Immagini della pagina
PDF
ePub

loppement intense des caisses et banques qui pullulaient en Égypte sous l'Empire. Il fait l'objet de la troisième partie du livre de Preisigke (pp. 185-269; chap. 42-58, Geldgiroverkehr).

Nous y trouvons le même genre d'opérations, à cette différence près qu'il s'agit non plus de manutention de blé, mais de maniement d'argent. Il était du reste depuis longtemps reconuu que les тpáñezaι, même officielles, avaient greffé sur leur service fiscal un service public à l'usage des particuliers; qu'elles ne jouaient pas seulement le rôle. de bureaux de perception en argent où les receveurs de l'impôt venaient verser le montant des sommes perçues, mais encore que le particulier pouvait s'y ouvrir un compte courant en y consignant des dépôts; c'est cette dernière partie de leur activité que Preisigke met particulièrement en relief avec un grand luxe de détails.

La quatrième et dernière partie est intitulée Girobanknotariat (p. 272-531, chap. 59-100).

Ici il n'est plus question ni de blé ni d'argent, mais des titres et documents qui constituent pour l'individu la preuve écrite de la possession légale des biens qui forment sa fortune mobilière ou immobilière. Ces biens, tout comme le blé et l'argent, sont également susceptibles de transactions opérées (c'est ici le cas ou jamais) sans déplacement matériel, c'est-à-dire de virements scriptuaires. Ce virement scripturaire c'est l'hypothèque.

De nos jours l'hypothèque est le plus souvent opérée dans l'étude notariale; dans l'Égypte ancienne, à côté des notaires (ayopavoμoi), les banques étaient également autorisées à passer des actes et spécialement ceux où l'hypothèque entrait en jeu.

A ce propos Preisigke étudie les différentes espèces d'actes, depuis le chirographe jusqu'aux formes multiples que revêt l'acte notarié. Puis dans un tableau d'ensemble où sont consignés et discutés d'une façon approfondie les résultats des recherches antérieures sur ce domaine, il détermine la compétence des différents services administratifs chargés de la passation des actes, de leur enregistrement et légalisation, de leur conservation, en un mot, il suit les documents à travers les vicissitudes de leur destinée.

Ici encore, à côté de notions depuis longtemps établies, Preisigke a apporté quantité de rectifications importantes et d'hypothèses nouvelles que nous ne pouvons songer à citer ici. Nous nous demandons cependant si la théorie nouvelle que Preisigke bâtit sur la Bißlionen Eɣktηoewv ralliera tous les suffrages. L'opinion générale jusqu'à l'heure actuelle était que la βιβλιοθήκη ἐγκτήσεων constituait l'administration cadastrale de l'Égypte. Preisigke s'efforce de démontrer qu'il n'en est rien : « Sie ist lediglich ein Staatsamt zur Verwal

tung privater Besitzurkunden » (p. 291) et en fait simplement un service administratif d'archives pour la conservation des actes privés, opposé comme tel à la dηuooíα ßißλι00ýêη (Staatsarchiv) c'est-à-dire les archives pour la conservation des pièces officielles de l'administration du pays. Son argument principal est que la Biblio☺ńên ésktńoewv conservait non seulement les titres de propriété de biens fonciers, mais aussi tous les documents relatifs à la propriété de biens meubles Évidemment cette dernière partie de l'activité des conservateurs, fait bien plutôt de leur office un «bureau d'archives » qu'un « bureau de cadastre ».

Mais nous pensons qu'en étudiant ce service administratif, Preisigke sera plutôt parti de la conception de nos institutions modernes, divisées à l'excès, qu'il ne se contenta des renseignements que lui fournissaient les textes et pour notre part nous ne voyons pas pourquoi Τα βιβλιοθήκη ἐγκτήσεων n'aurait pu être en même temps les archives pour tous les actes notariés et remplir en même temps les fonctions de cadastre?

Mais tout cela demanderait une argumentation développée et ce n'est ici ni le lieu ni le moment.

Nous terminerons en louant sans réserve le beau travail de M. F. Preisigke; son livre constitue la documentation la plus fouillée que nous ayons eue depuis dix ans sur la vie économique de l'Égypte gréco romaine. N. HOHLWEIN.

2.

GRIECHISCHE PAPYRI im Museum des Oberhessischen Geschihtsvereins zu Giessen. Band I. Heft I von E. Kornemann und O. Eger, 1910 (1V-92 p.), 4o. 7 mk; Heft 2 von P. M. Meyer Leipzig, B. G. Teubner, 1910. IV-104 P. 4o. 8 m.

