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322. Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut. Prix institué pour encourager l'étude de l'histoire de la ville de Mons.

I. La Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut attribuera en 1917 un prix de 2000 francs à l'auteur de la meilleure histoire de la ville de Mons.

II. Les aspirants au prix devront faire parvenir leurs manuscrits au Secrétaire général de la Société, avant le 31 décembre 1916. Les ouvrages devront être rédigés en français. L'exactitude la plus grande sera exigée dans les citations: on indiquera non seulement les titres, mais aussi les éditions et les pages des livres cités; s'il s'agit de documents d'archives, on indiquera le dépôt, la collection et le numéro. La Société n'entend récompenser qu'un travail présentant, au point de vue scientifique, les plus sérieuses garanties. Le manuscrit devra être écrit lisiblement, sur le recto seulement des feuillets.

III. Les travaux ne pourront être signés. Les concurrents y inscriront une devise qu'iis répéteront sur un billet cacheté faisant connaître leur rom et leur adresse. IV. Un jury, composé de cinq membres, sera choisi par la Société avant le 1er février 1917. Ce jury fera rapport sur la valeur des ouvrages présentés et formulera des propositions au point de vue de l'attribution du prix.

V. La Société, conformément aux conclusions du dit rapport, décidera l'attribution du prix à celui des concurrents dont le travail aura été jugé le meilleur et intrinsèquement digne de récompense. Le travail couronné devient la propriété de la Société et sera publié par ses soins et à ses frais. L'auteur a droit à cinquante exemplaires de son œuvre, tirés à part.

VI. Au cas où la Société jugerait, d'accord avec le jury, qu'aucun des ouvrages présentés ne mérite la récompense instituée, un nouvel appel pourra être formulé. VII. La Société devient propriétaire des manuscrits qui lui sont adressés. Les auteurs qui justifient de leur qualité, peuvent en faire prendre une copie à leurs frais.

Le Président, A. HOUZEAU DE LEHAIE; le Secrétaire général, ÉMILE HUBLARD; le Secrétaire, PAUL FAIDER.

323. La prononciation du latin. On doit à Pie X la réforme bienfaisante qui a rétabli dans les offices de l'église le chant grégorien. On sait que le Pape, pour achever la réforme ou, du moins pour en faire apparaître la pleine signification, demande aujourd'hui qu'on donne aux paroles de ce chant la prononciation latine : Dominous vobiscoum.

Il semble bien, en effet, que la musique grégorienne prenne ainsi toute sa valeur : par exemple, assourdies par cette prononciation en oum et en ous, les finales se prêtent mieux à l'accent qui est lui-même indispensable, tandis qu'avec la prononciation française elles éclatent avec une sonorité qui domine le mot tout entier.

C'est ce que dit très justement, dans un article de l'Indépendance, Mme Jumel, professeur de chant grégorien à la Schola. Et cette opinion est intéressante à retenir. Il est donc certain que les curés et les maîtres de chapelle qui voudront restituer aux chants sacrés leur caractère véritable, adopteront une prononciation qui fut celle des musiques grégorienne et palestrienne.

Toutefois, il faut compter avec nos habitudes: elles sont très anciennes; et la prononciation dite érasmienne n'a si complètement et si longtemps triomphé dans notre pays que parce qu'elle s'accommodait mieux à notre gosier. Aussi voit-on des curés, et de la campagne, et même de la ville, s'inquiéter d'un changement qui, disent-ils, risque de rendre inintelligibles aux fidèles les chants de leur église et jusqu'au propre de la messe.

A n'en pas douter, comme toutes les fois qu'il s'agit d'une habitude nouvelle, la période de transition pourrait offrir quelques embarras. On ne doit pas les exagérer.

Si, dans les lycées, la prononciation en oum et en ous était couramment adoptée, les élèves n'auraient plus aucune surprise à entendre les chants de l'Église : ils y gagneraient aussi de se faire comprendre aisément, avec l'accent nécessaire, en Italie. Et le latin retrouverait son rôle de langue internationale, qui est d'une grande utilité dans le monde savant.

