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IX. NICOLAS DE DAMAS, philosophe, poëte et historien du temps d'Auguste, et l'un des plus savans hommes de son siècle, jouit d'une grande réputation. Il ne nous reste que des fragmens de ses Ouvrages, publiés par Henri de Valois, à Paris, 1634, vol. in-4.°

X. NICOLAS le Grammai rien, patriarche de Constantinople en 1084, s'employa fortement avec l'empereur Alexis Comnène, pour dissiper une secte qui s'étoit formée d'une espèce de Manichéens, depuis plu-~ sieurs années. Il mourut en III. On a de lui, des Décrets et une Epitre synodale dans les Basiliques de Fabrot. Il faut le distinguer du patriarche NicoLAS, que Léon VI empereur de Constantinople fit déposer, parce qu'il avoit excommunié ce prince quiconvoloit en quatrièmes

noces.

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dans ALLATIUS un Traité de la Procession du Saint-Esprit.

XIII. NICOLAS DE CUSA, Cusanus, né en 1401 à Cusa, village situé sur la Moselle, au diocèse de Trèves, étoit fils d'un pêcheur. Le comte de Mandercheidt l'ayant pris à son service dès son enfance, lui trouva des dispositions, et l'envoya à Deventer pour le faire étudier. Nicolas de Cusa fit des progrès con→ sidérables. Il fréquenta ensuite les plus célèbres universités d'Allemagne et d'Italic, prit à Padoue le bonnet de docteur en droit canon, à l'âge de 22 ans et se rendit habile non-seule ment dans les langues, mais aussi dans les sciences. Il se passionna sur-tout pour la scolastique et pour la métaphysique ancienne, qui domine un peu trop dans ses ouvrages. Ce défaut les rend obscurs et abstraits, quoiqu'ils soient écrits d'ailleurs d'un style net et facile, sans affectation et sans vains ornemens. Il paroit constant qu'il n'a fait profession dans aucun ordre religieux. Il devint curé de Saint-Florentin à Coblentz, puis archidiacre de Liége. Il assista en cette qualité, l'an 1431 au concile de Basle, dont il fut un des plus grands défenseurs. Eugène IV instruit de son mérite se l'attacha et l'envoya en qualité de légat à Constantinople, puis en Allemagne et en France. Après la mort de ce pape, Cusa se retira dans son archidiaconé de Liége. Mais Nicolas V, zélé protecteur des gens de lettres, le tira de la retraite pour l'honorer de la pourpre en 1448, et lui donna l'é vêché de Brixen dans le Tirot. Le nouveau cardinal assista à l'on

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verture du Jubilé en 1450, et fut envoyé légat à latere, vers les princes d'Allemagne, pour les porter à faire la paix entre eux et à tourner leurs armes contre Mahomet II, qui menaçoit la Chrétienté. Il fit publier en même temps dans ce pays les indulgences du Jubilé, et se comporta dans sa légation avec tant de prudence, de vertu et de désintéressement qu'il mérita l'estime et la vénération des peuples. Rien n'étoit plus simple que son équi page. Il étoit monté sur une mule. Son domestique étoit très-peu nombreux. Sa cour n'étoit pas composée de flatteurs, mais de gens de lettres. Les princes et les prélats alloient au-devant de lui avec une foule de peuple, et Cusa n'en étoit que plus modeste. Il refusa tous les présens qui lui furent offerts, et voulut que ceux de sa suite l'imitassent dans ce désintéressement. L'Allemagne ne l'admira pas moins, lorsqu'il y fut envoyé de nouveau, en qua lité de légat, par les papes Calixte III et Pie II. Ce dernier pontife fit ce qu'il put pour reconcilier Cusa avec l'archiduc Sigismond, qui s'étoit brouillé avec lui à l'occasion d'un monastère où le cardinal avoit voulu in troduire la réforme en retour nant à Rome avec Calixte III. Sigismond fit les plus belles promesses; mais à peine le cardinal de Cusa eut-il remis le pied dans son diocèse, qu'il fut enlevé et mis en prison par ordre de l'archiduc. Dès ce moment on cessa l'office divin dans presque tout son diocèse. Le pape excommunia Sigismond, et celui-ci relàcha enfin le cardinal de Cusa, à des conditions injustes et trèsdures. Ce grand homme, rendu

