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CHAPITRE XIX.

DE L'ASSISTANCE PUBLIQUE A PARIS.

SOMMAIRE

I. De l'Administration générale de l'Assistance publique.

II. De son budget et de ses ressources.

III. De la charité privée à Paris.

I

L'immense agglomération parisienne devait avoir une organisation spéciale pour soulager et secourir les misères sans nombre qui pullulent dans son sein. Aussi la plupart des règles que nous avons exposées dans les chapitres précédents ne s'appliquent-elles pas à l'administration de l'assistance publique à Paris. Cette assistance a été organisée par la loi du 10 janvier 1849 et le décret réglementaire du 24 avril suivant, qui ont été confirmés par l'art. 11 de la loi du 21 mai 1873.

Nous n'avons pas l'intention d'étudier dans ses détails cette importante organisation. Elle l'a été dans des livres

spéciaux et récents qui ne laissent rien à désirer 1. Nous en présenterons seulement les dispositions fondamentales.

Jusqu'en 1849, l'administration des hospices et celle des secours à domicile étaient restées séparées. La loi de 1849 les réunit en créant l'Administration générale de l'Assistance publique de la ville de Paris. Elle plaça à sa tête un directeur général responsable, qui administre à la fois les hospices et hôpitaux de la ville de Paris, le service départemental des aliénés, les enfants trouvés et les secours à domicile distribués par les Bureaux de bienfaisance.

Cette administration est placée sous l'autorité du préfet de la Seine et du ministre de l'intérieur. Le directeur général est à la tête de tous les services, tant intérieurs qu'extérieurs; il prépare les budgets, ordonnance les dépenses et présente chaque année le compte de son administration. Il peut représenter les établissements hospitaliers dans les procès où ils sont intéressés.

Il a à côté de lui un conseil de surveillance qui exerce une mission de contrôle. Ce conseil, qui a été formé par l'arrêté réglementaire du 24 avril 1849, rendu en vertu de la loi, se compose de divers membres choisis dans les grands corps de la capitale et nommés par le chef de l'État, sur la proposition du ministre de l'intérieur. Il est renouvelé tous les deux ans, par tiers; ses attributions sont, du reste, purement consultatives; il donne des avis sur les principaux actes de l'administra

4. Paris, ses fonctions, ses organes et sa vie, par Maxime du Camp, tome IV. La Charité à Paris, par C.-J. Lecour, chef de division à la préfecture de police.

tion, avis qui peuvent ne pas être suivis par le directeur général.

II

On sait que d'après la loi du 24 juillet 1867 (art. 15), les budgets des établissements de bienfaisance, ayant trois millions au moins de revenus, sont soumis, comme ceux des villes dont les revenus atteignent le même chiffre, à l'approbation du chef de l'État, sur la proposition du ministre de l'intérieur. L'Administration de l'Assistance publique à Paris est seule dans ce cas; les établissements de Lyon, les plus riches après ceux de Paris, n'ont que 2,900,000 fr. de revenus.

On ne se fait pas toujours une idée exacte des ressources de l'Assistance publique; les Parisiens semblent aimer à croire que cette administration dispose de richesses invraisemblables, et se laissent même aller à dire << que l'Assistance publique, qui encaisse des sommes fabuleuses, achète des propriétés et s'enrichit au nom des misères qu'elle ne soulage qu'à demi. »

La vérité est, comme l'écrivait récemment M. le baron de Nervaux, directeur général1, « que les recettes de toute nature dont bénéficie le budget de l'Assistance publique sont insuffisantes pour faire face aux dépenses occasionnées par la nombreuse population entretenue dans les hôpitaux et hospices ou secourue par les Bureaux de bienfaisance. Ce n'est qu'à l'aide de larges subventions, prélevées sur les taxes municipales, que la caisse de l'Assistance publique peut équilibrer ses re

4. Lettre du 1er mars 1876, au journal le Figaro.

cettes avec ses dépenses et faire face à ses charges.

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Il ne faut pas oublier qu'en dehors de l'entretien des établissements de bienfaisaince, l'Assistance publique secourt à domicile environ 130,000 indigents.

Ses revenus en biens-fonds et en rentes sur l'État ne montent guère qu'à 4 millions. Elle perçoit, en outre, d'autres recettes de diverse nature, parmi lesquelles le droit des pauvres sur les théâtres figure pour 2 millions 318,419 fr. 99, en 1874.

Mais ses dépenses se sont élevées :

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Et en somme, son budget s'est soldé pendant ces trois

années par un déficit montant :

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Ces énormes déficits n'ont pu être comblés que par des subventions municipales, qui atteignent, comme on le voit, un chiffre fort élevé.

III

Ajoutons que la charité privée a pris à Paris des développements en rapport avec le nombre et la grandeur des misères qu'elle avait à secourir; elle a fondé et elle entretient des œuvres en nombre presque incalculable qui suivent les malheureux dans toutes les positions et

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