En définitive, la réforme accessoire conseillée plutôt que commandée par Pie X, présente des avantages qui balancent les difficultés et l'ennui de rééducation dont on viendrait à bout, sans trop de peine, avec un peu d'attention et de bonne volonté. (Débats.)

324. La prononciation du latin. — Mgr l'Évêque de Liège vient d'adresser à son clergé la lettre suivante :

>> Notre Saint Père le Pape Pie X a récemment exprimé le désir que l'on adopte partout la même prononciation du latin, à savoir celle de Rome, qui se rapproche le plus de la prononciation originale. Les avantages de cette unification dans la prononciation de la langue de l'Église sont incontestables et compensent largement ses inconvénients. Ceux-ci d'ailleurs ne seront que temporaires et passagers: ils disparaîtront d'autant plus vite qu'on mettra plus de bonne volonté et de générosité à pratiquer la réforme. Le désir du Souverain Pontife est pour nous un ordre, et à

l'avenir :

» 1o On fera usage dans notre diocèse de la prononciation romaine du latin;

» 2o La mesure sera mise en pratique dans tous nos séminaires et collèges à partir de la rentrée d'octobre;

» 30 Elle sera appliquée dans toutes les paroisses et chapelles publiques pour les chants et offices liturgiques dès le 1er janvier 1913.

Voyelles. — «E», à la fin d'une syllabe, se prononce « è » (accent grave); « ae » et « oe» se prononcent toujours «‹è » (accent grave). U se prononce toujours comme OE en flamand, U en allemand, OU en français.

Exemples: « Domine » se prononce « Dominè »; «< timere », timèrè ; « aeterne », èternè ; « praemium », prèmioum ; « meus », mèous.

Dans AU et EU les deux voyelles se prononcent séparément. Exemple: « laus >> se prononce laous (à peu près comme la diphtongue <<< au» en flamand (Paulus); <<< neuter » se prononce nèouter.

Consonnes.

C devant E, I, AF, OE, se prononce comme «<tch » en français; parfois après une consonne, il s'adoucit en CH. Ex. : «‹ caelum », tchèloum ; « cecidit »>, tchèchidit; «< concepit », conchèpit; « concilium »>, conchilioum.

CC se prononce toujours TCH. Ex. : « Ecce », ètchè ; « accipe », atchipè.
SC devant E et I se prononce CH. Ex. : «‹ descendunt », dèchendount.

CH se prononce K. Ex. : « pulcher >>, poulker.

G devant E et I se prononce DJ. Ex.: « regina », rèdjina.

GN se prononce comme dans agneau (NJ en flamand). Ex. : « Agnus »>, anjous; <<< ignis », injis.

J se prononce comme I. Ex. : « Jesus », lèsous.

T devant I se prononce TS excepté après T, S, X. Ex. : « justitia », joustitsia; << precatio», prècatsio; « ostium »>, ostioum.

Z se prononce DZ. Ex.: « zelus », dzèlous; « baptizare », baptidzarè.

Les nasales n'existent pas : AN, EN, IN. ON se prononcent comme en flamand,

ou comme dans les mots français : suranné, sonner, inimitié.

L'accent tonique doit toujours étre fortement marqué. Ex. : « Oremus », orėmous;

«< Deus », Deous ; « miserere », misèrerè; « vobiscum », vobiscoum.

PARTIE PÉDAGOGIQUE.

LA LECTURE DE TITE-LIVE

AU COLLÈGE

PAR

F. COLLARD

Professeur à l'Université de Louvain.

3. ANCUS MARCIUS.

L'élection du roi, les fétiaux et la clarigatio.

Mortuo Tullo, res, ut institutum jam inde ab initio erat, ad patres redierat, hique interregem nominaverant. Quo comitia habente, Ancum Marcium regem populus creavit; patres fuere auctores. Numae Pompili regis nepos, filia ortus, Ancus Marcius erat. Qui ut regnare coepit, et avitae gloriae memor, et quia proximum regnum, cetera egregium, ab una parte haud satis prosperum fuerat, aut neglectis religionibus, aut prave cultis, longeque antiquissimum ratus, sacra publica, ut ab Numa instituta erant, facere, omnia ea ex commentariis regis pontificem in album relata proponere in publico jubet. Inde et civibus otii cupidis et finitimis civitatibus facta spes in avi mores atque instituta regem abiturum.

