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génie des efforts pénibles et des calculs arides ont remplacé cet enthousiasme qui produit les beautés naturelles et touchantes. On a souvent comparé Descartes et Newton; parmiles différens parallèles qu'on en a faits, nous choisirons quelques traits tirés de l'Eloge de Newton, par Fontenelle, et de celui de Descartes par Thomas. « L'attraction et le vide bannis de la physique par Descartes, et bannis pour jamais, selon les apparences, y furent ramenés, dit Fontenelle, par Newton, armés d'une force toute nouvelle dont on ne les croyoit pas capables. Ces deux grands hommes qui se trouvent dans une si grande opposition, ont eu de grands rapports. Tous deux ont été des génies du premier ordre, nés pour dominer sur les autres esprits, et pour fonder des empires; tous deux, géomètres excellens, ont vu la nécessité de transporter la géométrie dans la physique. Tous deux ont fondé leur physique sur une géométrie qu'ils ne 'tenoient presque que de leurs propres lumières. Mais l'un, prenant un vol hardi, a voulu se placer à la source de tout, se rendre maître des preiniers principes par quelques idées claires et fondamentales, pour n'avoir plus qu'à descendre aux phénomènes de la nature, comme ades conséquences nécessaires. L'autre plus timide ou plus modeste, a commencé sa marche pár l'appuyer sur les phénomènes, pour remonter à des principes in connus, résolu de les admettre, quels que put les donner l'enchaî nement des conséquences. L'un part de ce qu'il entend nettement, pour trouver la cause de ce qu'il voit. L'autre part de ce qu'il

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voit, pour en trouver la cause soit claire, soit obscure. Les principes évidens de l'un, ne le conduisent pas toujours aux phénomènes tels qu'ils sont. Les phénomènes ne conduisent pas toujours l'autre à des principes évidens. Les bornes qui, dans ces deux routes contraires, ont pu arrêter deux hommes de cette espèce, ne sont pas les bornes de leur esprit, mais celles de l'esprit humain. » La comparaison que Thomas a fate de Newton avec Descartes, est très-avantageuse, à ce dernier philosophe. « Descartes dit l'éloquent orateur, a mérité d'être mis à côté de Newton, parce qu'il a créé une partie de Newton, et qu'il n'a été créé que par lui-même ; parce que, si l'un a découvert plus de vérités, l'autre a ouvert la route de toutes les vérités. Géomètre aussi sublime, quoiqu'il n'ait pas fait un aussi grand usage de la géométrie; plus original par son génie, quoique ce génie l'ait souvent trompé; plus universel dans ses connoissances comme dans ses talens, quoique moins sage et moins assuré dans sa marche; ayant peut-être en étendue, ce que l'autre avoit en profondeur; fait pour concevoir en grand mais peu fait pour suivre les dé

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tails, tandis que Newton donnoit aux plus petits détails l'empreinte du génie, moins admirable sans doute pour la connoissance des cieux, mais bien plus utile pour le genre humain par sa grande influence sur les esprits.» Voyez aussi à l article CASTEL, n.o IV.

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I. NICAISE, (Saint) évêque de Rheims au cinquième siècle fut martyrisé par les Vandales.

ne faut pas le confondre

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II. NICAISE, (Claude) de Dijon, où son frère étoit procureur général de la chambre des Comptes, embrassa l'état ecclésiastique, et se livra tout entier à l'étude et à la recherche des! monumens antiques. Cette étude lui fit prendre la résolution d'aller à Rome, et dans ce dessein il se défit d'un canonicat qu'il avoit à la Sainte-Chapelle de Dijon. Il demeura plusieurs années dans cette patrie des arts, jouissant de l'estime et de l'amitié d'un grand nombre de savan's et de personnes distinguées. De retour en France, il cultiva les lettres jusqu'à sa mort, arrivée au village de Velley, en octobre 17or, à 78 ans. On a de lui, quelques: écrits sur des matières d'érudition; entr'autres, l'Explication d'un ancien Monument trouvé en Guienne, Paris, in-4; et un Discours sur les Syrènes, Paris 1691, in-4. Il y prétend qu'elles" étoient des oiseaux, et non pas des poissons ou des monstres marins. Mais il est principalement connu par les relations qu'il entretenoit avec une partie des savans de l'Europe. Jamais on n'a tant écrit et tant reçu de lettres. Les cardinaux Barbarigo et Noris, le pape Clément XI avant son exaltation au pontificat, entretenoient avec lui une correspondance régulière. Ils aimoient en lui la pureté de ses mœurs la douceur de son caractère généreux et obligeant, son zèle ét sa constance dans l'amitié. La Monnoie fit cette Epitaphe singulière à l'abbé Nicaise":

