Immagini della pagina
PDF
ePub

de France, les érudits y trouveront des articles de leur goût, et les amateurs de poésie le liront aussi avec plaisir. Nous indiquerons spécialement des notices sur plusieurs châteaux de Bretagne, des lettres où les mœurs anciennes et actuelles sont dépeintes avec vérité, une dissertation sur les genres classique et romantique, etc. Il est à désirer que la Société académique de Nantes ne se borne pas à des procès verbaux, qu'elle publie des mémoires : quant au Lycée armoricain, on fait des vœux pour qu'il poursuive sa carrière, comme il l'a commencée. Les sciences et les lettres se plaisent dans le département de la Loire-Inférieure ; les beaux-arts les accompagnent, et l'industrie n'en est point séparée. Avec de tels moyens de jouissances et de prospérité, cet heureux pays ne doit rien envier aux capitales, ni à quelques cités plus fameuses dans les fastes littéraires.

119.

Ouvrages périodiques.

F.

Le Spectateur Marseillais, recueil littéraire. T. Ier, nos 3, 4, 6, 8, 9, 10, 11, 12; tom. II, nos 1, 2 et 3. Marseille, 1823 et 1824; imprimerie d'Achard, rue St.-Féréol, no 64. — Ce recueil paraît trois fois par mois, à des époques indéterminées, par livraisons de 24 pages. Le prix de l'abonnement est de 30 fr. pour l'année, 16 francs pour 6 mois, et 3 fr. pour 3 mois.

Il nous était parvenu quelques numéros de ce recueil littéraire, auquel nous avions le projet de consacrer un article; mais, n'en ayant point reçu de nouveau, depuis le n° 3 de cette année, nous avions pu penser qu'il avait cessé d'exister. On nous assure aujourd'hui qu'il continue de paraître, et nous nous empressons de réparer envers les éditeurs une omission dont ils auraient droit de se plaindre, si leur ouvrage nous avait été exactement envoyé. Comme la plupart des recueils consacrés spécialement à la littérature, le Spectateur Marseillais a réservé les premières pages de chacune de ses livraisons à la poésie. Les beaux vers, dit l'éditeur, M. VIDAL, sont rares aujourd'hui, surtout en Provence. » Il faut donc louer son goût et sa persévérance; car il en a recueilli plusieurs qui ne seraient point indignes de figurer dans les meilleurs recueils publiés à Paris; telle est la pièce qui suit immédiatement cet avertissement de l'éditeur (no 6, pag. 125). C'est une charmante élégie de M. TERRASSON, intitulée Notre Dame des Anges, et qui a été couronnée par l'Académie de Marseille, dans sa séance publique du 31 août 1823. Des nouvelles, des analyses d'ouvrages,

a

une revue dramatique, sous le titre théâtre, enfin une dernière section intitulée variétés, complètent ce recueil, et nous avons remarqué dans chacune de ces parties plus de hons articles qu'il n'en faut pour assurer le succès d'une feuille littéraire. Nous engagerons cependant l'éditeur, qui paraît un homme de goût, à se montrer un peu plus sévère dans l'admission des matériaux dont il compose l'article variétés. Nous croyons inutile de lui signaler ceux qui motivent cette observation. Nous ne voulons pas terminer, sans relever une légère inexactitude ( no 6, p. 147), dans une notice très-bien faite, de M. Vidal, sur la littérature russe. En parlant avec raison de l'apologue comme d'un genre de poésie cultivé avec beau'coup de succès en Russie, l'auteur renvoie, dans une note, à l'Anthologie russe de M. DUPRÉ DE SAINT-MAURE, à celle de M. BowRING, et au Choix de poesies russes, de M. HÉREAU. On pourrait croire qu'il existe un ouvrage sous ce dernier titre, tandis que quelques essais de traductions, ou plutôt quelques imitations, éparses dans divers recueils poétiques, sont tout ce qui a paru jusqu'ici d'un choix de poésies russes, que j'avais eu effectivement le projet de publier; mais à la rédaction duquel d'autres soins m'ont empêché jusqu'ici de me livrer avec quelque suite.

E. H.

Livres en langues étrangères, imprimés en France.

