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corrigera les faux préjugés que pourra vous avoir laissés le peu d'instruction que vous aurez reçu. Elle procurera à vos pensées et à vos raisonnements la justesse et l'exactitude voulues. Elle vous habituera à disposer dans un ordre et un arrangement convenables les matières qu'on vous aura données à traiter. Elle vous présentera pour guides et pour modèles les hommes les plus savants et les plus sages; et ces hommes seront pour vous comme des phares qui éclaireront la voie que vous parcourrez. L'étude ne bornera pas là son utilité : elle purifiera vos mœurs, apaisera la fougue de vos passions; elle vous donnera un ton et des manières qui agréeront à tout le monde; par elle, enfin, vous acquerrez un jugement sain, vous lierez société avec les gens d'esprit, vous apprécierez leurs ouvrages, et vous vous glorifierez de vous trouver au milieu d'eux et de prendre part à leurs entretiens.

(D'après Lepetit, Dictées littéraires.)

Faites les remarques syntaxiques auxquelles donnent lieu les mots italiqués.

26. Du travail.

Je ne comprends pas qu'il se soit trouvé des gens qui aient regardé le travail comme une peine que le Créateur a imposée à l'homme.

Les desseins que la Providence s'est proposés sur nous, et la prévoyance qu'elle a montrée pour le maintien des sociétés, ont plus de profondeur et de bonté que ne l'ont pensé les philosophes, les sages même. Le travail est l'absence du mal, le contrepoids des conseils pervers, l'oubli ou le retard des mauvais desseins, le frein le plus puissant de tant d'hommes réunis que les lois auraient vainement tenté de contenir. Si nous pouvions, comme la Divinité, lire d'un regard dans tous les cœurs, connaître leurs passions, suivre les mouvements de leur volonté, voir les desseins formés, arrêtés, suspendus, affaiblis tour à tour en eux, et enfin tout à fait oubliés; le nombre des victimes que le malheur avait espéré frapper, et que le travail a sauvées du crime et a ramenées à la vertu, ce serait le plus magnifique des éloges pour la sagesse qui l'a donné à l'homme comme un préservatif et un asile sûrs contre les tentations funestes.

(D'après Tissot, dans Lepetit.)

Faire les remarques syntaxiques auxquelles donnent lieu les mots italiqués.

27. La gloire.

Si la gloire est une illusion, c'est une des plus douces, une des plus enivrantes par lesquelles l'âme se soit jamais laissé captiver et séduire; et quoi que l'on dise des cruelles déceptions dont elle s'est vue quelquefois suivie, il est fort douteux que les hommes puissent

en être guéris jamais. Devons-nous nous en montrer affligés? Non : tout fâcheux, tout irréparables même qu'ont paru à des esprits chagrins les maux qu'elle a plus d'une fois entraînés après elle, nous sommes forcés d'avouer que c'est à elle que sont dues le peu de nobles et grandes choses que nous avons rencontrées et admirées dans la vie des peuples. Par quoi, en effet, si ce n'est par l'amour de la gloire, les hommes se sont-ils toujours sentis portés à ces actions éclatantes que tous, quels que nous soyons, nous sommes convenus de regarder comme belles et sublimes? Par quoi, sinon par le désir d'être admirés et applaudis, ceux que vous avez vus se dévouer pour sauver leurs semblables, ont-ils été mus, lorsqu'ils se sont, comme en aveugles, et sans tenir compte de leurs intérêts, ni de leur famille, ni de leur vie même, précipités, qui dans les eaux tourbillonnantes d'un gouffre pour leur arracher leur proie, qui dans les flammes d'un incendie pour leur disputer quelque victime, qui au-devant de la mitraille pour la défense du pays et de la liberté ? Auriez-vous en sculpture, en peinture, en architecture, ces chefsd'auvre que vous admirez; auriez-vous ces œuvres de littérature, dans lesquelles, plus encore que dans toute autre création du génie de l'homme, se trouve empreinte son origine toute divine, si la peine n'avait été allégée, la patience soutenue par l'amour de la gloire et l'espoir de l'immortalité?

Expliquez l'orthographe des mots italiqués.

28. La patrie.

(Gallien.)