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Gazettes, livres frais éclos,
Soit en paquets, soit en ballots...
Falloit-il écrire au Bureau

Sur un phénomène nouveau;
Annoncer l'heureuse trouvaille
D'un Manuscrit, d'une Médaille ;
S'ériger en solliciteur

De louanges pour un Auteur ;
D'Arnauld mort avertir la Trappe;
Féliciter un nouveau pape ?
L'habile et fidelle Écrivain
N'avoit pas la goutte à la main.
C'étoit le Facteur du Parnasse.
Or git-il, et cette disgrace
Fait perdre aux Huets, aux Noris,
Aux Toinards, Cuper, et Leibnits
A Besnage le Journaliste,,,
A Bayle le Vocabuliste
Aux Commentateurs Gravius
Luhnius, Perizonius
Mainte curieuse riposte...
Mais nul n'y perd tant que la Poste.

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NICANDRE, Nicander ) grammairien, poëte et médecin Grec dans l'lonie, demeura long-temps en Etolie, et s'acquit une grande réputation par ses ouvrages. Il ne nous reste de' lui que deux excellens Poëmes, intitulés : Theriaca et Alexiphar→ maca, grec et latin, dans le Corpus Poëtarum Græcorum. Genève, 1606 et 1614, 2 vol. in-folio et séparément, par Goris, Paris, 1557, in-4o, et à Florence, 1764, in-8°, traduits en françois par Grevin, Anvers 1567, in-4.o Les anciens les citent souvent avec éloge. Il vivoit l'an 140 avant Jésus-Christ.

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I

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I

I. NICANOR, général des armées du roi de Syrie et grand ennemi des Juifs, vint d'abord en Judée par ordre de Lysias, régent du royaume pendant l'absence d'Antiochus, pour s'opposer aux entreprises de Judas Macchabée. Ce dernier l'ayant vaincu dans un premier combat, quoiqu'il n'eût que 7000 hommes, Nicanor plein d'admiration et de respect pour ce grand homme, se lia d'amitié avec lui. Cette liaison dura jusqu'à ce que ses envieux le calomnièrent auprès du roi, l'accusant de s'entendre avec Judas Macchabée pour le trahir. Le roi, ajoutant foi aux calomnies, écrivit à Nicanor, qu'il trouvoit fort mauvais qu'il eût fait alliance avec Macchabée; et Jui ordonna de le faire prendre vif, et de l'envoyer pieds et mains liés à Antioche. Nicanor fut surpris et affligé de cet ordre; mais, ne pouvant résister à la volonté du roi, il chercha l'occasion de se saisir de Judas. Celui-ci se défiant de ses mauvais desseins se retira avec quelques troupes,} avec lesquelles il battit Nicanor, qui l'avoit poursuivi. Ce géné ral, désespéré de voir échapper sa proie vint au temple, et levant la main contre le saint lieu, il jura avec serment qu'il détruiroit le temple jusqu'aux fondemens, et qu'il en élèveroit un en l'honneur de Bacchus, si on ne lui remettoit Judas entre les mains. Ensuite ayant appris qu'il étoit sur les terres de Samarie, il résolut de l'attaquer avec toutes ses forces le jour du sabbat. Il marcha donc comme à une victoire assurée, au son des trompettes, contre Judas, qui ne mettant son salut qu'en Dieu, lui livra bataille, le défit, et lui tua

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15000 hommes. Nicanor luimême perdit la vie dans cette bataille, et son corps ayant été reconnu, Judas lui fit couper la tête et la main droite, qu'il fit porter à Jérusalem, Lorsqu'il fut arrivé, il rassembla dans le parvis du temple les prêtres et le peuple, et leur montra la tête de Nicanor, et cette main détestable qu'il avoit levée insolemment contre la maison du Dieu tout puissant. Puis, ayant fait couper en petits morceaux la langue de cet impie, il la donna à manger aux oiseaux. Sa main fut attachée vis à-vis le temple, sa tête exposée: aux yeux de tout le monde comme un signe visible du secours de Dieu, l'an 162 avant J. C.

