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M. Marcoz se propose de considérer le Phénix sous des rapports astronomiques; quant à M. Métral, il ne l'a vu et ne l'a traité que sous un rapport purement littéraire. Il lui a semblé que, dans l'histoire du Phénix, on retrouve celle de l'Égypte; et cette découverte, qui repose sur le génie allégorique de l'Orient, il a consacré les dix chapitres dont se compose son ouvrage à la démontrer par des preuves qui semblent devoir être suffisantes. « Tout, dit M. Métral, est poétique dans ce Phénix; et la pensée des Eistoriens et des poëtes s'est toujours agrandie, quand ils l'ont peint dans leurs. écrits. Cette vérité ressort de la lecture de son livre, où il a rassemblé en un seul faisceau les traits épars du génie des auteurs les plus fameux, renvoyant à leurs écrits pour les détails dans lesquels la nature de son plan ne lui permettait pas d'entrer. Ceux qui auront lu ce petit ouvrage avec la même attention que nous, et cela sera facile à quiconque l'aura commencé, conviendront qu'il n'y a rien de plus ingénieux, de plus raisonnable, et en quelque sorte, de plus vrai que la comparaison établie par l'auteur entre l'Égypte et cet Oiseau fabuleux, auquel on serait obligé sans cela de ne reconnaître d'autre origine que le caprice des poëtes. E. H. 93.-* Histoire physique, civile et morale de Paris, depuis les premiers tems historiques jusqu'à nos jours; par J.-A. DULAURE, de la Société des Antiquaires de France. Seconde édition, considérablement augmentée en texte et en gravures. Tome X; 11 partie, Table (HER-ZOS). Paris, 1824; Guillaume. 1 vol. in-8° de 265 pages (241 à 506). Prix de deux livraisons ou d'un demi-tome, pour Paris, 7 fr. 50 c., papier ordinaire, et 15 fr., papier vélin. ( Voy. Rev. Enc., tome xx111, page 708 ).

Cette seconde et dernière partie de la Table des matières complète la seconde édition de l'Histoire de Paris. Grâce à cette Table, faite avec soin et par ordre alphabétique, l'Histoire de Paris acquiert un nouveau genre d'utilité : les faits nombreux qu'elle contient sont classés et présentés dans un nouvel ordre, et réunis sous les titres des différens objets auxquels ils se rapportent. Ainsi, l'on trouvera aux articles Invalides, ou Hôtel des Invalides l'indication de tout ce M. Dulaure a placé dans son livre, sur la belle institution fondée par Louis XIV; et à l'aide des renvois, on pourra facilement en suivre l'histoire. Il en est de même des autres institutions dont il est question dans cet ouvrage, des églises, des monumens, des hommes célèbres, etc. La simple lecture de ces tables, indépendamment des renvois qu'elles indiquent, peut encore offrir un véritable intérêt.

que

Je citerai l'article théâtre. On y fait mention de trente-deux spectacles différens, dans l'ordre de leur fondation, et l'on y rappelle exactement les changemens qu'ils ont subis et toutes les vicissitudes qu'a éprouvées l'art dramatique à Paris. L'auteur y fait connaître aussi la situation des théâtres sous les divers règnes; enfin, quelques lignes sont consacrées aux différentes espèces de théâtres, aux théâtres forains, aux théâtres des colléges, aux théâtres bourgeois. C'est un rapide aperçu de leur histoire.-Nous pourrions citer beaucoup d'autres articles, pour faire apprécier l'abondance et la variété des matériaux dont se compose l'excellent ouvrage de M. Dulaure. A. J.

94.-* Esprit du Mémorial de Sainte-Hélène par le comte LAS CASES; extrait de l'original et reproduit sans commentaires, avec l'agrément de l'auteur. Paris, 1824; au dépôt, rue du Bac, no 53, et Roret. 3 vol. in-12; prix, 7 fr. le volume.

