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Ad fam., 2, 16, 5 « si erit ulla respublica sin autem nulla erit.» 13, 40 si ulla mea apud te commendatio valuit, quod scio multas plurimum valuisse. »

Voici maintenant des passages de T.-Live:

a) sens négatif :

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28, 18, 20 si quicquam sceleris prætermisit (nihil sceleris pr.). 5, 3, 9 si quicquam in vobis - humani esset.

5, 33, 1 si quicquam humanorum certi est.

b) sens affirmatif :

23, 27, 12 si ulla Hispaniæ cura esset (il espère qu'on en aura), mitterent sibi successorem.

4, 19, 3 jam ego hanc mactatam victimam, si modo sancti quicquam esse dii volunt, legatorum Manibus dabo.

5, 3, 2 si umquam dubitatum est, etc., dubitari certum habeo.

--

id ego hoc anno desisse

Cf. 1, 28, 4 si umquam ante alias ullo in bello fuit, etc. 32, 5, 8 bellum si quando umquam alias, tum magna cura apparavit. De même 6, 42, 12 si quando umquam alias. 8, 6, 14 et 10, 14, 11 si quando umquam.

On pourrait croire d'abord que dans cette formule l'idée incline à la négation; mais on est plutôt d'un avis contraire, si l'on rapproche de ces passages des passages tels que ceux-ci : 31, 7, 3 si numquam alias, proximo certe Punico bello experti estis (voyez la note de Weissenborn). Cic., Ad Att., 4, 2, 2, si umquam in dicendo fuimus aliquid aut etiam si numquam alias fuimus, tum profecto, etc.

C. Le sens nettement affirmatif que nous avons reconnu à quisquam dans les deux passages de Cicéron cités plus haut (In Verr., II, 4, 22, 48. Tusc., 5, 8, 22) se retrouve là où quisquam est employé après quamdiu, dum, donec, quoad; M. Dräger (p. 98) cite Cic., Cat., 1, 2, 6, et Sén., Cons. ad Marc., 1, 3; on peut ajouter :

Cic., p. Rosc. Am., 43, 126, dum præsidia ulla fuerunt.
Verg., G. 3, 428, dum amnes ulli rumpuntur fontibus.

T.-Live, 4, 39, 5, dum quicquam superfuit lucis. 35, 30, 10 quoad lucis superfuit quicquam. 42, 34, 13 quoad quisquam judicabit. 21, 10, 3 donec sanguinis nominisque Barcini quisquam supersit. Cf. Cic., p. Sulla, 30, 83, quotiens quisquam est

convictus.

Voilà donc des passages où, malgré la règle vulgaire, quisquam

:

ullus « dès qu'il voyait le moindre objet ciselé », « s'il souffrait le moins du monde, etc. Cf. encore le passage cité par M. Madvig, § 494, b, Anm. 2: Cic., Ad Att., 12, 23, 1 « enitar, si quo modo potero potero autem —, ut præter te

nemo dolorem meum sentiat, si ullo modo poterit, ne tu quidem. »

a tout à fait le sens affirmatif (quelqu'un, qui que ce soit); ce ne sont pas les seuls; toutefois il y a une catégorie de passages, dont M. Dräger a eu tort de ne pas tenir compte; ce sont les passages où il est question de choses qui ne devraient pas avoir lieu et où il y a une idée de blâme, qui est en somme encore une idée nėgative (1). M. Dräger, p. 97, donne une assez longue liste d'exemples où quisquam est employé, dit-il, dans une proposition affirmative; mais sur ces exemples beaucoup sont à retrancher: ainsi Cic., De fat., 12, 26, « aut fato omnia fieri aut quicquam fieri posse sine causa,» la seconde alternative est une hypothèse inadmissible, et quisquam est très-bien à sa place; dans les passages suivants il y a une idée de blâme : Phil., 8, 4, 12 « in quo bis laberis : primum, deinde quod quicquam stabile aut jucundum in regno putas. De legg., 3, 18, 42 « nihil est enim exitiosius civitatibus - quam quicquam agi per vim. » De même je ne comprends pas que M. Dräger ait pu dire que dans le passage d'Ovide, Amor., 3, 7, 53, « A tenera quisquam sic surgit mane puella Protinus ut sanctos possit adire deos, » quisquam avait tout à fait le même sens que aliquis; il est facile de voir qu'ici l'idée est : fierine potest ut quisquam, etc., cf. Sall., Cat., 52, 11, « hic mihi quisquam mansuetudinem et misericordiam nominat!» V. aussi Plaute, Bacch., 1, 2, 43. Tér., Ad., 38.

Voici encore d'autres passages où il semble que quisquam se doive expliquer par cette idée de blâme :

Tér., Heaut., 1004-5, miror quomodo Tam ineptum quicquam tibi venire in mentem - potuerit.

