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4, inferno 19, Castella 28; LXXX rie, tenente 20, 20; LXXXI 6ie, conuento 3, 5, 36 etc.; LXXXII 2 ie, conuento 5; LXXXIII 17ie; LXXXIV 5ie; LXXXV 11ie, muler 3, 17, 28, 33 conuento 16, 21, 27; LXXXVI 2 ie, conuento 4, 18; LXXXVII 9ie, conuento 3, 29, erno 26, 36, Lorete 36; LXXXVIII 2ie, 1ia, conuento 4, ben 10, inferno 14, tenente 20, mente 26; LXXXIX 5ie, ria, conuento 4, conuen 6, tenente 29; XC 14ie, 1ia, Dezembrio 1, connuento 3, 17, 37 etc.; XCVI 5ie, mentre 8 (mais mientre 3); IC zie.

Groupe III. Doc. II 2e; XIV 6ie, sempre 41; XCI 8e; XCII 3ie, zia, valente 2, pelago 6, teras 7, enffernu 15; XCIII 9e dont 3 f. conuento; XCIV 9e; XCV 10e dont 3 f. conuento; XCVII 4e; XCVIII е; C 7e dont dont 2 f. connuento, 1 f. auento; CI 33e dont 5 f. conuento, yera 3, ye (= est) 98, 101.

Ce tableau, dans lequel nous n'avons naturellement pas fait entrer les mots dont l'origine savante est manifeste, montre que, exception faite pour le groupe III, les formes où e n'a pas subi la diphtongaison, sont peu fréquentes dans nos documents. Quelques-uns des mots avec qui y figurent doivent sans doute être considérés comme savants ou comme ayant subi une influence latine. Tels sont novenbre VII 13, LXXIV, 15, Dezembrio XC, 1, Lorente VIII, 22, offerenda XXXIII, 24. On trouve tout particulièrement une influence latine dans certaines formules, qui, même dans des chartes espagnoles, étaient souvent écrites en latin c'est le cas du mot inferno LXXIX 19 et peut-être de tenente LXXX 20, 20. Le mot conuento se présente tantôt avec, tantôt sans diphtongue. Il faut y voir un mot savant subissant l'attraction analogique des nombreux mots où la diphtongue ie était suivie de nt. Le mot renta (renda), qui conformément à son etymologie (rendita) ne se présente pas d'une façon générale avec diphtongue, a quelquefois subi la même influence. C'est ainsi que s'expliquent rienda LXXV, 34 et riendeda LXXXV, 12. — Manifesto XII, II est une forme analogique.

Passons à l'examen des mots dont l'e n'a pas subi la diphtongaison, et qui ne sont pas susceptibles d'une explication par l'influence savante ou analogique. Un coup d'œil sur le tableau montrera que ces formes sont très rares dans les documents du groupe I, qu'elles sont plus fréquentes dans ceux du

groupe II, et que, dans le groupe III, elles forment la grande majorité. Dans presque tous les documents des deux premiers groupes contenant des formes sans diphtongaison, ces formes sont des exceptions, ie étant toujours la règle.

Dans le groupe I, le suffix -ellum figure sans diphtongaison XIII, 12 (Butello) et 36 (Beringuela)1 XVI 41 (Perronella) et XXXV 9 (Xamello), tous des noms propres susceptibles d'une orthographe ou même d'une prononciation conservatrice. Quant à alferiz VI 14, nous avons noté ce mot arabe, parce qu'il figure souvent avec diphtongue, mais la forme non diphtonguée, qui est d'ailleurs celle qui a survécu, n'est pas caractéristique du léonais. Restent comme traces de la tendance à conserver la voyelle simple terra X 3 et LIV 11 egua XXXVIII, 32, neto LVI 11, 21, mentre LXIV 25. Notons que la plupart de ces chartes ne sont pas de Sahagun même, et qu'elles offrent encore d'autres particularités qui les distinguent des chartes de Sahagun. La forme tjne < tenet VII 17 est probablement une faute du notaire, mais rappelle le bine (< bene) des Reyes Magos. Dans le groupe II, on observe la forme muler LXXVII 4, etc. et LXXXV 3, 17, etc., forme qui d'ailleurs est fréquente dans le groupe III. Nous croyons qu'il faut regarder ici l'e de ce mot comme diphtongué et attribuer à une prononciation mouillée. Dans les deux chartes, l'e est toujours diphtongué, et l'e mouillé peut facilement absorber le premier élément de la diphtongue. L'e non diphtongué est représenté par emelgo XLIII 96, pendente LV 6, desmo LXVII, 18, erua ib. 18, juramento LXIX 17, erno LXXVI 33, 38, 42 LXXXVII 26, 36, ueyo LXXVIII 53, sempre LXXIX 11, parentes ib. 4, tenente(?) LXXX 20, 20, LXXXVIII 20, ben, ib. 10 conuen LXXXIX 6, mentre XCVI 8 (mais mientre 3) et Castella LXXIX 28. A ces formes viennent s'ajouter celles du doc. LXXVIII, qui ne diphtongue jamais, mais qui manque pourtant de plusieurs caractères occidentaux (cf. § 79).