II. NICANOR, natif de l'isle. de Chypre, fut un des Sept Diacres choisis par les Apôtres. On dit qu'il prêcha dans son pays, et qu'il y fut martyrisé...

NICANOR, Voyez I. SÉ→ LEUCUS, et DÉMÉTRIUS, n. III.

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NICAUSIS, c'est le nom qu'on donne à la reine de Saba qui vint rendre hommage à la sagesse de Salomon. Cette princesse le mit d'abord à l'épreuve par des questions obscures, pour s'assurer de ses lumières. Salomon satisfit pleinement à toutes ses difficultés. Il y a lieu de penser qu'ït attira cette princesse au culte chr vrai Dieu. La reine éblouie den tout l'éclat de la magnificence de! Salomon, mais plus enchantéel encore des charmes de sa sagesse, envia le bonheur de ceux qui pou voient puiser sans cesse à cetter source intarissable de lumières. Elle fit de magnifiques présens à ce roi, qui de son côté lui en offrit de plus grands, et la combla

d'honneurs. Les sentimens sont partagés sur le pays d'où vint cette reine quelques-uns prétendent qu'elle régnoit en Arabie, et d'autres en Ethiopie. Ceux qui suivent ce dernier sentiment, disent que Saba est l'ancien nom de la ville de Meroë, ainsi nommée de la sœur de Cambyse; que l'isle de Meroë est quelquefois comprise dans l'Ethiopie, qu'elle est au midi de la Palestine; et que J'eunuque baptisé par Philippe, étoit officier d'une princesse du même pays. Ceux qui la font venir d'Arabie, outre plusieurs raisons qu'ils apportent de leur sentiment, se fondent sur ce que les présens d'or, d'argent, d'aromates, de pierres précieuses que fit cette princesse à Salomon, se trouvent plus facilement dans l'Arabie que dans l'isle de Meroë.

NICEARQUE, l'un des plus habiles peintres de l'antiquité. On admiroit sur-tout, I. Une Vénus au milieu de trois Graces. II. Un Cupidon. III. Un Hercule vaincu par l'Amour. Les auteurs anciens parlent de ces trois morceaux comme de trois chefs-d'œuvre.

INICÉPHORE, ( Saint), martyr d'Antioche sous l'empereur Valérien, vers l'an 260, étoit simple laïque. Une amitié aussi tendre que chrétienne l'avoit lié avec le prêtre Saprice. Ils eurent le malheur de se brouiller, et la persécution s'étant al lumée au moment de leur désunion, Saprice fut condamné à avoir la tête tranchée. Son ennemi fit tout ce qu'il put pour se réconcilier avec lui; mais Saprice ne voulut point lui pardonner, et renonça à la religion chrétienne. Alors Nicéphore se

déclara Chrétien, et eut la tête tranchée à la place de Saprice.

II. NICEPHORE, ( St.) patriarche de Constantinople, succéda à Taraise en 806. Il défendit avec zèle le culte des saintes Images, contre l'empereur Léon l'Arménien, qui l'exila en 815 dans un monastère, où il mourut saintement en 828, à 70 ans. On a de lui I. Chronologia tripariita, traduite en latin par Anastase le Bibliothécaire. C'est une Chronologie depuis la création du monde jusqu'au temps où vivoit le Saint. On y a fait quelques additions dans les siè cles postérieurs. Le Père Goar Dominicain, la publia à Paris en 1632, avec des notes à la suite de George Syncelle. On la trouve dans la Bibliothèque des Pères, et dans l'Histoire Byzantine Venise, 1729. II. Historia Breviarium, publié par le P. Petau, en 1616, in-8°, et traduit par le président Cousin. Cet abrégé historique, écrit d'une manière trop sèche et trop succincte, mais exacte, s'étend depuis la mort de l'empereur Maurice jusqu'à› Léon IV: il a été réimprimé au Louvre en 1648, in-folio, et fait partie de la Byzantine. III. La Siicométrie, c'est-à-dire Fénumération des livres sacrés ; elle est ordinairement jointe à la Chronologie. Les Antirrhétiques. on Écrits contre les Iconoclas tes, dont quelques-uns se trou→ vent dans la Bibliothèque des Pères. La Présence réelle y est établic de la manière le plus claire et la plus précise. V. Dix-sept Canons insérés dans la Collection des Conciles, etc. Dom Anselme Banduri avoit projeté de donner une édition de tous les/