S'est-il jamais rencontré des hommes qui, forcés d'abandonner leur patrie, ne se soient pas sentis émus et déchirés jusqu'au fond de l'âme, comme si, désormais, toute joie, tout bonheur était perdu pour eux? Y en a-t il eu d'assez insensibles pour que leurs larmes n'aient pas coulé, quand il leur a fallu s'arracher des bras de leurs amis et de leurs familles désolés; mais surtout lorsque, les yeux fixés sur les côtes de plus en plus lointaines de cette patrie adorée, ils les ont vues se dissiper enfin comme une vapeur légère, et disparaître à l'horizon? Et quels transports n'ont pas éclaté lorsque, revenus, même après un court voyage, ils ont commencé à apercevoir, dessinés dans la brume du ciel, ces bords si connus, et appelés de tant de vœux; puis la montagne au pied de laquelle ils savent qu'est située leur ville ou leur hameau; puis enfin l'habitation, füt-ce la plus humble chaumière, où se sont écoulées leurs premières années ?

Quelle que soit la contrée qui nous a été donnée pour patrie, nous l'aimons; quelque abrupte et sauvage que d'autres la disent, elle nous plait; et, pour nous, c'est la plus charmante que Dieu ait faite, la

plus belle qui soit sortie de ses mains. Un amour si vif, une affection si profonde que l'on a vue aller souvent jusqu'à l'idolâtrie, ne seraitelle qu'un préjugé, comme l'ont avancé quelques-uns? Non, c'est la nature, bien plus encore que l'habitude, qui l'a gravée en nous; et elle l'y a si fortement enracinée, qu'elle ne meurt qu'avec nousmêmes. Quoi qu'il en soit, une chose certaine, c'est qu'il n'est pas de sacrifices, quelque grands qu'ils soient, que la patrie ne nous voie disposés à faire pour elle; pas de distances que nous ne soyons déterminés à franchir pour la revoir quand nous en sommes éloignés; pas de dangers, quelque affreux qu'ils puissent être, qu'elle ne nous trouve prêts à braver pour sa défense ou pour sa gloire.

Rendez compte de l'orthographe des mots italiqués.

29. Le bon goût.

(Gallien.)

Le goût est un je ne sais quoi qui nous porte à discerner le beau du laid, l'élégant du commun; il donne à toutes nos actions et à nos moindres mouvements un charme inexplicable.

Le goût s'étend à tout le sculpteur en montre dans ses bas-reliefs adroitement ciselés dont il orne nos églises; le peintre fait preuve de goût quand il emploie des couleurs douces et non heurtées. La femme que vous avez vue cet hiver dans diverses réunions, moins richement parée que beaucoup d'autres, sans bijoux ni pierreries, et que, pourtant, vous avez entendu louer par tous, cette femme s'est vêtue sous l'influence du bon goût. Elle n'a pas aimé les étoffes brillantes à couleurs tranchées, que la mode a peut-être mises en usage; dans sa coiffure ne jurent pas les nœuds aurore ou écarlates avec les verts et les jonquille: il y a de l'harmonie dans son choix; elle se pare de rubans vert clair, bleu d'azur de simples pâquerettes, de petites fleurs que les champs ont vues naître, s'entremêlent à ses cheveux.

Quel que soit l'exemple que lui donnent ceux qui l'entourent, elle a conservé un langage correct et épuré; les expressions dont elle se sert ne sont point emphatiques, mais choisies. Elle n'écrit point d'un style ampoulé ni boursouflé : elle s'en est bien gardée; mais quelque minimes que soient les sujets qu'elle traite, tout insignifiants qu'ils peuvent sembler au vulgaire, elle les a rendus attachants par le charme qu'elle a déployé en les développant, évitant avec soin le phébus, le pathos, le galimatias et les amphibologies.

Expliquez l'orthographe d.s mots italiqués.

(Dictées normales.)

