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banquier Suisse. Elle suivit la fortune de son époux dans toutes ses chances. Lorsque ce dernier fut parvenu à la direction des finances de France, Mad. Necker, loin d'en prendre plus d'orgueil, ne se servit de son pouvoir que pour augmenter le bien qu'elle se plaisoit à faire. Son occupation favorite fut de contribuer à l'amélioration du régime intérieur des hôpitaux, et de diriger elle même un hospice de charité qu'elle établit à ses frais près de Paris. Son caractère obligeant et son esprit facile, lui donnèrent beaucoup d'amis parmi les gens de lettres. Thomas et Buffon étoient du nombre. Elle appeloit le premier l'Homme de ce siècle, et le second l'Homme des siècles. Après la retraite de M. Necker, elle le suivit à Coppet en Suisse, et y est morte en 1794. On lui doit les ouvrages suivans: I. Des Inhumations précipitées, 1790, in-8° II. Mémoire sur l'établissement des hospices. in 8.o III.Réflexions sur le divorce, 1795, in-8. L'auteur, née dans une religion qui autorise le divorce, n'en soutient pas moins, dans cet écrit, l'indissolubilité de l'union conjugale. On y trouve plus de sentiment que de raisonnement. Le style en est souvent peu naturel et trop précieux. Des comparaisons le surchargent, et n'ont pas toujours une juste application. Mad. Necker y oublie son sujet pour s'occuper d'elle, de sa famille, de son époux. C'est une terrible tentation que celle de trouver l'occasion de se louer, et de ne pas le faire; aussi n'y résiste-t-elle pas. Cet écrit, très-censure, offre cependant beaucoup d'idées fortes et touchantes, et on en peut

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juger par celles-ci : « Le mariage réunit nos affections éparses; il met deux ames en communauté de vie, et la différence des sexes et des facultés empêche que ces deux ames ne soient jamais rivales. Les hommes aiment la gloire; les femmes en montrent le chemin et décident les succès. Ce sont les blanches colombes qui conduisirent Enée au rameau d'or. La solitude est sans doute un des plus grands malheurs de l'age avancé. Etre deux est déjà un moyen de se rassurer dans les ténèbres qui environnent le tombeau mais il faut une grande réunion de bienfaits et d'estime, pour que des vieillards, s'aidant mutuellement à supporter le poids des années, parviennent à se le rendre agreable. — Il faut que de longs jours représentent une longue suite de sentimens déli◄ cats. et d'actions nobles; il fauc que le son d'une voix chérie un reste de feu dans les regards, des paroles sensibles et toujours amies, soient pour les époux. comme ces airs connus qui rappellent à une grande distan e les plaisirs de la jeunesse et les douceurs de la patrie. qui nous y ramènent et nous y retiennent pour vivre et mourir dans son sein. Deux vies qui ont tou jours fait partie l'une de l'autre, deviennent encore plus inséparables après une longue et paisible union. Lorsque tout nous abandonne, un seul ami, une seule amie nous restent : notre existence est suspendue au souffle dont ils sont animés. La terre dévastée par le temps de tout ce qui l'embellissoit autrefois. n'est peuplée pour nous que par un seul être qui nous ressemble, Tous les autres nous sont étrang

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tune, étoit adorée par toute la terre. Sa puissance étoit telle, que Jupiter lui-même étoit forcé de lui obéir. Personne n'avoit droit d'entrer dans son temple à Corinthe. On la représentoit toujours avec la Fortune sa mère, ayant des mains de bronze, dans lesquelles elle tenoit de longues chevilles et de grands coins d'ai rain. Horace la peint énergiqueinent dans ces vers:

Te semper anteit sava Necessitas, Clavos trabales et cuncos manu Ges ans ahenâ, nec severus Uncus abest liquidumque plumbum. La Déesse Némésis étoit sa fille. I. NÉCHAO Ier, roi d'Egypte, commença à régner l'an 691 avant J. C., et fut tué huit ans après, par Sabacon, Ethiopien. Psammitique son fils lui succéda, et fut père de Néchao II qui suit.

roi

II. NÉCHAO II, roi d'Egypte, appelé Pharaon Néchao dans l'Ecriture, étoit fils de Psammitique, auquel il succéda au trône d'Egypte l'an 616 avant J. C. Ce prince, dès le commencement de son règne, entreprit de creuser un canal depuis le Nil jusqu'au golfe d'Arabie; mais il fut obligé d'abandonner cet ouvrage, à cause du prodigieux nombre d'hommes qui y avoient péri. Il équipa plusieurs flottes qu'il envoya reconnoître la Mer Ronge et la Mer Méditerranée. Ses vaisseaux parcoururent la Mer Australe, et ayant poussé jusqu'au détroit appelé Gibraltar, ils en-· trèrent dans la Méditerranée, et revinrent en Egypte trois ans après leur départ. Néchao, jaloux de la gloire des Assyriens, qui ayoient envahi l'empire d'Assy