Cic., in Verr., II, 3, 7, 16, illud accuso, cur in re tam vetere ·quicquam novi feceris. 5, 63, 163 in crucem tu agere ausus es quemquam qui se civem Romanum esse diceret! Cf. De leg. agr., 3, 3, 10. Post red. in sen., 12, 30. De harusp. resp., 22, 46.

César, De b. G., 1, 40, 2, cur hunc tam temere quisquam ab officio discessurum judicaret? 4, 16, 4 cur sui quicquam esse imperii laret?

postu

De b. G., 8, præf., 9: hoc ipsum crimen arrogantiæ subeo quod me judicio cujusquam existimem posse cum Cæsare comparari (ce qui serait une prétention insoutenable).

Corn. Nép., Ag., 6, 2, qui perniciosissimum fore videret, si animadversum esset quemquam ad hostes transfugere conari.

Hor., Epist. 2, 1, 76, indignor quicquam reprehendi.

C'est peut-être ainsi qu'il faut expliquer ce passage de T.-Live :

(1) Cette remarque a déjà été faite par M. Madvig, Lat. Sprachl., § 494, b.

25, 6, 17 quibus, nisi quod commisimus ut quisquam ex Cannensi acie miles Romanus superesset, nihil obici potest. »

Deux autres passages de T.-Live très-remarquables sont:

1, 35, 3 quippe qui non primus, quod quisquam indignari mirarive posset, sed tertius Romæ peregrinus regnum affectet. » 3, 38, 9 hostibus belloque gratiam habendam quod solitum quicquam liberæ civitati fieret. »

«

Faut-il dire que dans le premier de ces deux passages la proposition incidente se rapporte à une hypothèse qu'on écarte et que quisquam est amené par le non qui précède (1)? que dans l'autre il y a cette idée : « Sans les ennemis jamais pareille chose ne serait arrivée? » On trouvera peut-être que dans l'un et l'autre cas mon explication est un peu cherchée. Néanmoins je n'oserais pas, comme le fait M. Madvig, remplacer quisquam par quispiam dans le premier des deux passages.

Si l'on tient compte des observations que nous venons de faire, on verra que les seuls passages de Cicéron ou de T.-Live, parmi ceux que cite M. Dräger, où quisquam soit vraiment employé dans une proposition affirmative, sont 10 les passages où quisquam est employé après quamdiu, dum, etc., v. p. 133; 2o le passage de Cicéron Ad Att., 9, 15, 5 (2). A la liste d'exemples de M. Dräger on peut ajouter :

T.-Live, 4, 6, 9 extemplo quicumque aliquid seditiose dixerat aut fecerat umquam, maxime tribunicii, prensare homines cœpere. Sén., Epist., 63, 15, hodie fieri potest quicquid umquam potest. Tac., Ann., 11, 24, transferendo huc quod usquam egregium fuerit.

On voit que l'usage de quisquam, umquam, etc., s'étend plus loin en latin que l'usage de personne, rien, jamais, etc., en français, et que l'emploi de ces mots dans des phrases affirmatives, pour être rare, n'est pas sans exemple. L'usage de T.-Live ne semble pas différer sensiblement de celui de Cicéron.

(1) L'idée serait celle-ci : « quippe qui non ita regnum affectet ut id quisquam indignari possit. » M. Müller, dans son édition, propose une autre explication, qui me paraît encore moins naturelle.

:

(2) Les exemples de Sénèque que donne M. Dräger ne sont pas non plus tous cités à propos: De benef., 3, 23, 4 (lisez : 5). Epist., 17, 6 (lisez 8). De brev. vit., 4, 2. Nat. quæst., 4, 2, 30, l'idée est négative au fond; De provid., 2, 10. Cons. ad Marc., 19, 2 (lisez : 3), il y a une idée de blâme. Du reste, les autres passages mentionnés par M. Dräger montrent que l'emploi de quisquam ou de ullus dans une proposition affirmative n'est pas rare chez Sénèque.

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Dans sa Theorie des lateinischen Stiles (2e éd., 1843), p. 8, Grysar, énumérant les différences qu'on peut remarquer entre la langue de T.-Live et la langue de Cicéron ou de César, cite chez T.-Live les expressions nemo unus, quilibet unus, quisquam unus, qu'il traite de pléonasmes. Il y a là une double erreur; ces expressions ne sont pas des pléonasmes, et on les rencontre chez Cicéron aussi bien que chez T.-Live.

Parmi les passages de T.-Live où l'on trouve ces expressions, je n'en connais qu'un où il semble qu'il y ait en effet pleonasme: 9, 17, 15 « id vero erat periculum ne sollertius quam quilibet unus ex his, quos nominavi, castris locum caperet, etc. » Partout ailleurs unus conserve son sens propre, demandé dans chaque passage par quelque opposition exprimée ou sous-entendue, et, comme le dit fort bien M. Weissenborn, remplace le singulier de l'adjectif singuli, lequel n'existe pas.