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Ouvrages de St. Nicéphore; mais la mort l'en a empêché, Il en avoit publié en 1705 le prospectus, qui a été inséré tout entier dans la Bibliothèque Grecque de Fabricius, tome vi, page 640. Ces ouvrages sont des monumens de la saine critique et de l'érudition de Nicéphore, qui étoit aussi grand évêque, qu'écrivain judicieux. Il ne faut pas le confondre avec NICEPHORE CALIXTE, dont nous avons une Histoire Ecclésiastique en grec, qui va jusqu'en 610, Paris, 1630, deux vol. in-fol. Celui-ci florissoit au xive siècle. On lui reproche d'être trop crédule. Il rapporte beaucoup de faits qui ressemblent à des fables.

III. NICEPHORE, fils d'Artabasde et d'Anne, sœur de Constantin Copronyme, reçut le titre d'empereur, lorsque le sénat et le peuple de Constantinople l'eurent donné à son père en 472. Constantin Copronyme vint les attaquer, les vainquit et leur fit crever les yeux. Nicéphore avoit beaucoup de mérite, et il s'étoit signalé par son courage - Il ne faut pas le confondre avec NICEPHORE, second fils de Constantin Copronyme, honoré du titre de César

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par son père en 769. Constantin VI, son neveu, jaloux du crédit que ses talens et ses vertus lui donnoient à Constan

tinople, lui fit crever les yeux

en 792; et, comme s'il eût été encore à craindre dans cet état, Pimpératrice Irène le fit mourir, cinq ans après, à Athènes, où il avoit été exilé.

IV. NICEPHORE Ier, empereur d'Orient, surnommé LoGoTHETE, auparavant intendant des Enances et chancelier de l'empire,

s'empara du trône en 802 sur l'impératrice Irène, qu'il relégua dans l'isle de Mételin. Il envoya des ambassadeurs à Charlemagne, et fit un traité avec ce prince pour régler les bornes de leurs empires. Un de ses premiers soins fut d'établir une chambre de jus tice contre ceux qui avoient pillé le peuple; mais, au lieu de rendre aux pauvres le bien qu'on leur avoit enlevé, il se l'appropria. Pour s'affermir sur le trône et perpétuer le sceptre dans sa famille, il déclara Auguste, l'an 802, son fils Staurace. Une telle précaution, loin d'arrêter les révoltes, ne fit qu'exciter les mécontens. Plusieurs périrent dang l'exil par le poison ou par le dernier supplice. Ces cruautés, allumèrent la haine générale. Les troupes d'Asie proclamèrent empereur Bardane, surnommé le Turc, patrice et général d'Orient. Le nouvel empereur, désespérant de faire entrer Constantinople dans sa révolte, propose à Nicephore de se dépouiller de la pourpre impériale, s'il veut lui accorder son pardon. L'empereur, prenant le masque de la clémence, se contente de l'enfermer dans un monastère; mais quelque temps après, il lui fait crever les yeux et poursuit ses complices. Des affaires importantes interrompirent ces exécutions. Les Sarasins ravagent la Cappadoce, prennent Thyane; Nicéphore marche contre eux, et est battu; il en obtint la paix en 804, moyennant un tribut annuel de 33 mille pièces d'or.” Libre des horreurs de la guerre, il désola ses peuples pendant la paix. On établit un impôt sur toutes les denrées et sur tous les chefs de famille. Le droit de feu

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