La publication des papyrus du Musée de Giessen comprend actuellement deux fascicules : le premier, dû à la collaboration de Korne. mann et Eger, contient trente-cinq documents; le second, publié par P. M. Meyer, en compte vingt-deux. Un troisième fascicule clôturant le premier volume paraîtra bientôt avec les Indices. La collection sera publiée complètement en deux volumes. Elle n'est donc pas très développée; mais par contre, elle est extraordinairement intéressante tant par la variété des documents que par l'intérêt que présentent plusieurs pièces, par exemple, celles publiées dans le premier fascicule sous les numéros 3 à 27 elles proviennent d'Heptakomia (actuellement Kôm Esfaht) dans la Haute Égypte et éclairent singulièrement les événements politiques de cette époque qui comprend la fin du règne de Trajan et les débuts d'Hadrien.

Le second fascicule, outre des pièces d'un vif intérêt pour les

égyptologues, des traductions grecques de contrats démotiques de l'époque d'Evergète II, contient le joyau de la collection: trois édits de Caracalla des années 212 à 215 de notre ère. Ce document (no 40) a été édité d'une façon magistrale par P. M. Meyer qui l'a pourvu d'un commentaire absolument complet.

Les deux premiers édits sont malheureusement fort fragmentaires et il a fallu toute l'habileté paléographique de l'éditeur, jointe à sa parfaite connaissance de la matière, pour donner de ces deux parties du document un texte présentable. C'est fort regrettable, car le premier édit n'est autre chose que la fameuse constitution de Caracalla qui accordait le droit de cité à tous les pérégrins de l'Empire; le deuxième est un complément à l'édit d'amnistie de février 212.

Le troisième édit est heureusement mieux conservé : c'est une lettre de Caracalla adressée probablement au vice préfet d'Égypte Aurelius Antinous, par laquelle il l'invite à expulser d'Alexandrie les Alrúntiol établis dans la ville. Par АiyúпTIO, il faut entendre à peu près ce que nous appelons des provinciaux. Ces provinciaux sont donc expulsés de la capitale et cet arrêté, pris par l'empereur à Alexandrie même (éveάde), doit être mis en relation avec la révolte d'Alexandrie en 215, qui fut, au rapport de Dion Cassius (Ep. 77, 23, 2), si cruellement réprimée par Caracalla. L'édit d'expulsion ne s'applique pas à certaines catégories de personnes expressément stipulées :

1o Aux xoipéμmpoi (= suarii) qui formaient la plus importante des trois corporations chargées d'approvisionner Rome de viande (sur le corpus suariorum, voy. J. P. Waltzing, Étude historique sur les corporations professionnelles, II, p. 89 sq.; Kornemann dans Pauly-Wissowa, s. v. collegium, IV, p. 447) ;

2° Aux vautαι поτάμloι (— nautae ou navicularii amnici, ici navicularii Niliaci vaúkλnpoi) c'est-à dire les affrêteurs de bateaux chargés du transport du blé de l'annone (sur ceux-ci, voy. J. P. Waltzing, Corporations professionnelles, II, 29; Kornemann, l. c., p. 454);

30 A ceux, οἵτινες κάλαμον πρὸς τὸ ὑποκαίειν τὰ βαλανεῖα καταφέρουσι mancipes thermarum (voy. J. P. Waltzing, l. c. II, p. 125; Kornemann, P. 459).

Outre ces trois catégories que n'atteignait pas l'édit, un séjour, mais très court, à Alexandrie est permis :

1o A ceux qui amènent à Alexandrie les bœufs et autres animaux destinés aux sacrifices offerts pendant les fêtes de Sérapis et autres fêtes religieuses;

2° Aux touristes qui désirent visiter la capitale, aux étudiants, enfin à ceux qui sont amenés à Alexandrie pour y traiter des affaires, défendre des procès ou pour affaires de familles.

Le papyrus contient d'autres détails d'un grand intérêt historique que nous ne pouvons relever ici.

Il y aurait encore plus d'une pièce remarquable à signaler un beau contrat de mariage d'époque ptolémaïque (173 avant J.-C. : no 2); une demande de congé adressée par le stratège Apollonios au Préfet d'Égypte Rammius Martialis (époque d'Hadrien), mais notre compte rendu s'allonge au-delà des bornes que nous lui avions assignées.