Igitur Latini, cum quibus, Tullo regnante, ictum foedus erat, sustulerant animos; et, cum incursionem in agrum Romanum fecissent, repetentibus res Romanis superbe responsum reddunt, desidem Romanum regem inter sacella et aras acturum esse regnum rati. Medium erat in Anco ingenium, et Numae et Romuli memor; et praeterquam quod avi regno magis necessariam fuisse pacem credebat, cum in novo, tum feroci populo, etiam quod illi contigisset otium, sine injuria id se haud facile habiturum : temptari patientiam et temptatam contemni, temporaque esse Tullo regi aptiora quam Numae. Ut tamen, quoniam Numa in pace religiones instituisset, a se bellicae caeremoniae proderentur, nec gererentur solum, sed etiam indicerentur bella aliquo ritu, jus ab antiqua gente Aequiculis, quod nunc fetiales habent, descripsit, quo res repe

tuntur.

Legatus ubi ad fines eorum venit, unde res repetuntur, capite velato filo lanae velamen est — : «Audi, Juppiter, inquit, audite fines cujuscumque gentis sunt, nominat —, audiat fas! Ego sum publicus nuntius populi Romani; juste pieque legatus venio verbisque meis fides sit. » Peragit deinde postulata. Inde Jovem testem facit : « Si ego injuste impieque illos homines illasque res dedier mihi exposco, tum patriae compotem me numquam siris esse.» Haec, cum fines suprascandit, haec, quicumque ei primus vir obvius fuerit, haec portam ingrediens, haec, forum ingressus, paucis verbis carminis concipien

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dique jurisjurandi mutatis, peragit. Si non deduntur quos exposcit, diebus tribus et triginta tot enim sollemnes sunt peractis, bellum ita indicit : «< Audi, Juppiter, et tu, Jane Quirine, diique omnes caelestes, vosque,terrestres, vosque, inferni, audite! Ego vos testor, populum illum quicumque est, nominat

injustum esse, neque jus persolvere. Sed de istis rebus in patria majores natu consulemus, quo pacto jus nostrum adipiscamur. » Cum his nuntius Romam ad consulendum redit.

Confestim res his ferme verbis patres consulebat : « Quarum rerum, litium, causarum condixit pater patratus populi Romani Quiritium patri patrato Priscorum Latinorum hominibusque Priscis Latinis, quas res nec dederunt, nec solverunt, nec fecerunt, quas res dari, fieri, solvi oportuit, dic, inquit ei, quem 12 primum sententiam rogabat, quid censes? » Tum ille : « Puro pioque duello quaerendas censeo, itaque consentio consciscoque. » Inde ordine alii rogabantur, quandoque pars major eorum qui aderant, in eandem sententiam ibat, bellum erat consensum. Fieri solitum, ut fetialis hastam ferratam aut sanguineam praeustam ad fines eorum ferret, et non minus tribus puberibus praesentibus, 13 diceret : « Quod populi Priscorum Latinorum hominesque Prisci Latini adversus populum Romanum Quiritium fecerunt, deliquerunt, quod populus Romanus Quiritium bellum cum Priscis Latinis jussit esse, senatusque populi Romani Quiritium censuit, consensit, conscivit, ut bellum cum Priscis Latinis fieret, ob eam rem ego populusque Romanus populus Priscorum Latinorum hominibusque Priscis Latinis bellum indico facioque. » Id ubi dixisset, hastam 14 in fines eorum emittebat. Hoc tum modo ab Latinis repetitae res ac bellum indictum, moremque eum posteri acceperunt. (Liv. I, ch. XXXII.)