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à ses ouailles mourut quelque temps après à Todi, le 11 août 1454, à 53 ans. Toutes ses Euyres furent imprimées à Basle, en 1565, en 3 tomes in-folio. On trouve dans le premier vol. : I. Les Traites Théologiques sur les Mystères. II. Trois livres De la docte ignorance, dont il fait l'apologie. III. Un écrit touchant la Filiation de Dieu. IV. Des Dialogues sur la Genèse et sur la Sagesse.... Le deuxième volume comprend : I. De savantes Exercitations. II. La Concordance Catholique, en trois livres. III. Plu→ sieurs Traités de controverse dont l'un, intitulé l'Alcoran criblé, offre sous un titre bizarre des choses judicieuses; et l'autre intitulé Conjectures sur les derniers Temps, traduit en françois, 1700, in-8°, est une rê¬ verie extravagante. L'auteur y place la défaite de l'Antechrist êt la glorieuse résurrection de l'Eglise avant l'année 1734. Le troisième volume renferme des ouvrages de Mathématiques, de Géométrie et d'Astronomie. On sait que le cardinal de Cusa tâcha de ressusciter l'hypothèse du mouvement de la terre, oubliée depuis Pythagore; mais ses efforts eurent peu de succès; Co-. pernic et Galilée furent plus heureux. C'étoit un homme savant et pieux, possédé de cette heureuse avidité de savoir qui fait tout embrasser, mais en même temps un esprit faux et visionnaire, qui se laissait dominer par une imagination déréglée. Il fut singulier dans ses sentimens, subtil jusqu'à se rendre inintelligible, ennemi du naturel et du simple, amateur de l'allégorie jusqu'au plus ridicule excès. Sa Vie a été imprimée à Trèves, en

1730, par le P. Hartzheim, Jésuite: elle est en latin et sagement écrite. Voy. l'art. I. CHARLIER, à la fin.

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XIV. NICOLAS DE LYRE; ainsi nommé du lieu de sa naissance petite ville de Normandie au diocèse d'Evreux. On a dit qu'il étoit né Juif, et qu'il avoit commencé d'étudier sous les rabbins mais le Père Berthier révoque en doute cette origine hébraïque. Quoi qu'il en soit, la grace ayant touché son cœur il prit l'habit des Frères Mineurs l'an 1291. Il vint à Paris, où il fut reçu docteur, et expliqua long-temps l'Ecriture-Sainte dans le grand couvent de son ordre. Ses talens lui concilièrent l'estime de la reine Jeanne, comtesse de Bourgogne, femme du roi Philippe V, dit le Long. Cette princesse le nomma parmi les exécuteurs de son testament fait l'an 1325. Il mourut à Paris le 23 octobre 1 340, dans un àge avancé, après avoir été provincial de son ordre. On a de lui I. Des Postilles ou petits Commentaires sur toute la Bible, qui ont été autrefois trèsconsultés. L'édition la plus rare est de Rome, 1472, en sept tomes in-folio; et la meilleure, d'Anvers, 1634, six vol. in-fol. Ces Commentaires sont refondus dans la Biblia maxima, à Paris, 1660, 19 vol. in-folio. Il y en a une traduction françoise, Paris, 1511 et 1512, cinq vol. in-folio. La méthode de Nicolas de Lyre est estimable. Le sens littéral est son premier objet: viennent ensuite les divers sentimens des rabbins; et il ne manque pas de les réfuter, quand ils mêlent des fables aux vérités des livres saints.