I20. Miqouda Quodesh, ou Cours de lecture hébraïque, suivi de plusieurs prières avec traduction, et d'un petit vocabulaire hébreu français; par S. CAHEN, professeur à l'École consistoriale israélite de Paris. Paris, 1824; Guillemot. In-8° de 72 pages; prix 3 fr.

-

121. - Messenian on lord Byron. Messénienne sur lord Byron; par M. Casimir DELAVIGNE; traduite en vers anglais par G.-H. POPPLETON. Marseille, 1824; Camoin : Paris, Bossange père. Brochure in-8° de 15 pages.

Cette traduction se fait remarquer par sa correction et sa fidélité.

IV. NOUVELLES SCIENTIFIQUES

ET LITTÉRAIRES.

AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS.

NEW-YORK. Société pour la colonisation des Noirs. Le NewYork-Observer, du 12 juin 1824, contient plusieurs documens qui peuvent intéresser les personnes qui auront lu la notice insérée dans ce cahier sur cette Société. (Voyez ci-dessus, page 5.) Ce sont une lettre de M. L.-D. DEWEY, agent général de cette Société, adressée au général Boyer, président de la république de Haïti, et la réponse de ce dernier. Nous donnerons seulement ici la traduction de la seconde de ces lettres. -Port-au-Prince, 30 avril 1824, 21° année de l'indépendance. Jean-Pierre BOYER, président de Haïti, à M. Loring D. DEWEY, agent général de la Société pour la colonisation des Noirs, établie à New-York. Monsieur, j'ai eu la satisfaction de recevoir votre lettre du 4 mars, où les sentimens que vous exprimez respirent une parfaite philanthropie. Ceux qui consacrent tous leurs soins à améliorer le sort de la portion la plus malheureuse de la race humaine prouvent la bonté de leurs cœurs, et sont dignes de l'éternelle gratitude de tout homme sensible. La démarche que vous avez faite auprès de moi, en faveur des descendans d'Africains forcés aujourd'hui de quitter les États-Unis, où, loin de jouir du libre exercice des droits d'hommes libres, ils n'ont qu'une existeuce précaire et pleine d'humiliations, vous donne des droits à la reconnaissance des Haïtiens, qui ne peuvent voir avec indifférence la triste situation de leurs frères. Lorsque je fus informé pour la première fois de la résolution prise aux États-Unis de transporter en Afrique nos malheureux frères, et de les rendre à leur terre natale, je compris aussitôt les motifs de cette mesure, et je conçus une haute estime pour les hommes bienfaisans qui étaient disposés à faire des sacrifices dans la seule espérance de préparer à des individus malheureux un asile et une existence supportables. Dès

lors, par une sympathie bien naturelle, mon cœur et mes bras furent prêts à accueillir dans ce pays de liberté nos frères, trop long-tems accablés par l'infortune. Le projet de coloniser dans des régions pour ainsi dire barbares des hommes accoutumés à la civilisation, me paraissait impraticable, pour ne rien dire de plus. Les essais tentés à Sherbro et à Messurado, prouvent que je n'étais pas loin de la vérité. Enfin, quoique l'Afrique ait été le berceau de leurs pères, quelle effrayante perspective pour ces hommes, de se voir exilés dans des contrées malsaines, après avoir joui du climat plus sain des lieux où ils ont reçu la naissance! Souvent je me suis demandé pourquoi l'on ne préférait pas pour lieu de refuge Haïti, dont le climat est si doux, et dont le gouvernement a tant d'analogie avec celui des États-Unis. Craignant que mes sentimens ne fussent mal interprétés si je hasardais la première ouverture à ce sujet, je me contentai de faire connaître à ceux qui venaient nous visiter, les garanties et les droits établis en leur faveur par la constitution de la République. J'ai contribué à délivrer de leurs dettes ceux qui n'avaient pu payer entièrement leur passage; j'ai donné des terres à ceux qui voulaient les cultiver, et en lisant ma circulaire aux offi ciers de district (voyez ci-après), vous vous convaincrez que j'ai préparé pour les enfans de l'Afrique, sortis des États-Unis, tout ce qui peut leur assurer une existence honorable en devenant citoyens de la république haïtienne. Mais, maintenant que vous me faites des ouvertures, autorisées, à ce qu'il paraît, par la respectable Société dont vous êtes l'agent général, je suis disposé à répondre avec franchise aux huit questions que vous m'adressez. — 1° Si un certain nombre de familles émigrait à Haïti, votre gouvernement voudrait-il les défrayer d'une partie des dépenses du voyage, leur assigner des terres à cultiver, et les aider à établir leurs fermes ?· Le gouvernement haïtien fera une partie des dépenses pour ceux qui ne pourront y subvenir, à condition que l'autre partie de ces dépenses sera supportée par la Société de la colonisation. Il donnera des terres fertiles à ceux qui voudront se livrer à l'agriculture; il leur fournira des vivres, des instrumens, et d'autres objets de première nécessité, en attendant qu'ils puissent se suffire à eux-mêmes. ·2o Jusqu'à quel point votre gouvernement encouragerait-il l'émigration? Combien accorderait-il à chaque famille pour son passage? Quelle quantité de terre et quels secours provisoires pourrait-il donner à chaque famille? A combien de familles et d'individus étendrait-il son assistance? Peu nous importe le nombre des émigrans: tous ceux dont l'intention sera de se soumettre T. XXIV. Octobre 1824. 15