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La Commission instituée en 1906 pour étudier une réorganisation des Humanités ne jouit pas d'une bonne réputation auprès des hommes d'enseignement; ses actes, comme ses origines et sa composition, ne sont pas de nature à lui donner une grande autorité. Après avoir dormi pendant cinq ans, pareille à la Belle au Bois dormant, elle vient de se réveiller et elle a repris tout doucement ses délibérations en mai et en juin, pour s'ajourner ensuite jusqu'au mois de novembre. Nos lecteurs nous sauront gré de leur exposer brièvement comment elle a procédé jusqu'ici et ce qu'elle a fait. Nous tirons nos renseignements d'un gros volume de Rapports des souscommissions, qui a été remis aux membres, des Rapports triennaux et d'autres publications que nous citerons.

Le fameux congrès d'expansion mondiale tenu à Mons en 1905, devait, pour les adversaires des humanités traditionnelles, être le premier acte de la Réforme de l'Enseignement moyen dans le sens unitaire, et M. Van Overbergh s'est empressé de le constater dans son ouvrage intitulé: La Réforme de l'Enseignement (T. I, p. 161). « Aujourd'hui, dit-il, que la question de l'expansion mondiale se présente dans toute son ampleur, il faut se demander si le progrès... doit être recherché du côté du renforcement des humanités modernes... ou d'un type nouveau d'humanités qui serait unique et constituerait le moyen le plus pratique et le plus moderne de la transmission de la culture.

» Ce problème primordial apparaissait aux yeux de tous comme le point culminant de la section de l'enseignement du congrès de Mons (1). »

(1) Dans ce même tome I, p. 186, on lit : « Les meilleurs esprits s'entendent » (il s'agit évidemment de ceux qui partagent les vues de l'auteur et qui, au congrès de

Immédiatement après le congrès, on s'employa à réaliser la réforme désirée. Mais on voulut échapper à la filière ordinaire, et la constitution d'une commission fut décidée, à l'encontre de la loi de 1850 et des précédents.

La loi. D'après la loi du 1er juin 1850 organique de l'enseignement moyen (art. 33), le conseil de perfectionnement de l'instruction moyenne est chargé « de donner son avis sur les programmes » et « de délibérer sur tous les objets qui intéressent les progrès des études » (1).

Premier précédent. En 1881, les programmes des établissements d'instruction moyenne supérieure furent l'objet d'un sérieux examen en vue d'une réorganisation qui paraissait nécessaire. Cependant, avant de soumettre au conseil la question relative à cette réforme, le Gouvernement crut devoir entendre le corps professoral des athénées. Il institua une commission spéciale de 17 membres, dont 9 préfets ou professeurs d'athénées, 3 professeurs d'université, l'un des présidents de la Ligue de l'Enseignement et 4 fonctionnaires de l'administration supérieure.

C'est le travail de cette commission qui a servi de base aux délibérations du Conseil de perfectionnement. « Celui-ci toutefois s'est écarté des propositions de la commission en ce qui concerne le plan d'études. Il n'a examiné ses propositions qu'en ordre subsidiaire »> (2).

Deuxième précédent. En 1887, la réforme de 1881 qui avait supprimé l'étude du latin en septième et en sixième et multiplié les sections, fut trouvée défectueuse. Les inspecteurs formulèrent leurs observations sur l'organisation de 1881 (Rapport triennal, XIIe période, p. 156). Ces observations provoquèrent une discussion au sein du Conseil de perfectionnement, qui désigna lui-même une commission chargée de lui présenter un nouveau projet. Cette commission était

Mons, ont proposé de supprimer le grec et de réduire le latin) pour préconiser un système d'humanités anciennes où le latin seul serait maintenu comme langue ancienne. >>

Il est assez piquant de noter que la sous-commission des Humanités latines a conclu exactement dans le sens des textes cités ici.

(1) Voici le texte de la loi du 1er juin 1850, organique de l'Enseignement moyen, art. 33: « Un conseil de perfectionnement de l'instruction moyenne est établi... il est chargé de donner son avis sur les programmes des études, d'examiner les livres employés dans l'enseignement ou donnés en prix dans les établissements soumis aux dispositions de la présente loi; il propose les instructions à donner aux inspecteurs, prend connaissance de leurs rapports et délibère sur tous les objets qui intéressent les progrès des études. >>

(2) Texte du Rapport triennal de l'instruction moyenne, Xe période triennale, P. XXXII.

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