On peut lui reprocher qu'à cet égard il entre quelquefois dans des détails inutiles. On trouve aussi qu'il n'est pas assez en garde contre la philosophie de son temps; il la ramène fré quemment, il subtilise trop, et s'appuie souvent sur Aristote. II. Une Dispute contre les Juifs, in-folio. III. Un Traité contre un Rabbin, qui servoit du Nouveau Testament pour combattre la religion Chrétienne et d'autres ouvrages. Cet auteur possédoit la langue hébraïque, aussi bien qu'on pouvoit la pos séder dans un temps où cette étude, n'étoit pas commune. Il étoit d'ailleurs. simple, modesta

et très-attaché à son ordre et à l'église. On lui donna dans les écoles le titre de Docteur utile ; dénomination aussi vraie que peu fastuense.

XV. NICOLAS DE PISE, architecte et sculpteur, florissoit au milieu da Xe siècle. C'est lui qui construisit à Boulogne réglise et le couvent des Frères Prêcheurs, après avoir fini un tombeau de 'marbre pour ensé~ velir le corps de St. Dominique, instituteur de cet ordre; il fut aussi fort employé à Pise et dans plusieurs autres villes célèbres d'Italie.

XVI. NICOLAS EYMERICK, Dominicain de Gironne, mort dans sa patrie en 1399, fut inquisiteur général contre les Vaudois sous le pape Innocent VI, puis chapelain de Grégoire XI et juge des causes d'hérésie. Son principal ouvrage est intitulé : Le Directoire des Inquisiteurs. Cet ouvrage, imprimé à Rome, 1687, in-folio; et à Venise, 1607, offre des maximes ex

traordinaires, développées dans des Commentaires qui ne le sont pas moins. Des trois parties qui composent ce livre, la première est consacrée à établir le pouvair de l'Inquisition sur les hérétiques et les fauteurs d'hérésie; et la dernière explique la forme de procéder contre eux. Les particuliers ne sont pas seulement soumis à ce tribunal; le Directoire y soumet les rois euxmêmes. Il est vrai que ceux-ci sont jugés secrètement. Les ennemis de l'Inquisition ont ajouté que le Saint-Office députoit des Clément, des Barrière, des Ravaillac, pour exécuter ses sentences. C'est une calomnie absurde. Quelle puissance pourroit souffrir ce tribunal dans ses états, s'il se permettoit des choses si abominables? Il eût été plus sage de faire sentir les conséquences dangereuses que peuvent avoir les principes du Directoire, sans ajouter des mensonges ridicules, qui ne prouvent rien, parce qu'ils prouvent trop. M. l'abbé Morellet a donné, en 1762, in-12, un Abrégé du Directoire et du Commentaire.

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noit, disoit-il, de se taire. Cet enthousiaste ne laissa pas de se faire bien des disciples, qui comme lui se croyoient des hommes déifiés. Nicolas fit quel→ ques livres tels furent l'Evangile du Royaume; la Terre de Paix, etc. La secte de la Famille d'Amour reparut en Angleterre l'an 1604. Elle présenta au roi Jacques I, une confession de foi, dans laquelle elle se déclare séparée des Brownistes. Cette secte fait profession d'obéir aux ma→ gistrats, de quelque religion qu'ils puissent être: c'est un point fondamental chez eux.

NICOLAS, (Gabriel) Voyez REINIE.

