doute là-dessus, il serait aujourd'hui levé par Nonius - Marcellus, chez qui l'on trouve un passage cité, comme étant du troisième livre de Salluste, et qu'on lit aussi dans une des trois pages que Douza ne fit pas imprimer alors. Il ne joignit même aucunes notes ni corrections aux trois pages qu'il imprimait, se contentant de dire làdessus, qu'il n'était pas assez adroit pour rendre le lustre à une étoffe si tachée. Tot mendis ipse eluendis sat esse non possum ; neque enim fullonicam didici. Ut eapse exarata accepi, ita repræsentavi. C'est probablement pour cette raison qu'il n'a donné que trois des six pages et qu'il a négligé de faire imprimer 3. NIS OPERIS COMMVN CVNCTI EGREDIV LICTO BVCINA TRIS ET AD VIGIL PROCVL VISEN XERANT FVLT RECENTI AC BRO SIGN RIN TV les trois autres, comme plus défectueuses encore. Mais il est certain que Freinsheim en a eu à Strasbourg un exemplaire manuscrit qu'il a bien mieux su déchiffrer, et en faire un très-bon usage dans ses suppléments de Tite-live, où il a inséré en propres termes une partie de l'un des feuillets inconnus, contenant quelques circonstances de fait, qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans aucun ancien écrivain. Il cite en marge le manuscrit de la Bibliothèque Royale. On en a trouvé un autre exemplaire complet à Dijon, dans le cabinet de JacquesAuguste de Chevannes, homme de lettres qui avait rassemblé beaucoup de choses curieuses en antiquités. C'est aussi dans le même cabinet qu'était la célèbre et unique médaille de Midas, roi de Phrygie. que M. l'abbé Barthélemi a, depuis peu d'années, fait passer dans le médailler du Roi. Jos. Bimard, baron de la Bastie, se trouvant à Dijon en 1728, et ayant mal-àpropos pris les six lambeaux de Salluste pour autant d'inscriptions, en leva une copie figurée fort exactement, qu'il envoya à Modène, à Muratori. Celui-ci l'a fait imprimer à Milan en 1739, dans le premier volume de son grand recueil d'in 4. ALIQVOD DIES CONTRA MO TRIS COEPIT ET PROMI LINGV scriptions, avec la lettre et les notes du baron de la Bastie. La bibliothèque de Jacques-Auguste de Chevannes, mort en 1690, ayant passé à M. Thomas d'Islan son héritier, fut vendue et dispersée après le décès de ce dernier, il y a une trentaine d'années; et je n'ai pu encore découvrir entre les mains de qui avait passé son exemplaire entièrement conforme à celui qu'on trouve dans le recueil de Muratori. Le fragment était en lettres capitales, ce qui marque une haute an tiquité de manuscrit, de forme presque entièrement pareille à celui du quatre-vingt-onzième livre de Tite - Live, que Bruns vient de trouver l'an passé au Vatican, mais beaucoup plus curieux pour l'histoire. Chaque page ou du moins ce qui reste de chacune, est de dix-neuf lignes courtes, d'environ vingt lettres, bien régulièrement espacées de même dans les pages, comme le sont les trente lignes par page du Tite-Live. Il faudrait avoir l'original autographe même, pour 5. INGRES TANT ESE ILLVDEBANT SIM L pouvoir dire s'il est écrit sur deux ont été en partie coupées d'en haut ou d'en bas, y ayant lacune de l'une à l'autre que l'ordre des feuillets, tel que la Bastie l'a coté, n'est pas trop vrai ni fort exact. Je conjecture même qu'en un endroit ou deux, ce qu'on trouve écrit de suite dans la même page, pouvait n'être pas consécutif dans l'original. Peut-être André Schott, ou un autre, a-t-il transcrit de suite ce qu'il a trouvé de caractères lisibles dans les feuillets séparés du vieux manuscrit. |