Quand un homme a tenu dans ses mains les destins du monde, il n'est pas vrai de dire que, le jour où il descend au tombeau, la postérité commence pour lui. Les passions murmurent encore longtems sur sa cendre; et dans leur aveuglement, elles exagèrent le blâme ou la louange; elles séduisent par un mensonge d'autant plus adroit, qu'il est assaisonné de quelques vérités. Cette réflexion s'applique surtout à Napoléon, dont on n'a pas encore tracé le portrait historique, soit par défaut de calme dans les écrivains, soit par la difficulté de saisir les jeux divers d'une âme extraordinaire. Combien d'ouvrages écrits sur lui, dictés par la haine ou la flatterie, iront s'ensevelir dans un oubli éternel! Sa vie appartient désormais à l'histoire, qui pèsera dans sa balance, non ses paroles, mais ses actions, pour juger avec équité le bien et le mal qu'il a faits au monde. — Parmi tant de tragédies sanglantes, tant de ruines, tant d'embrasemens où des trônes sont renversés, la France dont il se sert pour opérer ses prodiges voit avec douleur périr sa liberté : il fonde un despotisme tout nouveau pour elle, en l'éblouissant par des conquêtes; il mêle les lauriers aux fers. Tout fléchit devant sa volonté, il écrase tout par la force. - Parvenu au faîte du pouvoir, il ne sait point s'y maintenir. L'ambition le tourmente, le presse et le dévore: le repos paraît impossible à son âme; il s'agite de nouveau, allume la guerre au nord, et voit dans les flammes de Moscou une seconde Troie. Mais ces flammes annoncent sa chute, et son armée ayant été ensevelie dans des déserts de glace, il tombe lui-même sous les coups des rois de l'Europe, T. XXIV. Octobre 1824. 13

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et il ne se relève un instant que pour tomber encore, après avoir été à Waterloo entièrement abandonné par la fortune. Au nombre des amis qui lui sont restés fidèles dans l'exil, se trouve M. de Las Cases, auteur du Mémorial de Sainte-Hélène (voyez Rev. Enc., t. xx, page 185), dont on publie aujourd'hui l'Esprit. Le nom de Las Cases se rattache à tout ce qui honore le plus l'humanité; c'est un descendant du célèbre évêque de Chiapa qui, le premier, s'éleva dans un écrit énergique contre la tyrannie des Espagnols dans le Nouveau-Monde. On pourra, dans trois petits volumes, s'instruire de tout ce que le Mémorial contient de substantiel. Il est curieux de considérer comment Napoléon s'arrange, se met en position, s'habille et se pare, pour ainsi dire, prêt à comparaître devant le tribunal de la postérité, qu'il redoute néanmoins, en ne cessant de l'invoquer. Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'il prétend encore en imposer à ceux qui tiennent le pinceau de l'histoire. Ceux qui voudront être beaux, dit-il, seront avec moi; ceux qui seront contre moi, ne mordront que sur du granit, Cette menace prouve au moins sa crainte. Aujourd'hui, qui oserait entreprendre de justifier sa tyrannie, sa police, ses actes d'autorité, la presse mise dans l'esclavage, un sénat soumis, ses législateurs muets et serviles, ses conscriptions qui moissonnaient la fleur de la jeunesse, et faisaient couler tant de larmes, etc.? La France était libre, il l'a faite esclave; et les rois eux-mêmes qu'il avait mis sur le trône, ou à qui il permettait de régner, portaient les fers qu'il leur avait donnés. Les uns et les autres n'attendaient que l'occasion de secouer sa domination.—Pardonnons au dévouement trop aveugle de M. de Las Cases les éloges qu'il ne cesse de prodiguer à son héros. A l'entendre, c'est un modèle de franchise, de bonté, perfection, d'héroïsme. Mais, il ne voit, ne pense, n'agit, que subjugué par le pouvoir du génie qu'il sert. Tout le charme, le séduit, le remplit d'une admiration par laquelle il est ébloui. La moindre caresse, le moindre mot, la plus petite circonstance, sont pour lui d'insignes faveurs. Comment expliquer tant de soumission, de respect et d'hommages sur une terre d'exil, sans l'intérêt de la gloire qui nous rend si crédules. Désormais, M. Las Cases n'a-t-il pas associé son nom à celui de son héros; et, se mettant à sa suite sur le chemin de la postérité, ne fallait-il pas l'élever pour s'élever avec lui? — Malgré ce défaut, qui domiue dans le Mémorial comme dans son Esprit, nous ne pouvons dissimuler que cet ouvrage fournira d'utiles matériaux à l'histoire : il renferme une foule

