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fonctions différentes ou deux titres pour une même fonction? Nos deux érudits sont d'accord: il n'y a qu'une fonction. Peut-être même n'y avait-il qu'un titre officiel : & тр. K. πρ. T. BOUλĤs que Köhler restituait dans IG., I, 61. Mais cette restitution est-elle exacte? M. Schulthess le croit. M. Brillant en doute (voir là-dessus sa longue note, p. 17). M. Brillant me paraît ici avoir passé un peu vite sur diverses questions de droit. Malgré le peu d'espace dont il disposait, M. Schulthess, comme il fallait s'y attendre, s'y est arrêté plus longuement. Ainsi, que signifie la mention du rp. en tête de tant de décrets? Vaut-elle une date? Non, elle ne sert qu'à authentiquer la copie.

A l'époque d'Aristote. Nous venons de voir qu'entre 368 et 363, apparut le rp. K. πр. dont parle Aristote, magistrat annuel dont le titre. était passablement paradoxal, puisqu'il disait le contraire de ce qui était.

Que devint le rp. T. B.? Autrefois, c'était sous un autre titre le тр. к. πр. réellement nommé pour une prytanie. Après le changement de 368-363, il n'y eut qu'un seul fonctionnaire annuel, désigné sous deux titres comme au temps où il ne restait en fonctions que durant une prytanie. Voilà l'opinion de M. Brillant, qui est, on le voit, très simple. Ce n'est pas celle de M. Schulthess, qui, elle, a le tort d'être bien compliquée. Tout d'abord, oui, il n'y a qu'un seul secrétaire sous deux titres; mais depuis 350 environ, les choses changent : à côté du ɣр. к. пр. apparaît le îî. T. ß. Pour la première fois, dans IG, 11, 61, c'est-à-dire en 358/7 ou 354/3. Dans cette inscription, sont chargés de mesures d'exécution le îр. к. пр. et le rp. T. ß. C'est une seule et même personne, dit M. Brillant; non! dit M. Schulthess, ce doivent être deux personnes différentes. Quiconque lira l'inscription sans prévention, lui donnera raison. M. Brillant reproduit les explications de M. Gilbert; il en faut convenir, elles sont tirées aux cheveux. Néanmoins, son opinion, je l'ai déjà dit, a le înérite de la simplicité; l'existence de ce second rp. complique singulièrement les choses. Et puis, il y a cette considération qu'autrefois, le rp. к. πρ était parfois désigné sous ce second titre de Yp. T. ß.

En voilà assez sur le premier des secrétaires que cite Aristote. Je m'en voudrais cependant si je ne signalais pas et ne recommandais pas aux épigraphistes et aux historiens les pages que M Brillant a consacrées à la loi de Ferguson, si importante pour la chronologie.

Après Aristote. La révolution oligarchique qui suit la guerre Lamiaque fait redescendre le Tр. K. πр. à la situation qu'il occupait auparavant et moins encore : il n'exerce plus ses fonctions que durant une prytanie et sa place à la tête de la hiérarchie des secrétaires est prise par l'avarpapeús. Ce régime dure trois ans, de 321/0 à 319/8.

Puis, a lieu une restauration démocratique, le rр. к. πр. герrend son rang; mais les documents épigraphiques lui donnent, outre son titre de тр. к. пр, сеux de îp. tâ≤ ßouλîs, qui disparaît bientôt, de îp. toû dηuov de la fin du IVe siècle au milieu du Ie siècle, de ó Teрi tỏ ẞhua, après J.-C.

L'inscription déjà citée, Athen. Mitt., 1904, P. 244, fait naître une difficulté à propos de l'àvarpaqeús: elle est de 335/4; or, après le тр. к. пр. et le тp. To dηuw, elle cite l'avaɣpapeús. Donc, conclura-t-on, ce fonctionnaire existait avant la guerre Lamiaque. M. Brillant ne s'en étonne pas : il rappelle entre autres les ἀναγρ. τῶν νόμων, comme Nicomaque, que Lysias accuse de négligence. Mais c'étaient là des fonctionnaires extraordinaires. Le îρ. ènì τoùs vóμous ne les a-t-il pas remplacés définitivement; n'est-ce pas lui qui figure sous le titre d'avarpapeús dans Athen. Mitt., 1904, et n'est-ce pas lui encore qui passe au premier rang après la guerre Lamiaque ? Ces changements de noms ne présentent rien d'étonnant dans une matière où personne ne figure d'un bout à l'autre sous son véritable nom.

II. Le γρ. ἐπὶ τοὺς νόμους.

Il est cité en second lieu par Aristote. Fortune bizarre que la sienne, car on ne le retrouve sous ce titre dans aucune inscription.

M. Schulthess doute de l'existence d'un fonctionnaire portant ce titre. L'inscription de 334 5, Athen. Mitt., 1904, p. 244, nomme cinq secrétaires parmi lesquels ó éπì τà чngioμata. Ne serait-ce pas là le titre officiel du secrétaire dont parle Aristote? M. Brillant aboutit à la même conclusion; mais sa marche en cet endroit m'a produit l'effet d'être plus indécise que d'habitude.