rie, s'avança vers l'Euphrate pour les combattre. Comme il passoit sur les terres de Juda, le pieux Josias, qui étoit tributaire du roi de Babylone, vint avec son armée pour lui disputer le passage. Néchao, qui n'avoit rien à démêler avec le roi de Juda, lui envoya dire que son dessein étoit d'aller du côté de l'Euphrate, et qu'il le prioit de ne pas le forcer à le combattre. Mais Josias n'eut aucun égard aux prières de Néchao. Il lui livra bataille à Mageddo, sur la frontière de la tribu de Manassès, et il la perdit avec la vie. Le roi d'Egypte continua sa route ዓ acheva heureusement son entreprise contre les Assyriens; mais il fut vaincu à son tour par Nabuchodonosor, qui le resserra dans ses anciennes limites. Il mourut l'an 600 avant J. C.

NECKAM, NECQUAM OU NEKAM, ( Alexandre ) théologien Anglois, étudia à Paris, et voulut entrer dans l'abbaye de SaintAlbans; mais ayant reçu quelques mécontentemens de l'abbé, il se fit chanoine régulier, et fut nommé à l'abbaye d'Excester. Il

mourut en 1227. On a de lui,

en latin I. Des Commentaires sur les Pseaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques et les Evangiles. II. Un

Traité De nominibus Ustensilium; un autre des Vertus; un troisième De naluris rerum.

NECKER, (Suzanne-N.) fille d'un ministre Protestant, acquit un grand nombre de connoissances, et s'attacha d'abord à l'éducation d'une jeune personne de Genève, qu'elle quitta pour s'unir à M. Necker, qui n'étoit encore que simple commis d'un

tinople. Une femme de qualité s'étant, par un ordre très-imprudent du Pénitencier, accusée d'avoir été corrompue par un diacre, la révélation de ce crime secret fut un sujet de scandale pour le peuple. Nectaire laissa alors la liberté à chacun de participer aux saints mystères, selon le mouvement de sa conscience, sans avoir recours au prêtre pénitencier. La plupart des églises d'Orient suivirent l'exemple de l'église de Constantinople

et chacun fut libre de se choisir un confesseur. Nectaire mourut en 397. Il avoit de la naissance et beaucoup de talent pour les affaires; mais son savoir étoit fort borné, et sa vertu n'avoit pas ce degré de supériorité qu'on est en droit d'exiger d'un évèque.

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veraineté du peuple, flattoit alors la passion qui dominoit dans sa patrie. Son ouvrage est savant, méthodique et hardi. Il recueille toutes les preuves que lui fournit l'histoire, et cherche à répondre aux objections qu'on tire des orages, de l'esprit de faction qui règnent dans les administrations populaires, et de l'ingratitude du peuple. Charles II, rétabli sur le trône de ses pères, lui accorda son pardon; il se consacra alers à la médecine, et après de grands succès dans l'exercice de cet art, il amassa une fortune considérable, et mourut en 1718,

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II. NEEDHAM, (Jean Tuberville) né à Londres le 10 septembre 1713, étoit de la branche puînée de la famille dont milord la religion Catholique, il s'étaKilmotey est le chef. Né dans blit, en 1768, dans le séminaire des Anglois à Paris, et devint Sciences, et ensuite membre de correspondant de l'académie des. la Société royale de Londres en 1749. Il est le premier ecclésiastique Catholique que cette compagnie ait adopté. Le gouvernement des Pays-Bas l'appela, en 1769, pour concourir à l'établissement d'une société littéraire. Il mourut le 30 décembre 1781, à Bruxelles, où il étoit recteur de l'académie des Sciences et Belles-Lettres. Il s'est fait un nom distingué par des connoissances étendues et variées, sur - tout dans la physique et l'histoire naturelle. Des observations pénibles sur des objets non moins inaccessibles aux yeux qu'à l'intelligence de l'homme, l'ont faty regarder comme un des plus la- . borieux coopérateurs de M. de Buffon, et ont préparé le sys

gers. Ah! qui pourroit supporter d'être jeté seul dans cette plage inconnue de la vieillesse ! Nos goûts sont changés; nos passions sont affoiblies; le témoignage et l'affection d'un autre sont les seules preuves de la continuité de notre existence. Le sentiment seul nous apprend à nous reconnoître; il commande au temps d'alléger son empire. Ainsi, loin de regretter le monde qui nous fuit, nous le fuyons à notre tour. Nous échappons à des intérêts qui ne nous atteignent déjà plus, nos pensées s'agrandissent comme les ombres à l'approche de la nuit ; et un dernier rayon d'amour, qui n'est plus qu'un rayon divin, semble former la nuance des plus purs sentimens que nous puissions éprouver sur la terre, avec ceux qui nous pénétreront dans le Ciel. » IV. Mélanges extraits des manuscrits de Mad. Necker, 1798, 8 vol. in-8. Ils ont été publiés après la mort de l'auteur. En général, on trouve dans tous ses ouvrages un grand nombre de pensées vraies et fines, des tableaux d'un beau coloris, des conseils sages et bien exprimés; mais on peut plusieurs fois lui appliquer ce que Voltaire a dit de l'éloge de Colbert par son époux;