Le groupe III enfin ne montre la diphtongaison que par exception. Le nombre considérable de formes avec e diphtongué

1 Ce nom se trouve écrit de la même façon dans quelques autres chartes, mais, remontant au suffixe -aria qui par dissimilation est devenu ela, il ne peut pas avoir grande valeur comme exemple de e non diphtongué, bien que la forme Berenguela atteste une confusion avec -ęllam.

dans le doc. XIV (Ponferrada) est étrange, le document portant des caractères occidentaux fortement accusés. Autrement les formes sporadiques avec ie ne sont pas étonnantes, on s'attendrait plutôt à en trouver davantage.

Si la fréquence relative des différentes formes dans nos documents correspond à peu pres à l'état de choses réel, on est porté à croire que la diphtongaison de l'e, d'abord confinée dans le domaine castillan, s'est peu à peu répandue vers l'ouest et qu'au XIIIe siècle elle avait presque complètement envahi la partie orientale du Léon, tandis que la partie centrale opposait encore une certaine résistance à cet envahissement qui n'était pas encore parvenu jusqu'à la partie occidentale.1 Nous ne pouvons pas conclure avec M. Menéndez Pidal de l'état des patois modernes à la généralité de la diphtongaison à une époque aussi reculée que celle de nos documents.

11. Quelquefois on rencontre ia au lieu de ie: Gessner, p. 32, relève la forme pia (<pedem) du Fuero Juzgo, et M. Munthe, Z XV p. 230, ajoute d'autres exemples de cette forme tirés du même texte et y relève en outre deux exemples de ya < est. M. Menéndez Pidal, p. 19, compare ce phénomène au passage de uo> ua mais ajoute que ia pour ie n'apparaît que dans quelques mots et avec un accent instable. Avant de tenter une explication de ce passage, nous donnerons la liste des formes peu nombreuses avec ia qui se trouvent dans nos documents:

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ya2 <et: LXXVI 2, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12 etc., LXXXVI, 15, LXXXVIII 23, 23, 25, 26 LXXXIX, 21.

ya est: LXXXVIII 5, XCI, 7,

pias < pedes XXV 39 (Suppl.) XC 9 (a pía del altar). Castiala LXXXVIII, 18,

pialago LXXXIX, 7.

tiampus XCII, 2,

conuian XCII, 7.

Tous les documents appartiennent au domaine central ou occidental du léonais, excepté le doc. XXV. Mais la forme pias

1 Voir encore p. 206.

2 Voir p. 195 ss.

E. Staaff.

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ne se trouve pas dans le document même, elle figure dans un morceau ajouté par une autre personne dont le dialecte porte des traces visibles d'une origine occidentale (beyzo, uostra).