Si l'hypothèse que je me suis risqué à présenter tantôt est exacte, c'est à dire s'il faut reconnaître le îp. ènì т. v. dans l'avarpaqɛúç, l'identification du premier avec le rp. Éπì tà ynplouara tomberait. Pour mon compte, je ne le regretterais pas : grande est la différence entre une loi et un décret et si grande aussi est l'importance des lois qu'il se comprend très bien qu'on ait chargé un secrétaire uniquement de les copier et de les tenir en ordre. Cf. Brillant, p. 107.

III. Le γραμματεὺς τῆς βουλῆς καὶ τοῦ δήμου.

Aristote cite un troisième rp. dont la fonction consistait à lire les documents au Conseil et à l'Ekklèsia. M. Brillant le désigne sous le titre de secrétaire lecteur. Aristote ne donnait pas son titre, peut être parce que, dans l'usage courant, on disait simplement & рauμаτεús sans plus. Le titre officiel était îp. tŷs ß. kai toû d.

Parfois, il figure comme Yp. Tu dηuw, dans IG., II, 14 A. et Athen. Mitt., 1904, p. 244; ou comme îр. Tη ß. Kai Tŵ d.

Ce sont ces modestes fonctions qu'Eschine aurait occupées. Sa

belle voix lui servit dans cet office de lecteur attitré du Peuple et du Conseil.

Je viens de reproduire le système de M. Brillant. Celui de M Schulthess est autrement compliqué.

D'abord le γρ. τ. βουλῆς καὶ τ. δ. ου γρ. τῇ β. καὶ τῷ δ. On le rencontre aussi sous le titre de γρ. τοῦ δήμου.

D'après M. Brillant, celui-ci n'est autre que le тp. K. πp. Il n'y a pas de rp. tŷs Bouλñs, distinct du yρ. к. πр. M. Schulthess qui admet les deux fonctionnaires depuis 350 environ retrouve son yp. τîs ß. dans le rp. T βουλῆς καὶ τοῦ δ. ου γρ. τῇ β. καὶ τῷ δ. ου γρ. τοῦ δ.

M. Schulthess s'occupe ensuite du rp. Tu d. et c'est en lui qu'il retrouve le secrétaire-lecteur de M. Brillant.

Je me sens très embarrassé pour me prononcer. L'érudition si abondante et si précise de M. Schulthess m'impressionne en sa faveur. Cependant, je vois une objection le secrétaire-lecteur. le troisième Tp. d'Aristote, aurait eu bien peu de chance puisque dans les documents. il n'aurait été nommé que deux fois : IG., II, 14 A, et Athen. Mitt., 1904, P. 244.

Une remarque qui n'est pas inutile. Aristote nomme trois rp., les plus importants: il y en a d'autres. Tous ensemble ils représentent assez bien ce que nous appelons : les bureaux, à cette différence que les rp. athéniens, comme tous les autres fonctionnaires, sont nommés pour un an. Parmi ces rp., l'un des plus intéressants est le rp. des thesmothètes auquel M. Brillant consacre une notice. Il y a aussi les avτiɣpapeîs dont s'occupent nos deux auteurs.

Le nombre relativement important des secrétaires fait l'une des difficultés de la question. Celle-ci prête à beaucoup de conjectures et d'hypothèses : c'est pour cela sans doute qu'elle a tenté tant de bons esprits. Elle continue à leur offrir des occasions de s'exercer. Mais leur travail n'est pas un jeu inutile. Après bien des efforts, il semble que le point principal, celui du Tp. T. πp. soit bien près d'être élucidé. Le reste suivra. Les travaux de MM. Schulthess et Brillant n'auront pas peu contribué à ces résultats. HENRI FRANCotte.

3. H. Deckinger, Die Darstellung der persönlichen Motive bei Aischylos und Sophokles. Leipzig, Dieterich, 1911. 167 pp. 4 m. 50. Nous avons dans l'ouvrage de M. Deckinger une contribution intéressante à l'étude de la technique de la tragédie grecque. L'auteur analyse les pièces d'Eschyle et de Sophocle, en suivant l'ordre chronologique généralement admis, et étudie les moyens employés par les deux grands tragiques pour faire connaître au spectateur les motifs qui font agir des personnages.

Il y a lieu, d'après M Deckinger, de distinguer l'argumentation intérieure (innere Motivierung) relative aux actions mêmes et l'argumentation extérieure (äussere Motivierung) concernant l'entrée et la sortie des acteurs. Eschyle suit un plan bien défini pour exposer les motifs intérieurs qui ont une importance beaucoup plus grande que les motifs extérieurs; chez lui, le choeur prend une part considérable à cet exposé, alors que les messagers, les serviteurs et les hérauts n'interviennent pas.