de

d'anecdotes et de traits de caractère sur plusieurs personnages; on y trouve des jugemens littéraires, de nombreuses réflexions sur l'histoire, la guerre et la politique. Chaque jour, on y voit, pour ainsi dire, Napoléon agir, se mouvoir, penser, parler, travailler. On assiste à sa toilette, à ses déjeuners, à ses conversations, à ses lectures, à ses promenades; on veille et l'on dort avec lui; on voit avec quelle fierté il supporte l'amertume de l'exil, les privations de tout genre, la maladie et la douleur. Son caractère, qui peut être épié jusque dans ses moindres actions, s'y montre néanmoins comme sur le trône; il fait toujours l'empereur; mais, sachant que la postérité le contemple, il emploie son habileté à la tromper sur ses intentions, sur ses fautes, sur son despotisme; et, dans ce dessein, il transforme ceux qui l'entourent en autant d'avocats destinés à plaider pour lui devant le tribunal de l'avenir: ce sont les disciples de son empire. Malgré tant de précautions, on reconnaît toujours en lui un amour excessif de la gloire et de la domination; il rapporte tout à lui seul et ne voit l'état que dans lui; son ambition ardente lui montrait la terre à ses pieds, et, dans ceux qui l'entouraient, il ne trouvait plus que des hommes vulgaires dont les desseins lui paraissaient étroits et misérables. Jamais il ne leur dévoilait le fond de ses pensées. S'il les consultait, c'était pour la forme. Comme il avait des raisons de se croire supérieur aux autres hommes, ses projets étaient immenses; et comme il s'aveuglait sur les obstacles, sa volonté était immuable. C'est pourquoi, dès qu'il s'agissait de domination, sa pensée ne suivait plus de conseil; il veut dompter l'Espagne toujours invincible; il brave les glaces de la Russie; il vole à Moscou; il veut franchir des déserts pour aller dans les Indes détruire les richesses de l'Angleterre. Son sénat, les rois qu'il a faits, ses généraux, ses préfets, ne sont que les instrumens de ses volontés. Cependant, dans ce grand remuement d'hommes, de choses et d'états, il encourage les arts qui travaillent à l'envi à sa gloire. La toile, le marbre et le bronze s'animent pour transmettre ses exploits aux races futures. On bâtit des palais, on ouvre des canaux, on perce des montagnes; l'Italie est unie à la France par des routes immortelles. Paris s'embellit; partout on admire les ouvrages qu'il a fait exécuter, et ceux qu'il se propose de faire ont plus de magnificence encore. Mais toute puissance qui n'est pas fondée sur la sagesse, sur des institutions stables, finit par périr. Il s'était isolé de la France et de la nation; son despotisme lui avait ôté l'opinion, cette reine des empires; il n'avait plus pour lui que des courtisans et des

rois qui l'ont abandonné dans ses revers, et des soldats qui ne -versaient plus leur sang pour la patrie; resté seul avec un petit nombre de partisans, mais sans appui dans l'amour du peuple dont sa folle ambition avait fait un instrument et une victime, il a succombé. A. MÉTRAL. 95.—Un mot à M. Michel Berr; par des Juifs de Paris. Paris, 1824; Chassaignon. In-8° de 18 pages.

96.—Un mot de M. MICHEL BERR, avec des notes, en réponse à un pamphlet anonyme. Paris, 1824; au cabinet de lecture, boulevard Saint-Denis, no 7. In-8° de 62 pages, plus un post-scriptum de 2 p.

M. Michel Berr est connu par une instruction étendue, par un zèle qui ne s'est jamais ralenti en faveur de ses coréligionnaires, enfin, , par quelques ouvrages de littérature, par des traductions de l'hébreu ou de l'allemand et divers ouvrages polémiques. Il fut élu secrétaire du Sanhedrin tenu à Paris sous Napoléon, et il montra dans cet emploi de la science et du talent; il vient d'être compris à Metz sur la liste double des candidats pour le consistoire central ́des juifs à Paris, comité de sept personnes choisies périodiquement entre tous les juifs de France, et nommées par le Roi sur la présentation du ministre de l'intérieur. Cette candidature si honorable a déplu à plusieurs juifs de Paris; ils ont tâché de la rendre inutile par un pamphlet anonyme; M. Berr leur a répondu par une brochure où les lecteurs impartiaux trouveront que cet estimable écrivain s'est justifié complétement des reproches qu'on lui a faits. Son écrit, d'ailleurs, présente de curieux détails sur les principaux Israélites domiciliés en France, ainsi que des faits littéraires et des jugemens critiques dignes d'attention.

L

97.-* Galerie française, ou Collection des portraits des hommes et des femmes célèbres qui ont illustré la France, dans les xvi xvII* et xvIIIe siècles, par une société d'hommes de lettres et d'artistes. T. III, 1 livraison. Prix 10 fr. (Voy. t. xxIII, p. 40.)

Cette livraison se compose des portraits de Lekain, Duclos, l'abbé de l'Épée et Montgolfier. Les notices qui les accompagnent sont de MM. GAILLARD, de Murat, BOISSY-D'ANGLAS et PAULMIER. A nul autre mieux qu'à ce dernier, n'appartenait le droit de faire l'éloge de l'abbé de l'Épée; élève de l'abbé Sicard, et instituteur des Sourds Muets dans l'établissement de ce nom, il est à même d'apprécier journellement les bienfaisans résultats d'une méthode qu'il aura contribué lui-même à propager pour le bien de l'humanité. Nous avons remarqué particulièrement, dans cette livraison, la notice

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