M. Munthe, Ant. p. 28,1 constate la présence de formes analogues dans le dialecte qui fait l'objet de ses recherches (Villaoril de Bemeda et Posada de Rengos). Ce sont pia, pias (< pedem), diaz (< decem) yia (< est) et ya (<et). Dans le dernier mot, l'accent porte sur l'a, et M. Munthe explique le passage à a par la valeur atone du mot (cf. pourtant p. 29). Dans les autres mots, l'accent porte sur l'i. M. Munthe croit que ces formes sont nées dans la position atone. C'est ce qui lui paraît prouvé par le fait que est revêt dans le cas d'accentuation forte la forme yie. Il en conclut à une forme correspondante de decem, tandis que pia ne peut guère d'après lui se trouver dans une position accentuée telle que les deux autres mots (cf. les exemples p. 28-29). Pour expliquer ces formes, il suppose ou bien la conservation dans ce cas spécial de l'accentuation originaire de la diphtongue ie avec passage de l'e atone à a, ou bien un déplacement secondaire de l'accent avec le même passage. M. Menéndez Pidal, p. 19, ajoute à ce que dit M. Munthe que ya, yara se dit encore à Villapedre et à Teberga où l'on prononce pourtant yie, diéz; pía se dit à Luarca et jusqu'à Astorga. Quant à l'origine de ces formes, M. Menéndez Pidal croit à un déplacement secondaire de l'accent.

Ce qui doit être observé d'abord, c'est que nos documents offrent trois exemples où la diphtongue ia se trouve à la syllabe tonique d'un mot paroxyton (Castiala, tiampus) ou proparoxyton (pialago), ce qui cadre bien avec le yara de Villapedre et de Teberga et montre que ce phénomène n'est pas toujours, comme dans les patois modernes examinés par M. Munthe, limité aux mots oxytons.

Nous voyons dans les exemples de ya < et la preuve que la diphtongue ie, lorsqu'elle perdait l'accent, avait dans certaines régions une tendance à devenir ya. On pourra comparer à ce phénomène la forme diagano XIV 38 (Ponferrada), mais diegano XXXVIII 31, ainsi que piadad, Fuero Juzgo p. 9 et 107.o

1 Cf. aussi Z. XV p. 230.
Cf. aussi esp. mod. piadoso.

Quant aux autres formes, nous sommes tenté de les expliquer de la façon suivante. La partie du Léon où se trouvent ces formes ne connaissait pas originairement la diphtongaison, qui ne s'y est répandue que peu à peu grâce à l'influence du castillan. La diphtongue ie était donc un phonème étranger à ceux qui parlaient le dialecte de cette région, et on l'a comprise de différentes façons, tantôt bien, tantôt mal. Dans ce dernier cas, on a exagéré la différence des deux éléments en prononçant l'e trop ouvert. Ainsi on est arrivé à la prononciation ia. Cette prononciation s'est en général corrigée toute seule, mais ci et là elle a persisté et alors surtout dans les mots oxytons qui formaient un groupe à part offrant un autre aspect phonétique que les mots ordinaires. La diphtongue ie s'est répandue en Léon, croyons-nous, lorsqu'elle était encore une diphtongue décroissante. A l'époque du déplacement de l'accent, pia et les autres mots où l'a était devenu, dans certains endroits, d'un usage fixe, n'ont pas suivi le développement des mots paroxytons et proparoxytons, où l'a n'était que d'un usage sporadique.

12. Dans certains cas on trouve en léonais ie, sans que cette diphtongue se soit produite dans le castillan; il s'agit des formes léonaises de la conjonction et et des formes verbales est, eram, erat, erant: ye, ye(s), yera, yeran. Nous parlerons d'abord de la conjonction et.

Gessner, p. 34, regarde ye comme le résultat de la diphtongaison de , qui, bien qu'en général plus restreinte en léonais qu'en castillan, se produit pourtant en léonais dans certains cas où elle est étrangère au castillan. Il compare à ce cas les formes diphtonguées de esse que nous venons de citer. M. Morel-Fatio, p. 30, est d'avis que ye (< et ou est) n'est peutêtre pas comme le dit Gessner «vraiment léonais»; bien que répandues en Léon, ces formes paraissent dit l'auteur - être plus rigoureusement appliquées en asturien. - M. Menéndez Pidal dit, p. 19, que l'e se diphtongue dans deux cas importants que la langue littéraire regarde comme atones: les formes citées de esse et la conjonction et. Cette dernière forme, ye, subsiste encore à Colunga et dans l'asturien occidental, où elle s'est changée en ya.

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