C'est aussi d'après un schéma qu'Eschyle explique au spectateur l'entrée ou la sortie des acteurs. L'arrivée d'un personnage est rarement préparée par un dialogue; elle est ordinairement annoncée par le chœur ou par un acteur. La sortie des personnages est rarement le résultat d'un long débat; c'est souvent l'ordre d'un autre acteur qui amène ce départ et c'est notamment le cas le plus fréquent pour l'exode du chœur. Si l'on compare les Supplantes à l'Orestie, on peut voir les progrès réalisés par Eschyle d'une pièce à l'autre.

Dans la seconde partie de son étude, M. Deckinger montre les perfectionnements apportés par Sophocle à la technique d'Eschyle. Chez Sophocle, il y a entre le caractère et les actions des personnages une relation plus étroite que chez son prédécesseur. Les renseignements du chœur contribuent peu à faire connaître les motifs de l'acteur. C'est ce dernier qui indique lui-même ses motifs. Comme Eschyle, Sophocle suit un plan, mais il déploie une plus grande habileté et un tact plus artistique.

Chez Sophocle, l'entrée des personnages est souvent annoncée par le chœur ou motivée dans le cours du dialogue. Leur départ est généralement le résultat d'un débat plus ou moins long, ce qui ne se produit pas chez Eschyle. En résumé, Sophocle utilise les procédés d'Eschyle, mais il s'en sert avec plus de discrétion et moins de monotonie; sa technique marque un progrès considérable sur celle de son prédécesseur.

Il serait trop long de suivre dans le détail l'analyse que M. Deckinger a faite du théâtre des deux grands tragiques. Son étude manque un peu d'aperçus généraux, mais elle dénote beaucoup de pénétra. tion et une connaissance étendue des travaux publiés sur le théâtre grec. H. DEMOULIN.

4. - C. Cosmas, Λυσίου λόγοι κατ ἐκλογὴν ἐκδοθέντες. Athènes, Collaros, 1911. 142 pp. 2 drachmes.

La présente édition, à l'usage de la classe supérieure des gymnases grecs, contient cinq discours de Lysias, pour l'olivier, pour Mantitheos, contre Philon, pour l'Invalide et contre Pancléon. Elle est

divisée en deux parties, d'inégale importance: la première, p. 1-39, comprend le texte; la seconde, p. 49-142, renferme une introduction générale sur la rhétorique. Lysias, les tribunaux athéniens et les liturgies, puis une introduction historique sur chaque discours, des remarques grammaticales et explicatives, et enfin une analyse de chaque plaidoyer.

Cette disposition rappelle assez bien celle de la 2e édition des Discours choisis de Lysias par MM. Masson et Hombert (Tournai, 1906) qui comprend en outre un dictionnaire historique.

M. Cosmas s'est servi de la plupart des éditions allemandes antérieures à 1898, ainsi que du traité de Blass sur l'éloquence attique ; mais il n'a pas utilisé l'édition de Thalheim (Leipzig, Teubner, 1901) et il ne donne aucune variante ni aucune note critique.

Il nous a semblé aussi que les remarques étaient trop abondantes et devaient trop faciliter l'intelligence du texte aux élèves d'une classe supérieure; certaines expressions sont expliquées par deux ou trois tournures équivalentes. La division des plaidoyers est fort bien indiquée et l'impression du texte, très soignée. Dans le discours pour l'Invalide, $ τo, il faut lire ἐμαυτῷ et non ἐμαυτόν. H. DEMOULIN.

5.

Henri Goelzer, Tite-Live. La troisième décade. Nouv. édit. à l'usage des classes. Paris, Garnier frères, 1911. x1-829 pp. in 12. 7 cartes et plans.

La grande nouveauté de cet ouvrage, c'est qu'il nous donne en un seul volume, d'un format assez maniable, une édition classique annotée du texte complet de la troisième décade de Tite Live. L'auteur s'y est pris très habilement pour mener à bien une entreprise qui, à première vue, apparaît hérissée de difficultés et semble presque irréalisable. Il a d'abord gagné beaucoup de place en faisant imprimer en caractères plus petits les passages de l'œuvre qui lui ont paru d'une importance secondaire; il a préféré ce parti à celui qu'ont adopté certains éditeurs, qui ne donnent, sous forme de morceaux choisis, que les épisodes principaux du récit; il a estimé, non sans raison, qu'un tel choix risquerait de paraître arbitraire, et que d'ailleurs toute œuvre d'art devait être scrupuleusement respectée : à ses yeux, en altérer l'intégrité, c'est presque toujours la défigurer.

M. Goelzer a ensuite réduit le plus possible l'étendue de son commentaire. Pas d'apparat critique: le texte pris pour base est celui qui a été établi par Weissenborn-Mueller; l'éditeur ne s'en écarte que rarement, et, d'ordinaire, c'est pour revenir aux leçons des manuscrits. Quant aux notes, elles sont peu nombreuses et très succinctes; elles ne visent à éclaircir que les difficultés qui

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