[ocr errors]

[ocr errors]

aux lois du pays, seront bien reçus. Le prix du passage et les autres dépenses seront discutés par des personnes préposées à cette opération, afin d'obtenir les conditions les plus avantageuses. La quantité de terrain sera en proportion de ce que chaque famille pourra cultiver. Quant au reste, la plus grande bienveillance pour les nouveaux venus sera la base de tous les arrangemens. 3o Quels encouragemens auraient à espérer les artisans et les commerçans? - Ils auront une entière liberté d'exercer leurs professions respectives. Le seul privilége qu'on puisse leur accorder, sera une exemption du droit de patentes pendant la première année. 4o Lors même qu'aucune assistance ne serait accordée, tous ceux qui émigreraient jouiraient-ils, pour s'établir dans votre île, des mêmes facilités que le gouvernement des États-Unis donne aux émigrans ? Quel serait le prix des terres pour ceuxlà, et pourraient-ils en acquérir en assez grande quantité pour que des réunions considérables pussent s'établir dans le même voisinage? Je le répète, tous les émigrans noirs qui viendront s'établir dans notre pays, quel que soit leur nombre, seront reçus avec plaisir, pourvu qu'ils se soumettent aux lois de l'état, éminemment libérales et protectrices, et aux règlemens de police dont le but est de réprimer le vagabondage, de maintenir le bon ordre et d'assurer la tranquillité de tous. Il n'y a point de prix à stipuler pour les terres, puisque le gouvernement les donne gratuitement à ceux dont le désir est de se livrer à leur culture. Nos nouveaux hôtes seront répartis aussi commodément que possible, et ceux qui le désireront seront placés dans le voisinage les uns des autres. Quant à la cinquième question, — Jusqu'où s'étend la tolérance à l'égard des diverses religions? — on n'interviendra point dans les affaires domestiques des colons, ni dans leur croyance religieuse, tant qu'ils ne chercheront pas à faire des prosélytes ni à troubler ceux dont la croyance diffèrera de la leur. — 6o Quelles sont vos lois, relativement au mariage, et quel est l'état de la société sous ce rapport? Le mariage est encouragé ; les bons ménages jouissent parmi nous de la même considération que dans les autres pays civilisés. 7° Jusqu'à quel point les écoles sont-elles encouragées ? Partout où la population est suffisamment nombreuse, le gouvernement entretient des écoles où la jeunesse est élevée dans les principes de la morale et de la vertu. 8° Votre gouvernement permettrait-il à la Société d'établir dans votre île une colonie ayant ses propres lois, ses tribunaux, son assemblée législative, semblable en tout à l'un des États de la fédération américaine, uni seulement au gouvernement de Haïti par les mêmes liens qui existent ici entre chaque état parti

-

[ocr errors]
[ocr errors]
« IndietroContinua »