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1. res = respublica, l'autorité, le pouvoir. ab initio, dès la première vacance du trône. - interregem nominaverant. Tive- Live emploie d'ordinaire le terme prodere pour la nomination de l'interroi. - quo comitia habente. Comitia, signifiant une assemblée du peuple, s'emploie toujours au pluriel; le singulier, comitium, désigne une partie du forum. Comitia, ce sont ici les comices curiates. Comitia habere, tenir, présider les comices. creavit. Creare, élire, est le terme technique. Au chapitre 22, 1, Tite- Live a employé jussit. fuere auctores, ratifièrent l'élection. — filia ortus, du côté maternel. 2. memor et quia, changement de construction. proximum, le dernier règne, le règne précédent. cetera, accususatif employé adverbialement pour le reste, sous les autres rapports, d'ailleurs. Prolepse. ab una parte, sous un rapport. religionibus, le culte. neglectis... cultis. L'ablatif absolu donne la cause : parce que. longe antiquissimum. Tite- Live dit d'ordinaire nihil antiquius. facere, soit par lui-même, soit par l'intermédiaire du pontifex. — ex commentariis regis. Ces documents contenaient sans doute l'exposé des institutions religieuses attribuées à Numa par les Romains. — pontificem. Tite-Live entend par là le pontifex maximus, le chef des pontifes. in album. V. Bornecque, ouv. cité, p. 82. Ce mot, qui signifie en général tout ce qui est blanc ou blanchi, s'appliquait aux

tablettes, écriteaux, portions de mur couverts d'un enduit blanc sur lequel on écrivait, ordinairement en rouge ou en noir, les annonces de tout genre qui devaient être portées à la connaissance du public. D'après Tite-Live, le roi fit transcrire les instructions relatives au culte, laissées par Numa, sur des tableaux blancs qui furent exposés aux regards du public. - relata proponere referre et proponere. -abiturum in: prendre, adopter.

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3. Igitur, placé quelquefois par les historiens au commencement de la phrase. - foedus. Les peuples ne se croyaient liés par un traité que pendant le règne des rois avec lesquels ils l'avaient conclu. sustulerant animos se sustulerant, ils avaient relevé la tête. superbe, adverbe, responsum reddunt ne formant qu'une idée. Nous employons un adjectif : une réponse hautaine. sacella. On désignait sous ce nom, soit de simples autels (arae), soit des lieux découverts ou petits monuments où se trouvait un autel. esse regnum expression de Tite-Live formée par analogie de vitam, senectutem agere.

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acturum

4. Medium erat in Anco ingenium : le caractère d'Ancus tenait le juste (sens prégnant) milieu. memor, rappelant. Romuli. On s'attendait, d'après ce qui suit, à Tulli. — praeterquam quod, « abstraction faite de ce que », fréquent dans Tite-Live.avi, scil. Numa. cum in novo, tum feroci populo in populo cum novo, tum feroci. etiam quod... Constr. (credebat) se haud facile habiturum etiam id otium, quod illi sine injuria contigisset. - temporaque: que reprend ce qui précède et conclut ainsi, en conséquence.

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5. Ut tamen. Bien qu'il vît qu'il ne pouvait pas, comme Numa, régner en paix, mais qu'il devait faire la guerre, il voulut cependant imiter autant que possible les exemples de Numa, en établissant certaines règles religieuses pour la guerre (Weissenborn). in pace, attribut de religiones, des cérémonies usitées en temps de paix. Cf. bellicae caeremoniae. - proderentur, être établies. - gererentur, sujet : bella. ritu, au lieu de caeremoniae, pour varier. jus, c'est-à-dire le droit fétial. Aequiculis, apposition de ab antiqua gente. Les Equicoles étaient une partie des Eques, vivant dans le pays des Sabins. Leur nom (qui aequum colunt) a donné naissance, semble-t-il, à cette tranunc= adhuc, encore maintenant.

dition.
6, hac lege.

res, les choses enlevées.

=

publicus nuntius p.

R.

=

quo = ex quo. Cf. 26,

6. legatus fetialis (cf. 22,4); c'est le père patrat (cf. 24,6). eorum... unde a quibus. - filo, expliqué par lanae velamen, un fil de laine ou une bandelette qui entourait le bonnet sacerdotal.— velamen ne se trouve qu'ici dans Tite-Live; ailleurs il dit: velamentum. Juppiter. Les fétiaux doivent leur nom, semble-t-il, au culte de Jupiter Feretrius, dieu de la paix et des traités, dont ils

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