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qu'il y a autant de mauvais que de bon, autant de phra ses obscures que de claires, autant de mots impropres que d'expressions justes, autant d'exagérations que de vérités. » Moins de desir de jouer un rôle, auroit peut-être diminué sa célébrité et augmenté son bonhour. Thomas qui lui a consacré des vers adressés à Suzanne, fait ainsi indirectement l'éloge do Mad. Necker, dans son Essai

sur les Femmes: « Celle qui est véritablement estimable, est la femme qui, prenant dans le monde les charmes de la société, c'est-à-dire le goût, la grace et l'esprit, sait en même temps

sauver sa raison et son cœur de cette vanité froide, de cette fausse sensibilité qui naissent de l'esprit de société; celle qui, asservie malgré elle aux conventions et aux usages, ne perd point de vue la nature, et se retourne encore quelquefois vers elle pour l'honorer du moins par ses regrets; celle qui, par son état, forcée à la dépense et au luxe, choisit du moins des dépenses utiles, et associe l'indigence industriense à sa richesse; celle qui, en cultivant la philo sophie et les lettres les aime pour elles-mêmes, non pour une vaine réputation; celle enfin qui, parmi tant de légèreté, a un caractère, qui dans la foule a conservé une ame, qui dans le monde ose avouer son ami, après l'avoir entendu calomnier, qui ose le défendre quand il doit n'en rien savoir, qui hors de sa maison et chez elle sait garder son estime à la vertu, son mépris au vice et sa sensibilité à l'amitié.»

NECTAIRE, natif de Tarse, d'une maison illustre, fut mis, à la place de St. Grégoire de Nazianze, sur le siége de Constantinople, par les Pères assemblés dans cette ville en 381. Il n'étoit alors que catéchumène; ainsi il fut évêque avant d'être Chrétien. L'empereur Théodose avoit demandé pour lui le trône épiscopal, et on ne put le lui refuser. Ce fut sous son épiscopat que la dignité de Pénitencier fut sup primée dans l'église de Constan

tinople. Une femme de qualité s'étant, par un ordre très-imprudent du Pénitencier, accusée d'avoir été corrompue par un diacre, la révélation de ce crime secret fut un sujet de scandale pour le peuple. Nectaire laissa alors la liberté à chacun de participer aux saints mystères, selon le mouvement de sa conscience, sans avoir recours au prêtre pénitencier. La plupart des églises d'Orient suivirent l'exemple de l'église de Constantinople, et chacun fut libre de se choisir un confesseur. Nectaire mourut en 397. Il avoit de la naissance et beaucoup de talent pour les affaires; mais son savoir étoit fort borné, et sa vertu n'avoit pas ce degré de supériorité qu'on est en droit d'exiger d'un évêque.

NÉE DE LA ROCHELLE, (JeanBaptiste) avocat, subdélégué de l'intendant d'Orléans à Clameci sa patrie, mourut en 1772, à 80 ans. On a de lui: I. Quelques Romans dont on ne parle guère, tels que le Maréchal de Boucicaut, 1714, in-12, la Duchesse de Capoue, 1732, in-12. II. Un Commentaire sur la Coutume d'Auxerre, 1748, in-4°; ouvrage plus estimé que ses autres productions.

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veraineté du peuple, flattoit alors la passion qui dominoit dans sa patrie. Son ouvrage est savant, méthodique et hardi. Il recueille toutes les preuves que lui fournit l'histoire, et cherche à répondre aux objections qu'on tire des orages, de l'esprit de faction qui règnent dans les administrations populaires, et de l'ingratitude du peuple. Charles II, rétabli sur le trône de ses pères, lui accorda son pardon; il se consacra alers à la médecine, et après de grands succès dans l'exercice de cet art, il amassa une fortune considérable, et mourut en 1718,

II. NEEDHAM, (Jean Tuberville) né à Londres le 10 septembre 1713, étoit de la branche puînée de la famille dont milord la religion Catholique, il s'étaKilmotey est le chef. Né dans blit, en 1768, dans le séminaire des Anglois à Paris, et devint correspondant de l'académie des Sciences, et ensuite membre de la Société royale de Londres en 1749. Il est le premier ecclésiastique Catholique que cette compagnie ait adopté. Le gouvernement des Pays-Bas l'appela, en 1769, pour concourir à l'établissement d'une société littéraire.. Il mourut le 30 décembre 1781 à Bruxelles, où il étoit recteur de l'académie des Sciences et Belles-Lettres. Il s'est fait un non distingué par des connoissances étendues et variées, sur-tout dans la physique et l'histoire naturelle. Des observations pénibles sur des objets non moins inaccessibles aux yeux qu'à l'intel-. ligence de l'homme, l'ont faltz regarder comme un des plus la . borieux coopérateurs de M. de Buffon, et ont préparé le sys

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