XVIII. NIGOLAS, (Augus tin) avocat de Besançon, devint conseiller d'état du duc Charles de Lorraine dont il avoit solli cité l'élargissement auprès du roi d'Espagne, et fut pourvu d'une charge de maître des requêtes au parlement de Dôle, à la sollicitation de Dom Louis de Haro. Il mourut à Besançon en 1695. Il écrivoit facilement en vers et en prose. On a de lui: I. Des Poésies, réimprimées à Besan➡ çon en 1693. Elles prouvent qu'il avoit la vanité des poëtes, mais non qu'il en eût les talens. II. Une Relation de la dernière révolution de Naples, Amsterdam, 1660, in-8°, assez bonne et vraie ; une autre de la Campagne de 1664 en Hongrie, avec diverses Pièces historiques. III. Dissertation morale et juridique ; savoir: Si la torture est un moyen sûr de vérifier les crimes secrets? à Ams→ terdam 1682, in-12. Ce livre difficile à trouver, est le meil leur ou le moins médiocre de ceux qu'a produits Nicolas.

NICOLAS LE CALABROIS, Voyez II. GONSALVE ( Martin).

NICOLAS DE PALERME, Voy. TUDESCHI.

I. NICOLE, (Claude) conseiller du roi, puis président de l'élection de Chartres, sa patrie, cultiva les Muses jusqu'à sa mort, arrivée le 22 novembre 1685, à 74 ans. On a de lui, un Recueil de Vers, en deux vol. in-12, réimprimés à Paris en 1693. Le style en est foible et languissant. On y trouve des imitations de différens morceaux de Virgile, d'Horace, d'Ovide, de Juvenal,

de Perse. Ce sont les chefsd'œuvre d'Apelle copiés par un peintre d'enseignes.

II. NICOLE, (Pierre) parent du précédent, naquit à Chartres le 10 octobre 1625. La nature lui accorda un esprit pénétrant et une mémoire heureuse. Avec de telles dispositions, ses progrès ne purent qu'être rapides. Dès l'âge de 14 ans il possédoit parfaitement le latin et le grec. Son père, sous les yeux duquel il avoit fait ses humanités, l'envoya à Paris pour faire son cours de philosophie et de théologie. Il s'adonna à ces deux sciences avec d'autant plus de fruit, que son esprit avoit la maturité, la profondeur et la justesse qu'elles demandent. Ce fut pendant son cours qu'il connut les cénobites de Port-Royal. Ils trouvèrent en lui ce qu'ils cherchoient avec tant d'empressement, l'esprit, les mœurs et la docilité. Nicole donna une partie de son temps à l'instruction de la jeunesse qu'on élevoit dans cette solitude. En formant des élèves distingués, il se forma

lui-même. Il acquit une facilité extrême d'écrire en latin. Après ses trois années ordinaires de théologie, il soutint sa tentative avec un succès peu commun. Le jeune théologien se préparoit à entrer en Licence, mais les querelles que les Cinq Propositions avoient allumées dans la faculté de théologie de Paris, le déterminèrent à se contenter du Baccalauréat qu'il reçut en 1649. Plus libre alors, ses engagemens avec Port-Royal devinrent plus suivis et plus étroits; il fréquenta cette pieuse et savante maison; il y fit même d'assez longs séjours, et travailla avec le grand Arnauld à plusieurs écrits pour la défense de Jansenius et de sa doctrine. En 1664, il se rendit, avec ce célèbre écrivain, à Chàtillon près de Paris, et y consacra son temps à défendre l'Église de deux ennemis ligués contre elle, les Calvinistes et les Casuistes relàchés. Il sortit de temps en temps de cette retraite, pour aller tantôt à Port-Royal tantôt à Paris. Au commencement de 1676, sollicité d'entrer dans les ordres sacrés, il consulta Pavillon évêque d'Alet auprès duquel il s'étoit rendu. La décision qu'il lui demandoit fut bientôt donnée. Pour entrer dans les ordres sacrés, il avoit besoin du consentement de l'évêque de Chartres; et ce prélat, prévenu contre ses opinions, le lui refusoit. L'évêque d'Alet lui fit envisager ce refus, comme une disposition de la providence, qui vouloit le retenir dans l'état de simple clerc. Il est donc faux que s'il ne sortit point de cet état, ce fut parce que sa timidité l'avoit empêché de répondre à un examen qu'il avoit subi à

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