--

Ajoutons, en terminant, que toutes les pièces éditées dans la publication sont pourvues de copieux commentaires où chaque point douteux est éclairé par des rapprochements constants avec des papyrus d'autres collections et par de nombreuses notes bibliographiques; ces dernières ont été rédigées si soigneusement et avec un effort si visible d'être complètes, que nous nous en voudrions de ne pas signaler aux éditeurs l'une ou l'autre lacune constatée au hasard de la lecture: ainsi, no 13, rem. 9, aux références citées pour le terme πτтάкιον, ajoutez Gentili, Studi italiani, 1905, p. 372; Waszynski, Die Bodenpacht, I, p. 61 sq. et 94 sq. No 19, rem. 1, sur le sens exact à donner aux mots adelpós et ådeλoń pour désigner des époux, ajoutez aux références: M. Müller, Die Liebespoesie der alten Aegypter, Leipzig, 1899, p. 8. No 34, sur la compétence de l'archidikaste, voy. aussi : Milne, History, Appendix, p. 196 sq; W. Otto, Priester und Tempel, pp. 197-199 (liste d'archidikastes); P. M. Meyer, Archiv. III, pp. 74-75; Wenger, Rechtshist. Papyrusstudien, p. 149 sq. -No 36, sur la σurxwpnois, voy. maintenant Fr. Preisigke, Girowesen, Teil IV passim (ouvrage paru après la publication de ce papyrus). -No 37, rem. 4 pour le sens de pópos et expópiov, ajoutez: Viereck, Archiv, IV, p. 157. — No 54, p. 88 à propos des diadóτai, rapprochez P. Lips, I, 58 et ajoutez aux références, Vitelli, Atene e Roma, VIII, P. 225. N. HOHLWEIN.

--

3. Henri Francotte, Mélanges de droit public grec. Liège, 1910. 12 fr. 50. (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie, série grand in-8°, fasc. IV).

C'est, avec la Polis grecque, et Les Finances des cités grecques, le troisième ouvrage que M. Francotte consacre, depuis 1907, à ses études favorites.

Sur sept mémoires dont se composent ces Mélanges, trois sont inédits (La Royauté et la Tyrannie, p. 43-69; La confirmation des décrets honorifiques à Rhodes, p. 163-165; Des formes mixtes de gouvernement (Aristocratie et Politeia), d'après Aristote, p. 223-289). Les quatre autres (Loi et décret dans le droit public des Grecs, p. 3 à 40; De la législation athénienne sur les distinctions honorifiques, P. 73-160; De la condition des étrangers dans les cités grecques,

p. 169-220; Le pain à bon marché et le pain gratuit dans les cités. grecques, p. 291-312) déjà publiés ailleurs, ont été développés ou en tout cas remaniés et complètement renouvelés.

M. Francotte ne se contente point, en effet, de se tenir scrupuleusement au courant des publications récentes et surtout des découvertes épigraphiques toujours fécondes en renseignements précieux pour les institutions; avec une conscience qui lui fait honneur, il est toujours préoccupé de poser les problèmes avec plus d'exactitude, d'en donner des solutions plus nettes, de trouver des définitions plus précises.

Ici, comme dans les travaux antérieurs, l'historien, doublé d'un juriste, n'aime pas à se contenter de formules vagues, de solutions boiteuses, évite les affirmations trop tranchées et sait à propos les atténuer par un point d'interrogation prudent.

Résumer ces différents mémoires, serait leur faire tort : ils valent non seulement par l'ensemble, mais beaucoup aussi par le détail, par une foule d'observations fines, par des rapprochements fréquents avec le présent que l'auteur connaît fort bien et dont il aime à projeter la lumière sur les obscurités du passé.

:

Une légère observation quant à l'ordre dans lequel se succèdent ces études n'aurait-il pas été préférable de rapprocher les deux mémoires 2 et 6 qui traitent de la Royauté et des Formes mixtes de gouvernement?

Une table des inscriptions, très nombreuses, utilisées ici, termine le volume : elle ne devrait jamais manquer dans des ouvrages de ce genre et facilitera les recherches épigraphiques.

Ces Mélanges, vu le nombre considérable d'inscriptions commentées, seront indispensables aux épigraphistes, à tous ceux qu'intéressent les institutions grecques et ils rendront aussi des services aux juristes qui s'occupent de droit public.

Espérons que M. Francotte ne s'en tiendra pas là et que, par ses travaux spéciaux, d'un caractère si personnel, il continuera à faire honneur à lui-même et à l'Université de Liège. P. GRAINDOR.

-

4-6. L. Couturat, O. Jespersen, R. Lorenz, W. Ostwald, L. Pfaundler, La langue internationale et la science. Considérations sur l'introduction de la langue internationale dans la science. Paris, Delagrave, 1909. 1 fr.

L. de Beaufront, Grammaire complète de la langue internationale. Paris, Delagrave, 1908. 1 fr. 25.

L. de Beaufront et L. Couturat, Dictionnaire international français, avec une préface de M. O. Jespersen. Même éditeur, 1908. 2 fr. 50. On connaît la vogue dont jouit l'espéranto, succédant au volapük,

« IndietroContinua »