2, 9, 8 nec quisquam unus malis artibus postea tam popularis esset quam tum bene imperando universus senatus fuit.

3, 45, 4 cum multi magis fremerent quam quisquam unus recusare auderet.

-

3, 55, 15 hæc omnia non adversantibus patriciis transacta, quia nondum in quemquam unum sæviebatur. [56, 1]... tum tribuni aggredi singulos, etc.

28, 37, 6 nec quisquam alterius gentis unus tantum ea arte quantum inter alios omnes Baliares excellunt.

32, 20, 7 hæc adhortatio prætoris non modo quemquam unum elicuit ad suadendum, sed ne fremitum quidem aut murmur contionis tantæ movit.

39, 50, 2 neque ipsi domum recipere custodiendum audebant nec cuiquam uni custodiam ejus satis credebant.

2, 6, 3 eos inter se, quia nemo unus satis dignus regno visus sit, partes regni rapuisse.

3, 12, 4 sibi eum in dubiis suis rebus venisse subsidio; neminem unum esse cujus magis opera putet rem restitutam.

3, 14, 4 ut nemo unus inde præcipuum quicquam gloriæ domum invidiæve ferret, mille pro uno Kasones exstitisse plebes quereretur.

9, 16, 19 haud dubie illa ætate - nemo unus (« kein Einzelner ») erat vir quo magis innixa res Romana staret.

28, 35, 9 cupere se illi populoque Romano operam navare ita ut nemo unus externus magis enixe adjuverit rem Romanam.

38, 50, 8 neminem unum civem tantum eminere debere.

41, 20, 7 Rhodiis ut nihil unum insigne, ita omnis generis, ut quæque usus eorum postulaverunt, dona dedit.

6, 40, 6 si Claudiæ familiæ non sim-, sed unus Quiritium quilibet, » unus Quiritium veut dire « un bourgeois comme tout le monde », cf. § 10 « ex media contione unum civem, » 45, 39, 2 « togatorum unus, » et l'expression bien connue « unus de multis »; quilibet ajoute l'idée de : « quel qu'il soit », cf. Cic., Brut., 93, 320, « non quivis unus ex populo, sed existimator doctus et intellegens; » il n'y a donc pas de pleonasme, encore moins dans cet autre passage de T.-Live, 42, 42, 3 « queratur unus quilibet » (un seul, n'importe lequel).

M. Dräger, § 49, cite des exemples de cet emploi de unus avec nemo, nullus, quivis, aliquis, quidam, quis interrogatif chez Cicéron, avec nemo chez César. Dans tous ces passages unus s'explique de même; par exemple Brut. 59, 216 « itaque in Curione hoc verissime judicari potest, nulla re una magis oratorem commendari quam verborum splendore et copia; nam cum tardus in cogitando, tum in instruendo dissipatus fuit, » le sens est évidemment : « des qualités nécessaires à l'orateur aucune ne peut suppléer aussi bien à l'absence des autres, etc. »; je n'ai remarqué qu'un passage où unus fit pléonasme; c'est De prov. cons., 4, 7, « ut, nisi C. Vergilius intervenisset, unum signum Byzantii ex maximo numero nullum haberent, » où l'on attendrait plutôt non que nullum. De or., 3, 14, 55, « est enim eloquentia una quædam de summis virtutibus, » c'est una qui est le mot principal, et quædam le mot accessoire; le sens me paraît être à peu près le même que s'il y avait quodam modo (1).

L'erreur où est tombé Grysar, lorsqu'il a traité de pléonasmes les expressions de ce genre, a été partagée par Kühnast, p. 202, et aussi, à ce qu'il semble, par M. Dräger, qui dit que dans ces locutions unus sert à renforcer (?) le pronom indéfini.

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QUICUMQUE, QUISQUIS, UTCUMQUE, etc. SANS VERBE (2).

Les grammaires traitent en général cette question d'une façon très-sommaire; nous essaierons de donner quelques détails de plus.

(1) Sur le sens et l'emploi de quidam, voyez Grysar, p. 223 et suiv. Je crois du reste qu'on peut appliquer à des expressions comme eximia quædam, dapovía tis (Plat., Gorg., 456, A) une observation très-fine que fait M. Weil dans son excellent ouvrage De l'ordre des mots dans les langues anciennes (Paris, 1869), p. 89-97; c'est que chez les Grecs et chez les Latins certains pronoms et certaines particules, qui n'avaient pas de sens très-précis par eux-mêmes, servaient surtout à faire ressortir les mots à la suite desquels on les plaçait, parce que l'absence d'accent du second mot forçait à accentuer davantage le premier. (2) Kühnast, p. 196 et suiv. Zumpt, Lat. Gramm., § 706.

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